L’école de papa, ou celle de grand-papa.

Ben voilà, qui n’ a jamais entendu :  « De mon temps c’était autre chose, hein! »

Ce à quoi on répond : « oui pépé. Tiens,  un autre verre de cidre ? »

Généralement, lorsque l’on commence à dire « Moi de mon temps » c’est qu’on a basculé dans la catégorie des vieux cons nostalgiques radotant . Facilement identifiable  quand on est jeune, indiscernable lorsqu’on a franchi le cap.

Il y a pourtant au moins un domaine où on serait bien avisé d’écouter les vieux cons radotants : l’école, enfin plus exactement les méthodes d’enseignement. Si je n’ai pas encore un pied dans la tombe j’en ai au moins un dans la case vieux con, parce que cette école de grand papa je l’ai connue.  J’ai même été ébahi, et je le suis toujours, par le sujets d’examens menant au certif. Déjà, de mon « temps » j’entendais dire : « seriez pas capables d’avoir le certif ».  Sûr, de mon temps les problèmes de robinets qui fuient,  calculer le rendement à l’hectare d’une parcelle de blé, ou la masse de béton à préparer pour un trou de 2 mètres par 1.5 mètre par 5 avaient été remplacé par les maths modernes, comprenant les ensembles, les identités remarquables, les études de fonctions et leurs dérivées – pour les plus malins jusqu’au discriminant-, les logs et les intérêts composés, sans qu’aucun d’entre nous  ne comprenne vraiment à quoi ça sert et où ça mène.

De mon temps, on avait tous des blouses, de culottes courtes ou des jupettes, et les « marques de vêtements » n’avaient pas encore le côté discriminant qu’elles ont aujourd’hui selon qu’on les possède ou non.

Dans ce temps là, les maîtres ou les maîtresses n’étaient pas trop « baisants », tu pouvais prendre une torgniolle, ou un coup de règle sur les doigts sans que les parents s’en mêlent et que ça finisse au tribunal.

Dans ce temps là on avait pas encore nommé le ballon de  foot le référentiel bondissant, la nov langue n’était pas encore un prétexte pour masquer la vacuité des orientations éducatives.

Non, en ce temps là point de méthode globale de lecture, on apprenait à former des mots avec des lettres, on apprenait à compter sans calculettes et surtout était privilégié le raisonnement sur le résultat. Dans ce temps là, rentrer à l’EN ça avait un sens, aujourd’hui la pseudo-formation des enseignants laisse pantois…. D’aucuns me diront,  heureusement que tu l’a vécue  cette période, sinon… Et oui, heureusement que je l’ai vécue; on avait pas encore décidé que l’humanisme primait sur l’apprentissage. Il n’était encore pas vital qu’avant de faire « carrelage » ou « mécanique agricole » il fallait avoir une idée d’une principe d’incertitude ou de la relativité générale.

Non, de mon temps on privilégiait encore le bon sens sans vouloir faire rentrer dans des cases de nivellement l’ensembles d’une population de gamins.

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Léon
Léon
20 février 2012 12 h 28 min

Tu aurais pu le dire, Ranta que c’était une de tes photos de classe !

Léon
Léon
20 février 2012 15 h 08 min

J’ai été chercher un livre d’arithmétique de « Cours moyen » datant de 1942 qui a appartenu, je crois à mon beau-père. Il est donc destiné à des enfants entre 9 et 12 à peu près. Je l’ai, là, sous les yeux. Voulez-vous quelques problèmes ? Si vous avez des mômes de cet âge-là, vous pouvez essayer de leur soumettre. Et êtes vous bien sûrs d’arriver vous-mêmes à les faire ? 😆 😆

Léon
Léon
20 février 2012 15 h 26 min

Par exemple, essayez la page suivante, à partit du n°264 (CM2, 12 -13 ans environ )

Lapa
Administrateur
Lapa
20 février 2012 16 h 20 min
Reply to  Léon

plus que de simples problèmes mathématiques ces exercices enseignaient les « bonnes pratiques » de la vie courante. Par exemple ne pas dépenser plus qu’on ne gagne. Des choses oubliées depuis.
Les exercices maintenant à ces âges ne sont pas forcément moins complexe, le plus dur est de comprendre l’intitulé qui utilise des termes ultra techniques validés sans doute par des mecs du ministère. On pousse l’enfant à jouer avec les chiffres, tripatouiller les égalités, utiliser telle méthode ..etc… complètement déconnecté de la réalité.

