Vincent Benard est un lobbyiste libéral assumé et patenté, analyste à l’intitut Turgot et directeur de l’Institut Hayek. Il pond régulièrement dans divers blogs de la nébuleuse de sa secte, et aussi sur Agoravox, des articles évidemment toujours critiques à l’égard de l’interventionnisme étatique et à la gloire du sacro-saint marché libre.
Il écrit bien, c’est souvent très bien argumenté et même si, à titre personnel, je suis à peu près en désaccord avec tout, certains de ces articles sont réellement intéressants. Rien à voir, par exemple avec les provocations de Lucilio.
Le climategate
Lorsqu’a surgi le « climategate », où à partir d’un piratage informatique des mails échangés entre chercheurs du CRU (unité de recherche climatique) de l’université d’East Anglia, il aurait été soi-disant établi que des données auraient été trafiquées pour renforcer la thèse réchauffiste, notre Vincent Benard, s’est déchaîné : c’est quatre longs articles qui sont sortis sur le sujet sur Agoravox . Et le plus grand scandale du siècle, et la malhonnêteté des chercheurs du GIEC, et le fascisme de la thèse réchauffiste et bla bla bla et bla bla bla…
La chose a fait grand bruit, surtout dans les pays aglo-saxons. Elle a même fâcheusement plombé le sommet de Copenhague. Une commission d’enquête a même été établie au parlement britannique pour vérifier l’honnêteté des travaux du Pr Jones. Elle a conclu qu’il n’y avait rien à lui reprocher et que les mails piratés ne permettaient nullement d’établir une malhonnêteté ou un tripatouillage des données en faveur de la thèse réchauffiste. Cela remonte déjà à quelques mois, mais s’il convient d’en reparler aujourd’hui, c’est en raison d’un article de rue 89 du 8 juillet qui fait le point sur d’autres enquêtes qui viennent ces jours-ci de rendre leurs conclusions et qui écartent définitivement la thèse d’un climategate.
L’article de rue 89
Il y a une enquête d’une commission indépendante britannique, différente de celle du parlement, une autre commandée par le gouvernement néerlandais (on comprend qu’ils soient particulièrement concernés…) , une autre aux USA qui indique que les climatosceptiques ne sont plus qu’une poignée.
L’enquête britannique enfonce le clou : il n’y a pas eu de manipulation des données, pas de rétention d’informations, pas d’ostracisme. L’enquête néerlandaise conclut que les « Les conclusions (du Giec) sont fondées et ne contiennent pas d’erreur significative ».
Bref, le climategate est une vaste fumisterie montée de toutes pièces par les libéraux probablement appuyés en sous-main par quelques lobbyies industriels et pétroliers, c’est ce que l’on peut raisonnablement supposer. C’est pourquoi on ne peut manquer d’abord d’être amusés par la piteuse conclusion de Vincent Benard, lorsque déjà il commençait à apparaître que tout cela était de la foutaise : figurez-vous que selon ce monsieur il y aurait des lobbies derrière cette réhabilitation, et que ce serait une histoire d’argent… Si, si je vous jure, il a osé, c’est là.
Réchauffisme et libéralisme
On comprend bien que le réchauffement climatique gêne terriblement les libéraux car ce serait la démonstration que le marché, le productivisme, la mondialisation ne concourent pas au bonheur général de l’humanité mais la mènent à sa perte et que le marché se révèle incapable de gérer des effets externes qui sont des manifestation entropiques de la croissance. Il est donc vital pour eux de démontrer que cela n’existe pas : non seulement ils sont prêts à se comporter comme ces rois qui coupaient la tête des porteurs de mauvaises nouvelles, mais ce sont eux en réalité qui sont prêts à tous les mensonges, toutes les bassesses, toutes les falsifications.
Voilà des types qui ont jeté le déshonneur, l’opprobre sur des chercheurs (Phil Jones le directeur de l’unité climatique de l’université d’Anglia, a envisagé le suicide ), qui ont piraté des mails, menti, réussi à couler le sommet de Copenhague qui était peut-être une dernière chance de prendre des mesures à l’échelle de la planète pour atténuer les catastrophes à venir, et où avez-vous lu que Vincent Benard et ceux de la secte auraient eu le moindre mot d’excuse, de regret, de mea culpa ?
On sait que l’idéologie bourgeoise a tout fait pour remplacer le modèle de l’aristocrate guerrier et fastueux par celui du boutiquier économe qui se livre à son « doux commerce ».
