Je suis très intéressé à connaître les dessous de certains métiers rares ou au contraire très communs, mais dont on ignore les détails ou les subtilités. J’ai pensé qu’il telle rubrique intéresserait et, si c’est effectivement le cas, je vous invite à nous proposer des articles sur d’autres métiers .
Alors, les bouchers…
Le boucher est quelqu’un qui achète soit à un abattoir la viande d’un animal qu’il a choisi sur pied ou une carcasse, soit, à un grossiste, des morceaux déjà partiellement prédécoupés. Il n’a plus le droit de procéder lui-même à l’abattage des animaux depuis une quarantaine d’années. Dans mon coin, dans le sud de le France, une carcasse de bœuf de bonne qualité se vend, sortie de l’abattoir aux alentours de 5 € le kg, le veau, 8 €, l’agneau environ 7,20 € et le mouton aux alentours de 4 €.
Un boucher « ordinaire », pas chevalin, vend de la viande de bœuf-vache, de veau, de porc, de mouton et d’agneau, souvent de la volaille et très exceptionnellement de la triperie. Le boucher de cheval « hippophagique » est totalement à part, nous verrons en quoi et pourquoi.
Le métier du boucher est de découper les morceaux de viande selon des normes et des critères qui varient suivant les pays et les cultures. Chaque culture gastronomique a défini une nomenclature de morceaux considérés comme distincts du point de vue du goût ou de l’usage culinaire et on ne découpe pas du tout la viande de la même manière en France, en Espagne aux USA ou en Suède. La connaissance des emplacements de ces morceaux et la technique pour les prélever constituent le cœur du métier de boucher. Voyez, par exemple, comment il vous détaillera une « araignée » de bœuf, c’est un très bon exemple de ces techniques.
C’est un métier qui se pratique debout toute la journée, qui exige attention et habileté du fait que l’on manipule des outils très tranchants, qui oblige parfois à transporter des carcasses d’animaux très lourdes. Il faut noter également qu’une partie de l’activité se déroule en chambre froide et que le boucher doit respecter des règles d’hygiène strictes puisqu’il manipule des produits crus. Il peut mettre certains morceaux à rancir, la viande fraîche étant toujours dure et souvent impropre à la consommation. Après l’abattage la viande est progressivement refroidie (on la fait « suer ») pendant 4-5 jours, le rancissement ensuite pouvant aller jusqu’à une quinzaine de jours.
Mon boucher ( que je remercie au passage pour tous ces renseignements) m’a expliqué que c’est dans l’habileté qu’il a récupérer sur la carcasse la totalité des morceaux propres à la vente que l’artisan fait la différence et gagne de l’argent. Ainsi, le rendement d’une même carcasse donne, au final, une fois débitée et vendue aux clients, un chiffre d’affaire très différent suivant que le boucher a réussi à détailler 70 % du poids de la bête (ce qui est à peu près la norme pour un bon boucher) ou seulement 50 %, s’il est nul. La maîtrise de la technique de la découpe est donc essentielle et, dans ce domaine, l’aristocratie est constituée par les bouchers chevalins.
Les bouchers chevalins
En effet, pour plusieurs raisons, ceux-ci sont soumis à des contraintes beaucoup plus strictes que les bouchers ordinaires.
La viande de cheval est beaucoup plus fragile que toutes les autres, elle a tendance à s’oxyder très rapidement et à fabriquer des toxines : normalement l’étal d’un boucher chevalin doit être vide et toute sa viande stockée dans la chambre froide. Il ne va la prélever que pour se livrer, devant le client, à la découpe du morceau demandé. Et, c’est une particularité qui explique leur habileté spécifique, contrairement aux autres, les bouchers chevalins n’ont le droit de vendre que le muscle. Les os doivent être intégralement retirés, ce qu’ils doivent faire donc devant le consommateur, à toute vitesse pour ne pas le faire attendre et surtout éviter que la viande ne s’altère à l’air et à la température ambiante.
