Février-mars 1981. Les nartics sur la randonnée dans les contreforts de l’Himalaya, ça suffit. On abandonne donc la montagne pour le désert, celui du Thar, dans le Rajahstan, et plus précisément pour Jaisalmer, pas loin (100 km) de la frontière indo-pakistanaise. Une miraculeuse cité rajpoute dorée jaillie de l’immensité des sables eux aussi dorés sous le soleil d’or, un enchantement de silence, paix et de beauté loin de la pollution, de la surpopulation et du vacarme des cités indiennes.
A la gare de Jodhpur on apprend que notre train ne part pas à 18h30 mais à 21h15… a moins qu’un quelconque dieu du polythéisme bureaucratique et incompétent ne décide que ce sera encore plus tard… Miracle, il arrive un peu en avance sur son retard, mais qu’il aura une heure et demi de retard en rab avant de rapartir car il attend l’arrivée d’un autre train venant de Jaïpur, c’est comme ça et pas autrement. Bon, il n’y a plus qu’à attendre dans une résignation exténuée. Fatigue, couchettes moelleuses (ouf), Indiens caquetant bruyamment, merdeux chialant, tout le monde gigotant sans cesse. Le train s’ébranle enfin, ils se calment quand ça roule, redeviennent affreusement bruyants quand ça s’arrête, et ça s’arrête plus souvent que ça ne roule. Impossible de dormir : il fait trop chaud, la sueur ruisselle, trop de bruit, impossible de mettre les Stop-Bruit car les oreilles sont écorchées, re-opium, boucan, bébés hurlants, claquages de machins, tombages de trucs, raclements de bidules, caquetages, raclement de gorges, crachats, papotages, hurlements, engueulades, querelles assourdissantes… Une cargaison de cette volaille cacophonique et agitée quitte bruyamment le wagon vers 1h30 tandis que nous les maudissons entre les dents, font encore un maximum de boucan pendant un quart d’heure sur le quai de la gare avant de se tailler et que la nuit absorbe leurs décibels.
Et à l’aube, miracle : Jaisalmer, enfin…
Jaisalmer ou le paradis silencieux dans le désert
Jaisalmer. Crevés, excédés. Une Américaine en robe blanche, les yeux brumeux et les paupières valiseuses, l’air aussi bien réveillé et gracieux que nous par la grâce de cette nuit en sleeping rajahstani, demande d’un ton hagard si on est bien arrivés à Jaisalmer, le sac à dos coincé entre les parois de l’étroit couloir.
Gare plantée dans la rocaille, le sable et la poussière, taxis attendant devant l’entrée, rabatteurs d’hôtels – « No, no, no ! » – Ils ne sont pas beaucoup et pas trop collants, mais c’est tout de même too much après cette nuit ferroviaire cacophonique infernale.
Chemin de traverse paisible et caillouteux et poussiéreux, au bout duquel on trouve un jeune Indien poussant son vélo et nous proposant une chambre à 10 roupies. O.K. ! On le suit, il parle assez bien l’anglais et nous commente le somptueux paysage désertique où ont poussé de belles maisons de pierre grège et le fort. Cénotaphes élancés et finement ajourés, belles constructions à la fois dentelées, sobres et simples, harmonie brune des couleurs, fraîcheur du vent et douceur des rayons de Soleil. Indigènes rudes, beaux et farouches dans leurs vêtements traditionnels, quelques camions peinturlurés dévalant la route sans même klaxonner (ça alors !) suivis d’un nuage de poussière, chameaux et vaches, chants d’oiseaux, croassement de corneilles en contrepoint du silence du désert…
Il faut reconnaître que le Mahendra Tourist Huts, c’est le paradis : quelques huttes de boue séchée aux toits de paille et de branchages à l’intérieur d’un enclos du même matériau, double bedrooms délicieusement et fraîchement coniques au sol de terre battue, aux lits de bois recouverts d’épais matelas, d’étoffes chamarrées en guise de draps et de belles couvertures d’artisanat local, le tout planté à l’écart de la ville, dans le silence du désert.
