Je serais le premier parti de France au cas où le premier parti de France serait un peu bleu marine. Je serais parti avec mes amis les Français les vrais, Voltaire, Rousseau et d’autres je laisserai le pays aux mains des gens dans leurs pavillons et leurs Scénic leurs vies moches et les autres en face qui se commutent en communautés pour se détester à jamais. Je partirai. Je ne sais pas où j’irais, sans doute par la montagne pour retrouver l’Espagne ou l’Italie des gens qui rient et qui boivent du vin ou l’Angleterre pour le rock et le psychédélique je me trompe d’époque ou l’Allemagne mais je ne parle pas la chose et la vie sera si courte quand le premier parti de France nous poussera tous à la porte pour nettoyer chez ce qu’ils croient être eux. On peut tenter New-York puisque certains pensent qu’il n’y a plus d’Américains là-bas mais ça n’est pas une raison pour croire que l’on s’y mélange en-dehors des musées. Je serais le premier parti de France, à traverser la frontière sans même dire au revoir comme on jette au compost une pomme rabougrie puisque c’est comme ça : tant pis.
Ce sera pire que la Trêve de Primo Lévi parce que ce sera par précaution sur les autoroutes avec les enfants à l’arrière. Alors peut-être la Suisse ou l’extrême-Orient allez savoir si les Chinois sont si cons que ne le disent nos compatriotes qui s’encanaillent les estomacs dans les buffets à volonté quand, justement, ils en manquent tellement de volonté à bouffer obèses et se resservir sept fois du porc laqué pour oublier le côté cannibale de la chose. Nous serons tous ensemble les basanés moi-même et les réfractaires les anarchistes, nous formerons des poches d’oxygène sans en espérer plus puisque tout cela sera de notre faute même Cabu s’en voudra d’avoir inventé l’idéal-type wéberien du Français moyen triomphant finalement. Tous dehors et moi le premier. Je continuerai mes billets à distance – n’est-ce pas déjà la distance qui nous sépare la cybernétique ici-même madame ? – N’est-ce pas ? Ne sommes-nous pas préparés au départ ? Le premier parti de France ce sera moi, même si l’hémorragie a déjà commencé pour gagner de l’argent les jeunes s’en vont au Québec en oubliant l’hiver qui les attend mais puisque, ici, c’est aussi l’hiver que l’on nous annonce.
Et puis peut-être que non je reste. Je reste et je vais former la ligue des grandes gueules la lgg en minuscules à cause de notre taille nous sommes deux, moi-même et mon avatar en ligne pour dire aux cons qu’on, qu’on les emmerde à jamais, les recroquevillés, les franco-franco ou les identiques de tous les pays, les régionalistes minuscules, les partisans du patois et de l’entre-soi, les con sanguins et les consanguins, souvent les mêmes, ceux du parti d’ici et de l’idéologie allemande qu’ils imaginent être à eux. Le premier parti de France non finalement, ne comptez pas sur moi il y aura comme un réveil pour coller deux claques aux emmerdeurs de tous les bords et leur dire que l’espérance de vie est si courte que l’on ferait mieux d’en profiter avant le grand noir à jamais bande de crétins.
Au pire, j’irais voir Syracuse et l’Île de Pâques où l’on a si bien appris à s’entretuer n’est-ce pas ?
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Ce billet d’humeur me rappelle Yannick Noah qui prétendait s’exiler si N. Sarkozy était élu. Il fleure bon le bobo cosmopolite dont les contacts avec l’étranger se limitent à ses vacances en Thaïlande, ses étudiants chinois ou sa nounou burkinabée. Avoir un tel mépris pour son identité, ceux qui la cherchent et ceux qui y tiennent n’est pas crédible. Il est, en tous cas le luxe de quelqu’un qui est comblé de ce côté là. Il suffit en revanche d’observer combien ceux qui en manquent souffrent. Il faut avoir connu des enfants à la filiation inconnue ou des descendants d’immigrés à la recherche de leurs origines pour comprendre à quel point il s’agit d’une dimension essentielle à la construction d’un individu. Construire et protéger son identité n’est pas se fermer aux autres c’est au contraire une condition absolument nécessaire pour y trouver goût, plaisir et intérêt. La question des conflits de cultures est un sujet différent.
J’aime bien prendre l’exemple de la cuisine : si les Français ont autant de curiosité et de goût pour les cuisines étrangères, c’est parce que eux-mêmes ont une tradition culinaire très puissante. Une identité gastronomique forte. On n’est libre de s’ouvrir à l’autre que lorsqu’on est sûr de soi, que l’on est en paix avec sa propre identité. On ne craint pas alors la confrontation à l’autre, les échanges avec lui. La montée de l’identitarisme est le résultat des coups de boutoirs que la mondialisation libérale,( qu’elle soit culturelle, démographique ou économique) a porté aux identités nationales ou régionales.