Seulement les aristocrates, eux, avaient le sens de l’honneur : c’était, avec celui du devoir, une de leurs valeurs essentielles.
Faut-il donc s’étonner si des propagandistes de l’idéologie libérale en soient dépourvus ?
Lectures :10217
Vous oubliez de préciser, Peripate, pour le premier lien « c’est du moins l’opinion de quelques climatologues ». Les liens en Anglais je ne puis les lire, et vous non plus, je crois, ce qui prouve bien que vous récitez votre leçon apprise, un « argumentaire » copié sur un site de la secte, Peripate.
Sur les 8 erreurs et les opinions biaisées dans le rapport fait au gouvernement des Pays-bas, vous oubliez juste l’essentiel, qu’il conclut ainsi : « Les conclusions (du Giec) sont fondées et ne contiennent pas d’erreur significative ».
Bref… J’ai l’impression de revivre les discussions avec les partisans des théories complotistes du 11 septembre.
Je n’ai pas d’opinion personnelle sur le réchauffement climatique d’origine anthropique (et entropique d’ailleurs), mais je refuse de discuter avec des gens incompétents sur sa réalité. Je me borne à constater que l’opinion majoritaire de ceux qui sont compétents va dans ce sens et je m’y conforme. Si leur opinion venait à évoluer dans l’autre sens, je m’y conformerai aussi, c’est ce qui me différencie de vous.
J’aime bien les idéologues qui critiquent l’idéologie. Comment peut-on être assez malhonnête pour rejeter des faits au prétexte que ceux-ci ont des conséquences qui vous déplaisent ? Cela me dépasse.
Je vais vous dire un truc, Peripate : j’aimerais bien que les réchauffistes aient tort... Oh, qu’est-ce que je préfererais !
Oh hé ! il faudrait parler de la même chose… Que pensez-vous de l’interférence souvent déphasée de plusieurs catégories ? :
– les scientifiques : ben, ils bossent… ils cherchent des données, ils les interprètent, ils modélisent, ils débattent, ils publient, ils s’engueulent, ils réfutent…
Résultats : en gros, 2 modèles, 2 camps qui s’opposent sur le rôle de l’homme dans le climat…
– les industriels et lobbies : ils défendent leur bout de gras, poussent leurs pions, leurs produits, mentent, truquent, font du lobbying…
Résultat : le camp des industriels classiques et des pétroliers vs l’économie verte et nouvelles technologie de l’énergie
– les pays : pareil, dépendent de leur propre industrie.
Du coup, l’Europe sans ressources énergétiques fossiles est pour, les pays pétroliers et producteurs (USA et OPEP, pays arabes) sont contre.
– les politiques : ben… ils ne comprennent rien, n’ont pas le temps de s’informer vraiment, ils cherchent surtout à se faire réélire sans trop de dégats, coincés entre des idéologies, des lobbies et des principes de précaution…
Résultat : ne savent à quels saints se vouer, et oscillent entre le tropisme écolo et le tropisme libéral, et se couvrent derrière des commissions et comités théodule.
– les médias : je dois dire que je les trouve assez bons sur le coup : ils essaient vraiement de relayer les 2 thèses et de faire oeuvre de pédagogie.
Evidemment, le catastrophisme des « réchauffistes » est plus spectaculaire, coco, à l’image, mais donner la parole aux emmerdeurs genre Allègre ou Courtillot, ça plaît aussi.
– le(s) peuple(s) : pour faire simple, à part l’immense majorité qui s’en fout sauf qu’elle ne veut pas payer trop cher ni son énergie ni de taxes, il y a les 2 camps habituels que connaissent bien les habitués du net : les « complotistes » pour faire simple, réfractaires par principe à toute version dite « officielle » et… les autres.
Entre juste avant et maintenant ça vient vient de baisser d’ un demi degré …
Colre : ce qui m’énerve dans cette histoire est, vous avez raison, la confusion des genres.
Les scientifiques travaillent effectivement. La question du climat est très complexe, et il est un peu logique et même salutaire qu’ils ne soient pas tous d’accord, cela oblige à affiner, à répondre aux objections etc.
Moi, en tant que simple citoyen, je me borne à constater d’une part que leur opinion majoritaire va dans le sens de la thèse du réchauffement d’origine anthropique et surtout qu’il y a plus de sceptiques qui se rallient à cette thèse que l’inverse.
