La pédophilie au sein du clergé catholique

Une commission d’enquête néerlandaise indépendante, dont les conclusions ont été relayées dans toute la presse, a révélé il y a quelques jours, que, aux Pays Bas, au sein de l’église catholique, plusieurs dizaines de milliers de mineurs avaient été victimes d’abus sexuels entre 1945 et 2010.

Or depuis les années 90, régulièrement des informations du même genre apparaissent, sans vraiment avoir attiré en France l’attention qu’elles méritent. La raison en est, peut-être, que dans notre pays ces affaires restent exceptionnelles, soit qu’elles n’aient pas encore été révélées, soit que, pour des raisons qu’il conviendrait alors d’expliciter, elles seraient effectivement plus rares.

J’ignorais tout de cette question, ayant moi-même fréquenté des écoles et pensionnats religieux et n’y ayant pourtant jamais entendu parler d’histoires de ce genre. Pour l’aborder j’ai utilisé comme « méthode » d’essayer de trouver des réponses aux questions suivantes :

  • Y a-t-il une fréquence de ces affaires plus élevée qu’ailleurs ? En d’autres termes, les prêtres sont-ils plus pédophiles que l’ensemble de la population masculine des pays où ces affaires ont été révélées ?
  • Ces affaires de pédophilies concernent-elles plus spécialement un clergé plutôt qu’un autre ? Y a-t-il autant de pédophiles avérés parmi les pasteurs protestants, les popes orthodoxes, les prêtres anglicans, catholiques et pendant qu’on y est, on peut étendre la question aux imams, rabbins.
  • Est-il utile de savoir si cette pédophilie est plutôt orientée vers les garçons ou les filles ? Cela est-il significatif ? Et de quoi ?
  • Comment les hiérarchies propres aux clergés structurés, mais aussi les pouvoirs publics des différents pays concernés ont-ils géré ces affaires ?
  • S’il est avéré que la pédophilie soit un problème avéré et spécifique à tel ou tel clergé , quelle explication peut-on en donner ?
Cela fait, comme on le voit, beaucoup de questions et il est très peu probable qu’il soit possible de répondre à toutes.

1) L’importance du phénomène au sein du clergé catholique.

Disons-le d’emblée, pour des raisons multiples, il est pratiquement impossible de se faire une idée de l’ampleur réelle, globale du phénomène, même si Wikipedia sur ce plan est précieux. Les affaires ont été longtemps étouffées, les victimes n’osaient pas parler…
En effet, on ne connaît évidemment que la partie qui a été rendue visible de ce que l’on suppose désormais être un iceberg immense, mais les enquêtes qui commencent tout de même à se multiplier révèlent de plus en plus de faits. Ils sont malheureusement très souvent prescrits, si bien qu’on ne peut même pas se fier aux condamnations effectivement prononcées.  Un cas bien de chez nous concerne le très médiatique Mgr Di Falco, (le vingtième article: « La plainte qui inquiète la France ») certes pas condamné, car les faits reprochés sont  trop anciens, mais écarté par le Vatican, ce qui est une quasi reconnaissance, personne ne s’y est trompé.

Il faut également faire la différence entre les abus sexuels sur mineurs et ceux commis sur des majeurs, ici il ne sera question que des premiers.

Les premières affaires révélées, en dehors de quelques cas isolés entre 1950 et 1980, l’ont été à partir de années 1985-90. De très nombreux pays ont été touchés. Les USA, le Canada (où plusieurs affaire particulièrement sordides ont révélé des sévices sexuels mais aussi d’autres maltraitances graves sur des enfants amérindiens mis de force dans des pensionnats religieux très majoritairement catholiques,  également sur ces « orphelins de Duplessis » ), mais aussi l’Australie, l’Autriche, la Suisse, la Grande-Bretagne, l’Espagne.
En dehors des USA, les plus gros dossiers concernent d’une part l’Irlande et d’autre part l’Allemagne, les Pays- Bas et la Belgique.

La France semble (relativement) épargnée avec, à l’heure actuelle, une trentaine de prêtres et religieux en prison pour ce motif et une dizaine d’affaires en cours d’instruction. Nous verrons peut-être pourquoi.

