Je n’en suis nullement un spécialiste, mais les questions relatives à la sémantique m’ont toujours intéressé.
Sans doute est-ce mon bilinguisme, russe-français qui m’a permis de percevoir très tôt que derrière les mots il y a d’autres mots et, bien sûr, d’abord ceux de l’autre langue. Mais pas seulement. Plus tard j’ai compris que les mots étaient dotés d’une puissance qui leur était propre, et que celle-ci provenait de leur racine mais aussi de leur périmètre, du territoire que ces mots englobent et définissent par rapport à d’autres mots. Et j’ai pris conscience que les gens intelligents, lettrés, peuvent utiliser cette propriété, notamment lorsqu’ils en ont besoin pour convaincre individuellement, ou collectivement. Dans certains cas cela porte un nom, cela s’appelle de la propagande.
Rouge et beau
Vous allez tout savoir, cette compréhension m’est tombée dessus d’un seul coup, un jour, sur une sorte de chemin de Damas, par un mot, un seul, le mot « rouge » en russe : красный (krasny).
Car il se trouve que dans cette langue, ce mot veut aussi dire « beau», en langage soutenu. Et j’ai alors pris conscience que cette coïncidence avait été un formidable atout pour la propagande communiste. Récupérant la couleur traditionnelle des révoltes populaires et plus particulièrement du mouvement ouvrier, elle a pu la coller à tout : à la place rouge, à l’armée rouge, au drapeau rouge… L’homme russe entendait à chaque fois, en même temps : la magnifique place, la splendide armée, le très beau drapeau soviétique… Tout ce qui était associé à la couleur du socialisme était beau, il n’y avait nul besoin de l’expliquer ou de le justifier, c’était inclus dans le mot lui-même.…[1]
De cette découverte à d’autres, je suis devenu attentif à ce que l’on appelle désormais les « éléments de langage », ceux qui sont l’objet de diffusion dans les médias. Mais aussi à ces novlangues aux visées diverses dont on peut observer l’évolution, tous ces « techniciens de surface» qui remplacent les balayeurs, « les hôtesses de caisse» qui remplacent les caissières, les « professeurs des écoles» qui remplacent les « instituteurs », les « blacks» qui remplacent les « noirs» qui ont eux-mêmes supplanté les « nègres», les glissements, les nuances entre israélites, juifs et Juifs, tout ceci m’a toujours intéressé au plus haut point car je sais que nommer une chose est bien souvent lourd de conséquences et bien la nommer, un devoir intellectuel pas toujours facile à accomplir. C’est pourquoi le texte d’Iskender sur Islam-Islamisme a tout de suite attiré mon attention .
Je le rappelle :
[…]le terme d’ « islam », qui est la façon dont le système se nomme, […] dans une étude scientifique n’a pas sa place. Il n’a pas à imposer sa propre terminologie. Puisqu’il est aussi une idéologie, une conception du monde et de la place de l’homme dans le monde et une explication globale des phénomènes, tout autant qu’une organisation sociale, juridique et politique, cet ensemble mérite l’appellation d’islamisme, tout comme les mots christianisme et judaïsme se sont imposés, sans remous maintenant. Car dire « islam » est déjà se laisser imposer un des termes du débat.[….] Notez d’ailleurs que le mot est fait pour impressionner, comme si sa forme faisait corps avec son sens de soumission. Ceux qui veulent répandre cette forme de soumission font bien attention à prononcer le mot comme une formule magique, en expectorant un son comme « rrrissslaaaaam », haussant la voix au début tel un appel, et prenant une tonalité très basse, profonde et longue sur le « a ». […]
Compte tenu de mon préambule, vous comprendrez l’intérêt que je porte à ce texte.
Que les musulmans utilisent ce terme, islam, pour désigner la religion à laquelle ils adhèrent et se soumettent est évidemment leur affaire. En revanche, que le mot se soit imposé dans le langage courant pour la nommer nous concerne tous. Car c’est, en réalité, à peu près comme si l’appellation de « Christ» ou « Fils de Dieu» pour désigner Jésus était devenue la norme pour tout le monde, c’est-à-dire au-delà de son usage par les seuls chrétiens.