Mais là où il me semble que le débat a sa place c’est sur : que faire ? Mais les libéraux ne peuvent pas y participer car pour justifier d’un « laisser-faire », ils sont prêts à nier le phénomène lui-même. Ce qui, de mon point de vue les disqualifie totalement de cette discussion.
Les libéraux sont des idéologues, et sauf s’ils sont des scientifiques rigoureux ils parlent en libéraux.
La vérité est que la question est tellement complexe que pratiquement personne ne peut penser détenir LA vérité.
Le débat est politique et idéologique. Les scientifiques, eux, vont trouver la solution, mais ils ont besoin de temps et d’argent, c’est dire… !
Le fond de l’affaire, c’est que pour les uns, le CO2 est la cause, et pour les autres la conséquence… mais comme la quantité de CO2 est concomitante à l’élévation de température, il est très contestable de choisir l’une ou l’autre des explications à la corrélation…
Ils diront ce qu’ ils voudront les scientificards , le soleil lui se lèvera à sa guise . Il fera de la pluie , du beau temps , des ouragans , des tsunamis , des tempêtes et des arcs-en-ciel et l’ homme des tavernes dira » putaing cong «
« Moi, en tant que simple citoyen, je me borne à constater d’une part que leur opinion majoritaire va dans le sens de la thèse du réchauffement d’origine anthropique et surtout qu’il y a plus de sceptiques qui se rallient à cette thèse que l’inverse. »
je voudrai souligner cela Léon. il serait bon d’étudier:
1- si c’est vrai et comment le savez-vous?
2- si cela veut réellement dire quelque chose à notre époque d’hystérie médiatique…
Connait-on réellement l’opinion des scientifiques compétents dans le domaine et non des personnes qui gravitent autour de la communication à ce sujet?
Enfin COLRE, je travaille dans un labo et dirige une équipe, et je ne suis pas d’accord avec ces « arrangements ». j’en suis encore moins d’accord quand on se rend compte de l’explosion médiatique et des conséquences politiques énormes (et économiques) qui se greffent sur les résultats qu’on est censé trouver. Écarter ce qui va pas dans notre sens, « saquer » des collègues sceptiques, refuser de les faire publier, ne jamais douter de ses résultats, arranger la présentation pour que ça parle mieux…etc… c’est déjà une honte quand nos travaux ont peu d’impact, même si c’est juste à des fins d’obtenir des crédits (et oui…) mais à ce niveau là, c’est seulement servir la soupe aux politiques et aux loobistes. C’est tout simplement le meilleur moyen d’introduire un biais dans la recherche et les résultats.
n’oublions pas que pendant ce temps là, les sceptiques étaient simplement accusés de crime contre l’humanité pour vous montrer à quel point le débat était serein et la recherche contradictoire ne subissaient aucune pression… Ces gens là se devaient d’être exemplaires. Accepter le n’importe quoi ou l’approximation ne peut pas rendre service à la thèse qu’ils défendent.
Lapa,
Quand certains sceptiques se plaignent que tel ou tel torchon n’ait pas été publié, ils ne devraient pas se plaindre. Qu’il y ait un refus pour un « article » qui explique doctement qu’il est impossible de calculer la température moyenne d’une aire, ce n’est guère étonnant, et pas besoin d’être scientifique pour comprendre pourquoi.
Aucune revue scientifique ne veut se faire ridiculiser, tout le monde se souvient des cas où on a publié des trucs invraisemblables ou pas étayés, comme la « mémoire de l’eau » dans Nature.
Sur la mauvaise humeur des climatologues, elle n’est rien par rapport au niveau des attaques en dessous de la ceinture de la part de parlementaires républicains ou de sites sceptiques. Et insulter par mail des pseudo scientifiques qui intitulent des torchons impubliables « falsification of the greenhouse effect » est assez compréhensible. Vous parleriez poliment en privé de personnes qui vous traitent de faussaires à longueur de temps.
Courtillot est carrément allé prendre des courbes du climatologue Phil Jones et s’est fait prendre la main dans le sac, les légendes étaient simplement fausses et avaient été modifiées. Evidemment, il a plaidé l’erreur, mais qui va croire ça dans le monde scientifique ? Tout le monde connait la vérité sur cette affaire sordide.
Non, Lapa, le débat entre les scientifiques ne s’est jamais traduit par des accusations de crime contre l’humanité. Toutes les objections des Allègre et autres Courtillot ont été examinées et pour la plupart rejetées. Pas toutes d’ailleurs.