Léon
Léon
20 février 2012 16 h 47 min
Reply to  ranta

Oui, elle est très connue. Mais toujours aussi drôle.
Allez, une autre ch’tite page.

D. Furtif
Administrateur
D. Furtif
20 février 2012 20 h 42 min
Reply to  ranta

Il a fallu tout mon mauvais caractère , mon obstination, et mon habitude gênante de porter les problèmes sur la place publique pour résister et nuire de toutes mes forces aux lamentables mesures voulues par la hiérarchie pendant 40 ans .
Mon expérience fut variée et parfois humainement très riche.
Les parents ne savent pas combien leurs enfants sont les cobayes d’aventuriers carriéristes et de leurs idées farfelues . Ceux là ne sont pas enseignants , ils vivent loin des salles de classe, ils ont opté et bifurqué le plus tôt possible vers le personnel administratif ou soit disant pédagogique des rectorats.
D’autre part on ne dénoncera jamais assez le rôle néfaste des parents qui se mêlent et de leurs lubies sur ce métier péchées dans les magazines féminins pour les moins funestes.

Léon
Léon
20 février 2012 16 h 43 min

Ce bouquin est décidément très intéressant sur l’idée qu’on se faisait de l’enseignement.
Par exemple dans un chapitre consacré aux « mesures en base 10 » on trouve :
Mesures approximatives.
Il faut s’habituer à mesurer approximativement une longueur, soit à l’estimation à l’oeil, soit par brassées ou par enjambées régulières de 1 dem-mètre, de 1 mètre, suivant sa taille.

Léon
Léon
20 février 2012 16 h 46 min

Il y a aussi un chapitre génial sur  » Le plan cadastral ». On sent encore la France fondamentalement agricole…

snoopy86
Membre
snoopy86
20 février 2012 18 h 53 min

Résultat de l’enseignement moderne :

La semaine dernière je passe à l’agence France Telecom pour changer ma Livebox ( la troisiéme en 5 ans 👿 )

J’en profite pour m’informer sur les forfaits Open
J’explique
J’ai un abonnement téléphonique ( 16 euros)
Un forfait livebox ( 38 euros)
Un forfait portable à minima ( 7 euros)

La sémillante ( et superbe ) attachée commerciale, terrifiée, faire le total . Elle pose bien les trois chiffres de son addition sur le papier, pose bien  » sa retenue « , fait son addition et m’annonce que je paie un total de 63 euros 😆

D. Furtif
Administrateur
D. Furtif
20 février 2012 20 h 25 min

Bonsoir à tous
.
J’aime l’air de ta chanson nostalgique Ranta
J’en aime aussi les paroles
.

Causette
Causette
21 février 2012 19 h 34 min

A partir de quand ça c’est mis à déconner pour l’enseignement? les années 80 peut-être. Chaque ministre de l’Education voulant faire sa petite réforme sans réellement tenir compte des avis des personnels de l’éducation. En plus nous avons eu quelques ministres ou secrétaire d’Etat voulant mettre le grain de sel en imposant des expériences qui n’avaient pas marcher ailleurs, genre busing.

Mais dans quelles écoles mettent-ils leurs enfants nos très chers ministres et élus? hein!

Il date de quand ce sketch? l’enseignement-Les inconnus.

Causette
Causette
21 février 2012 23 h 52 min

ah! je rajoute que j’aime beaucoup cet article; ça fait « vieux cons » mais ça fait gamberger.
Je me demande si on peut trouver des rapports ou des articles de journaux anciens où il y aurait la critique de l’école depuis que l’enseignement existe. 1882 instruction obligatoire jusqu’à 13 ans et 1936 jusqu’à 14 ans, 1959 jusqu’à l’âge de 16 ans. Pourtant il m’est arrivé de rencontré des Français qui savaient à peine lire et écrire voire pas du tout, il n’y a pas si longtemps, 10-15 ans en arrière. Des gens pas idiots souvent très habile de leurs mains mais à chaque fois j’étais un peu gênée de leur poser la question: Qu’est-ce qui c’était passé?

D. Furtif
Administrateur
D. Furtif
23 février 2012 19 h 46 min

C’est curieux , j’ai délibérément glissé dans mon commentaire de 20h 42 le 20 février , une remarque acide adressée aux parents d’élèves , enfin …. à certains.
C’est marrant cette remarque n’a pas eu ses contestateurs habituels.
J’en ai retrouvé un sur Maboul qui n’a toujours pas digéré que sa merveille harceleur de prof en bande , sanctionné très justement pour ça, et qui n’a de cesse de baver sur les enseignants en général et ceux de sa merveille en particulier.