Maintenant que les hachoirs sont réfrigérés, le problème se pose moins mais, dans le temps, ces appareils, à chaque fois qu’un steack était haché, devaient être nettoyés. Par la suite, les bouchers ont trouvé la combine de mettre les hachoirs (qui étaient à l’époque très simples) dans la chambre froide, entre deux clients.
Un boucher de cheval sait travailler toutes les viandes, un boucher ordinaire aurait bien du mal à gagner sa vie en vendant du cheval… Cette profession est malheureusement en voie de disparition du fait de la baisse de la consommation de viande de cheval. C’est non seulement un goût qui s’en va (et je ne vous dis pas, la viande d’âne, comme c’est bon !…), mais aussi un savoir-faire qui s’éteint.
Si vous voulez avoir de bons rapports avec votre boucher, apprenez à désigner précisément le morceau que vous voulez, ne lui dites pas : « donnez-moi deux biftecks », mais du merlan, de la poire, de la surprise, de l’araignée, de l’onglet, de la hampe, de la bavette…. Déjà, vous verrez qu’il vous manifestera plus de respect. Mais alors, si vous avez affaire un boucher plutôt proche de la retraite et en région parisienne ou lyonnaise, apprenez à parler l’argot des bouchers, le louchebem, il se mettra à pleurer et ne vous fera pas payer….
Le principe est le suivant : vous décomposez les syllabes du mot. Par exemple bou-cher. [bou-ché] Vous remplacez la première consonne (ici « b » par un « l » ça donnne « Lou-ché » et vous ajoutez à la fin la consomme du début supprimée (ici le « B ») suivie de « em » cela donne « bem ». Le mot complet sera « Lou-ché-bem ». Un « carton », cela donne un « Lar-ton-kem. L’argot de boucher ne remplace que le substantifs. « Passe-moi le loutokem à désosser »
Effet garanti…
(Selon Wikipedia : la première consonne est déplacée à la fin et remplacée par un « L », puis on ajoute un suffixe argotique au choix, par exemple -ème, -ji, -oc, -ic, -muche, une syllabe comportant « f ».
Personnellement je n’ai jamais entendu d’autre version que celle en « -ème », mais comme l’expression « Le largonji de louchébème » ( Le jargon de boucher) est célèbre j’ai utilisé aussi le suffixe-ji pour le titre. )
Léon
Lectures :8575
Léon, bonjour !
Merci pour cette évocation de la boucherie, catégorie professionnelle pour laquelle j’ai le plus grand respect..
Sur l’institution de la « boucherie hippophagique », l’histoire est intéressante. Sans moteur de recherche autre que ma mémoire (les amateurs vérifieront), je me souviens que la vente de viande chevaline commença à se développer sous Napoléon III (le grand rationalisateur de l’abattage en France), l’empereur y voyant le moyen de recycler la viande des chevaux mis à la réforme et ainsi le moyen de commercialiser une « viande du pauvre ».
De nombreux tabous s’opposant à la consommation de la viande de cheval, en premier lieu l’attachement de l’homme à ce que l’on désignait comme « sa plus belle conquète », il fut trouvé judicieux de rendre la viande plus « abstraite » en la désossant..
Mais d’autres représentations, tenant de la pensée magique, en firent le succès dans certains milieux. La force du cheval de trait (La France produisait alors les plus performants au monde) pouvait se transmettre par ingestion. C’est ce que pensait mon grand-père qui, chaque semaine, avalait cérémonieusement son steack de cheval, pensant récupérer ainsi la puissance de l’animal..
En lien, un magnifique portrait de bouchers parisiens par Irving Penn :
http://revistaconga.files.wordpress.com/2009/11/1-irving-penn_bouchers.jpg
Dans la série qu’il fit sur les métiers de Paris, inspiré d’un travail proche d’August Sanders réalisé en Allemagne..
GB
Salut Gazi ! C’est vrai qu’il y a assez peu de pays où l’on consomme la viande de cheval (Est-ce que, par hasard, la France ne serait pas l’un des seuls ?). Et pour avoir un jour goûté de l’âne, je peux vous affirmer que c’est une viande extraordinaire. Quelqu’un sur ce forum en a -t-il déjà mangé ?
