Ridha Yahyaoui
Les jeunes du parti Al-Massar (Voie démocratique et sociale) ont imputé au gouvernement et aux autorités régionales, la responsabilité de la disparition du jeune Ridha Yahyaoui qui est mort samedi électrocuté alors qu’il escaladait un poteau électrique à proximité du siège du gouvernorat de Kasserine.
Le jeune homme de 26 ans, diplômé au chômage, participait à un sit-in pour protester contre la suppression de son nom de la liste des personnes qui seront recrutées par la direction régionale de l’éducation de Kasserine.
Dans une déclaration rendue publique lundi, les jeunes d’Al-Massar demandent qu’« une enquête soit ouverte d’urgence afin de déterminer la responsabilité de cette mort, estimant que ceux qui ont commis des manquements et procédé à des manipulations dans ce dossier doivent rendre des comptes ».
Le 16 janvier 2016 le feu reprend donc à Kasserine, là où il s’était embrasé il y a 5 ans .
Pratiquement à la même date, pratiquement au même endroit, immolé le 17 dec 2010 et mort le 4 janvier
2011 pour l’anniversaire de la mort du jeune Mohamed Bouazizi de Sidi_ Bouzid déclencheur de la Révolution du Jasmin.
Les mêmes causes produisant les mêmes effets : la corruption et les rafistolages de Ben Ali sont toujours en usage pour le gouvernement Essebsi-Essid.
Les mêmes solution d’emploi précaire de l’année 2000 et son fonds national pour l’emploi qui se résumait à un stage de 9 mois renouvelable . Paraphrasant Jospin « Nous n’avons pas de solution miracle pour résoudretous les problèmes »
Cette politique heurte de front toutes les revendications populaires au plan de la santé , de l’éducation et autres services socaix. Il se heurte aussi au mouvement organisé des travailleurs et de leur syndicat l ‘ UGIT.
L’explosion sociale est là qui couve avec son exigence = du travail et la liberté.
Depuis le Printemps du Jasmin huit gouvernements se » sont succédé et se sont transmis la patate chaude du chômage et n’ont ouvert d’autre perspective que la poursuite et l’aggravation de l’endettement et le maintien des mêmes liens de dépendance avec les grands groupes internationaux et le FMI.
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Les outils de la répression et la proclamation de l’état d’urgence aidant, le régime a cru avoir définitivement endigué l’expression des mécontentements . Par ailleurs il faisait toute confiance dans l’alliance entre le parti Nidae Tounes du président et le parti islamiste Ennahda de Rached Ganouchi.
Mais le couvercle n’est pas de taille face au mécontentement. La Révolution ressurgit là même où elle avait établi son foyer primordial : dans les régions sinistrées de l’intérieur, abandonnées par tous les pouvoirs politiques depuis toujours.
Aujourd’hui , même en s’en tenant aux chiffres officiels c’est par centaines de milliers que les jeunes chômeurs en colère se comptent par centaines de milliers . Ils en ont soupé des déclarations fumeuses du pouvoir et ses promesses jamais tenues.
Ils se réunissent , ils s’organisent et utilisent leur organisation l’Union des Diplomés chômeurs dans la défense de leurs intérêts en toute indépendance et non dans le soutien du régime. La situation est tendue car on ne peut plus les faire lanterner comme on l’a fait depuis des années.
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Le premier ministre assure que le gouvernement siège pour trouver des solutions à la crise.
Mais il ne faut pas rêver. Que peut-il faire avec le maintien d’une dette qui ronge d’au moins 20% du budget 2016. Que peut-il faire alors qu’il poursuit la même politique de privatisation et d’abandon des services publics inaugurée par Ben Ali.
Malgré le soutien acharné des frères musulmans au maintien du statut quo , le feu couve