Certes, « islamisme» est supposé désigner les formes intégristes et totalitaires ; on verra plus loin dans quelles conditions ce terme est apparu ou réapparu, mais il faut noter que l’utilisation de deux mots différents pour en distinguer les versions hard ou soft est, à tout le moins, une originalité qui n’est employée ni pour les chrétiens, ni pour les hindous, ni pour les juifs qui nécessitent tous des adjectifs associés comme « fondamentalistes», « ultra-orthodoxes», « extrémistes» ou au contraire « modérés», « libéraux», « progressistes» etc.
À la manière dont les musulmans insistent pour que l’on continue d’appeler leur religion « islam» et pas « islamisme» on sent bien que cela comporte un enjeu. Ce qui induit qu’il pourrait y en avoir un, aussi, à rétablir une appellation qui semble logique, d’islamisme.
Quel est donc cet enjeu ?
Utiliser le mot islam, (soumission), a un but évident de propagande qui lui est propre. C’est d’imprimer dans les esprits que cette religion serait autre chose qu’une idéologie constructiviste, mais au contraire un état de bonheur et de vertu né de la soumission à un ordre divin indiscutable qui aurait organisé le monde sur un modèle parfait. Au contraire d’islam, « islamisme» reverrait d’abord à un activisme dans le but de soumettre les humains ; mais plus généralement, «islamisme» gêne les musulmans en ce que cela les oblige à entendre que c’est une construction humaine et contingente, une parmi d’autres systèmes de pensée et de croyances et qui, en tant que telle, peut (et doit…) être soumise à observation scientifique, critique et évaluation. L’appeler « islam» c’est, sémantiquement parlant, au fond, prétendre en refuser par avance ce travail comme inutile voire blasphématoire, ce qui est évidemment inacceptable pour les non-croyants.
Les autres grandes religions ont, comme tous les systèmes idéologiques mobilisateurs, une désignation sémantiquement logique en –isme, (bouddhisme, judaïsme, christianisme, hindouisme, animisme, paganisme etc). Utiliser le mot islam pour désigner la religion des musulmans constituerait une exception qu’il faudrait donc justifier sur le plan linguistique….
Les exceptions sont rares d’ailleurs et lorsque la scientologie utilise le suffixe –logie, elle se livre à une manipulation contraire (en ajoutant un suffixe qui renvoie à des sciences comme biologie, sociologie,) mais dont la fonction est la même, la propagande : tenter d’imposer à tous, par le langage, par la manière de se désigner, une révérence que l’on ne peut justifier par la raison, l’argumentation.
D’ailleurs si l’on se réfère à Wikipédia, il apparaît que le terme islamisme a été utilisé en français bien avant islam, dès le XVIIIe siècle. Voltaire l’utilisait déjà à la place d’un tout aussi logique « mahométisme». C’est à partir du début du XXe que le mot islam lui a été progressivement substitué, lorsque des occidentaux orientalistes ont commencé à s’intéresser de plus près à cette religion. Ils ont introduit cette appellation « locale», celle par laquelle le système se désignait lui-même, sans prendre vraiment garde à la portée de ce changement. À leur décharge il faut dire qu’il n’en avait effectivement, à l’époque, aucune.
Il en a été ainsi jusqu’au moment où l’on a cru devoir chercher, dans les années 70, un vocable spécifique pour désigner l’expansion d’une doctrine politique particulièrement violente et totalitaire se revendiquant de l’islam.
Mais c’est là que l’article de Wikipédia devient intéressant :
« Le terme « islamisme » est réapparu en France à la fin des années 1970 pour répondre à la nécessité de définir les nouveaux courants posant une interprétation politique et idéologique de l’islam et les différencier de l’islam en tant que foi. »
Ce bout de texte qui prétend être neutre et informatif comporte deux « erreurs», que l’on se contentera juste de nommer ainsi, mais qu’une analyse un peu plus fine pourrait qualifier de « pure propagande» si on avait le temps de montrer à qui elle profite.