Très intéressant détail historique que vous nous donnez là. Je croyais que la consommation de viande de cheval était plus ancienne que ça.
Léon..
Je pense qu’à différentes époques, et de façon éclatée, a pu se consommer en France la viande de cheval. Mais les tabous et habitudes alimentaires vont et viennent..
Au milieu du XIX°, dans les villes, il ne s’en consommait plus .. alors qu’il y avait pléthore d’animaux de trait qui partaient chaque jour à l’équarissage et que la concentration de population dans les villes en accélération depuis le Révolution Industrielle posait des problèmes d’approvisionnement.
Les boucheries hippophagiques ont été l’objet d’un soutien de la part du pouvoir impérial.
Quant à la viande d’âne.. on en fait un excellent chorizo !
Très intéressant Gazy ce rappel de la volonté impériale ( Napoléon III) car elle offre une compréhension très particulière de l’obstination de De Gaulle à faire bâtir pour les démolir ensuite les abattoirs de La Vilette.
Il y a une autre version qui dit que la viande de cheval aurait été mise au gout du jour par les grognards survivants après la retraite de Russie…
Toujours une histoire de Napo avec ou sans Léon.
La viande d’âne est excellente, dans certains coins retirés du massif central, jusqu’au début des années soixante, il y avait même des maquignons qui en faisaient un commerce parallèle.
Lorsqu’ils allaient visiter les cheptels bovins dans les fermes, ils posaient toujours la question du devenir de l’âne vu au dernier passage, la liasse à la main.
Salut les amis
En belgique, la viande de cheval est un produit tout-à-fait banal. Je crois même qu’à une certaine époque certaines boucheries n’étaient que chevalines ou essentiellement. Je me souviens notamment d’une installée juste à côté de l’hippodrome de Boitsfort, mais j’ignore s’il y a un lien 😉
Je me souviens aussi qu’il y a eu dans le Matongé ( LE quartier africain de Bruxelles ) un excellent boucher qui fournissait des viandes typiquement africaines, mais qui a dû fermer après quelques temps, car il était originaire d’une ancienne tribu cannibale, ce qui a suscité une certaine méfiance parmi la clientèle.
Je confirme, ma famille étant du plat pays, lorsque j’étais gosse, nous mangions traditionnellement deux à trois fois la semaine du cheval, steak, haché ou roti.
A Anvers (Antwerpen), j’ai des cousins qui vivent au dessus d’une immense boucherie chevaline avec une bonne quinzaine d’employés…
C’est ça, Red. J’ai encore le souvenir d’une tête de cheval sculptée au-dessus de la porte de certaines boutiques.
Tout à fait, et rouge carmin bien brillant que l’apprenti époussète chaque matin en équilibre instable sur une échelle hors d’age.
Je vois encore la photo 😀
Mais ça existe encore !
Finael, faudrait que vous vous inscriviez pour qu’on puisse plus facilement vous publier. Allez voir dans « Du bon usage de ce blog »
Très intéressant article .
Dommage que ces spécialités soient intégrées dans le marketing grande distri .
Quelques expressions du parler des métiers de Pierre Perret .
Bêcheveter : Placer tête-bêche ( pour le transport horizontal des carcasses de mouton , par ex .
Bistourner : Castrer un animal en tordant ses testicules à la main .
Sèche : Perte de poids , par évaporation de l’ eau contenue dans les viandes .
Mûre : Viande de qualité et de sapidité parfaites , lorsque le finesse de sa graisse s’ allie à la finesse du muscle .
Gratton : Charcutier très ordinaire ;
Lui , c ‘est un gratton pur sucre ; c ‘est pas lui qui te fera des vol-au-vent financière ou du boudin blanc truffé .
@ Gazi ,
Salut Gazi , je suis très content de vous savoir quelque part , c ‘est à dire ici .
La viande de cheval est de tendreté sans pareille .