Mais à part cela, on ne sait pratiquement rien. En dehors du cas tout à fait hors normes des Légionnaires du Christ et de père Maciel Degollado au Mexique, aucune information sur le reste du monde, même en Europe. Au Portugal ? En Scandinavie hors la Norvège ? Quid de l’Afrique, du reste de l’Amérique Latine, de l’Asie ?

On est donc loin, très loin de tout savoir sur cette question, ce qui appelle évidemment de la prudence, notamment dans les comparaisons entre les religions et entre les pays.

Mais c’est un fait que, pour l’instant, ces affaires révélées frappent très majoritairement l’Eglise catholique, un peu l’Eglise anglicane et très peu les autres Eglises chrétiennes, protestantes et orthodoxes.
Apparemment, on ne dispose pour l’instant que d’une seule étude systématique à grande échelle d’un organisme indépendant, non lié à l’église catholique,  c’est le John Jay report réalisé par le ministère de la Justice américain pour tous les USA en 2004.
C’est la rapport public le plus complet, le plus détaillé sur la question. Il apporte un certain nombre de précisions très importantes:
  • Suivant les périodes, c’est entre 4 et 5% des prêtres catholiques des USA qui ont été concernés.
  • Une écrasante majorité des victimes, 81%, sont des garçons.
  • Seule une petite proportion des prêtres ont été accusés d’abus contre des enfants n’ayant pas atteint la puberté.
  • La répartition des victimes, par âges s’établit ainsi : les enfants de moins de 10 ans représentaient 22% des victimes, ceux entre 16 et 17 ans, 15 %, et 51 % avaient entre 11 et 14 ans.
  • Et la moitié des prêtres concernés avait au moins 35 ans.
Il s’agit donc très majoritairement d’homosexualité, et plutôt d’éphèbophilie que de pédophilie au sens strict. On ne voit pas trop d’argument convaincant et probant pour en faire une particularité locale et ne pas généraliser ( avec prudence toutefois) ces résultats.

Plusieurs études cités par Wikipédia, notamment celle-ci arrivent à la conclusion que ces pourcentages seraient  « dans la norme » et qu’il n’y aurait donc pas spécialement plus de prêtres pédophiles que de pédophiles dans la l’ensemble de population mâle où leur proportion est estimée à moins de 5 %.

Sauf que… il s’agit de prêtres, de gens supposés être des exemples, des guides spirituels et que face à un prêtre pédophile on est à peu près comme devant un pompier qui serait pyromane ou un policier qui serait devenu braqueur de banques. L’argument qu’ils ne seraient pas plus pédophiles que les autres est irrecevable, surtout s’il vient des catholiques eux-mêmes puisqu’il est dans leur logique de faire de la prêtrise un idéal humain réservé à une sorte d’élite morale. Tout bien réfléchi, compte tenu des exigences que la prêtrise impose à ses candidats, de la formation qu’ils suivent, de l’évaluation à laquelle ils sont soumis au plan théologique, pastoral et humain, il est en réalité absolument anormal que la fréquence de la pédophilie chez les prêtres soit conforme à celle de l’ensemble de la population… On ne parle pas ici de pulsions ou de fantasmes, mais de passages à l’acte !

2.Des explications ?

Le célibat ?

Dans la mesure où ce sont essentiellement des prêtres catholiques qui sont concernés, on pense évidemment tout de suite au célibat puisqu’ils sont les seuls, avec une partie des anglicans à ne pas être mariés.

Mais cette explication, en réalité n’est pas si probante que cela.

En effet, les actes de pédophilie au sein de l’ensemble de la population, dans l’immense majorité des cas, se déroulent dans le cadre familial : il est donc certain que la mariage ne protège nullement de la pédophilie. Mais cela ne suffit pas à exclure que le célibat des prêtres conduise aux passages à l’acte, dans certaines circonstances spécifiques à leur condition.
C’est qu’il ne faut pas confondre célibat, chasteté et abstinence.  Les prêtres s’engagent aux deux premiers et s’efforcent au troisième. En d’autres termes ils ne doivent ni se marier, ni visionner des cassettes porno, mais ont droit à la veuve Poignet quand vraiment la chair supplie.