La première, manifeste, est de qualifier ces courants de « nouveaux »[3] . Ce sont au contraire les plus anciens, les plus primitifs, ceux qui revoient aux fondements de cette religion, à ses interprétations les plus littérales, les plus strictes, et qui n’avaient jamais totalement disparu de la surface du globe, depuis ses origines. La formulation exacte aurait été quelque chose comme : « Le terme « islamisme » a été réutilisé [….] pour définir la réapparition de sa forme originelle posant une interprétation politique et idéologique de l’islam[….]. »
La deuxième consiste à entériner, au nom du politiquement correct, une classification qui n’est en rien scientifique, ni même seulement rigoureuse : elle commet plus qu’une erreur, une faute que les «relativistes» dénoncent généralement à grands cris ailleurs, celle d’appréhender un phénomène culturel selon des critères totalement ethnocentristes ! Il s’agit ici de la séparation de la foi et de l’idéologie politique, empruntée au christianisme sécularisé des sociétés occidentales modernes, déjà contenue dans les évangiles, mais absolument étrangère à la religion de Mahomet…
Il en devient d’autant plus bizarre de lire, qu’utiliser le mot islamisme en lieu et place d’islam, serait une manipulation ou une novlangue (qui tendrait à faire de tous les musulmans des terroristes violents), alors que les mêmes refusent d’entendre, preuves historiques et sémantiques à l’appui, la démonstration que la manipulation, en réalité, est faite dans l’autre sens, même si elle est en apparence, (mais en apparence seulement) plus pacifique.
Pour bien comprendre la cécité, la mauvaise foi de ceux qui ne veulent pas l’entendre, il faut chercher un équivalent dans une autre religion. Cela a été signalé plus haut avec la scientologie et l’utilisation abusive et propagandiste du suffixe – logie, mais essayons avec le christianisme.
Le mot islam veut dire « soumission» ce qui semble donc être l’élément théologique fondamental qui définirait ou caractériserait cette religion, ou tout au moins le message principal qu’elle essaierait de faire passer sur son contenu, puisque c’est ainsi qu’elle se désigne.
Quel serait un « équivalent » pour le christianisme ?
À la réflexion, le thème qui semble le mieux définir théologiquement le christianisme me semble être l’amour. Mais pour éviter des confusions, utilisons le mot «charité» qui est son appellation noble chez les chrétiens.
Il faut comprendre qu’utiliser « islam» à la place « d’islamisme» reviendrait, par exemple, à utiliser le mot «charité» à la place de «christianisme».
Nous aurions ainsi un livre écrit par Chateaubriand dont le titre serait « Le génie de la charité», un empereur Constantin qui se serait « converti à la charité», des hérésies et des schismes au sein de la charité, des persécutions contre la charité sous Staline…
Il est facile de voir dans ces exemples, l’abus de langage qui ferait de cette religion la seule représentante de la charité, entendue alors sous toutes ses formes de solidarité, sympathie, bienveillance et qui la confisquerait ainsi à son profit exclusif [ 2]. Comme il est facile de comprendre qu’une religion qui s’appellerait « soumission» a peu de chances d’en rester à la seule soumission abstraite à un Dieu tout aussi abstrait, mais qu’elle risque bien de s’étendre ailleurs, à d’autres soumissions et d’une manière bien plus concrète…
La marque évidente que l’utilisation d’islam à la place d’islamisme est un outil de propagande, qu’il constitue une victoire idéologique du système mahométan et ne correspond en rien à une logique sémantique, c’est qu’à la faveur des événements arabes actuels, un tropisme lexical tout à fait significatif conduit à parler « d’islamisme modéré», de « parti islamiste modéré». Or ceci devrait être considéré, par ceux qui prétendent que «islamisme» ne doit désigner que ses formes politiques violentes et extrémistes, au minimum comme un oxymore. Au minimum…[4]
On est en réalité en présence d’une aporie, d’une impasse logique qui donne totalement raison au texte d’Iskender et qui ridiculise définitivement la thèse de l’intention nécessairement et seulement malveillante dans l’utilisation d’islamisme en lieu et place d’islam. Ou bien, à chaque fois que quelqu’un voudrait rétablir un peu de raison et de logique dans ce qui en manquerait, il y aurait une «intention malveillante» : les tentations obscurantistes ne sont alors plus très loin, tout comme le délit de blasphème et une police de la pensée pour le traquer…
Lorsque le linguiste Alain Rey écrit : « […] à côté de leur sens objectif, les mots transmettent des intentions manipulatrices » on ne peut qu’être d’accord. Je demande juste pourquoi on l’admet dans un sens et pas dans l’autre, pourquoi la manipulation n’est pas dans l’usage du mot «islam» en lieu et place du logique «islamisme» ?