Pub chez un chevalin » si vous avez perdu au tiercé , vengez-vous en mangeant du cheval «
Salut Rocla ! Dans la série « les métiers », il me semble bien que je connais quelqu’un qui a été boulanger et qui pourrait nous en parler ! 😆
Bonjour Léon ,
C ‘est une idée , sauf que les boulangers bien que connaissant les ficelles n’ ont pas développé un langage secret .
Faire un article bâtard serait un comble .
Toutes ces miches , ces religieuses , ces charlottes ont pourtant fait de moi un flûtiste sachant séparer le bon grain de peau de l’ ivresse du doigt de whisky .
Sans trop vouloir me moquer , j’ai la suite ( et la fin??) de mon histoire de boulangère, elle a fini par jouer les pomponettes au mois d’avril.
n’ empêche , il était malheureux comme une Pierre …. ce pôvre boulanger .
Bon article
Etant fin cavalier, je n’ai jamais pu me faire à l’idée de manger du cheval. Autant, lorsque je vois un boeuf, j’imagine déjà une de ses cotes sur mon barbecue parsemée d’herbes de Provence, autant le cheval je bloque.
Par contre, du coté de ma Savoie chérie, j’ai pu à plusieurs occasions déguster du saucisson d’âne, un vrai régal!
Papy : mon père pareil. Il considérait cela comme du cannibalisme… 😆
Mais Léon, il existe encore quelques cannibales survivants en Nouvelle-Guinée, car si je me souviens, cette pratique a existé largement dans la première moitié du 20 siècle, et il existe encore des survivants âgés de cette période.
Et quand on leur parle de cette époque, leurs yeux deviennent humides et ils disent regretter cette viande au goût délicieux et inégalable, qui leur inspire un irrépressible sentiment de nostalgie.
Un petit lien, qui montre que toutes les viandes humaines n’auraient pas le même goût : http://www.zigonet.com/nourriture/les-cannibales-preferent-les-japonais_art3262.html
Tout à fait Wald rappelons-nous la fin ( début des 60??) de Mickael Rockefeller
je déconseille la viande de momo
c’est plein de nerfs
Bonjour les amis
Puisqu’on ne se fait pas trop flinguer sur ce blog , on va pouvoir la jouer naturel sans esbroufe et sans abus du moteur de recherche..Merci Gazy de nous montrer la voie.
Donc en avant les vieux souvenirs et mêmes les souvenirs inventés :qui sait?
Tout d’abord, un guide super cador en Egypte qui me fait remarquer que d’un mur à l’autre les représentations d’animaux offerts en sacrifices ont changé. Le contact avec certains peuples de la frontière orientale a valu aux anciens égyptiens l’apprentissage de la découpe de la viande. on voit apparaitre les représentations de cuissots ( ou de cuisseaux??)
Ces peuples étaient-ils les premiers bouchers?
cuissots : pour le gibier, les animaux de venaison, cerfs, chevreuils, sangliers…
cuisseaux : pour le veau et parfois d’autres animaux d’élevage
Bonjour Emile
C’est bien ça. C’est une des difficultés de la dictée de Mérimée.
Un petit dessin qui n’est pas sans rapport
Pour le bien collectif
J’ai quelques clichés d’une boucherie très particulière conservés d’un séjour au Viet Nam( magnifique pays)
Sauf à passer par un garde meuble lui conférant une adresse html, je ne peux transférer d’image de mon ordi à notre blog…
N’y aurait-il pas , ici, dans le bouzin Word Press , un rangement stockage permettant d’engranger des images et d’y renvoyer par un lien intégré au commentaire..
J’aurais pu demander à Léon …qui aurait eu à traiter cette question au milieu des autres _______ comme s’il en manquait_______
Euhhh là vous autres ! Y en a pas un qui sait?