On aurait donc tort de résumer la souffrance du célibat des prêtres à la seule absence de sexe. Il y a la solitude sentimentale et amoureuse, la solitude familiale aussi, celle qui prive l’homme d’un amour à dispenser à ses enfants, des caresses légitimes à leur prodiguer… On voit bien, à travers les cas concerts rapportés dans le dossier de rationalisme.org (cité plus haut à propos de Di Falco), comment des prêtres, s’ils sont prédisposés à cela, basculent d’un amour quasi paternel vis à vis d’enfants à des actes sexuels. On remarque qu’il s’agit souvent de jeunes en manque d’affection pour des raisons familiales diverses qui rencontrent donc un adulte qui est lui, en manque de pouvoir en donner.

Se rattachant un peu à la question du célibat, Annie Sugier suggère, plus globalement, que l’absence de femmes au sein du clergé catholique serait un facteur causal ou, au moins, explicatif important.

La proximité avec la jeunesse

Une autre piste est que le prêtres, dans leur rôle éducatif, sont en contact très fréquent avec des jeunes, que ce soit dans des écoles religieuses, des mouvements de jeunesse comme le scoutisme, des colonies de vacances ou tout simplement l’enseignement du catéchisme. La « profession » de prêtre, par cette proximité qu’elle permet avec les jeunes serait l’une de celles recherchées par les pédophiles, surtout dans la mesure où ils jouissaient d’une quasi-totale impunité jusqu’à nos jours.
On a peut-être là une explication du fait que la France soit, jusqu’à présent, relativement épargnée : l’adoption  de la  laïcité comme principe républicain a eu, entre autres conséquences, de beaucoup séculariser l’éducation. Non seulement elle a arraché l’enseignement au clergé, mais même plus près d’aujourd’hui, le modèle de l’école privée religieuse sous contrat, a eu pour effet de faire rentrer beaucoup de laïcs dans des lieux qui, dans le passé, étaient souvent très fermés et fonctionnaient dans un entre-soi clérical d’une grande opacité.

La confession ?

C’est un avis personnel, mais je reste persuadé qu’il y a un intimité psychologique créée par le système de la confession.  L’organisation matérielle du confessionnal ne suffit nullement à la dissiper lorsque la confession est régulière et que le prêtre est amené à fréquenter le « confessé » en dehors. C’est un pêcheur dont il connaît tous les penchants, les tourments, les faiblesses, toutes les « fautes », y compris celles qui relèvent aux yeux de l’église, de la sexualité. Je suis convaincu que cela donne au confesseur une possibilité accrue d’emprise psychologique sur le jeune, si besoin est.
Les protestants, au moins, échappent à ce genre de proximité avec un confesseur. En revanche chez les orthodoxes, la confession se fait dans un face à face avec le prêtre, sans aucun dispositif pour les séparer. S’il était avéré que le clergé orthodoxe soit peu concerné par la pédophilie, ceci relativiserait l’argument qui ne peut être considéré que comme une explication additionnelle.

Des modèles éducatifs autoritaires

Dans les pays où les actes les plus nombreux ont été relevés ( en Irlande, par exemple), le clergé catholique y entretenait un modèle éducatif très répressif. Ces pensionnats avaient un fonctionnement autoritaire, sévère, propice à tous les abus de droits et des violences dont les violences sexuelles ne sont qu’un aspect parmi d’autres.
Mais il y a une autre raison qui, sans être à l’origine du problème, a beaucoup pesé dans son importance et sa durée : le laxisme de la hiérarchie catholique. Il est certainement à l’origine de cette impunité qui a contribué à rendre les fonctions ecclésiastiques attractives aux pédophiles.

3.La réaction très ( trop) tardive de l’église catholique .

Disons-le simplement, au début, les réactions de l’église catholique ont été tout simplement consternantes et il a fallu plus de dix ans pour qu’elle prenne la mesure du phénomène et s’en occupe sérieusement.