Oui, au moins pour la France, on connaît l’opinion des scientifiques de ce domaine. A part un tout petit nombre de voix dissidentes (et encore, il faut voir sur sur quoi exactement: sur la réalité du réchauffement,sur sa rapidité, sur son origine anthropique…) ils adoptent dans une majorité écrasante les conclusions du GIEC. Je vous chercherai les sources si j’ai le temps.
Leon, il y a belle lurette que la recherche dans ce domaine comme dans les autres domaines scientifiques, est mondialisée.
Dans ce vaste concert international, les français ne sont qu’une (toute) petite fraction.
Ce qui se passe chez nous n’a guère d’importance au plan mondial. Juste des querelles locales dont les lobbies et les journalistes français font leurs choux gras. Faute de mieux.
Quant au « tout petit nombre des voix dissidentes », comment pourriez vous en juger, vous qui n’avez guère accès qu’à ce qu’en racontent les médias, tout aussi peu informés ?
Au plan mondial, le nombre des scientifiques dissidents est en croissance. C’est une évidence. Il suffit de lire les nombreuses pétitions et déclarations faites par les scientifiques sur ce sujet.
De toute manière, et quoiqu’il en soit, le nombre n’a rien à voir à l’affaire. La science ce n’est pas une démocratie.
L’histoire des sciences fourmille d’exemples où la majorité a eu tort.
Pourquoi vouloir à tout prix politiser le débat? Diffamer, ridiculiser, voire insulter ceux qui ne sont pas d’accord avec vous ?
Quel est votre intérêt dans cette affaire ? Quelle est votre crédibilité dans ce débat scientifique ?
Il nous faut attendre encore un peu. Pas très longtemps. Pour savoir qui a raison ou tort. C’est comme ça que cela marche en science.
On fait des progrès tous les jours. Pas à pas.
Je crois que vous devriez éviter de gloser et de prendre parti sur un sujet auquel vous ne connaissez manifestement rien.
Vous pouvez toujours chercher les sources:
Elles sont toutes biaisées comme (malheureusement) tout ce qui touche à cette question qui aurait dû rester ce qu’elle est si les politiques et les activistes ne s’en étaient pas mêlés au point de la dévoyer. C’est à dire un débat scientifique dont personne ne connaît encore la réponse.
Ceux qui vous affirment le contraire, vous mentent.
Attendre encore un peu je veux bien, pourquoi pas ? Je suis tout à fait prêt à accepter les conclusions scientifiques quelles qu’elles soient, si elles sont honnêtes et validées par la communauté scientifique. Je ne politise pas du tout le débat, ce sont les libéraux qui en font un cheval de bataille : ils ont intérêt idéologiquement à nier le réchauffement anthropique. Moi je n’ai strictement aucun intérêt à l’affirmer, cela m’arrangerait même sacrément que cela soit faux..
Mais vous êtes bien gentil à affirmer des trucs sans en apporter la moindre preuve, notamment que l’opinion des scientifiques serait en train de se retourner. Les autres donc me mentent, mais pourquoi vous croirais-je ?
Mais, enfin, je rappelle que mon article n’a pas pour objet de prendre position sur la réalité du réchauffisme mais sur la question du soi-disant climategate.
Il faudrait un peu plus de modestie et d’honnêteté : c’est moi qui me demande dans quel monde scientifique vous vivez…
Parce que, personnellement, j’ai plutôt connu des labos qui se concurrencent, des commissions noyautées, des articles refusés pour de mauvaises raisons ou acceptés pour d’aussi mauvaises raisons, des doctorants laissés sur la touche parce que le directeur de thèse n’était pas en odeur de sainteté dans le concours en question, des allocations de recherche et autre contrat doctoral actuel finalement donnés sur des sujets protégés par le directeur de labo plutôt que sur leur intérêt intrinsèque, des programmes d’ANR confiés à des équipes soutenues par l’administration de la recherche plutôt que sur la faisabilité du projet et le dynamisme du demandeur, des médailles du CNRS données en compensation, de même que des avancements de DR première classe à la place d’un CR refusé au plus méritant mais qui n’était pas dans le bon labo… etc etc etc !
Alors, laissez-moi sourire de vos réactions outragées.