En principe il est possible d’importer une image dans un commentaire? Je vais essayer :
Ah, non, il ne veut pas… Encore un truc sur lequel va falloir que je me penche…
Léon, tu sais te servir d’un logiciel FTP, il existe des scripts PHP qui permettent d’uploader des images directement sur un dossier défini au préalable de ton domaine il suffit juste de communiquer l’adresse générale de ce dossier et d’y rajouter le nom de ton image en fin d’URL.
Ex :
le dossier : http://www.disons.fr/photodispo/
l’image : http://www.disons.fr/photodispo/imagequivabien.jpg
Il reste qu’à farfouiller dans les millions de scripts gratuits dispo sur le web et de préférence prendre un script autoinstallable pour pas s’emm…
Merci Emile,
Wordpress en propose des centaines auto-installables. La difficulté est de trouver le bon, tout est en anglais et les traducteurs automatiques, je ne vous dis pas… je me pencherai sur la question dès que j’ai une minute.
Oui surtout que je me suis très mal expliqué… 😛
Mal réveillé ce matin.
Tiens à ce propos, je sais pas si j’ai bien fait en passant par le formulaire de contact, je t’ai envoyé un mail hier.
Je suis un peu à la ramasse, quand je vais sur « Admin du site », je trouve bien « Outil », mais une fois déroulé il n’y aucun lien pour publier un article, est-ce bien normal ou bien ya bug ??? 😳
Emile : C’est de ma faute, je vais le corriger de suite.
Pas de ta faute mais de celle de ces usines à gaz de CMS qui seraient bien mieux en petits plugs simples à rajouter.
Moi depuis longtemps je fais tout par moi même et quand je ne sais pas faire j’utilise les scripts les plus simples à gérer en bidouillant on arrive à de très bon résultats…
Merci tout de même. 😀
En voilà un mais la photo vient du net , elle n’est pas top, et une autre de meilleure qualité
Toujours dans la série boucheries ➡ du bout du monde
Quand notre guide a vu les réactions du groupe devant les carcasses de Médor, elle n’a pas insisté pour nous montrer cette cuisine :arrow:là.
Bonjour Léon, bonjour à tous;
Ce billet fort documenté m’intéresse : dans mon ascendance j’ai une « dynastie » de bouchers à Ligueil (37), qui n’épousaient que des filles de bouchers (ou à la rigueur de marchands de bestiaux) et semblaient pas mal situés sur l’échelle sociale. En effet, c’est dans cette famille que j’ai le plus de femme sachant signer leur nom (à égalité avec les familles de notaires)… surprenant, non?
Autre particularité : quand ils n’épousaient pas leur lointaine cousine (ben oui, des marchands bouchers dans le sud Touraine, y’en avait pas tant que ça et on trouvait une forte endogamie) ils épousaient… de matrones ou de ssage-femmes : quelqu’un a-t-il une explication?
Pour les sage-femmes, avant l’apparition des vétos, elles étaient les seules à connaître le bon geste et les procédures pour que le velage se passe bien.
Elles étaient donc une garantie pour diminuer la mortalité à la naissance et enrichir l’éleveur.
En ce qui concerne les matrones, tout dépend de ce que tu entends par là, dans certaine campagne la matrone était la femme du maquignon, par analogie avec une des définitions de matrone : une femme bien en chair.
Bonjour fantômette, bonjour à tous
Il se trouve que j’ai aussi parmi mes ancêtres, plusieurs « marchands bouchers » tourangeaux (Sainte Maure de Touraine).
C’étaient des familles de notables dont la plupart savaient signer, y compris les femmes, dès le XVIIème siècle. Ces notables étaient alliés à des familles de Châtellerault. D’après l’archiviste de Sainte Maure c’était pour trouver des partis « de même rang ». Les « dispenses » permettant à des cousins cousines relativement proches de se marier sont aussi monnaie courante;
Dès le moyen-âge et jusques très tard, les corporations bouchères ont été très puissantes, notamment à Paris (il y avait eu un numéro de la revue « L’Histoire » qui avait été consacré à cette corporation).
Entre l’article et les commentaires, j’apprends plein de trucs que j’ignorais sur la boucherie.