Il reste toutefois à lever une énigme :
Comment se fait-il que ce soit la forme logique et correcte sur le plan linguistique d’islamisme, bien plus neutre, en réalité, que «islam» qui se soit imposée, au contraire, pour désigner ce qui serait cette version intégriste et violente de la religion de Mahomet ? C’est un vrai paradoxe…
Il y a plusieurs réponses possibles :
Il y a dans islamisme une terminaison dynamique qui rend peut-être mieux compte de son côté volontariste, expansionniste, prosélyte et guerrier : (Islam, on est soumis –– Islamisme, on soumet ?)
Mais il se peut aussi que islamisme, par son suffixe désignant un système, renvoie à une cohérence doctrinale totalitaire et violente de cette religion. C’est probablement le cas et ce n’est une bonne nouvelle, ni pour les musulmans, ni pour les autres…
Vous pourriez me dire, on se moque de savoir quelle est l’appellation la plus juste, ce qui compte est le contenu. C’est alors que vous auriez mal lu, ou déjà oublié mon préambule.
Je considère donc que c’est une nécessité, presque un devoir moral, intellectuel et philosophique de ne pas utiliser le mot «islam» pour désigner la religion des musulmans, mais bien «islamisme». À moins bien sûr d’en être un fidèle ou un admirateur.
Et d’ailleurs, dans la mesure où la France a adopté le principe de laïcité et de neutralité religieuse de l’Etat, il semblerait logique que ses institutions publiques, (l’Education Nationale par exemple), fassent la promotion du terme qui est le plus neutre, le plus scientifique et le plus logique, sans se préoccuper de savoir si cela fait plaisir ou pas aux croyants.
Position d’un « laïcard extrémiste» ?
J’aimerais bien voir la tête des profs, des parents d’élève, si islam était utilisé, traduit, dans les manuels scolaires, par soumission.
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[ 1. ] Un autre exemple : les Russes utilisent le même mot, « мир » ( mir) pour désigner la paix, le monde et les communes paysannes du XIX e siècle, ce qui est également lourd de significations multiples.
[2] Avec « amour » c’est encore plus flagrant : Le génie de l’amour, la conversion de Constantin à l’amour, les hérésies au sein de l’amour, les persécution de Staline contre l’amour…
[3] La même « erreur » se retrouve dans la première phrase de l’article :
« L’islamisme est un courant de pensée musulman, essentiellement politique, apparu au xxe siècle ». Surtout si on qualifie ce courant de « fondamentaliste », renvoyant à sa pureté originelle, il ne peut pas être apparu au XXe siècle mais avec la création de cette religion entre les VIIIe et IXe siècle. Quant à sa cohérence totalitaire et violente des origines, il suffit de parcourir les textes rassemblés sur
IDO.
[4] On avait déjà beaucoup de mal à cerner ce que pourrait être un « islam modéré », mais alors un « islamisme modéré », n’en parlons même pas…
Lectures :9227
L’actualité vient à point nommé :
http://www.leparisien.fr/politique/jeannette-bougrab-je-ne-connais-pas-d-islamisme-modere-02-12-2011-1749609.php
Sauf qu’elle continue à entretenir la même confusion
Eh oui… une très belle contribution, et évidemment : d’une femme, et de culture musulmane !!
Je me demande où se niche mon fameux « racisme anti-arabe islamophobe anti-musulman » quand j’admire ces millions de femmes issues de la culture musulmane, croyantes ou pas, d’ailleurs, je m’en fous, qui condamnent et combattent l’intégrisme islamique, qu’elles connaissent trop bien et de trop près, elles ! tant sont mortes pour leur liberté et leur insoumission !
