Mechelen, le sac à puce
Dans certaines villes belges, le poids des déchets a été divisé par trois grâce au système pay as you throw, autrement dit payez ce que vous jetez.
À Mechelen, la pesée des sacs poubelle s’effectue à l’aide d’une puce intégrée qui vient renseigner un fichier personnalisé. Le comptage se fait alors au volume ou à la fréquence d’enlèvement.
Incivisme et petites mesquineries (ordures jetées dans le bac du voisin) n’ont guère entamé l’optimisme des usagers, qui pour l’heure, voient d’un bon oeil cet appel à la responsabilité individuelle.
En attendant la généralisation de ces sacs à puce, de nombreuses communes ont fixé un seuil de 70 kilos de déchets ménagers par an. Passé ce seuil, il faut mettre la main au porte monnaie.
En tout cas, les résultats sont là et spectaculaires ils sont.
Lemmer, le sac à malice
Quand la Belgique se présente comme la championne d’Europe du tri sélectif, la Hollande bat sa coulpe.
Pourtant au plat pays qui est le leur, la citoyenneté n’est pas un vain mot et tout le monde met un point d’honneur à respecter les consignes de tri sélectif, sauf que….
Minjheer Van de K. fait chaque jour son petit tri très consciencieusement. Dans un coin de la maisonnée, il dispose de trois petites poubelles de couleurs distinctes.
Pris d’un doute, il décide un matin de suivre avec sa peugeot le petit camion poubelle jusqu’à la décharge centrale. Là, stupeur, il s’aperçoit que les déchets sont tous regroupés dans un conteneur unique pour finalement être déversés dans une grande benne à ordures prête à faire route vers l’un de ces endroits secrets que le batave feint d‘ignorer.
Rien ne sert de trier, mais l’honneur est sauf toutefois…
Bristol, le sac de pièces trébuchantes
Le système pay as you throw commence également à intéresser nos voisins d’outre manche.
Mieux, Bristol est l’une des premières villes à inaugurer un nouveau système de collecte gagnant pour ceux qui parviennent à réduire drastiquement leur volume de déchets.
Un système de cash reward rétribue le villageois le moins jetant.
Dans ce pays où le service est loin de correspondre au poids de la fameuse NBT (National Bin Tax), cette disposition ne fait pourtant guère l’unanimité.
Globalement, le citoyen britannique s’estime moins bien loti que le français, Marseille mis à part, of course !.
Paris, le sac chic et sale
A Paris, les petits hommes verts sont à la besogne. Des gars qui ont bien du mérite car le parisien est un ovni impatient à qui il faudrait offrir une poubelle tous les vingt mètres pour éviter qu’il n’abandonne ses détritus au pied de l’arbre.
A Paris, la collecte s’effectue deux fois par semaine pour les conteneurs jaunes, une fois pour les blancs, à peu près tous les jours pour les verts. Pour le reste, il est recommandé de faire appel aux services du ramassage des encombrants en composant un numéro spécial.
Si les dépôts sauvages sont interdits, le parisien aime à croire que ses déchets ont une grande valeur que les chiffonniers ne sauraient contester puisqu’il suffit de constater leur disparition dans le quart d’heure qui suit…la déclaration de perte.
Barcelona, le sac aspirateur
Barcelone continue d’étendre son service de collecte des déchets par tuyaux pneumatiques, un système entièrement souterrain et automatisé mis au point à l’occasion des jeux olympiques de 1992 et qui voit les détritus aspirés à grande vitesse (70kms/heure) vers les six centres de traitement des déchets que compte la cité.
15% de la ville est actuellement équipé et la commune ambitionne d’atteindre les 40% de couverture.
En attendant, Barcelone s’est doté de grosses bennes autrement plus gourmandes qu’à Paris.
Caserta, le cul de sac
En Italie, les centres de retraitement des déchets ont beaucoup fait parler d’eux ces dernières années. Certains ont dû être fermés par la justice en raison de leur infiltration par la Camorra, la mafia locale, particulièrement active dans ce secteur.
Caserta, distante de Naples d’une trentaine de kilomètres, a connu il y a deux ans un épisode sulfureux avec des montagnes de déchets s’accumulant sur les trottoirs.
Là bas, quand la décharge est pleine, les déchets finissent toujours sur le pavé. Aucun tri sélectif n’étant mis en place, tout part à l’incinérateur comme celui d’Acerra, situé comme par hasard en plein milieu de la zone contrôlée par la mafia.
Que cet incinérateur dépasse allègrement les normes de rejet n’est pas le moindre des inconvénients. Ainsi, à Caserta, 6000 vaches furent abattues. Leur lait, utilisé pour fabriquer la mozzarella, contenait des taux de dioxine dix fois supérieurs aux normes européennes.