En plus de réviser le louchébem, ce qui est toujours utile, et sympa.
Bonjour
Mon copain Al Emeri Bouché de son état vient de me conseiller cet excellent lien pour en savoir plus sur ce larlépem sans avoir besoin d’apprendre su’l’tas et surtout su’l’métier et les hommes qu’il y a derrière.
On y apprend
On y apprend notamment qu’à Hanoi, les bouchers remplacent la consonne initiale des mots par ch et rejettent la dite consonne à la fin avec l’adjonction d’une terminaison en im. Décidément un gros village ce caillou…
Juste une chose, à propos de la savoureuse viande de gronâne, vous avez un larjobem ici Rocla pour ne pas le nommer, qu’à l’habitude de traiter tous les lonkesse comme ça, alors gaffe au procès pour incitation à l’anthropophagie…
http://www.persee.fr/web/revues/home/prescript/article/lfr_0023-8368_1991_num_90_1_6200
En faisant jouer le moteur de recherche, je viens de tomber sur un écrit intéressant en PDF :
« L’hippophagie en France, la difficile acceptation d’une viande honteuse » par Sylvain Leteux.
On y apprend que l’hippophagie a été interdite en France JUSQU’EN 1866 ! Des motifs religieux sont invoqués, dont la volonté de l’église de rompre avec des pratiques jugées païennes..
Parmi les promoteurs de l’hippophagie en France, on trouvera l’incontournable PARENT-DUCHATELET, qui souhaitait hygiéniser toute chose à son époque et s’attacha surtout à faire règlementer la prostitution.
Le texte vaut la peine d’être lu…
Bonjour Gazi
Lequel de PDF icelui ?
http://musee.vet-alfort.fr/Site_Fr/SFHMSV/SFHMSV_files/Textes/Activites/Bulletin/Txts_Bull/B8/01_michel_bull08.pdf
Jojo, bonjour,
Passionnant aussi, celui-ci.. et en plus il est mis en lien, ce que je n’ai pas réussi à faire. Ce militaire promoteur de l’hippophagie et précurseur d’Evin est un personnage des plus intéressant.
Aaahh.. Le XIX° et la Belle Epoque !
On y trouvait des chercheurs qui furent à la fois des rationalisateurs obstinés mais aussi parfois en même temps de complets farfelus ! Le discours scientifique de l’époque est aussi curieux, il va de la rigueur au lyrisme…
GB
Evidemment que non:oops:
http://halshs.archives-ouvertes.fr/docs/00/39/41/74/PDF/article_cheval_ter.pdf
Ca infirmerait le début de l’hippophagie sous Napoléon 1er…
@ Emile..
Et oui ! C’est pour cela que j’avais écrit dans mon premier post que je n’utilisais que ma mémoire… Par contre, on trouve des choses plus exactes sur le net..
Mea culpa ! Mais bon, il continue d’aller sans dire que consommer de la viande de cheval longtemps n’alla pas de soi…
Cher Jojo ,
C ‘est pas pour dire mais vas-y comme tu es moi le .
Moelleux .
Un de mes mots favoris pour faire craquer mes potentiels clients pour leur vendre mes macarons .
» Si vous voulez des moelleux dites moi le »
Souvent ça faisait rire que moi …
J’ ajoutais c ‘est gratuit pour les sourds …. et que les coups d’ oeil sont à l’ oeil …
Ce n’ est qu’ après , une fois à la retraite équidé ma femme que j’ ai pratiqué le gronânisme …la sérénité ne m’ étant venue qu ‘ a-brait ….
Bien à toi Jojo , continue .
Emile , super intéressantes vos remarques et votre phrase avec la liasse .
Bravo .
Tu sais Had, aucun mérite, mon père, son frère et ma grand mère ont été réfugiés/cachés dans le massif central et ils ont gardé des liens inprescriptibles avec la famille chez qui ils étaiebt, autant que ma grand mère y a pris sa retraite et que j’ai passé le plus clair de ma jeunesse en vacances chez elle et dans la ferme qui les avait hébergés.