Si les irresponsables mabouls et annexes pouvaient en prendre de la graine… 🙄
Eux, ces faux démocrates de gauche qui défendent sans vergogne l’oppression, la soumission, la hiérarchie, la culture du chef et la haine des femmes. 👿
En fait mon Léon c’est bien ça . Si je mets dans la peau d’un de ces mollahs , que j’ai à expliquer et convaincre, je peux entreprendre tout un enchainement d’effets et de causes qui te feront comprendre ce que j’attends de toi.Mais ce serait si long. Si pénible pour moi et je courrais le risque que tu ne comprennes pas.En effet les faits et la réalité sont têtus et s’obstinent parfois à me faire mentir. Pour le don/rétribution/offrande régulier et nécessaire à ma propre substance que j’ai réussi à t’extorquer la dernière fois je serais plutôt dans la me…. Aussi j’utilise un truc, pas un machin qui va te faire comprendre, je ne fais pas de miracle , ça c’est réservé au patron comme dit JOJo,. Mon truc c’est de te mettre dans le même état d’obéissance ou de réaction que si tu avais tout compris et tout accepté.Une sorte de manipulation comme dirait l’autre. Un exemple » Chassons les infidèles qui viennent souiller la terre sacrée, » » Chiens d’infidèles » . « Toi qui fais naître l’homme Toi qui fécondes la terre Toi qui rajeunis les siècles Toi qui fais fleurir le printemps Toi qui fais vibrer les cordes musicales Toi splendeur de mon printemps, Soleil reflété par des milliers de cœurs. » . La très sainte et immaculée conception . Etc……..Le but est de mettre l’auditoire dans cet état pathético enthousiaste qui le fait agir sans réfléchir. qui le fait admettre et se soumettre. . En vérité dans tous ces appels à la soumission à Dieu ou à l’idéal fut-il matérialiste ou à l’Ordre racial ou social énoncé comme naturel et voulu permanent, nous assistons à un appel à la soumission à celui qui parle. . Quand le prêtre accompagnant les dragonnades de Louis XIV prêchait la crainte de Dieu , il était clair pour tout le monde que c’était des très immédiates galères du roi dont il était question. L’autorité est sacrée c’est-à-dire qu’elle échappe aux hommes. L’autorité est paternelle. Les sujets sont d’éternels mineurs incapables de se gouverner eux-mêmes. Nous naissons tous sujets L’autorité est absolue Celui qui a donné des rois aux hommes (c’est-à-dire Dieu) a voulu qu’on les respectât comme ses lieutenants, Quelque mauvais que puisse être un prince, la révolte de ses sujets est toujours infiniment criminelle. » . En fait tous ces chefs imposés par la force, tous ces prédicateurs fous de… Lire la suite »
ah ! 🙂 je n’avais pas encore vu ton commentaire, furtif… je vais le lire.
Excellent ! Furtif, le roi de la formule qui tue… j’aime particulièrement tes « profiteurs de la soumission des autres » (un peu comme BHL et ses « paris »).
Et la suite : « Nous en connaissons , tout près de nous de ces gauches quantiques athées dont la première ambition est qu’on ne touche à rien.
Pourquoi?
Bin parce que pour eux …Ça va merci 8) «
C’est exactement cela… 🙄
Voici une riche analyse qu’il conviendra de garder, comme pour les « points momo », « Clouzot » et autres éléments de manipulation sémantiques et rhétoriques déjà analysés sur Disons.
Article d’autant plus utile qu’il explicite un point de vue jusqu’alors éparpillé dans plusieurs articles et dans les Bars disparus des archives.
J’avoue que, même moi qui suis totalement en phase avec Léon sur ce sujet, il m’a fait réfléchir.
D’abord, on est en train de vivre un remake du mot « islamophobie ». Cet habile détournement, on en voit aujourd’hui les effets pernicieux. Avoir trop laissé faire, s’être vus consciemment manipulés pendant 10 ans par le MRAP et tous ses idiots utiles, c’est maintenant subir ipso facto des étiquetages de fasciste, nazi ou raciste dès qu’on exprime son rejet absolu de l’islamisme totalitaire, ou même sa simple laïcité ou son anti-cléralisme !
