Les enjeux financiers concernant les jeux vidéo sont devenus colossaux: pour la première fois en 2009 leur chiffre d’affaire a dépassé celui de l’industrie du cinéma.
En même temps, le risque financier dans cette activité y est beaucoup plus important : alors que le coûts et les durées de développement pour des jeux de plus en plus sophistiqués explosent, contrairement au cinéma, surtout en France où il bénéficie du système d’avances sur recettes, le jeu vidéo n’a pas de deuxième ou troisième vie après sa sortie. Si le film a fait un bide en salle, il continuera d’avoir un avenir par diffusions et rediffusions en télévisions et par ses ventes en dvd. Rien de tel avec le jeu vidéo qui est un produit très éphémère : s’il ne se vend pas à sa sortie, il n’aura pas de deuxième chance… Circonstance aggravante, contrairement aux producteurs de cinéma qui généralement coproduisent et répartissent ainsi les risques, les développeurs de jeux vidéo prennent leurs échecs commerciaux de plein fouet et ne parviennent pas toujours à s’en remettre.
Aussi les métiers du jeu vidéo dont on va parler ici, après des débuts très artisanaux, se sont-ils structurés, spécialisés et professionnalisés. Pour s’être créés d’abord aux USA, ils portent des noms anglais dont beaucoup n’ont pas de traduction de français. On se limitera aux métiers techniques et créatifs, on négligera les métiers commerciaux et administratifs qui concernent cette industrie et qui ne lui sont pas spécifiques.
Certains de ces métiers sont connus et n’ont guère besoin d’explication, comme celui de programmeur ou de graphiste.
Ce dernier, toutefois pourra ou pas, être également animateur : c’est un métier spécifique et qui fait appel à des logiciels dédiés comme 3 D Max. On pourra parfois trouver aussi un métier spécifique d’éclairagiste distinct de celui d’animateur.
Lorsqu’il y a plusieurs graphistes, un directeur artistique assure la cohérence visuelle de l’ensemble du jeu.
Le musicien et sound designer, parfois confondus, réalisent tout l‘environnement sonore du jeu, y compris le shlaouff ! ! que fait le sabre lorsqu’il coupe la tête d’un ennemi…
Un mot du testeur, ce prolétaire du jeu vidéo : il est chargé de vérifier la jouabilité du jeu et l’absence de bugs informatiques et est (très mal) payé pour jouer toute la journée…
À l’autre bout de la chaîne on trouve le chef de projet qui coordonne et dirige l’ensemble, aussi bien dans sa réalisation technique que dans ses aspects budgétaires, commerciaux et administratifs.
Un métier mal connu et assez mystérieux est celui de « game designer »
Dans toute la chaîne des tâches à accomplir, une fois que l’idée générale du jeu a été fixée et un chef de projet nommé, c’est le « game designer », terme parfois traduit par « scénariste » encore que sur les grosses productions les deux puissent être distincts ( c’est le cas aux USA, rarement en France) qui va travailler en premier.
C’est un métier difficile à cerner , il consiste à imaginer le scénario, l’ambiance, les principes du jeu. Il définit par exemple les énigmes, les règles, la difficulté du jeu, sa progression, les possibilités des personnages et met normalement par écrit une sorte de cahier des charges pour l’ensemble du jeu auquel les autres devront se référer, ce qui devra assurer la cohérence et la faisabilité de l’ensemble. Pour ceux qui connaissent « Donjons et dragons » il est un « Maître du donjon » professionnel.
Il est en permanence en contact avec les autres intervenants et agit donc un peu comme la boîte à idées et coordonnateur du développement du jeu. En ce sens ses fonctions empiètent parfois partiellement sur celles du chef de projet, sauf qu’elles ne concernent que la réalisation technique et artistique du jeu et ne touchent pas ses aspects commerciaux, budgétaires et administratifs.
Le game designer coordonne parfois des level designers dont le rôle est de préciser chacune des étapes, des « niveaux » du jeu.
Sa responsabilité est énorme car c’est de la qualité de son travail que dépend tout le reste : un game design raté est irrattrapable.
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Bonjour, très bon article Léon.
En effet, les coûts de production explosent, notamment à cause des tendances actuelles à un photoréalisme croissant, qui devient la norme, au détriment parfois de l’aspect artistique de l’esthétique. Il y a quelques réflexions intéressantes sur Internet à ce sujet, je me permets d’en citer un.
http://www.regarde.org/blog/2005/10/18/articles/reflexion-esthetique-du-jeu-video/
Je connais mieux la troisème Lune de Deneb IV que le monde du jeu video…
Faudra qu’j’demande à mon fils qui a 20 minutes de retard …
Vain Dieu je le vois deux fois par an….et …
Léon,
Je n’avais aucune idée de ce que pouvait représenter cette industrie, éclairant !
Erreur, sound designer et musicien sont depuis longtemps des postes aux compétences et tâches parfaitement distinctes, comme au cinéma. L’un travaille essentiellement sur les sons non-musicaux et leur intégration dans le jeu, l’autre sur la musique.
http://xaviercollet.com/2010/06/26/musique-et-design-sonore-au-cinema-ingredients-pour-une-cohabitation-reussie/
D’accord qu’il s’agit de tâches et de compétences distinctes. En revanche, je sais d’expérience que les musiciens adorent s’occuper du sound design et qu’ils y réussissent plutôt mieux que ceux qui ne le sont pas musiciens. Lorsque les budgets sont serrés c’est une seule et même personne qui s’occupe de tout… Mais vous avez raison, je vais corriger.
Alors, Léon, Merci qu’on dit. 😉
Vouaye, merci…
Avec plaisir, très cher.
J’ai trop connu Morizette et son cher ami PV, ailleurs, pour ne pas les retrouver par ici.
🙂