Le fils était maquignon, je l’ai souvent accompagné dans sa tournée des fermes avec sa juvaquatre vert de rouille.
T’ as vu Emile , cette funeste guerre de mes deux , quelque part elle a changé le cours de la vie de tes anciens .
Il est marrant ce con de destin quand il s’ y met .
Tu as dû en apprendre au contact du fils maquignon , plus rusé qu’ eux t’ attrapes la tumeur …
La juvaquatre quel joli nom pour une tire !
Un truc dont je me souviens, quand il allait au marché aux bestiaux, il faisait un premier tour, il repérait la « bonne viande ».
Ensuite, il allait dans un coin derrière un camion, il sortait des paquets de billets bien triés par montant défini et les enfournait dans une poche l’autre et ainsi de suite.
Quand il arrivait devant la bète convoitée, suivant le vendeur ou le prix qu’il estimait il sortait la liasse et au vu de l’épaisseur, l’autre savait immédiatement si le cours était à la baisse ou à la hausse et s’il allait s’en tirer à bon prix. Pas beaucoup de parole et enfin la tape dans la main du marché conclu.
Quand le vendeur tournait le dos ou faisait mine de s’en aller, il l’abreuvait de « gentilles » grossieretés jusqu’à se retrouver face à face alors il sortait son barratin de malheureux et emportait la mise neuf fois sur dix au montant près de la liasse sortie.
Sacrés bonhomme et bonimenteur, Sarko serait un petit garçon à côté 😀
Un mien cousin me racontait qu’ avant guerre dans la petite ville du Haut-Rhin où il restait , les marchands de bestiaux avaient réussi de truquer la balance municipale à leur avantage . Ce qui fait que le poids déclaré était systématiquement sous-évalué ….
Mais bon , il m’ en a tellement raconté….
Sympa de parler des métiers.
Mon père était typographe compositeur, il avait ce métier chevillé au corps.
Les Suisses (alors que mon grand père avait la double nationalité) l’ont empêché de travailler chez eux pendant cinq ans, car à cette époque on ne pouvait faire un apprentissage dans le milieu de la presse sans être adhérent au parti communiste…
Ranta,
Si tu te sens de parler typographie, linotype, et tutti quanti, je pourrai embrayer sur l’impression d’hier, offset (hier par rapport à celle d’avant-hier : typo)
Aujourd’hui étant l’impression numérique, mais là il n’y a pas beaucoup d’histoires sympas à raconter.
Sinon il me viens à l’idée que je pourrai aussi vous parler d’un métier peu connu, mais chut… plus tard.
Faut déjà que je finisse mon article à peine ébauché.
… Il me vient…
Non Buster, j’en suis incapable. J’ai seulement quelques souvenirs lorsque que,gosse, mon père m’emmenait au journal le samedi matin.
Riche idée d’ouvrir une rubrique sur les métiers, pan dans le mille s’agissant des mes intérêts (personnels et professionnels). Je compte bien contribuer à alimenter cette rubrique
Pour les Bouchers Historiens, ou même pour les autres, un lien très intéressant sur :
Le fournissement des boucheries de Béziers en 1632
En voici les grandes lignes, le développement est à lire dans l’article, en vieux françois.
Contrôle du prix de la viande
Limitation des ententes
Obligation d’approvisionner le public
Interdiction de souffler la viande avec la bouche, et d’ôter la graisse des rognons
Interdiction de frauder sur le poids et la nature de la viande
Obligation de fournir l’hôpital en viandes
Principe du monopole de la grande et petite boucheries
Interdiction de vendre de la viande provenant d’un animal malade
Interdiction de vendre de la viande encore chaude
Interdiction du refus de vente
Mise à disposition des prés communaux pour la dépaissance
Dégâts causés par les animaux destinés à la boucherie
Mise à disposition exclusive d’un pré pour le bétail de boucherie
Location de la table de boucherie
Mise à disposition de l’écorchoir
Juridiction des consuls quant à l’application du contrat
Principes de bonne application du contrat