Tout cela n’était pas très grave tant que ces délires restaient chez les mabouls, annexes et autres forums internétiques. C’est plus dangereux de voir que la manipulation a infusé dans la grande presse et chez les intellectuels.
Du coup, ceux qui subissent la propagande de ce double langage, finissent par s’énerver et se radicaliser, ce qui donne aux manipulateurs beau jeu d’accuser leurs ennemis de « radicalité » !
Normal, c’était fait pour ! c’est la technique classique des gauchisto-trotskistes et de tous les terroristes : pousser à la faute, pousser à la répression, afin de tirer les marrons du feu et de désigner l’infâme ennemi sanguinaire ou facho !
On a aussi subi l’arrivée subreptice des vocables comme « laïcard », « laïciste » ou « laïcité ceci ou cela »… Inacceptable.
Pour l’islamisme (vs Islam) : pareil. On est en train de vivre les mêmes manoeuvres d’intoxication !
Il ne faut pas être dupe : et il faut le crier bien fort que les ficelles sont grossières et visibles !
Et une fois de plus les gentils observateurs qui ne voient pas malice et défendent bec et ongles une idéologie ultra-réactionnaire, anti-égalitaire, puritaine, libérale… les acharnés de l’Ordre moral, de la soumission des femmes, de la loi divine et du regard de Dieu dans la culotte de ma soeur…!
Avec leur bêtise aveugle et irresponsable, ils sont comme BHL : ils font des paris sur le dos des démocrates et des femmes…
Oh, ça, sur le vocabulaire qui entoure la laïcité, effectivement on lit beaucoup de conneries. La plus évidente est de confondre athéisme militant et volonté de faire respecter la laïcité… Avec des arguments plus spécieux les uns que les autres dont celui, totalement faux, qui consiste à accuser ces défenseurs de ne s’en prendre qu’à une seule religion, l’islamisme. Rien que sur Disons, c’est facile de prouver le contraire.
La plus répugnante est de faire l’amalgame entre défense de la laïcité et racisme anti-arabe. On est ici dans une police des intentions cachées et malveillantes qui tient lieu d’argumentaire. ( Un autre type d’argument à analyser d’ailleurs, après le point Clouzeau et le point momo.)
Ils vont nous inventer une « laïcité modérée », maintenant.
Bon, semblerait que vos poupées Vaudou ne fonctionnent pas. « Ca » nous fait de nouveau une crise aigue. 😥
Que ça fasse donc des crises aiguës, ça finira bien par s’étouffer. J’ai fait un pari en indésirables.
Vu. Mais c’est la source qui est visée.
Je suis allé faire un tour dans les beaux quartiers, là où ne cause qu’avec le petit doigt en l’air, la où le mot d’ordre est RESPECT , COURTOISIE, AMOUR et PAIX SOCIALE
.
.
Bin on a encore beaucoup de chemin à faire.
Avis aux amateurs de danse :
Il semblerait que nous devions avoir droit dans les prochains jours à un admirable spectacle de danse du cul de nos amis quantiques modérés.
Ex : La gauche laïque tunisienne manifeste contre les « islamistes modérés » qu’ils ont l’air de trouver moins modérés que notre gauche quantique.
Mais où donc vont pouvoir se situer nos quantiques ? Soutenir les modérés contre la gauche laïque ? Ce serait croquignolet.
Soutenir la dite gauche laïque ? Mais il faudrait alors opérer un savant double salto-arrière et certains auront bien du mal à le réaliser sans se luxer toutes les idées précédemment émises.
Un seul mot d’ordre
Modération , paix sociale et respect des valeurs des sociétés respectables
Seraient pas un peu islamophobes ces Tunisiens?
Excellente question,
Buster..Furtif.La danse du ventre ne les dérange pas du tout, voyons… comme je le disais hier au bar :
Les commentateurs « s’agitent pour faire oublier leurs fourvoiements passés et retourner leur veste discrètement ».