Mahesh, le jeune propriétaire brahmane affable et accueillant, a bâti une très accueillante Guest house. Bon créneau hôtelier et excellente idée. Pour l’instant il n’y a ni électricité ni eau courante, mais c’est sans importance : le cadre est parfait et l’atmosphère vraiment merveilleuse. Les villageois à l’entour vivent dans le même type d’habitat, et c’est mieux qu’une maison Phénix, ma foi… Thé, breakfast et lait caillé délicieux en compagnie de Mahesh qui nous parle de son projet et de sa ville. Quelle hyper bonne surprise que de se retrouver là, dans ce cadre à la fois chaleureux, nu et simple au milieu du désert !
Après s’être prélassés un long moment sur les splendides couvertures multicolores de nos lits très confortables, à l’ombre et au frais sous le toit de branchages, nous prenons les chemins de sable qui conduisent à la cité. Lente ascension jusqu’au fort doré, à travers de petites rues calmes et colorées aux façades de fine dentelle de pierre. Ville paisible, où la beauté est omniprésente, où les gens sont vivants et éclatés, ont une « consistance » et une « hauteur » encore jamais quasiment rencontrée chez les Indiens de la plaine du Gange. En trois ou quatre heures de balade, nous n’entendons que deux fois l’horripilant « What is your name ? » et un ou deux « Pen, chocolate, which country you come from ? ». C’est tout dire, c’est même si incroyable qu’on n’en revient pas, qu’on n’ose pas lâcher les rênes de la méfiance qui nous accompagne depuis bien trop longtemps. Les gamines à natte et uniforme scolaire nous croisent en continuant de se raconter leurs petites histoires, les morveux dépenaillés se contentent de nous lancer un « Bye-bye », « Hello » ou « Tata » d’une voix mélodieuse, les grands niais nous lancent parfois un sourire chaleureux ou ne nous remarquent pas, les plus vieux continuent leurs longues causettes à l’ombre en fumant leurs bidies, les cigarettes du pauvre à l’âcre tabac au vague parfum d’eucalyptus, le regard perçant leurs visages ridés. Marche dans les ruelles dallées aux maisons si finement et gracieusement travaillées, dans des quartiers appuyés aux murs du rempart, dont les maisons blanches et orange sont comme modelées à la main, douces et simples, harmonieuses et épurées, écrasées de Soleil. Des gosses jouent tranquillement aux dés dans l’ombre épaisse d’un mur, les hommes font la sieste devant leurs portes, les femmes papotent et nous saluent, les chiens dorment dans la poussière. Calme, beauté, paix.
Nous contemplons, fascinés, le spectacle de la ville et du désert du haut des remparts, de cette ville que l’on distingue à peine dans le sable dont elle semble faite. Au loin émergent les silhouettes dorées des mille cénotaphes et temples dressés en dehors de la cité. A nos pieds, les ruelles colorées sont paisibles, pas de voitures, pas de klaxons, pas de rickshaws cliquetant, pas de scooters pouêt-pouêt, quelques vélos, une moto de temps en temps, un ou deux camions bigarrés. Petite cité si douce à découvrir, peuplée de gens qui ont un art de vivre, une intensité, un sens de la beauté et de l’essentiel que nous n’avions encore jamais rencontré en Inde, que c’en était même à désespérer de jamais y parvenir.
Pierres précieuses, coquillages, fossiles et turban orange
On visite tranquillement deux magasins d’antiquités belles et poussiéreuses, on se fait vendre une espèce de billet de tombola (don destiné à ériger la statue d’une idole quelconque) par un fou en uniforme qui nous baragouine en hindi ou rajahstani je ne sais quelles explications en ponctuant son discours de nombreux « God », le doigt pointé vers le ciel. On boit un thé en « causant » pierres précieuses ou non, coquillages, fossiles du désert avec un beau Rajahstani au turban orange éclatant, aux doigts ornés de fines bagues, avec une femme souriante qui coupe des légumes ; un jeune jaisalmeri aux ongles laqués essaie mon chapeau de paille, et mes lunettes double-vue, amusé et souriant.