Parfois dans le déni, la hiérarchie a minimisé et généralement maintenu en fonction des prêtres coupables d’abus sexuels sur mineurs, se bornant souvent à les changer d’affectation (où ils recommençaient ) et les invitant à se soumettre à des psychothérapies qui se sont révélées totalement inefficaces.

Longtemps également, l’église, au plus haut niveau, a tenté d’étouffer ces affaires ou, plus exactement a voulu les traiter « en interne », s’opposant même à toute collaboration avec la justice pénale sous peine d’excommunication ( en vertu d’un rapport datant de 1962, probablement approuvé par le pape Jean XXIII.)
Jusqu’en 2001, ces affaires étaient réglées au niveau diocésain, (par l’évêque, donc,) le Vatican n’étant tenu informé que des plus graves, dans lesquelles d’ailleurs, il s’est montré étonnement laxiste.

Ce n’est qu’à partir des années 2000 sous l’impulsion, notamment, d’un certain cardinal Ratzinger, que l’Eglise catholique prend enfin la mesure de l’ampleur et de la gravité du problème. En 2001 par le texte Motu proprio du pape Jean-Paul II suivi de la lettre De delictibus gravioribus du cardinal Ratzinger, des instructions sont données pour que ces affaires ne restent plus au niveau diocésain et remontent toutes au Saint-Siège, celui-ci se réservant la décision de les traiter directement ou de les renvoyer au diocèse. ( Ce qui a pu être interprété aussi comme une tentative supplémentaire de les étouffer, ou au moins de ne pas les porter à la connaissance du public)

Entre 2001 et 2010, c’est donc la Congrégation pour la doctrine de la Foi, en d’autres termes, le tribunal de l’inquisition, qui a eu à traiter en interne environ 3000 plaintes portant sur les 50 années précédentes. Elles ont abouti à moins de 300 exclusions de l’état religieux.

La hiérarchie de l église catholique canadienne s’est refusée, mais finalement avec l’accord du Vatican, à se plier à ces directives, prenant sur place des mesures radicales, et collaborant avec la justice canadienne.

Aux USA, une seule plainte suffit à suspendre le prêtre.

En France, c’est l’inculpation puis la condamnation en 2001 de Mgr Pican pour non-dénonciation d’abus sexuels pratiqués par un prêtre placé sous son autorité, le Père René Bissey, qu’une doctrine de collaboration avec la justice s’est imposée. Non sans certains heurts et gags. Ainsi en 2001, fait tout à fait exceptionnel, un juge d’instruction devant le refus d’un prêtre de lui communiquer des pièces relatives à une affaire de viol sur mineur (sur laquelle, en tant que juge ecclésiastique, il avait été amené à enquêter lui-même) ordonne une perquisition dans les locaux de l’officialité diocésaine de Lyon et la police y saisit entre autres, et sans doute par erreur, des dossiers paraît-il « embarrassants » sur des demandes de nullités de mariages…

Si Jean-Paul II a été assez lent à la détente, l’ex-cardinal Ratzinger devenu le pape Benoït XVI, semble avoir mis le clergé catholique devant ses responsabilités et pris de mesures sévères. La doctrine officielle de l’Eglise catholique serait désormais celle de  la « tolérance zéro », le pape ayant été jusqu’à convoquer en février 2010 tous les évêques irlandais pour leur passer un savon, certes pontifical, mais savon quand même…

À l’heure actuelle, s’il est impossible d’affirmer que la pédophilie a disparu du clergé catholique, il est, en revanche, devenu inexact de prétendre que la hiérarchie « laisserait faire » ou fermerait les yeux. Le passé, toutefois, risque de peser lourd encore longtemps…

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Et ailleurs ?

Sur internet, en tous cas , il est quasi impossible de trouver des études d’une certaines ampleur, systématiques, comme cela a été fait pour les catholiques, concernant d’autres clergés chrétiens, des imams et des rabbins. Seules certaines affaires défraient parfois l’actualité. Très peu sur les chrétiens orthodoxes et le Juifs. Un nombre beaucoup plus important, en revanche, concerne des imams musulmans.

