Comme cela se sait maintenant, et comme je m’efforce de le proposer sur Disons, j’aime beaucoup de musiques différentes. Mais pas toutes. Certaines musiques sont tout à fait en dehors de mon champs culturel, utilisant des systèmes musicaux qui mes sont étrangers. Celles-là je ne peux pas dire que je ne les aime pas, je ne les « comprends pas », ce terme devant être entendu au sens large, c’est à dire que je n’en perçois pas la culture, les subtilités, et accessoirement et en conséquence elles ne produisent sur moi aucune émotion particulière. Sinon le sentiment d’un « exotisme ».
Parmi les musiques qui, elles, rentrent dans mon champs culturel, il en est au moins une que je déteste. Et le terme est faible. C’est réellement une musique que je ne peux pas supporter. Physiquement. Elle me donne des envies de meurtre. Le rap.
D’abord comment est fabriqué un morceau de rap ?
Sa base musicale est un échantillonnage, c’est à dire l’enregistrement numérique d’un bout d’une œuvre quelconque avec laquelle on fabrique une « boucle », c’est à dire qu’elle est répétée le nombre de fois nécessaire, ou collée à d’autres. J’ai déjà beaucoup de mal sur le principe : c’est à peu près comme si taillait des morceaux de phrases de Victor Hugo, de Proust ou de Stendhal et essayant de les mettre bout à bout de manière qu’elles aient un sens et qu’on aurait la prétention d’avoir écrit un livre… L’avantage évidemment c’est qu’on n’a pas besoin de savoir écrire et le rap c’est la même chose : une musique d’illettrés.
Les rythmes sont d’une manière quasi-uniforme réglés sur 90 battements par minutes à la noire et sur une mesure à quatre temps, et comme une « boite à rythmes » c’est encore trop compliqué, on puise dans des banques comme celle-ci des « loops » dont on fait des boucles de ces cellules collées les unes aux autres.
Sur cette batterie on ajoute des échantillons de telle manière qu’ils tombent juste, en rythme. Les logiciels de traitement des sons numériques permettent tout ce que l’on veut, on peut ralentir ou accélérer un échantillon sans que sa tonalité change, on peut copier-coller, passer à l’envers, mettre des effets tels que du flanger, de la réverbération ou de l’écho, et les outils informatiques de construction ( sequencers) sont faciles d’utilisation.
Comme sur cette base hyper-simpliste on ne mettra pas une voix chantée mais scandée, on se fiche de ce qui concerne l’harmonie et la tonalité.
Là-dessus intervient ce fameux « texte » qui a une première caractéristique musicale, c’est d’être totalement envahissant, omniprésent, ce qui a pour effet de rendre doublement secondaire une musique déjà infantile.
Les textes (je ne peux ici parler que de ceux qui sont en français), curieusement n’obéissent pas à l’échantillonnage (on se demande d’ailleurs pourquoi on n’a pas poussé la logique jusque là…) et sont des créations originales. Enfin, « originales », façon de parler. Au-delà du contenu des propos qui y sont tenus et dont la critique relève d’un autre champs d’analyse, le vocabulaire est très réduit, la rime ridicule, bref, la forme du texte, sauf quelques rares trouvailles en forme de jeux de mots parfois vaseux « Tu es l’as de trèfle qui pique mon cœur… » est à peu près aussi analphabète que la musique.
Si l’on doit utiliser le critère de la complexité qui a été proposé pour évaluer la culture, on est ici, près du degré zéro : à côté, les chansons yé-yé ou Blue suede shoes c’était du Beethoven. Seule la qualité exceptionnelle du son numérique permet de donner ici l’illusion d’une certaine élaboration. Et si l’on doit considérer ces productions sur leur aspect sociologique ou artistique le rap, dans sa forme la plus brute de décoffrage, est à la musique ou à la chanson, à peu près ce que les graffitis obscènes dans les toilettes publiques sont à la littérature.
Comme partout, il arrive que des gens qui ont un peu de goût musical, à force de travail, finissent par produire comme fonds sonores de vagues machins un peu plus complexes, utilisant beaucoup plus des « sons » que des réelles musiques. D’ailleurs il est remarquable qu’ils exigent parfois un travail considérable là où un musicien avec un clavier ferait cela très rapidement. Mais ces éructations logorrhéiques scandées, avec ce tempo uniforme et très hypnotique de 90 à la noire, qui sont la marque du genre, rendent vaines ces tentatives de complexification.