Décidément, c’est pas possible, c’est pas croyable. On n’en revient pas de se sentir aussi bien, pas harcelés, libres de se balader et de regarder et de sourire sans crainte d’avoir un troupeau braillard et débile à nos trousses.
Retour à la hutte dans le silence des chemins sablonneux, devant nous la fine découpe dorée d’un palais, ciel immense où de fins nuages gris adoucissent l’éclat du Soleil. On cause, on lit, on bulle assis sur les petits tambours en rotin, sur le seuil de la porte, attendant que la nuit tombe, que les étoiles s’allument et que le dhal-bhat arrive. Hmmm !!! Ce qu’on est bien ! Une dizaine de ronds-de-cuir chargés de cahiers immenses viennent nous inscrire sur leur liste de recensement, l’un posant des questions, l’autre répétant nos réponses en rajahstani, le troisième traduisant en chiffres, le quatrième notant, un cinquième commentant, etc. Ils repartent comme ils sont arrivés, en groupe, l’air important et les bras chargés de cahiers. Faut dire que cet Etat a une frontière commune avec le Pakistan, et que tout étranger pourrait être un espion en puissance…
Le Soleil décline, les mouches sont toujours aussi actives, un Japonais se lave, les estomacs sont bien remplis. La lumière des lampes à alcool filtre sous les portes et par le toit des huttes voisines, les étoiles brillent par milliers dans un ciel pur et immense. L’heure du repos tant attendu est arrivée. Ablutions, aménagement confortable des lits et dodo.
Au bout d’un quart d’heure, alerte ! Deux touristes Indiens jacassent et caquettent dans la hutte voisine. Merde, c’est pas possible, ça ne va pas recommencer. Mais si. Obligés de se relever, « Please, sir, we want to sleep and we are not interested by your stories… Speak lower… Good night ». Dix minutes plus tard : « SILENCE ! » gueulé du fond du lit à travers le toit de branchages. Ça a l’air de les avoir calmés. Plus que le bruit des sauterelles dans les herbes, d’un lointain jappement de chien, fraîcheur de la nuit, bien-être sous les épaisses couvertures.
Rencontres désertiques avec un crayon et du papier
Le matin, je fais des dessins du village de huttes. J’en ai fait un pour notre hôtelier, afin qu’il le fasse imprimer sur ses cartes de visite pour aguicher le routard. Peinards, peinards, silence, calme, paix, béatitude… Vers midi et demi, on reprend les chemins sablonneux qui mènent à la ville sous le Soleil bien chaud et bien écrasant. Ça traîne la sandale… Vite ! Une pause-thé dans la première gargote ombreuse en vue !
Sur la place autour du fort, constellations de turbans vifs et multicolores au-dessus des beaux barbus accroupis à l’ombre des arbres ou des murailles. Z’en foutent pas lourd les mecs, et z’ont bien raison de se contenter d’être beaux avec leurs boucles d’oreilles encadrant leurs visages rudes et francs, leurs babouches de cuir de chameau souvent finement brodées, leurs poussiéreux habits du désert blancs, grège, beige ou kakis. Les chameaux ruminent à l’ombre eux aussi, nous gravissons lentement les marches patinées des escaliers qui mènent à l’intérieur du fort. Les belles femmes aux bras ornés de lourds anneaux d’ivoire, bracelets-clochettes aux pieds, nous saluent de sourires éclatants, les gamins crient « Tata ! » (« Hello ! »). On s’installe à l’ombre d’une belle maison ouvragée et je dessine. Un gosse nous repère, qui en appelle deux autres, qui en appelle quatre autres, etc. Au bout d’une demi-heure, on est entourés d’une foule gigotante et piaillante qui veut acheter nos chapeaux, nos briquets, nos stylos, crayons et je ne sais quoi encore.