Quant aux résidus industriels toxiques, ou domestiques (huiles de friture, de vidange) ils finissent trop souvent enfouis ou brûlés ou simplement déversés sur des terrains vagues, voire même recyclés par la mafia, pour être mélangés à des engrais destinés pour ainsi dire au retour à l‘envoyeur.
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Bonjour Yohan,
Très bonne idée que cet article, la comparaison de grandes zones urbanisées en Europe est intéressante. Ce qui est curieux, et presque rassurant
Par rapport à toutes les difficultés que rencontrent en France les idées d’une citoyenneté renouvelée, de formes de coopération qui associent le service collectif et la responsabilisation de chaque usager, de chaque bénéficiaire, ce que parviennent à faire les pays d’Europe du Nord alors que la société française n’y parvient pas pour le moment.
Je passe rapidement mais j’ai à finir un article, et en plus je l’avais promis pour hier soir. Je repasserai de toute manière.
Ce qui est curieux, et presque rassurant, c’est que l’on a presque l’impression de retrouver les généralisations de la psychologie collective que l’on prête aux habitants de tel ou tel endroit.
C’est un article que je trouve très intéressant. J’avais, en particulier entendu vaguement parler du système de Barcelone. Impressionnant… Mais inquiétant, aussi : que se passe-t-il en cas de panne ? Je n’ai pas compris l’histoire de la « déclaration de perte »… Yohan peut m’expliquer ?
Ouachte l’article
Vous connaissez les conteneurs pour le verre? Je les ai connus quand sous mes fenêtres je suivais la démarche d’une petite vieille qui était bien la seule à l’époque à y déposer ses quelques bouteilles.
La toute petite vieille son lourd cabas chargé de verre à la main arrivait et là…Ma cache!
Elle posait le cabas , repartait d’où elle venait et quelques minutes plus tard revenait avec cette fois ci une caisse en bois à la main.
Je ne suis pas grand, alors quand je me suis mis, moi aussi, à très civiquement porter nos bouteilles au conteneur le souvenir de la petite vieille m’a accompagné.
Pourquoi ne peut-on pas verser dans le conteneur ? Pourquoi faut-il systématiquement lever les bras pour chaque bouteille? Pourquoi cet acte citoyen de tri du verre doit-il être accompagné de cette mortification d’avoir à attraper une à une chaque bouteille ou chaque morceau de verre brisé. Pourquoi la forme évasée vers le haut interdit-elle d’y verser depuis votre cabas , caisse ou brouette.Pourquoi l’accès par le haut des conteneurs est-il systématiquement fermé au profit d’opercules d’un quinzaine de centimètres de diamètre? pourquoi ce surplomb qui interdit d’y verser sans tout foutre par terre?
Pourquoi est-il systématiquement en haut quand on vous y fait accéder par le bas?
Pourquoi , pourquoi pourquoi?
C’est peut-être pour la même raison que dans ma région les sacs réservés au papier sont, une fois installés dans des poubelles rondes , trop petits pour accueillir une feuille , un journal, une revue , une pile de journaux pliés à 21x 29 . Une fois la poubelles ouverte en cercle son gabarit est insuffisant pour le format habituel du papier que l’on peut jeter après l’avoir trié.Il faut donc y aller petit à petit ,quasi feuille à feuille, encore la mortification nécessaire.
Aussi quand on a eu l’occasion de rencontrer tout au long de sa vie les merveilles inventées par des technocrates de la conception du meuble scolaire on se dit que des petits cousins à eux, ont aussi sévi dans le monde du tri d’ordures et que les deux branches ont été un peu intoxiquées par le discours mysticoplanétaire genre :t’es là pour en chier dont certains écolos nous abreuvent
Léon
« Déclaration de perte » joke pour dire qu’on n’assume pas toujours quand on « dépose » de manière illicite, moi le premier 😕
Par ailleurs, je reste optimiste pour l’avenir surtout quand on songe à ce qui se faisait avant à l’époque les décharges à ciel ouvert.
Les années 70, celles de la consommation effrenée, ont été bien dommageables à la nature, quand tout ou presque (pots de peinture, huile de vidange, médicaments usagés) finissaient dans la décharge à ciel ouvert qui migrait ailleurs dès qu’elle était saturée.
Il y a dizaine d’année en bourgogne, un gars a voulu mettre en culture un vieux terrain laissé à l’abandon depuis mathusalem. En passant à côté àprès le passage du tracteur, j’ai trouvé plein de fioles anciennes d’apothicaires et d’autres objets abîmés par le temps. A vue de nez, ça devait être une décharge à ciel ouvert du 19ème siècle. Il parait que certains objets finissent par remonter à la surface.