Sur l’église anglicane

Peu d’informations sinon ce lien très récent . Il faut savoir qu’une partie de l’église anglicane admet la prêtrise des femmes, le mariage des prêtres, l’ordination de prêtres homosexuels,  même vivant en  couples. (Ce qui a été considéré d’ailleurs comme des « dérives », ayant entraîné, notamment, la spectaculaire conversion de Tony Blair au catholicisme).

Sur le clergé orthodoxe

Sur les rabbins juifs

Sur les imams musulmans

Ici un très large échantillonnage ( tout est sourcé en principe)
Il suffit de lancer une recherche google sur « imams pedophiles » , il y en a tellement qu’on ne peut citer toutes les affaires.
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Lapa
Administrateur
Lapa
6 janvier 2012 10 h 27 min

un article qui me semble très juste sur un sujet assez difficile à appréhender sereinement.
je crois aussi qu’on peut lier le nombre d’affaires remontées avec les mœurs sociétales de l’époque. car ce n’est pas seulement les actes pédophiles des clergés qui ont été étouffés à certaines périodes, mais tous les actes pédophiles ou presque. Vis à vis de ce problème, la société en France a été très laxiste jusqu’à l’affaire Dutroux (n’oublions pas pourquoi les Bourgeois au XIXè allaient voir les petits rats à l’opéra Garnier…). Plus la répugnance vis à vis de ces pratiques augmente, plus le nombre d’affaires est important. Car pour qu’il y ait plainte, encore faut-il considérer qu’il y a acte répréhensible!
Il était aisé dans les années 70-80 en France de trouver des revues considérées maintenant comme pédopornographiques. Souvenons-nous également de la libération sexuelle de l’époque qui a poussé certains a vouloir abaisser l’âge légale des relations, l’intérêt de beaucoup dans le nudisme et l’éducation des jeunes…etc…
Pour ma part je pense qu’il reste encore une grosse chape de plomb: les abus familiaux. Certainement la plus difficile à faire sauter, mais les chiffres seraient, parait-il, effarants.

maxim
maxim
6 janvier 2012 10 h 30 min

C’est édifiant ..

ce silence qui dure depuis certainement des siècles, et l’on peut bien imaginer le nombre de drames, de secrets , de silences imposés pour éviter le scandale au sein d’une institution sensée diriger les humains dans la droiture et la dignité!

pourquoi n’autorise-t-on pas le mariage des prêtres, qu’est ce que c’est que ces âneries de voeux de chasteté, de pureté imposée aux gens d’église ?

pourquoi l’église dans son hypocrisie n’admet-elle pas que les humains ont des besoins sexuels comme tout humain normalement constitué ?

il faut absolument que l’église fasse le ménage chez elle et prenne conscience que nous sommes au 21 ème siècle !

ranta
ranta
6 janvier 2012 12 h 56 min

Un très bon article dans le sens où il pose une multitude de questions. je me demande si il ne faut pas replacer ces « révélations » dans un sens plus large qui concerne toute la société. Dans les années 70 – je raisonne par rapport à mon âge – le viol était considéré comme étant souvent de la responsabilité de la femme violée, et en tout état de cause considéré comme un fait divers genre « il n’y a pas mort d’homme ». Pendant très, très, longtemps la seule autorité appartenait à l’homme, et ces abus d’autorités étaient finalement perçus un peu comme la norme : que ce soit l’abus sexuel sur mineurs, l’abus sexuel sur les épouses,, l’abus sexuel sur le voisine dans la rue, la violence physique ou/et morale.

Sans doute que les mouvements féministes ont fait éclater le rapport de l’homme à la femme, et par là même ouverts de large pans sur les pratiques d’un passé pas si lointain. L’église Catholique aura plus tardivement suivie le mouvement plus contrainte et forcée qu’autre chose.