J’arrive à supporter ces insultes à la culture populaire environ une minute à chaque fois : au-delà j’ai l’impression de régresser à un stade fœtal.
Prenons un autre exemple, celui du morceau qu’aime tellement Alain Julles.
Oublions le texte crétin, observons la musique : deux cellules de deux accords et encore, elles ont un accord en commun. Donc, comptons, il y a trois accords en tout et pour tout, et ces deux cellules sont « jouées » à l’identique d’un bout à l’autre du morceau avec des variations de sonorité qui sont au nombre de trois. Et, comme presque toujours une rythmique identique d’un bout à l’autre avec une variante sonore. La complexité d’un artefact se mesurant par le nombre de signes, caractères, symboles nécessaires pour décrire, ben voilà c’est fait…
Et puis :
« Papa, maman, les gars, désolé,
J’ressens comme une envie d’m’isoler »,
Je ne m’en lasse pas que voulez-vous…
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Pourquoi tant de haine nique-ta-race pour cette mus… euh, non, expression cultu… , euh, non, pas ça non plus, cette expression sonore, disons. Oui, « expression sonore » semble convenir. Bon, on va finir par y arriver : pas de quartier pour la zikmu des kârtiers, c’est bien ça, stigmatisation de la différence multiculturelle, honteux ce mépris devant tant de talent qui se cherche comme on cherche noise, car noise en loquamer ça veut dire bruit, brother, street noise, je kiffe l’attitude qui fracasse les habitudes et dans mon dictionnaire de rimes mes crises de nerfs ça frime, les pédés c’est la déprime alors en gangsta je me grimme… Yeah man, quel flow j’ai, ça rime avec Roger, Roger il est raciste, c’est un mauvais bassiste, les céfrans nous enculent, tous d’accord avec Alain Julles…
Putain j’y arrive à faire le rappeur, le zyva qu’a pas peur, pas à voile ni à vapeur.
Le dictionnaire de rimes est le must du rappeur. Sans lui, la poésie est orpheline.
Bon, Léon, je suis comme toi, le rap en général me sort par les oreilles, et tous les orifices d’ailleurs, dont certains semblent avoir été conçus expressément pour l’évacuer comme il le mérite. Mais comme je te l’ai déjà dit, il y a quelques rappeurs qui ont du talent et un vrai sens poétique (j’admets que c’est rarissime). Un truc intéressant qui se passe un peu partout dans le monde, c’est que les rares talents du rap l’abandonnent de plus en plus se retourner vers la soul (aux USA) ou vers la chanson française rock ou classique, la maturité venue et le format du rap ne se prêtant guère à la poésie ni à la vraie chanson.
Dans le rap français en tout cas je fais une exception : Oxmo Puccino que j’aime bien (mais pas jusqu’à écouter plus d’un morceau d’affilée, hein !), dont je pense qu’il ne tardera pas lui aussi à se convertir à la chanson classique. Ecoute par exemple L’Enfant seul. ou Cactus de Sibérie. Il y a chez lui une vraie poésie et une recherche musicale dans ses samples.
Ne pas oublier non plus le rap bling-bling des Inconnus, qui ont aussi exprimé leur amour du rap…
Je reviens au morceau de rap préféré de Julles (qui est effectivement exécrable de crétinerie et d’inaudibilité), à qui tu reproches de n’avoir que « trois accords en tout et pour tout ». Tou d’abord, je crois que c’est McCartney qui disait que trois accords suffisent pour faire un nombre incalculable de chansons, et c’est vrai ; ensuite, il ne faut pas oublier qu’une chanson ne comportant qu’un seul accord a été un tube gigantesque et qui tourne ces temps-ci en eau-de-boudin judiciaire, n’était pas du rap ; et, il faut noter que le premier rap français à devenir un mégatube était une bonne chanson.
Ouais, les chansons de Mac Cartney avec trois accords, laisse moi un peu de temps pour en trouver… « Ca plane pour moi » a été tout de même une exception alors que dans le rap c’est la règle ! Le nombre d’accords n’est qu’un élément d’appréciation de la complexité. Puisque j’ai pris « blue suede shoes », c’est trois accords aussi mais la manière dont ils sont répartis est déjà beaucoup plus complexe ! Et là on prend vraiment le B-A, BA du rock le plus élémentaire….