Bonsoir Yohan, bonsoir tous
j’aime bien les habitants de Paris et leurs dépôts sauvages. Pas plus tard que ce matin, en nous baladant, nous avons trouvé sur le trottoir un canapé, style ikea, tout propre tout beau. Nous avons téléphoné à des copains qui sont venu le chercher, ça leur manqué et comme les temps sont durs pour eux, ils étaient heureux. Et c’est comme ça toute l’année, pour les personnes de condition modeste c’est une aubaine, et les personnes qui laissent ces affaires sur le trottoir savent très bien ce qu’ils font. De temps en temps, je trouve des cartons ou des sacs où sont très bien rangés des livres, des vêtements propres et repassés, des jouets, etc… Les parisiens ont beaucoup de défauts, certes, mais quand ils se « débarassent » de quelques affaires acceptables, habituellement, ils le font proprement.
Pour la propreté à Paris, tout dépend des quartiers, certains sont propres, d’autres plus ou moins, et quelques-uns crades. Mais dans l’ensemble, j’ai constaté une amélioration, surtout depuis que les propriétaires de chienchiens ramassent les crocrottes sous peine d’amande 😆
http://fr.wikipedia.org/wiki/Les_500_millions_de_la_B%C3%A9gum#Comparaison_des_deux_cit.C3.A9s
Bonsoir
Le développement durable !
Que de poubelles ont a semées en ton nom, des poubelles qui jalonnaient le trajet de mon père lorsqu’il remontait de l’atelier situé en bas de ma rue.
De ces poubelles, qu’il regardait soigneusement, il m’a apporté des merveilles, comme ces pièces de Méccano qui m’on enchanté car elles étaient bleu foncées et striées d’un quadrillage jaune. Les miennes étaient bleu ciel et sans quadrillage.
Mon œil « expert » eut tôt fait d’identifier des éléments qui provenaient d’une époque antérieure à la mienne et surtout antérieure à la production de mon Meccano !
Après, lorsque je descendais la rue en rentrant de l’école, je jetais un œil intéressé aux poubelles qui jalonnaient mon chemin et, malheureusement, sans l’exceptionnelle réussite de mon père !
Bon, il est vrai que je vous parle d’une époque que d’autres ont qualifiée de « Trente glorieuses » et ou ma mère trouvait que les gens « jetaient gras » et où le jeudi matin une vieille femme remontait la rue en criant : « Peau de lapin, peau, des guenilles et des os »…
Je ne suis pas sûr que ces années glorieuses l’aient été pour tous.
Radix
Employé de voirie chargé du ramassage des corbeilles, Paris, 1907
sacrée lunettes 👿
http://www.parisenimages.fr/fr/popup-photo.html?photo=1333-1
Bonsoir Radix et Causette,
Radix, j’aime bien la maniére dont vous parlez de ces choses que vous avez vécues.Avec les conteneurs modernes plus moyen de fouiller dans les poubelles, mais il reste, comme le dit
Causette tout ce que l’on peut trouver á coté. Je suis un récupérateur depuis longtemps, beaucoup plus par curiosité des objets que par nécessité.
J’aime bien modifier la destination des objets pour laquelle ils ont été conçus.Les deux portes d’armoire récupérées et collées l’une sur l’autre, auquelles j’ai joint un tasseau
de l’épaisseur requise sur les quatre côtés, l’ensemble repeint d’un bleu profond est dorénavant mon bureau sur lequel repose mon ordi.Les tiroirs en bois plein viennent
d’un recup’ dans une décharge de Montreuil.
C’est un exemple et presque tout ce qui compose mon intérieur est á l’avenant.Récup’ simple réparation ou tranformation.Ce qui me plaît c’est que j’ai un lien de mon histoire
personnelle avec ces objets.Depuis que je suis en Espagne je continue dans mon village ou il y a une décharge « propre » le service des ordures ménagéres étant effectué comme á Paris.
Bonsoir Lorenzo et Causette
Faudra vous y faire, je dis bonsoir ou bonjour à chaque fois.
Ce qui m’a le plus marqué, dans cette enfance, c’était la vieille dame qui remontait la rue, les logements misérables des copains d’école et la salle de bain que nous avions à la maison car nous avions de la chance, mon père était plombier !
Ceci dit, ce n’était pas les grandes eaux comme dans la musique d’un café précédent ! Ma mère et ma sœur avait droit aux « commodités » et mon père et moi prenions notre douche dans la buanderie qui obligeait à un passage extérieur.
Mais par rapport à mes copains de primaire, j’étais un « riche » !
Radix
sacrées lunettes
Soit tu n’as pas sélectionné tes mots avant d’aller sur l’icône
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Soit tu n’as pas supprimé le Html surnuméraire présent dans la fenêtre de lien
Soit un , soit deux à la fois , soit les trois à la fois
quand on dit la 5è icône ça veut dire ____ c’est fou quand on y pense____ la 5è icône
Celle qui fait les liens ( associer) rien à voir avec la 6è insérer une image
Furtif, comment ça se fait que j’y arrive ailleurs (il y a deux minutes chez momo 😆 )
Nexact, alors c’est une malédiction qui te vise toi particulièrement ________avec ton image qui met notre fenêtre en l’air