Le milieu scientifique est un milieu comme un autre, pas moins bien mais pas mieux, avec : oui, je le répète, des petits arrangements, des je te donne la rue de la Paix contre le Bd de la Vilette, des bons éléments mis en quarantaine car trop « différent », des mauvais acceptés dans le sérail et à qui on donne les primes…
Ce n’est pas parce que le monde politique et médiatique s’est emparé du sujet du réchauffement climatique que les chercheurs sont devenus autres et se retrouvent contraints de se positionner sur un plan politique ou idéologique.
Ce n’est pas leur boulot.
Comme je le disais : ils bossent, essaient, publient, se tirent un peu dans les pattes, mais échangent aussi leurs résultats et données, travaillent en équipe et font avancer la recherche…
Ne mélangeons pas tout… « crimes contre l’humanité » ? non mais on dirait du pyralène…
… je répondais à Lapa… 😉
Sinon, Pierre, je viens de lire votre dernier commentaire, bcp plus calme que les précédents et je ne suis pas en désaccord, globalement, avec celui-là.
Il faut bien au contraire séparer le fonctionnement de la recherche scientifique, avec ses lenteurs, ses imperfections et ses débats, et l’instrumentalisation qui en en fait par les lobbies, les politiques et les idéologues.
Et il serait bon que ceux qui ne sont pas des spécialistes de cette question cessent d’interférer de façon péremptoire dans le jugement à opérer sur les résultats.
Un peu d’humilité et d’honnêteté ne ferait ne pas de mal dans cette question.
Je trouve donc la position de Léon très justifiée : il ne se positionne aucunement sur la réalité scientifique des études mais sur l’instrumentalisation qui est faite d’une pseudo-falsification des données qui nous plonge en plein complotisme Reopen !
Pierre et Léon vous parlez de croissance ou décroissance de voix dissidentes comme si c’était des statistiques parfaitement étudiées et fiables. Vous ne répondez pas à ma question et vous contenter d’avancer le fameux « j’ai les chiffres je peux vous dire que ». Or il est évident qu’aucune étude ne permet de quantifier le nombre de scientifiques pro ou anti (ou même réservés…) et que cette classification est de l’ordre:
1- du media qui vous dira qu’untel est plutôt favorable ou non, même si sa position est plus complexe et moins binaire
2- d’une impression personnelle dû au bruit mediatique; ce qui ne garanti en rien la véracité
un exemple tout simple: on peut avoir l’impression que la sécurité augmente alors que les actes de délinquance diminuent, ou l’inverse . Et encore dans ce cas là, les chiffres peuvent être plus facilement tenus. Il n’en reste pas moins que les médias en général influent largement sur l’importance supposée d’une donnée.
Vos opinions respectives ne sont-elles pas simplement le fruit d’un plan média (ou anti media) ou correspondent-elle à la réalité?
tenez par exemple j’étais persuadé que c’était toujours les femmes qui étaient victimes de violences conjugales. Et bien figurez-vous que les chiffres constatent quand même pas loin d’1/3 d’hommes parmi les victimes. Sans cette quantification on m’aurait demandé mon avis, l’opinion était vite faite: il semblait évident que c’était presque exclusivement les femmes qui étaient victimes de violence conjugale et que celle-ci à l’égard des hommes n’existait pas; puisqu’on n’en parle tout simplement jamais.
A ce compte, là, Lapa, vous n’aurez pas plus de preuves dans l’autre sens…
oui Léon c’est bien pour ça que j’inclus Pierre également. Ceci étant cette croissance du nombre de scientifiques pour la thèse du RCA fait partie d’un argument que vous avancez comme étant convainquant pour vous, ou significatif je crois pour reprendre la terminologie exacte.
Je me pose juste la question si cette croissance est réelle, ou si n’est qu’une impression donnée par les relais d’information. La caisse de résonance médiatique, ce n’est pas une nouveauté.
Il faut arrêter avec ces histoires de complot, il s’agit là de science où par définition thèse et antithèse sont en équilibre dynamique. A part quelques demeurés, personne n’a jamais invoqué de complot climatique mais plutôt de manque de probité ou de rigueur scientifique.
En plus dans ce cas précis, malgré d’autres décennies de patience nous n’aurons pas de meilleure visibilité et certainement encore beaucoup de thèses apocalyptiques.
J’ai même lu que certains membres du GIEC parlaient d’une phase de refroidissement pour les 2 prochaines décennies, laquelle phase ne serait cependant qu’un répit dans le réchauffement global.
Ces querelles sont le lot de toute démarche qui n’est pas seulement scientifique mais aussi idéologique, l’évolution comme la climatologie sont entachées de présupposés qui n’ont rien à voir avec la science.
