Anniversaire Tian’Anmen (1)

C’était il y a 25 ans.

Commémorons puisque l’exercice est à la mode , particulièrement parmi les brasseurs de vent bien en cour. Juin 1989 Tien An Men

1- Les questions posées par le plus grand mouvement de la fin du 20è siècle sont toujours là , non résolues avec encore plus d’acuité, chargées de toujours plus de puissance explosive.

Depuis 1978 la direction du Parti communiste chinois n’a pas su résoudre la crise de la direction économique et politique du Pays. Elle avait eu chaud face aux tentatives ubuesques de terreur à son propre profit du grand timonier et de sa révolution culturelle. Rassemblée

La bande des 4

dans une unité de façade elle sut se débarrasser des épigones de la bande des Quatre, mais…

Mais tout restait à faire. La fuite en avant effrénée et les slogans modernisant  «de l’ouverture du marché et de la réforme » n’arrivaient pas à masquer l’application concrète des mesures que Maoïstes d’abord et  modernistes ensuite partageaient et cherchaient à mettre en œuvre . La modernisation et l’ouverture au marché signifiait une grosse affaire de sous, de coût du travail toujours diminué et de maintien du mode de vie parasitaire de la caste au pouvoir .

Les premiers licenciements « modernes », la vie chère et la corruption déclenchèrent une vague de mécontentement engendrant une mobilisation massive et une manifestation historique de 200 000 Pékinois hurlant leurs menaces aux dirigeants.

«  Tremblez corrompus ! Le peuple se réveille »

La révolte spontanée si elle impressionne ses adversaires atteint rapidement ses limites créant souvent sa propre confusion et ses propres dissensions. Le jeu du contre-révolutionnaire  est alors facile. Nous venons de voir comment, en Égypte , les seuls membres organisés  des frères musulmans, ont su rapidement se hisser au pouvoir et se donner les moyens de ne plus le lâcher.

L’organisation n’est pas un mythe des seuls bolchéviks mais bel et bien le fruit d’une expérience historique . Les décennies du XIXè siècle ont vu se constituer, les associations , caisses de secours , fédérations de métiers , bourses du travail , syndicats et partis qui constituent l’expérience théorique et concrète sans laquelle les masses ouvrières se trouveraient réduites à la condition dans laquelle la société les maintient : un individualisme forcené, une concurrence dramatique entre eux , réduisant les ouvriers à adopter et reproduire le comportement et l’idéologie de ceux qui les exploitent .

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Ne pouvant faire confiance , ni aux dirigeants ni à l’État qui l’oppriment , le peuple chinois en revint tout naturellement aux fondamentaux

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2- Il avait besoin de démocratie, de fonder ses propres organes indépendants sur lesquels il aurait gardé son contrôle .

Le pouvoir hésite encore

Les étudiants ouvrirent la voie en créant dès le début leur propre syndicat indépendant, avec délégués et dirigeants élus. La direction du PCC paralysée par ses conflits internes ( non pas dans un débat portant sur répression ou pas , mais qui en profiterait et qui en aurait la responsabilités et le profit politique).

Ces atermoiements et ses hésitations ouvrirent la brèche dans laquelle se rua la classe ouvrière pékinoise.

La menace pour le PCC était maintenant trop grande , une réaction d’urgence s’imposait. Des organes de réflexion , de solidarité et d’action indépendants signifieraient la condamnation à mort des parasites à tous les niveaux.

Au matin du 5 juin

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On fit donner les massacres, mais au sein du parti, on sut trouver nombre de boucs émissaires. La crise comme à chaque fois a traversé tout le parti laissant des failles et des fissures dans les alliances entre cliques qui s’affrontent tout en se partageant le pouvoir.

«  Bon appétit Messieurs » .

Parmi les grands du parti, les 6 ,7 , 8 ou 9 empereurs , les réactions sanguinaires

Le 4 juin dans la nuit

furent à la mesure de la frayeur ressentie.

Les réformes « de modernisation et d’ouverture au privé » furent un temps rangées au placard suscitant en cascade recadrages politiques et éliminations brouillonnes de rivaux de rencontre à cette occasion. Les vainqueurs n’en devinrent que plus avides sachant très bien que des affrontements encore plus violents restaient à l’ordre du jour. La Chine devint alors ce Far West de l’investissement privé et la pays de cocagne des enrichissements frauduleux gigantesques. Chine moderne et classique retrouvant là des identités de comportements que peu ou pas de pays dans le monde sont en mesure de connaître.

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3- Oui mais !

Cet affrontement larvé ou ouvert est toujours là , il n’a jamais cessé depuis. Il faudra bien un jour que les ouvriers chinois règlent leur compte aux parasites bureaucratiques qui les exploitent les arrêtent, les censurent, …Le chemin passe par une organisation indépendante.

Les mouvements sociaux sont la preuve de cette volonté toujours vivante. On entends ou on lit partout de mirifiques rapports sur la prospérité chinoise  des scribouillards aux ordres, sous l’encre  apprenez à retrouver les grèves innombrables

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