@ Léon
Je rappelais ça pour te taquiner. Mais en recherchant sans la trouver pour l’instant de qui était cette citation (je ne suis pas sûr qu’elle soit de McCartney), j’ai découvert qu’il existait un groupe canadien pas sérieux qui s’appelle justement Les Trois Accords !
Ça y est, j’ai retrouvé la citation exacte. Elle n’est pas de McCartney, mais de Keith Richards des Stones : « all you need to play guitar is five strings, three notes, two fingers, and one asshole! » (« tout ce dont tu as besoin pour jouer de la guitare c’est cinq cordes, trois notes, deux doigts, et un trou-du-cul »). Evidemment, ça n’a plus rien à voir, même s’il est vrai qu’avec trois notes on peut faire les bases mélodiques d’un nombre incalculable de chansons. On peut adapter l’humour de ce vieux Keith au rap : « tout ce qu’il te faut pour faire un rap, c’est un séquenceur et un trou-du-cul ».
Marsu,
ben oui 🙂 on en revient á la guitare, je ne sais pas combien d’accords connaissaient les météoriques Sex Pistols, mais quelle explosion ❗
@ Lorenzo
Sur ce sujet lire Where did all the catchy tunes go?
Marsu,
bravo et merci pour ce rappel de « Chagrin d’amour » qui avait sorti ce tube en 1982, j’adore cette chanson et trouve que çá n’a pas pris une ride 😉
les inconnus excellents aussi ❗
@ Lorenzo
Valli, la chanteuse de Chagrin d’amour, présente maintenant une émission sur la chanson sur France Inter.
Léon,
Je me suis marré en lisant l’exaspération poussée á son comble explosant dans « elle me donne des envies de meutre » 😀 c’est bien ce que je ressens aussi 😉 c’est épidermique 👿
et puis je suis un amoureux de la guitare rock,folk, blues, flamenco,fado, classique etc… savent même pas tenir un manche 😡
oups 😥 de meurtre 😳
Comment dire, Je ne suis pas étonné de cette analyse au ras des pâquerettes dans ce lieu où l’on ne prête aucune attention aux vraies valeurs et à la richesse de la culture moderne.
En plus de la musique souvent savante, et des paroles toujours profondes, ce que j’aime beaucoup dans ce style de vie c’est la gestuelle….. et la casquette, dans tous les sens pourvu que ce ne soit pas le bon.
Le port de la casquette élevé au rang d’un art. La casquette sur la capuche, la casquette sur une autre casquette, la casquette comme étendard d’une révolte, le logo bien en vue, tous derrière Nike.
La gestuelle du corps cassé en deux, le bras d’honneur rythmant parfaitement les stances, les attitudes agressives et obscènes comme autant de points d’exclamation. Je kiffe grave.
Il se dégage une telle créativité et une originalité si rafraîchissante dans cette riche culture, que je comprends parfaitement qu’elles puissent gêner les esprits chagrins et bien pensants.
Buster,
« gêner les esprits chagrins et bien pensants. »
Trois mots de trop, là: chagrins, et, bien. 😉
Buster : 😆 C’et vrai que sur la gestuelle, il y a des livres entiers à écrire !
Quand j’étais enfant , il y avait toute une gestuelle ancienne du béret , assimilée à ce qu’il y avait de plus archaïque dans notre région
http://www.gasconha.com/debat/spip.php?article38
son auteur Lucien Boyer
Vissé sur leur tête du matin au soir, mes copains y gagnait ce délicieux fumet qui se répandait dans les classes où ils étaient tenus de le quitter. Plus tard grâce au béret ils étaient les premiers dans la course à la chauvitude.
Bin les casquettes et les capuches me font le même effet.Il y a une plouquerie infinie dans cette proclamation des valeurs de beaufs réactionnaires qui alimentent les niaiseries de ces attardés
Je crois que l’art ne peut pas être facile: il n’a de valeur, quelle qu’elle soit, que par la rareté due à sa difficulté de conception ou d’exécution. Ainsi, si une production est de création facile et aisée à reproduire, ce n’est pas de l’art: c’est une escroquerie commerciale.
En ce sens, le rap est au mieux une production strictement communautaire à l’usage d’un groupe – où elle est alors banale – , une expression commune dans tous les sens du terme, au pire le moyen de faire de l’argent pour des gens qui ne sont capables ni de poésie ni de musique.