« Soudain, comme il est d’usage, l’évidence est devenue telle que de nombreux commentateurs, oubliant ce qu’ils avaient dit la veille, se demandent comment nous avons pu croire à une forme laïque, démocratique et conforme aux Lumières des modernistes… À les en croire, le radicalisme était aussi prévisible qu’inévitable. » (blog de J. Daniel)
😆 😆 😆
Mais Oui Colre, j’y pensais.
Mais le spectacle sera être joli à regarder.
On a ce qu’il faut à Montpellier…
Oualà : des islamophobes! 😆
J’ai remarqué il y a 2 à 3 semaines une autre attaque « sémantique » de la part des gentils commentateurs spécialistes : détourner le mot « politique » et le disjoindre de l’islamisme ! pas mal…
Ça a commencé un matin, à la radio, pour analyser les élections en Egypte. J’ai entendu :
Les partis islamistes ont mis de l’eau dans leur vin. Les Salafistes, par exemple en Egypte, ne veulent plus faire de la poltique (nooon ?!?).
Non, ils veulent « juste » que, individuellement (c’est quoi ça ?), les gens aient une « bonne moralité » (aïe 😯 ), et que la morale de l’islam se retrouve « simplement » au coeur de la société…
Voilà donc un nouveau concept sémantique (encore un !) : faire en sorte que les lois morales de l’islamisme se retrouvent au coeur de la société n’a RIEN de politique… 🙄
Bin oui, quoi, Colre, enfin !Par exemple les femmes victimes de viol qui sont considérées comme adultères, c’est pas politique ! Tu vois le mal partout…
Les partis islamistes ont mis de l’eau dans leur vin hip!
yep , je viens de mettre en route le bourguignon » avec des lardons tant que je peux » je viens de vous lire
ben je vais cramer quelques cartouches au stand mais promis je vais le faire de maniere « modérée » dans un esprit de paix et d’amour !
J’ai testé en Juillet la poudre de choco Van Houten amer.Ils ont adoré.
N’oublie pas le carré de chocolat en fin de cuisson, Asinus !
Egypte: les islamistes remportent 65% des voix et se préparent pour le 2e tour
La confrérie (frères musulmans) est officiellement créditée de 36,62% des voix et les salafistes –fondamentalistes musulmans– dont elle s’efforce de se démarquer la talonne avec 24,36% des voix. Une troisième liste islamiste, celle du Wassat, modéré, remporte 4,27% des suffrages. Libé
« Nous représentons un islam centriste et modéré, nous n’imposons rien par la force », a assuré à l’AFP Mahmoud Ghozlane, porte-parole des Frères musulmans, appelant « à ne pas mettre tous les islamistes dans le même panier », en référence au parti Al-Nour… islam centriste? 😯
@ Leon
Un discours de Wafa Sultan, qui a apostasié l’islam, et qui démontre que les analyses occidentales concernant les diverses catégories d’islam sont totalement fantaisistes :
http://www.youtube.com/watch?v=RFN8ahYN1b0
Si effectivement, comme toi je préfère le terme d’islamisme à celui d’islam, je pense, à l’instar de Wafa Sultan, que l’essentiel, c’est de refuser d’établir la moindre distinction entre les deux concepts. Il ne faut pas multiplier inutilement les catégories : il ne serait venu à l’esprit à personne de distinguer le stalinisme d’un hypothétique » stalinicisme « , le nazisme d’un » nazicisme « , ou, dans d’autres domaines, le capitalisme du » capitalicisme » ou un chrétien d’un éventuel » christianiste » .
Je suis d’accord, Doc : surtout ne pas faire de distinction entre islam et islamisme.
C’est l’essentiel.
Je ne rejette pas le mot islam, car bien au contraire je le charge de toute sa substance totalitaire.
Ce que je refuse, c’est la manoeuvre consistant à disjoindre l’islam de l’islamisme.
L’islamisme n’est pas plus radical que l’islam. C’est tout simplement la même chose.