PS : COLRE, à propos de l’homme de Néanderthal, une récente étude à démontré la présence de gènes du néanderthal dans les populations européennes.
Bonsoir MCM
re-PS : Merci de la référence sur Néandertal. Ce n’est qu’une première étude, il faut se méfier encore un peu des interprétations à donner à ce résultat, mais il est intéressant.
Mais cela n’est pas étonnant car, entre 50.000 et 90.000 ans, les 2 populations (néand et modernes) se sont succédé en Israël, se sont peut-être croisées : en tout cas, elles étaient contemporaines dans des territoires contigus. Elles ont pu échanger un peu de leurs gènes, d’autant que Néand n’avait pas encore fini son évolution interne qui a dû le conduire à une séparation génique plus radicale et incompatible, dans la partie la plus occidentale de l’Europe et un peu plus tard.
Bonsoir COLRE,
Eh bien, je suis très content que cette étude corrobore ce que j’ai toujours pensé, le néanderthal était un humain à part entière, plus exactement une race humaine éteinte et non une espèce cousine. Ce qui change quand même beaucoup depuis les décennies où on le représentait comme un être simiesque et incapable de parler, alors que sa capacité crânienne est supérieure à celle de l’homme moderne !
Voilà ce dont je voulais parler en disant que l’évolution comme la climatologie sont entachées de présupposés qui n’ont rien à voir avec la science. Car pour le cas du néanderthal il aura fallu quand même près de 150 ans de délires avant que la simple évidence ne triomphe, c’est vous dire que quand on a envie de trouver un chainon manquant on en trouve partout.
Pour la climatologie, pas besoin d’être bien malin pour deviner la suite du feuilleton, quelques décennies pendant lesquelles même une chute significative des températures sera considérée comme une accalmie avant l’apocalypse. Pourtant la vérité climatique me semble toute simple, le seul apport calorique significatif que reçoit la terre vient du soleil, et si réchauffement ou refroidissement il y a, c’est de ce côté qu’il faut logiquement commencer les investigations. Mais vous pensez bien qu’une taxe pour refroidir ou réchauffer le soleil n’aurait eu aucune viabilité, il fallait donc que le coupable soit humain, malgré sa microscopique insignifiance.
Ces errances loin de la science, honteux résultat de parti-pris idéologique me navrent, parce que j’aime profondément la science depuis tout enfant, mais surtout parce que je regrette qu’une aussi belle discipline soit souillée par des êtres pleins de fraude et de vénalité. La science est le plus grand des arts, puisque sans elle aucun musicien n’aurait eu d’instrument, aucun peintre n’aurait eu ses pigments, aucun cinéaste n’aurait eu sa pellicule, et pour moi souiller la science est le pire des blasphème.
Euh Léon il vous serait possible de permettre comme sur certains sites la rectification d’un post ? Parce que c’est toujours rageant de voir des coquilles qu’on ne peut plus rectifier après avoir posté.
A ce propos je vous signale que même des sites de brutes xénophobes permettent cette option, il serait fâcheux de faire moins bien qu’eux.
MCM, j’ai la possibilité en tant qu’administrateur du site de rectifier tous les posts, mais je croyais que les posteurs aussi. Je vais voir cela et si je peux y faire quelque chose… Mais, enfin, il y a une prévisualisation du commentaire avant de l’envoyer, cela me semble suffisant, non ?
Bonjour MCM,
Eh non, justement, les gènes retrouvés (sur très peu d’échantillon) ne représentent qu’une poignée de %, c’est très largement insuffisant, d’autant que ces traces peuvent fort bien dater d’avant la séparation (progressive) de Néandertal.
Bien sûr, Néandertal était une forme d’homme « à part entière » mais différente de l’hominidé « Sapiens », avec des capacités communes mais aussi des caractéristiques propres, et la caricature « simiesque » n’est plus d’actualité depuis le XIXè siècle chez les spécialistes européens (n’oublions pas que nous aussi sommes des primates… 🙂 ). C’est vrai qu’il existe une tendance aux USA à voir une différence radicale entre néand et sapiens, mais de toutes façons la question est tout simplement débattue avec des argumentaires scientifiques, qui évoluent, modèle contre modèle, et avec les nouvelles découvertes et de nouvelles données.
Il n’est en rien question de « 150 ans de délires » : non, ce n’est pas vrai du tout.
