Il y a dans le sud de la France, une tradition taurine spécifique qui tente de se maintenir. Il s’agit de la course camarguaise, dont le principe consiste pour ceux que l’on appelle des « raseteurs » d’arriver à enlever un certain nombre d’objets fixés à l’aide de ficelles sur la tête et les cornes du taureau. Ces objets que l’on appelle des « attributs » sont les suivants :
- Un ruban rouge que l’on appelle improprement une « cocarde », fixé exactement entre les deux cornes, sur le front.
- Les « glands », deux pompons de laine blanche fixés à la base de chacune des cornes
- et enfin les « ficelles » qui font plusieurs tours à la base des cornes du taureau. Et plus le taureau est bien classé, plus le nombre de tours est faible.
Il y a parfois aussi un « frontal » à l’arrière de la tête qui vient s’intercaler entre les deux premiers qui est juste une ficelle qu’il s’agit de couper.
La règle du jeu est que ces « attributs » soient enlevés dans cet ordre: cocarde, glands, ficelle. Enlever la cocarde griffe probablement le cuir du taureau et l’énerve donc le plus pour la suite, quant à la ficelle elle est la plus difficile à enlever et on attend que le taureau soit un peu fatigué d’avoir couru en tous sens, c’est moins dangereux pour le raseteur.
Les raseteurs, ceux qui entrent dans l’arène pour décrocher les attributs (dotés de prix, cela va de soi) utilisent un une sorte de quadruple crochet standardisé comportant des dents, qu’ils fixent parfois avec des bandes sur leur poignet.
D’une race camarguaise, plus petite que le toro de combat de corrida, il a les cornes en forme de lyre. On le dit aussi beaucoup plus malin. Ces animaux sont choisis par les manadiers dès leur jeunesse pour leur agilité et leur intelligence.
Un raset se déroule ainsi : à une première sonnerie de trompette le taureau entre dans l’arène. Mais les raseteurs doivent attendre une deuxième sonnerie pour commencer, afin de laisser le temps au taureau de reconnaître et s’habituer rapidement aux lieux. Le raseteur travaille avec un autre intervenant qu’on appelle un « tourneur ». Ce dernier a pour fonction d’attirer sur lui la charge de taureau de manière qu’il croise la course du raseteur, en embuscade et qui essaie de lui enlever l’attribut recherché. Chaque taureau «cocardier» reste en piste un quart d’heure, ou moins si les attributs ont été tous enlevés et, en général, plus le temps passe, plus les primes offertes annoncées par haut-parleur augmentent afin de motiver les raseteurs.
C’est considéré comme un vrai sport, de haut niveau, et les raseteurs s’entraînent tous les jours. Outre les courses elles-mêmes, assez éprouvantes devant un bon cocardier, ils doivent apprendre à plonger à toute vitesse derrière les barrières de protection lorsqu’ils ont le taureau aux fesses, sinon, gare, les blessures peuvent être très dangereuses. Les cornes ne sont emboulées que pour l’entraînement…. Ils ont beau être plus petits que les toros de combat, ce sont quand même des bêtes qui pèsent dans les 300-450 kg.
L’activité de raseteur est dangereuse, 16 d’entre eux, à ce jour, ont perdu la vie d’un coup de corne et on ne compte pas les fractures et autres traumatismes. Les raseteurs ont depuis 1975 une fédération sportive et on ne devient raseteur qu’en étant passé par une école spécialisée et ayant gravi tous les échelons. Comme les cocardiers, ils sont l’objet de classements obtenus par leurs performances.
Ce genre de jeu, lorsqu’il était pratiqué par des habitués, conscients du danger, connaissait assez peu d’accidents.
Résultat, les accidents se multiplient.
On se demande dans quelle mesure il ne faudrait pas purement et simplement interdire ce genre de festivités qui sont désormais en décalage avec la pratique réelle des courses puisque cela fait belle lurette que les vrais taureaux, ceux qui seront dans l’arène, les cocardiers, sont acheminés en camion et que ces abrivados et bandidos ne correspondent plus à rien. Il s’agit de tentatives désespérées et un peu bêtes de maintenir artificiellement un folklore dont la «bouvine», comme on l’appelle ici, n’a aucun besoin.
La viande du taureau de Camargue a reçu une AOC. Très goûteuse mais un tantinet coriace, elle est idéale pour les daubes et ragoûts, mais se laisse aussi apprivoiser en viandes à griller à condition de ne pas insister sur la cuisson.
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trés proche de la course landaise ..
Mais pour le barbecue rien ne vaut la parthenaise
Mais Fufu et moi achetons toute la production 😆
Aïe il y en a un qui va encore se plaindre de ne pas être invité….et qui va me traiter une fois de plus de pique assiette
Je n’ai jamais vu qu’à la tele ces courses camarguaises, mais , pour avoir vu ( en live___ « ♫ ♪ ♫ et 10 f de Monsieur le curé pour le bel écart intérieur ») des landaises à Marciac , je peux assurer qu’il faut bien du courage pour descendre ou comme mon voisin de l’époque augmenter très fortement sa consommation de stimulant alcoolisé
Ah, non, aucun rapport avec la course landaise !
C’est certainement ce qu’il y a de plus approchant des courses crétoises comme je me les imagine
.
Quand ils nous auront fait disparaître cette tradition, quand on parlera « taurine », les enfants penseront au Red Bull.