D. Furtif
Administrateur
D. Furtif
6 janvier 2012 12 h 57 min

Comme l’a fait remarqué Lapa, la pédophilie est un crime général appartenant plus à la société patriarcale qu’à la seule église catholique. L’Église, elle , s’est quasi fait une spécialité de la pédophilie homosexuelle.Un produit maison en quelque sorte. Il faut savoir la peur / haine des femmes véhiculée dans cette idéologie et les limites qu’elle impose depuis des millénaires à la pratique sexuelle qualifiée de mal nécessaire pour les plus libéraux d’entre eux. Il faut se rappeler l’appel de Jean Paul II ( le futur Saint JEAN PAUL II comme le réclame Delanoe) contre la concupiscence même dans le cadre du couple chrétien. En gros ou en détail le désir sexuel fondement de l’existence de l’espèce humaine est condamné à la base.Les plus compatissant des prêtres viendront expliquer aux femmes que l’accouplement est une souffrance qui leur a été imposée par le ciel et que par là elle gagnent leur paradis. Que des femmes puissent y prendre du plaisir est à leur yeux un scandale au sens propre, comme la proclamation d’une erreur de Dieu. Comment Dieu aurait-il pu se pencher avec amour et compassion sur ce qui n’était, à l’époque où le dogme a été bâti, que gibier de Harem ou à esclavage….La femme libre n’étant que l’exception dans le monde proche et moyen oriental .La veuve l’était quelque fois mais souvent soumise chez les Hébreux à la puissance du beau père et au remariage forcé avec le beau frère. La femme , le premier sous homme ne peut être l’égale de l’homme chez les bédouins attardés des collines de Judée comme des déserts plus au Sud . Tout ce beau monde vit dans un monde fortement imprégné de culture grecque celle du monde hellénistique , plus évolué et plus libéral au grand dam de Jean Baptiste ce fou de Dieu , mais pas plus avantageux pour les femmes. La femme grecque était aussi cloitrée que la femme Hébreux. C’est bien Rome( nous y viendrons) qui les sortira de là. . Il y a aussi un phénomène peu connu qui motive cette haine / terreur des femmes , sentiment confus mais toujours présent chez de nombreux bigots confits en religion.Les braves hommes sont terrorisés par cet « animal » à l’appétit constant jamais assouvi incontrôlable qu’ils ne peuvent maitriser qu’en l’enfermant ou en lui niant sa nature humaine. Il faut savoir dans quelle mentalité machiste sont élevés les cadets des… Lire la suite »

Vox.
Vox.
6 janvier 2012 13 h 12 min

Vaste et difficile sujet, que pour ma part je suis dans l’impossibilité de cerner avec quelques phrases.
Peut-être qu’il faut remonter très très loin dans le temps, et analyser la situation des religieux à chaque époque,
pour appréhender les tenants et aboutissants des leurs comportements.
Je rebondis sur la réflexion de MAXIM et l’hypocrisie de « l’église » qui n’admet pas que les humains aient des besoins sexuels.
Mais l’église, ce n’est pas quelqu’un. Par contre, si nous regardons du coté de ceux qui ont inventé les religions
à partir de leurs petites pensées, leur petites peurs, leurs pulsions personnelles et comment ils y ont fait face,
il est indéniable que ce sont des hommes tourmentés par leur sexualité, et obsédés par la mise à l’écart des femmes.
Rien que du très banal, en somme.
Ce qui l’est moins c’est comment ils ont transformé l’essai : ils ont inventé Dieu et les religions,
et les ont instrumentalisés pour se sublimer eux-mêmes hypocritement, et nous faire porter tout le poids de leur propre culpabilité.
Mais pas folle la guêpe ! Cela fait un petit moment déjà que nous nous employons à soulever le voile ..

Causette
Causette
6 janvier 2012 13 h 38 min

Pour rajouter à ce qu’écrit Lapa, car je suis d’accord avec lui. Je pense que jusque dans les années 80/90 beaucoup d’enfants qui ont voulu en parler à leurs parents ont été accusés par eux de menteurs. C’est ce qui est arrivé à un de nos copains. Ses parents l’avaient placé dans un internat de curés et il a été harcelé par un curé et subit des attouchements. Sa mère n’a jamais voulu le croire. Il s’est enfui de l’école…

COLRE
COLRE
8 janvier 2012 9 h 36 min

Trop de sujets sur Disons, cette semaine… j’ai du mal à suivre. 😉
Et ici, un bien difficile sujet… courageux de t’y être attelé, dis-donc… et merci pour la doc.
Je n’ai pas d’avis précis sur la question, il y a juste 2 ou 3 évidences bien établies.