» envies de meurtre »
Allons Léon, un peu de calme, quelques coups de pied au cul devraient suffire 😆
😆 😆 😆
De la musique le rap ?
Du bruit, oui !
Le rap est une désignation un peu commune à tout un tas de trucs pourtant très différents.
J’ai le souvenir, par exemple, d’un eminem dont les mélodies n’étaient pas si vilaines que ça.
Comme pour le reste, tous les rappeurs ne sont pas égaux et il y a des feignants qui se bougent pas trop pour inventer.
Quant aux textes, un récent exemple pris par Sa Majesté Allain Jules me fait dire que trop souvent, le rap est une occasion de se cacher derrière « l’art » pour ne pas se faire choper par la patrouille avec des déclarations de haine ou d’appel à la violence ou au meurtre. Un alibi, quoi.
Bien d’accord avec Léon.
Si tout n’est pas à jeter aux orties à 100%, le Rap c’est quand même plus l’expression d’un parler racaille que de la musique, au sens du terme. J’ai écouté des raps ultra violent qui musicalement assuraient, sauf que sampler n’est pas jouer quand on ne sait faire que sampler.
Les jeunes qui passent leur temps sous leurs écouteurs manquent sérieusement de références musicales. C’est plus une posture qu’autre chose et si je ne veux voir que le bon côté des choses, c’est que ça en oblige certains à prendre le dictionnaire pour comprendre les textes :mrgreen:.
Le pire, ce sont ces intellos qui, sur les plateaux, se croient obligés de qu’ils aiment bien le RAP, les mêmes qui nous ont tant vanté la culture soit disant bénéfique des tags….
Bonjour Léon,
Même sentiment, mais sans haine.
La haine serait une manifestation de ne plus faire partie de son époque.
Que dites-vous de
Le texte, rien que du texte. La musique n’est ici qu’un complément.
dans les soirées, les gars qui amenaient leurs disques de rapp/hip-hop, on les faisaient boire et fumer quelques mélanges savoureux bien dosés
le premier rappeur c’est lui 😆
http://www.youtube.com/watch?v=7-qEZ9zeIJw&feature=related
Leon,
vous n’expliquez pas vraiment pourquoi vous haïssez le rap.
Il est admis pour la musique comme pour les autres arts, que les styles ou genres correspondent à des techniques spécifiques qui par leur mise en oeuvre les définissent. En hard rock la guitare a de la distorsion, en reggae la guitare rythmique joue les contre temps et la basse les temps forts, en blues l’harmonie est sur une base de I-IV-V, etc.
Vous décrivez de manière assez juste la technique de création musicale de la partie instrumentale du rap, mais le rap n’est pas de la techno ou de ses dérivés oú tout est samplé. Certains morceaux de rap sont des reprises de mélodies de morceaux connus, comme cela est pratiqué dans les autres styles de musique; le jazz prend plaisir à reprendre un thème (mélodie de n’importe quel style) pour partir en improvisation et variations autour de celui-ci.
La complexité n’est pas un critère de jugement objectif de qualité, par exemple miro : http://www.gazette-drouot.com/gif-magazine/gif-enchere/collection/lefevre/joan_miro.jpg. ( 11 586 520 euros frais compris.Joan Miró (1893-1983), Blue Star, 1927, huile sur toile, 116 x 89 cm. http://www.gazette-drouot.com/static/magazine_ventes_aux_encheres/enchere_collection_lefevre.html?lang=0)
On doit admettre que la qualité d’une musique (ou d’un art) n’est pas liée simplement à son style, mais à sa qualité intrinsèque comparée aux oeuvres de références du style en question.
Léon, comme vous l’avez précisé, le rap est une musique que vous comprenez car elle rentre dans votre champs culturel.
C’est visiblement le fond (qui dit quoi) plus que la forme (quelle technique) qui vous dérange dans le rap.
Alors dites nous objectivement ce que disent les «rapeurs» qui vous fait haïr ce style.
La complexité ne se mesure pas uniquement au nombre d’éléments qui composent le produit, mais à la quantité de signes, symboles nécessaires pour la définir. Les tableaux que vous croyez m’opposer comme contre-exemple sont tout sauf simples, ils sont très complexes…. La complexité ne mesure pas vraiment la « qualité » d’une oeuvre mais le niveau de culture qu’elle démontre, c’est d’ailleurs sa seule mesure objective selon moi. La « qualité » c’est beaucoup trop vague… Quant à dire « On doit admettre que la qualité d’une musique (ou d’un art) n’est pas liée simplement à son style, mais à sa qualité intrinsèque comparée aux oeuvres de références du style en question. » Ben, non, c’est du relativisme culturel et je n’en suis pas partisan.