Quant à la climatologie, je le répète : il ne faut pas confondre les recherches des scientifiques et l’instrumentalisation idéologique et politique qui en est faite.
Les scientifiques sceptiques, on a du mal à les entendre. Les organismes de recherche sur le climat sont pourtant nombreux, les financements existent. Alors pourquoi cette quasi absence de publication dans des revues cotées, à part pour des cas isolés comme Richard Lindzen ?
Dire que le débat n’est pas tranché, qu’il y a des pour et des contre est tenter de noyer le poisson, il y a en réalité une quasi unanimité des scientifiques, qui a d’ailleurs des divergences notables sur à peu près tous les aspects du phénomène. On a actuellement un réchauffement, qui est mesuré précisément, qui n’est d’ailleurs pas immense pour le moment, et que les sceptiques sont incapables d’expliquer de manière convaincante. Les histoires qui circulent sur le net sur la fin de la hausse des températures, sur les explications par le Soleil ne tiennent tout simplement pas la route.
Salut Wald, 😉
« Les histoires qui circulent sur le net sur la fin de la hausse des températures, sur les explications par le Soleil ne tiennent tout simplement pas la route. »
Je ne suis pas vraiment d’accord : je trouve les corrélations très convaincantes. Je dois même dire que les nombreuses courbes que j’ai pu observer entre les données sur les rayonnements solaires et les quantités de CO2 ou les températures moyennes sont assez bluffantes. L’une en particulier, sur les comparaisons entre les courbes de C14 et d’O18…
Ca dépend sur quelles périodes historiques. Sur des périodes passés, il y a effectivement des similitdes la corrélation est très bonne, mais il semble y avoir un découplage depuis 1975 entre l’activité solaire et l’évolution des températures, il y a pas mal de bons liens là dessus, mais ce n’est pas à une heure du matin que j’irai les retrouver, même si je crois me souvenir des sites. Mais autant il y a bien un lien entre l’activité solaire et le petit âge glaciaire ou la remontée des températures mondiales à la fin du 19ème siècle, autant l’activité solaire ne croit pas ces dernières décennies, alors que les températures ont augmenté.
Le problème des sceptiques est d’admettre que les variations de puissance du soleil ou des paramètres astronomiques sont extrêmement faibles. La seule solution actuelle pour eux est de donner le rôle primordial aux mécanismes d’auto-amplification au forçage solaire ou au CO2, mais plaider ainsi la sensibilité du système climatique n’est pas précisément leur priorité, bien au contraire.
PS : sinon, AV est en grande forme, 30 commentaires en tout et pour tout en 3h 08.
🙂 🙂 🙂 le « site en déclin »… Faut dire… ils ne font rien contre !
Sinon, oui, il est trop tard pour discuter aussi sérieux ! on verra une autre fois.
bonne nuit
Bonne nuit aussi, j’attendais une réponse pour pouvoir me défiler sans remords, fatigue oblige, je vois qu’on m’a devancé. A + COLRE.
Finalement pour le Pékin comme moi, il n’y a qu’une chose qui soit importante :
A partir de quel pourcentage de C02 dans l’atmosphère, crevons-nous et quand y arriverons-nous si nous y arrivons ?
Tout le reste politico-scientifico-économico-idéologique ce n’est que de la littérature de plage pour pseudo intellectuel qui comprend un mot sur deux et en fait un roman de gare…
Dans le domaine écologique il y a la gravité du réchauffement, surement, mais il y a des choses tout aussi graves et bien plus urgentes, néanmoins tant qu’il n’y a pas de guéguerre journalistico-scientifique, qui s’en préoccupe ?
Dans ce que j’ai pu lire, les hypothèses divergeaient pas mal. Pour un climatologue plutôt classé dans les alarmistes comme James Hansen, le seuil était dans les 350 parties par millions il me semble, en tout cas c’était un chiffre que nous avons dépassé. D’autres estiment que le seuil de Hansen est trop bas.
La climatologie est encore perfectible, et la question des seuils à ne pas dépasser est encore difficile à comprendre, même pour les modèles les plus perfectionnés. Pour une partie des climatologues, l’augmentation des températures sera linéraire, pour d’autres, l’évolution du climat terrestre est bien plus cahotique, avec des effets de seuil, des ruptuers brutales. Pour la première école, la notion de seuil limite ne se pose pas, puisque la situation reste réversible, sauf à atteindre des concentrations pas possibles, mais ce n’est pas à échéance immédiate.
