Ces islamistes n’ont pas tout-à-fait tort : en effet, dans leur version “originale”(si l’on peut dire) non-expurgée, les Mille et une Nuits contiennent nombre de textes mettant en scène une sexualité débridée qui jamais n’apparaissaient dans les versions édulcorées que nous lisions quand nous étions enfants. La belle Shéhérazade ne se contentait pas de raconter des histoires à Haroun el Rachid pour sauver sa peau : elle mettait aussi ardemment à contribution son sexe, son cul, sa bouche et ses mains pour accomplir son œuvre salvatrice.
“On raconte qu’une nuit Haroun Al-Rachid s’étant couché entre deux belles adolescentes qu’il aimait également, dont l’une était de Médine et l’autre de Koufa, ne voulut pas exprimer sa préférence, quant à la terminaison finale, spécialement à l’une au détriment de l’autre. Le prix devait donc revenir à celle qui le mériterait le mieux. Aussi l’esclave de Médine commença par lui prendre les mains et se mit à les caresser gentiment, tandis que celle de Koufa, couchée un peu plus bas, lui massait les pieds et en profitait pour glisser sa main jusqu’à la marchandise du haut et la soupeser de temps en temps. Sous l’influence de ce soupèsement délicat, la marchandise se mit soudain à augmenter de poids considérablement. Alors l’esclave de Koufa se hâta de s’en emparer et de la cacher dans le creux de ses mains ; mais l’esclave de Médine lui dit : « Je vois que tu gardes le capital pour toi seule, et tu ne songes même pas à m’abandonner les intérêts ! » Elle repoussa sa rivale et s’empara du capital à son tour en le serrant soigneusement dans ses deux mains. Alors l’esclave ainsi frustrée, qui était fort versée dans la connaissance des traditions du Prophète, dit : « C’est moi qui doit avoir droit au capital, en vertu de ces paroles du Prophète : « Celui qui fait revivre une terre morte en devient le seul propriétaire ! » Mais l’esclave de Médine, qui ne lâchait pas la marchandise, n’était pas moins versée dans la Sunna que sa rivale et lui répondit : « Le capital m’appartient en vertu de ces paroles du Prophète : « Le gibier appartient, non point à celui qui le lève, mais à celui qui le prend ! » Lorsque le Khalifat eut entendu ces citations, il les trouva si justes qu’il satisfit également les deux adolescentes cette nuit-là”.
Hou là ! C’est effectivement très chaud, un calife qui se tape deux lolitas branleuses expertes en exégèse coranique ! A la décharge (si l’on peut dire) de ces avocats islamistes qui n’ont rien de mieux à… foutre, il faut reconnaître que les textes qui ont été recueillis sous le titre des Mille et une nuits sont anté-islamiques et que, dans leurs versions originales probablement venues d’Inde ou de Perse, il n’y avait donc aucune mention du prophète de l’Islam et du Coran, et donc que ces textes, même après rajout de personnages et mentions musulmanes, ne sauraient être considérés comme hallal. Lequel prophète était certes très branché cul, mais avec beaucoup moins de poésie puisqu’une des sourates stipule que“Vos femmes sont pour vous un champ de labour : allez à votre champ comme vous le voudrez”. Là, c’est de la pure pornographie sexiste et machiste qui ne dérange en rien les avocats islamistes…
Le Cantique des cantiques et les Mille et une Nuits
Les Mille et une Nuits, qui n’ont été mis par écrit qu’au XIIIe siècle, donc après l’âge d’or de l’Islam, ont connu sensiblement le même sort, même si, contrairement au Cantique des cantiques dont le corpus est très homogène, ils apparaissent comme la fusion-compilation de nombreuses traditions à la fois islamiques et pré-islamiques, arabes et non-arabes. De ce fait les Mille et une Nuits n’ont jamais été considérés comme vraiment “hallal” ni comme appartenant aux belles lettres de la littérature arabe. Ces contes auraient même sombré dans l’oubli sous la chape de plomb du puritanisme islamique si des Occidentaux n’avaient pas entrepris leur traduction à partir du XVIIIe siècle. C’est d’ailleurs par l’intermédiaire de ces traductions qu’ils ont été réintroduits et redécouverts dans les pays islamiques. De là à penser que c’était un complot de l’Occident dévergondé contre le rigorisme musulman, il n’y a qu’un pas que les avocats islamistes, qui demandent qu’on “en finisse une fois pour toute avec cette affaire”, semblent avoir franchi.
