« Science au sud », le magazine de l’IRD, s’intéresse dans son numéro 63 aux insectes dans l’alimentation humaine en Afrique et c’est, comme d’habitude, tout à fait passionnant.
Il s’agit d’une ressource particulièrement abondante en milieu tropical et les invertébrés sont de consommation courante chez de nombreux peuples d’Afrique, cela s’appelle de l’entomophagie. Termites, criquets, coléoptères au stade larvaire, chenilles de papillons etc, la liste des insectes comestibles est très longue. A certains endroits il s’agit d’un apport alimentaire régulier pouvant constituer jusqu’à 40 % des protéines consommées, à d’autres c’est une consommation occasionnelle, voire une friandise particulièrement appréciée des enfants.
Les insectes ont des propriétés nutritives tout à fait exceptionnelles.
Incidemment, mais c’est un autre sujet, contrairement aux animaux d’élevage, les insectes produisent très peu de méthane, gaz à effet de serre au moins aussi redoutable que le CO2, et ils émettent très peu de déjections. Ils ont aussi parfois des propriétés médicinales reconnues.
D’un point de vue gastronomique, la star reste incontestablement la termite.
Il s’agit d’une chasse très particulière qui a ses spécialistes. En effet, ces envols ne se produisent qu’une fois par an et il s’agit de ne pas de les manquer. Les termites sont averties des conditions favorables par le changement de degré hygrométrique et le bruit des premières pluies ; l’envol a lieu le lendemain ou le surlendemain.
Certains chasseurs encore plus malins, calfeutrent soigneusement toutes les ouvertures et les libèrent en imitant le bruit de la pluie qui tombe sur la terre et la termitière, avec un bâton. Ils arrivent ainsi à mettre en vente leurs termites beaucoup plus tard que les autres sur le marché, à un moment où il n’y en a quasiment plus et en tirent ainsi un meilleur prix.
La vente des insectes est d’ailleurs passée d’un stade artisanal à une forme d’agro-business puisqu’on commence à les trouver sous une forme déjà transformée : cuits, surgelés, dans des conserves, en brochettes etc…
Rââââââ BerK
C’est ce qui attend nos futures générations!
heureux somme-nous d’avoir pu connaître le tournedos Rossini.
C’est amusant cette répulsion parce qu’en toute logique, les insectes sont une voie d’alimentation tout à fait intelligente a priori. On supposera que dans le futur tout ce qui pourra faire penser à la forme de l’animal (comme c’est déjà le cas avec nos viandes et une partie de nos poissons) sera effacé et les insectes consommés en nuggets ou autres pilules. Reste à savoir comment se fait l’abattage rituel du criquet…
(par contre le riz ça libère du méthane, ouh pas bien!)
Bon allez! un dernier ver pour la route 😆
@ Léon
Personnellement, ça fait longtemps que je suis attiré par l’idée de l’entomophagie.
En effet, l’ensemble des insectes n’est rien d’autre qu’un sous ensemble de l’ensemble plus vaste des arthropodes, or nous sommes déjà des « arthropodophages » ( si je puis me permettre ce néologisme douteux ) puisque nous nous délectons déjà de crustacés tels que les homards, crevettes, langoustes et crabes. Qu’y a t-il de tellement différent entre le fait de mettre des sauterelles ou des mygales à la casserole, puis de les décortiquer pour les déguster ensuite, et le fait de faire la même choses pour les crustacés ?
Après tout, la distance évolutive entre les crustacés et les insectes ne doit guère être plus grande que celle qui existe entre les « poissons » et les mammifères ( bien que, d’un point de vue cladistique, le concept de « poisson » n’ait plus aucun sens ), or nous mangeons ces deux catégories d’êtres vivants !
Sur le plan de l’aspect, une huître est certainement d’un aspect beaucoup moins engageant qu’un insecte, ( ce qui explique qu’il est très difficile de faire manger des huîtres à des enfants ! )
Les seules réserves que je mettrais à l’entomophagie sont le fait que les insectes ont peut être une fâcheuse tendance à accumuler des traces d’insecticides dans leur organisme, ce qui risque d’être préjudiciable aux consommateurs ou à leur descendance, et d’autre part que si nous nous mettons à manger des insectes en gros, nous risquons de faire une concurrence déloyale aux insectivores ( oiseaux, chauves-souris et musaraignes ) dont certaines espèces sont déjà menacées.
Mais, as-tu essayé ? Il était question de l’ouverture d’un restau spécialisé dans Paris, mais je ne sais pas où cela en est…
@ Léon
A vrai dire, je n’ai pas essayé, n’habitant pas à Paris ( je pense qu’il va s’écouler au moins quinze ans avant que ma bonne ville de Rouen ne dispose d’un restaurant entomophage !!! )
Mais si par hasard je me rendais à Paris dans les années qui viennent, je ne manquerais pas de me rendre dans ce restaurant entomophage, du moins si le prix en est abordable, ce qui est rarement le cas des restaurants parisiens …
Docdory je suis de rouen(de deville les rouen) aussi et tu peux acheter des insectes sur insectescomestibles.fr
Bonne dégustation
@ Romain
Je suis allé jeter un coup d’oeil sur ce site, certaines choses ont l’air appétissantes !