Ce qu’on sait, c’est que la Terre a des mécanismes d’amplification de tous les types de modification de sa mécanique climatique. Il est établi par exemple que les ères glaciaires sont dues au départ à de très légères modifications de l’orbite de la terre et de son inclinaison, qui modifient très légèrement la quantité d’énergie solaire reçue et entrainent des mécanismes autrement plus puissants, comme l’augmentation de la surface des glaces, qui amène une diminution de la lumière absorbée, donc amplifie considérablement le petit refroidissement initial.
Mais, enfin, je rappelle que mon article n’a pas pour objet de prendre position sur la réalité du réchauffisme mais sur la question du soi-disant climategate.
D’ accord Leon mais il apparait au vu des commentaires que ce qui intéresse aussi,sinon plus ,c’est la question du réchauffement (et de ses causes )
Bien sur que cette question est liée au procédures du GIEC et qu’il est ainsi impératif qu’ elles ne soient pas entachées de tentatives de fraudes .
Il est donc naturel que quitte à être rectifié par enquêtes indépendantes on s’interroge sur certaines communications privées entre intervenants du GIEC .
Le sujet est suffisamment important pour ne pas souffrir de cachoteries .
je remarque à cet effet que la commission d’ enquête (indépendante) à reproché aux climatologues d’East Anglia leur attitude « peu coopérative » et « défensive ». Il reproche également un manque d’ouverture dans leurs travaux.
Oui, bon, on s’est interrogé, les libéraux et les climato-sceptiques en on fait leur choux gras. Mais au bout du compte cette histoire a fait « pschiiiiit », c’est tout. Si les anti-réchauffistes n’ont rien d’autre, cela donne tout à coup une sacrée validité aux thèses réchauffistes, je trouve…
sinon pour ceux qui veulent comprendre la science du climat:
http://www.nipccreport.org/reports/2009/pdf/CCR2009FullReport.pdf
un rapport de 863 pages qui compile de nombreuses études peer reviewed par des spécialistes. Le climat c’est plus compliqué que ce qu’on veut bien nous dire et que les fiches laser du GIEC.
à Leon
Cachotteries (avec deux t) peut être pas mais synthèses conclusives un peu hâtives.Et sur les causes , et sur les conséquences ( prévisions )et sur les mesures à envisager.
Sinon ,perso ,je suis d’accord pour limiter les émissions des dits gaz à effet de serre ( précautions ).J’opte donc pour leur malignité tant qu’on ne m’a pas montré qu’ils sont bénéfiques quelque part .J’ opte parce que j’ ai tendance à faire confiance à une majorité de scientifiques . Cela dit je ne reste pas sourd à des propos contraires .
La question du climat est une question des plus complexes qui soit .Le climat ça n’ a rien à voir avec un évènement factuel circonscrit comme le 11 septembre .
Maintenant je ne vois pas le lien direct avec les luttes et contestations du système d’ économie libéral lequel peut très bien s’ adapter à toutes sortes de contraintes sur la propreté de la production /consommation .
hks
Hks, bonsoir : non, je ne crois pas qu’un système d’économie inspiré du libéralisme puisse s’adapter à cette contrainte si, du moins elle s’avère aussi violente que certains le prédisent. Un adaptation spontanée n’est possible qu’en situation de crise, pas de catastrophe. Pour dire les chose plus simplement : tu parles d’une adaptation, si elle se traduit par des centaines de millions de morts… Pour les libéraux il est vital de démontrer que le rachauffisme est bidon, précisément parce qu’ils savent que le marché ne pourra pas y répondre dans des conditions « normales » et que la lutte contre le réchauffement ce sera de la réglementation, de l’orientation de croissance, des taxes dissuasives etc. Tout ce qu’ils n’aiment pas. Sinon pourquoi en feraient-ils un tel raffouin ? Il leur suffirait de dire, oui, la rechauffisme est exact mais le marché y pourvoira : le progrès technique, l’indication du produit rare par les prix etc etc.
Vous me surprenez Léon ! Avez vous déjà vu un marchand refuser un nouveau marché ?
MCM : pour qu’il y ait « marché » il faut un produit que l’on puisse fabriquer en utilisant des matières premières et une énergie quelconque qui délivre une puissance suffisante et enfin qu’il « sorte » à un prix acceptable, avec en face chez les consommateurs des revenus qui permettraient de l’acheter.
Appliquez tout cela par exemple à la situation d’Haïti, vous comprendrez ce que je veux dire…