Abou Nawas, le poète ivrogne et pédé
Grand buveur de ces excellents vins perses avant que l’Islam n’en éradique vicieusement les vignes, grand baiseur et laboureur, non pas de sexes de femmes, mais de culs d’hommes, auteur d’innombrables poèmes et textes grivois ou ironiques sur l’amour, la chasse, la sodomie et la masturbation, ce pas très pieux musulman (en fait, probablement un athée) détonnait en son temps. Mais faut dire qu’à cette époque l’Islam ne s’était pas encore figé (il n’en était qu’à ses tout débuts) et qu’on pouvait encore comme Abou écrire des trucs comme ça (traduction libre et adaptée) :
De quoi rendre fous les avocats islamistes sans frontières du Caire… Par sa liberté de ton, Abou Nawas fait penser à Omar Khayyam (XIe siècle ap. JC), lui aussi d’origine islamo-persane et grand picoleur devant l’Eternel mais hétérosexuel. Voici ce qu’osait écrire ce débauché :
Que les avocats islamistes sans frontières du Caire s’endorment d’un sommeil éternel dans leurs mosquées et qu’ils foutent la paix à Shéhérazade et Aladin ! Aux dernières nouvelles, leur demande a été rejetée par la justice égyptienne. Mais ce n’est probablement que partie remise, tant l’islamisme est ennemi de la poésie…
Lectures :9826
Merci Marsupilami pour ces révélations spirituelles.
A une époque en Europe, on corrigeait les tableaux et les sculptures où le corps du Christ ou de saintes femmes était représenté de façon un peu trop réaliste…
Quand les religieux fondamentalistes se mêlent vraiment de régir les actes et les pensées, tout est possible, et surtout les censures les plus stupides.
Un article bien intéressant. A conseiller à Popaul….
Bonjour Marsu
Il n’y a rien à espérer des religieux et de la religion. Déjà il y mille ans les mollahs pourrissaient la vie d’Omar Khayyam par simple rage de tant de liberté.Il ne faut pas hésiter à lire le bouquin d’Amin Maalouf : Samarkande.
Ton texte est d’une beauté à crever les yeux des cuistres : bélître, cafard, calomniateur, lourdaud, magister, mouchard, pédagogue, pédant……et autres shérifs et manieur de métonymies
Sacré Emile …
Finalement le Karl Marx a fait un plagiat .
Le capital existait bien avant lui ….
Le gibier appartient, non point à celui qui le lève, mais à celui qui le prend ! » Lorsque le Khalifat eut entendu ces citations, il les trouva si justes qu’il satisfit également les deux adolescentes cette nuit-là”.
L’ exploitation de l’ homme par la femme commença ce jour là ….
Koi K’il n’a encore fait le Nemile ?
C ‘est le conte d’ Emile qui évite l’ ennui …. 😉
Sine, désolé, je viens de vérifier, nous n’avons aucun message de votre part sur César aux dates que vous indiquez. Ni d’ailleurs à aucune autre date. Si vous les avez encore repostez-les et prévenez-nous ici.
Nabsolument mon léon!
Un mail de Sine je l’aurais encadré!
Si il y a preneur j’échange 5 mails de Gary Coupeur contre un seul de Sine
Et personne pour féliciter Léon qui vient de niquer l’obstacle à Vignettes?!
Salut Marsu.
J’aime bien quand on parle de religion comme ça.
Ca rentre mieux dans mon cerveau reptilien que les anathèmes des forts en thèmes…
Non, hélas, Furtif, je n’ai toujours pas réussi. Pour obtenir ça je suis obligé de prendre les cadres d’articles anciens qui acceptaient la vignette et d’en remplacer le texte, le titre, effacer les commentaires etc… J’utilise donc ce truc avec parcimonie et de temps en temps pour égayer .
@ Léon
Puisqu’on en est aux messages personnels, je vous ai envoyé un petit truc humoristique sur la débacle d’hier soir.
Je ne sais si « César » marche bien.
On l’a, Sandro.
Pour Sine
Je vous réponds par mail dans la journée. Merci pour vos renseignements.
DDA Le Furtif
Pourquoi donc ces religions nous interdisent-elles toujours ce qui est agréable, de rire, de chanter, de boire, de fumer, de faire de la musique, de nous adonner au sexe, à la bonne bouffe ?
Pour avoir du pouvoir sur les esprits: c’est le vieux truc du « repens-toi, pauvre pécheur ».
Interdiction des plaisirs et punition de ne pas la respecter sont les deux mamelles spirituelles des religions, mon bon monsieur…
C’est surtout que si on vivait tous le paradis sur Terre en se faisant plaisir, les religions n’auraient plus leur camelote céleste à refourguer !
A propos de sexe et de Mille et une Nuits, je suis tombé sur cette affligeante information. A dégoûter du sexe…
Il aura fallu cet article pour apprendre les noms de Galland et Mardrus, j’en étais resté à Richard Burton.C’est ainsi que je me racontais que l’homme qui n’avait pas trouvé les sources du Nil avait trouvé celles du plaisir et de la culture.
Sans vérifier , il fut le premier Européen à pénétrer dans La Mecque .
L’article offre aussi l’occasion de rendre un hommage à Pasolini , l’immense artiste qui eut à souffrir non pas de la réjouissante condamnation de tous les puritains de droite mais du désaveu offusqué de la gauche officielle tenante de l’art engagé.
Sur le même sujet mais concernant une autre religion, l’hindouïsme : The Independent publie un article à propos d’une récente biographie de Gandhi l’accusant d’avoir été un vieux cochon et un obsédé sexuel. Pour avoir beaucoup étudié le personnage, j’avais finir par aboutir à une conclusion identique en m’intéressant aux non-dits, dissimulations et understatements de ses divers biographes. Décidément toutes les religions ont de gros problèmes avec le sexe !