Lorsque l’espace vital se rétrécit trop (il y en a partout), que l’ombre recule et qu’un grand niais rapplique avec son transistor parasiteux, on bat en retraite et retourne au pied du fort se boire un thé à l’ombre. Un beau moustachu veut que je lui fasse son portrait, tout le monde regarde mes petits dessins, puis se calme et continue à flemmarder paisiblement, à l’abri du Soleil.
Retour dans l’enceinte, cette fois pour dessiner l’une de ces belles maisons aux architectures douces et harmonieuses, aux couleurs à la fois sobres et vives, parfois très artistiquement ornées de peintures, à l’intérieur desquelles les femmes papotent à l’ombre fraîche des patios propres et lumineux. La rue semblait vide, juste quelques vaches au pelage assorti au tons de la pierre et un superbe cheval au pelage gris-beige. Il a suffi que nous nous asseyons sur les marches d’une maison pour que ça commence à rappliquer de tous les côtés. Gentils et souriants, mais collants. En plus, on a le malheur de donner un stylo à une gamine qui nous en réclamait un : la nouvelle a vite circulé, et nous nous sommes retrouvés cernés par une foule de jeunes et moins jeunes femmes qui voulaient toutes des stylos. Dur ! En plus encore, ils ont sans cesse sous les yeux mes trente ou quarante crayons de couleur…
Gâteaux, dessin, tout le quartier est là, piaillant et gigotant, souriant mais bruyant, on n’a bientôt plus un millimètre carré d’espace vital. Un Indien s’est mis mon chapeau de paille sur la tête et trône fièrement assis sur un pan de mur jaune au-dessus des femmes papotantes et jacassantes. Trop de « Give me a pen », trop de bruit, de foule : retraite précipitée, errance dans les ruelles aux balcons magnifiquement sculptés où traînent des vaches alanguies, pose soda sur une place dorée et ombrageuse, à l’atmosphère musicale étrangement faite de silence et d’enfants en jeu à la fois.
Le Soleil se couche, boule d’or précise, avec une austérité esthétique proprement désertique, derrière la silhouette noire, élégante, ajourée et élancée d’une construction de grès jaune locale. Le silence est profond, l’air pur, béatitude…
Lessive au milieu de la place, seaux d’eau que l’on puise du réservoir de ciment, qu’un chameau chargé d’outres vient remplir tous les deux jours. Cigarette à l’entrée de la hutte, assis sur les petits tabourets de pneu et d’osier, en admirant le scintillement des étoiles qui, une à une, s’allument dans le ciel encore clair. Il s’assombrit graduellement, s’effaçant derrière un fourmillement d’étoiles et de constellations. Beauté fantastique, à vous couper le souffle dans ce silence religieux du désert parfois traversé du braiement disgracieux d’un âne, du croassement monocorde d’un corbeau.