Par ailleurs, ces identités formées par des traditions culturelles constituent parfois le seul capital culturel immatériel des « gens de peu ». (Je ne sais plus qui a écrit des pages admirables sur ce sujet. Peut-être Michéa dans « Le complexe d’Orphée », j’essaierai de retrouver). Mépriser les partis ou les organisations qui s’efforcent de les défendre est le luxe de gens qui en ont tellement qu’il leur est indifférent d’en perdre.
J’adore généralement ce qu’écrit Grosse fatigue, mais là il participe à cette panique devant un phénomène que lui, comme beaucoup d’autres, ne comprennent pas et se contentent de mépriser: la montée inexorable du FN.
Toutefois ce texte est remarquable en ce qu’il exprime pour une fois le véritable fond de leur pensée. Tous les autres arguments anti-FN sont beaucoup plus faibles.
ah merde un parti qui fait régulièrement 10-15% des voix en France vient d’avoir un député ce WE! vite, fuir ou insulter quelle solution choisir? 😉
Et ce n’est m^me pas un député, mais un conseiller général !
ah zut en plus! c’est pour dire si la peste brune est partout!
Je sais que le rapport n’est que lointain mais j’ai un problème de conservation d’archives.
le jardin en perd trop.
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Michèle Tribalat France Info
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Je suis très intéressé par ce que dit Michèle Tribalat sur le rôle des classes populaires dans l’assimilation des étrangers. Je n’y avais pas pensé. Bien que relevé par F.Desouche, cela vaut le coup d’écouter ce qu’elle dit :
Pfff,
Je l’avais prévu !
Alors j’ai pris un bateau hier soir, vers 20h30, sitôt le résultat connu.
Direction … Le sud. (c’est tout ce que j’ai comme précision)
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Je crois bien que je suis tout seul comme passager. 😯
Dans ce sens en tous cas.
Le premier ???
Dans cette direction , il va te falloir appuyer un peu à gauche pour atteindre Lampedusa.
Gaffe pour traverser à contre sens la flotte Libyenne au grand complet il te faudra bien plus qu’une boussole citoyenne.
Léon : « Il faut avoir connu des enfants à la filiation inconnue ». J’en connais : ma femme. Née sous X. Jamais connu ses parents biologiques. Peau marron. Et ? Rien à foutre. Très bien dans sa peau. Joue de la musique classique et lit beaucoup. Je connais aussi des gamins de bonne famille avec une longue, très longue filiation. Pas bien dans leurs peaux de fils de famille… Préfèreraient jouer du rock peut-être ?
Je ne connais rien au Front National ? J’ai fait ma thèse en Sorbonne sur l’émergence du Front National. Je ne suis jamais allé en Thaïlande. Je n’ai pas de nounou Burkinabé mais j’ai eu des copains étudiants venant de là-bas. J’ai aussi des étudiants Africains assez intéressants et d’autres, Français entre autres, lamentables. On peut aussi écrire le contraire. Je ne panique pas devant le FN. Les chauvins m’emmerdent. Les fiertés de tous poils aussi. On ne peut être fier que de ce que l’on sait faire. Je n’ai pas de racines, j’ai des pieds, des goûts, des envies. Je fais des choix. Dire le contraire, c’est empêcher les gens de devenir ce qu’ils peuvent être. La gauche est très forte là-dessus (Bourdieu, Foucault, Louis Dumont, Lucien Sfez….). L’extrême-droite lui a pompé ses « idées ».
Le collectif : voilà l’ennemi quand il est subi, hérité…
On m’aura compris.
Grosse Fatigue .Youpee merci d’être passé
Oh que oui comme la foule est la négation de toute responsabilité individuelle.
Comme elle tire vers le bas
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Mais on n’est pas sorti de là pour autant.
La pensée collective quand elle est confrontation, vérification , retour à l’autre, est le plus souvent indispensable.
Indispensable comme outil , comme voie vers un plus ou un meilleur, pas un but en soi
En revanche
La pensée individuelle quand elle reste enfermée dans l’aveuglement et l’enfermement dans une psyché dépourvue de tout controle , la loi d’un seul , … cette pensée n’est-elle pas un cul de sac condamnant les êtres à répéter les mêmes erreurs…
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J’ai besoin de mes deux jambes.J’ai besoin de passer mes idées au « gueuloir » de la confrontation pour entendre mieux ce qui déraille dans le retour qu’il me renvoie.
» Le collectif : voilà l’ennemi quand il est subi, hérité… »
P… je ne suis pas franchement du même bord que Grosse Fatigue mais je partage complétement
Relisez Blondin, Nimier, Audiard et Jean Yanne
Envoyez ch… les conformistes blaireaux de gôche comme les beaufs du FN ou les cul-serrés UMP , et pétons une roteuse pour saluer la visite de Grosse Fatigue