– la haine et la peur pathologique des religieux à l’égard du sexe (=la femme)
– d’où s’ensuivent leurs frustrations sexuelles et la vision mono-obsessionnelle qu’ils ont du monde et qu’ils veulent imposer (et qu’ils imposent par la menace et la domination symbolique).

Comme quoi, on en revient toujours là : la religion est dangereuse et doit être restreinte à sa manifestation la plus privée possible. Tous les accomodements complaisamment offerts à ses exigences publiques sont coupables.


Pour le fond du sujet, je suis d’accord avec Lapa : les chiffres de la pédophilie « seraient, parait-il, effarants ».
J’en suis absolument persuadée.

Les hommes ne se rendent pas compte du phénomène, mais les femmes si, discutant plus ouvertement entre elles de leur histoire privée. Eh bien, je peux témoigner que la très grande majorité d’entre elles concèdent, d’une façon ou d’une autre, avoir croisé dans leur enfance des hommes qui les ont agressées sexuellement, les attouchements étant légion, et plus souvent qu’on ne croie bien pire (viols).
J’ai toujours été complètement abasourdie par l’ampleur de ces pratiques de pédophilie…

Léon
Léon
8 janvier 2012 10 h 01 min

Colre, faudra prendre des RTT car je vois venir pour la semaine prochaine quelques autres sujets qui risquent de te plaire… 😆
Sur ces témoignages, j’en ai moi-même recueilli dans mon entourage. Longtemps j’ai cru à un hasard statistique.

COLRE
COLRE
8 janvier 2012 10 h 13 min
Reply to  Léon

Des RTT ? mince alors, je ne peux pas… j’essaierai de suivre quand même un peu, tu excites ma curiosité 😉

Un « hasard statistique », dis-tu ? tu mets le doigt exactement sur le pb.
Le phénomène de pédophilie est tellement tabou que lorsque que quelqu’un en est victime, il se croit une exception et se tait. Quand il constate, comme toi, que ça arrive plus souvent qu’attendu, il croit assez naturellement à un « hasard statistique »… une exception, en qque sorte…

Voilà pourquoi la pédophilie est à ce point occultée et sous-estimée.
En réalité, elle doit toucher un nombre considérable d’enfants et d’adolescent(e)s.

maxim
maxim
8 janvier 2012 13 h 57 min

Maintenant vu mon âge canonique ou presque, je peux avouer en confession privée avoir un jour eu la curiosité de voir si les curés étaient à poil ou en slip sous la soutane …

je remercie Bébert mon complice de m’avoir incité à vouloir en faire le constat alors que l’idée venait de lui….

ça m’a donc coûté un vigoureux coup de pied au cul et un tirage d’oreilles plus l’acte de contrition que j’ai dû réciter tout fort devant les copains et copines du patronage …

c’était par un beau jour des années 50 et nous étions partis en excursion en forêt de Fontainebleau , tout le patronage garçons et filles confondus ( la mixité était de mise à la paroisse ) encadrés par les curés et les dames du catéchisme ( ou punaises d’église ) présentes pour suppléer et veiller à la bonne tenue des jeunes pré-ados que nous étions …

c’est vrai que quelque copines commençaient à prendre des formes et nous n’y étions pas insensibles …

un des abbés, le père Frayssinet, petit bonhomme très dynamique avec sa diction zozotante  » le petit Zézu … » était monté dans un arbre pour prendre des photos ..

et c’est là que mon pote Bébert me dit >> regarde si il a un slip ou si il a les couilles à l’air ! << …

et moi je passe sous l'arbre et je lève la tête pour constater……

et c'est là que la mère Lespinasse une des grenouilles de bénitier a alerté l'abbé qui est descendu dare dare me foutre un vigoureux coup de pompe dans le valseur y compris la suite que vous connaissez déjà !

je t'en voudrais toujours Bébert ,toi qui était mon meilleur pote …au fait je n'ai rien vu étant donné que c'était sombre , à par de grandes chaussettes noires et de belles tatanes bien solides , celles qui m'on bien meurtri le fion !