Le fond me dérange quand il est violent, raciste, sexite, mais je n’ai même pas besoin d’écouter les textes pour que cette musique m’horripile. Commet vous dire ? Elle est l’expression d’une régression, d’un laisser-aller culturel. Presque comme ces mecs qui taguent les vitres des wagons du RER en les rayant de manière qu’on ne puisse les nettoyer.
« Le fond me dérange quand il est violent, raciste, sexite, mais je n’ai même pas besoin d’écouter les textes pour que cette musique m’horripile»
«Ben, non, c’est du relativisme culturel et je n’en suis pas partisan.»
j’ai bien fait de poser la question.
c’est quoi la qualité d’une oeuvre artistique ? ou quels sont les critères de jugement d’une oeuvre artistique ?
Leon, vous venez d avouer pourquoi vous haïssez le rap : «il est violent, raciste, sexiste»
http://www.youtube.com/v/_mFuHQLXAI8?fs=1&hl=fr_FR« >
Tout change et rien ne change…
C’est ce que disaient les adultes des années 50 quand ils ont entendu les premiers disques de Rock…
C’ est aussi ce que disaient les adultes des années 30 quand ils ont entendu les premiers morceaux de Jazz.
Il a raison, celui qui dit que les lavabos évoluent plus vite que les mentalités.
@ mmarvinbear
Explique-moi donc comment les lavabos « évoluent » pour voir, te te dirai alors si le parallèle avec les mentalités est pertinent. Par contre, dans le même genre d’équipement sanitaire, y a un truc sûr, c’est que la musique de merde ne mérite qu’un coup de chasse d’eau. Faut pas confondre les nuisances sonores avec la musique. Il y a certes du très mauvais rock et du très mauvais jazz, mais du bon rap, c’est infinitésimal, presque une erreur de casting dans l’univers de copier-coller abruitistant des samples…
Ceci dit et pour faire plaisir à ton relativisme musical, l’article sur le bruitisme de Wikipédia, très mal foutu au demeurant, a oublié de mentionner le rap : un comble !
Au fait, t’écoutes quoi comme rap ?
Prends un lavabo du XVIè siècle et un autre moulé l’an dernier, et à part le matériau, tu verras qu’il n’y a pas de grandes différences fondamentales entre les deux…
Pour le rap, s’il est vrai qu’il y a 90 % de merdes commerciales, il serait injuste d’oublier qu’en ce qui concerne le rock, la soul, le RnB, la folk et tous leurs cousins, le pourcentage de déchet est approximativement le même. Et je ne parle pas de la Variété tendance « blondes vulgos à gros nichons à oilpé ou presque ».
Pour le Rap, Solaar est un vrai magicien, qui n’hésite pas à mêler sa musique avec les sonorités du monde entier pour varier les plaisirs et les effets. C’est sur le plateau de Dechavanne ( Ciel ! mon mardi ! ) que je l’ai entendu pour la première fois. Un vrai plaisir déjà malgré sa jeunesse et son inexpérience relative. Pas comme les faux balourds de NTM présents aussi ce soir-là, et qui visiblement n’ont jamais pris de cours d’orthophonie malgré leurs besoins criants.
Pour les voix et les textes, je recommande Puccino (à juste titre récompensé l’an dernier aux Victoires) et Grand Corps Malade, qui a raison d’affirmer que le monde appartient à ceux qui rêvent trop.
@ mmarvinbear
Bon… t’aimes que le rap des fonbous. J’ai déjà dit plus haut le bien que je pense d’Oxmo Puccino. Solaar c’est pas mal, mais ce n’est pas du rap, mais un mix rap-chanson. Grand Corps Malade, c’est pas du rap mais du slam qui me saoûle vite grave, je le kiffe pas man, ce fonbou. Par contre le premier CD d’Abd Al Malik (qui n’est pas non plus du rap, mais du slam), je l’aime beaucoup, mais pas du tout le second prêchi-prêcha…
Bref, ta réponse montre que tu n’aimes du rap que les exceptions à sa règle ou ce qui n’en est pas !
Et puis je te trouve injuste avec les lavabos (attention le lien, c’est du lourd, baisses le son de ton ordi !).