Le dîner arrive, des plats délicieux se retrouvent posés sur de petites tables devant nous, chapaties bien grasses et bien cuites, dal-bhat succulent, pommes de terre en sauce épicée gouleyantes, radis et oignons crus à la saveur croquante et simple, eau citronnée et, pour terminer, un daï aphrodisiaque, le nez dans les étoiles, le petit vent frais, le silence, la bouffe simple et bonne, le nez dans l’atlas, le nez dans les étoiles… Et puis les lits confortables sous les belles et chaudes couvertures, la lueur de la petite lampe à alcool sculptant d’or et d’ombre les murs de pisé et l’architecture des branchages du toit, la fraîcheur de la nuit, son silence éblouissant, les fragments de ciel noir entre les branches…
Le lendemain matin un fier officier de police arrive avec le cuisinier, aimable et souriant, regarde mes petits dessins et nous propose… la gestion de l’hôtel qu’il va bientôt construire juste à côté du Mahendra Tourist Huts, dans six mois ! Il veut employer des étrangers parlant des langues multiples… Proposition entre mirage et conte de fées. On penche plutôt pour le mirage, vue la propension qu’on les Indiens à raconter n’importe quoi pour se faire mousser auprès des touristes, mais il semble convaincant. Le sympathique officier de police nous donne ses noms et adresses à différents commissariats du Rajahstan, je lui donne nos coordonnées, namastés mains jointes et sourires aux lèvres et à dans six mois. Proposition alléchante qui nous fait rêver. Si c’était vrai, ce serait formidable. Pour nous c’est O.K., on accepte. Gérants d’hôtel à Jaisalmer, dans le désert ! Le paradis… Mais bon, sûrement qu’il nous a raconté un morceau d’histoire qu’il a prélevé sur l’ombre d’un songe de mirage.
La colline aux cénotaphes
Marche malaisée dans le sable, slalomant entre les épineux jusqu’aux vestiges dorés de la colline aux cénotaphes. Touristes posant sur leurs chameaux bariolés accompagnés d’un chanteur romantique compris dans le prix de l’excursion, chantant d’ailleurs très bien. L’infini poussiéreux, plat et épineux du désert, Jaisalmer au milieu dorant ses pierres jaunes d’or aux derniers rayons du Soleil. Les étoiles de la Terre s’allument, circonscrivant en jaune et blanc l’espace de la ville silencieuse. Des rapaces dans le ciel.
Coucher de Soleil d’une simplicité absolue, boule d’or tournant insensiblement au jaune pâle en descendant sur la ligne impitoyablement horizontale de l’horizon, avant de disparaître… Trois chieurs s’installent derrière trois bouquets d’épineux et devisent et rigolent en coulant leurs bronzes dans la poussière. Le croassement des corbeaux. Les étoiles du ciel s’allument à leur tour, Orion dans le ciel vaguement bleu entre chien et loup, bruit régulier de la dynamo de la torche électrique, main crispée sur la poignée, un œil sur Orion et l’autre sur les pierres et les épineux du chemin, obscurité silencieuse du désert…
Jaisalmer, paisible de jour comme de nuit : passants au ralenti, conversations de groupes d’hommes dans la pénombre, boutiques tard ouvertes, papotages des femmes dans les maisons, vendeuses de légumes toujours devant leur étal, l’éclat de leurs lourds bracelets d’ivoire a pâli dans la nuit sans Lune, chameaux endormis. « Hello ! – Namasté ».
Lectures :14139
Magnifique voyage ce matin, haut en couleurs et dont se dégage une ambiance de calme et de beauté,l’aficionado de la photo que je suis a senti la lumiére sur ces contrastes ocres
et bleus et rêvé eveillé devant ces architectures.J’aurais aimé voir les dessins de l’auteur évoqués le long de ce texte si évocateur.Merci de la visite.
(deux liens ne fonctionnent pas : « quartiers appuyés aux murs du rempart » et « une femme souriante »)
’il nous a raconté un morceau d’histoire qu’il a prélevé sur l’ombre d’un songe de mirage.
Je connais l’ adresse de ce château en Espagne 😆
Cet endroit il y a quelque 30 ans à peine devait être une destination enchanteresse .
Maintenant il doit y avoir tour opérators , carte bancaire opérators et et pick-pocket opérators .
Peu de gens comprendront tant pis. Tes excellents récits démolissent pierre à pierre la « magie de l’orient »
C’est bien pour ça qu’ils me conviennent parfaitement.
Récit et lieux toujours aussi magnifiques.
Que de rêves et de désirs de partir. Le récit fait rêver mais rappelle la distance entre la réalité et tourisme.
Manque plus qu’un avion furtif pour m’emmener au désert du Thar