Comme je pense que l’islam est consubstantiellement politique et même totalitaire, il ne peut pas être « modéré », à moins de se transformer en profondeur et d’abandonner sa prétention à une souveraineté de droit divin sur la société civile.
Comme l’Eglise l’a fait (de gré ou de force, peu importe, elle l’a fait).
Je plaide effectivement pour un mot unique « islamisme », et qui n’est pas nouveau donc je n’ajoute rien comme catégorie, au contraire je veux en diminuer le nombre. Pour autant cette religion n’est pas uniforme, ne serait-ce que la division entre chiites et sunnites, même si du point de vue de ce qui nous intéresse ( par exemple le statut des femmes)la nocivité et l’inacceptabilité est la même. J’ai toujours dit que la soi-disant nuance entre islam et islamisme entendue comme « islam modéré » et « islam radical » était une invention, qu’il n’existait pas d’islam modéré mais seulement des mauvais musulmans, sécularisés, qui ne respectent pas ou peu leur religion.
Pour moi, ce n’est pas l’utilisation du mot « Islam » qui pose problème, mais celui de « islamisme ».
L’islam, c’est la façon qu’ont les musulmans de nommer leur propre religion avec toutes ses lois et ses rites. Ça les regarde puisque c’est le terme vernaculaire. ok.
Mais pourquoi rejettent-ils soudain, à partir des années 80 (wiki), la désignation d’islamisme par les locuteurs français ? Alors que le terme n’a rien d’injurieux. Les catholiques, par ex., ne sont pas choqués du mot « catholicisme » dont pourtant ils usent peu, le mot leur apparaissant du domaine savant (préférant se revendiquer de la « religion catholique » ou de l’ « Église catholique – et romaine).
La réponse est simple : cataloguer l’islamisme comme la version politique et intégriste de l’islam, revient à vider l’islam de tout contenu politique ou intégriste…
Il y a transfert sémantique.
Une version sage, apolitique et modérée (l’islam) et une version coercitive, politique, stricte et totalitaire (l’islamisme).
Cette distinction est évidemment un attrape-couillon, et certains ne demandent qu’à s’y laisser prendre, comme BHL qui échafaude aussitôt l’islam des « Lumières » et des « Ténèbres »…
L’inconvénient de ce tour de passe-passe : n’est-ce pas vider l’islam de la plus grande partie de sa substance ? La réponse sera évidente à tous : évidemment oui… C’est une distinction à destination exogène, le fameux « double langage » à l’attention des locuteurs français.
A usage interne : les musulmans entendent bel et bien la Soumission qu’ils doivent aux lois divines de l’islam et du Coran…
A usage externe : l’islam n’est pas l’islamisme ! l’islam c’est juste un foi religieuse, d’amour et de paix bien sûr, une simple croyance spirituelle…
Oui, mais… dernier casse-tête pour les jongleurs de la sémantique islamiste : les partis islamistes que l’actualité vient de jeter sur le devant de la scène politique.
« Islamistes »… ils ne peuvent nier qu’ils le sont, « politiques », à l’issue d’élections 😉 ni les commentateurs commentant, ni les experts de l’expertise…
Quel embarras ! obligés d’inventer de l’islamisme soft, modéré, centriste… alors que la doxa politiquement correcte nous avait pourtant seriné que l’islamisme était réservé aux intégristes, sectaires, fondamentalistes, totalitaires…
L’islamisme des « Ténèbres », quoi !
Comment peut-il se retrouver « modéré » ?…
Conclusion : islam et islamisme, c’est bonnet blanc et blanc bonnet…
200% d’accord avec toi Colre.
Et le pire c’est que ça marche ce transfert sémantique.
J’ai eu une discussion aujourd’hui avec quelqu’un qui est très chère à mon coeur et je lui faisait remarquer avec quelle constance les gens les plus intelligents et les plus éduqués tombaient dans le panneau. Pour les autres intelligents et éduqués ce sont des fachos.
Heureusement pour moi, je suis bien content d’être un imbécile.
Oui, Colre, totalement d’accord sur ton analyse usage interne/usage externe… et ta conclusion.
« J’en ai marre de tous ces occidentaux qui me demandent de baisser le ton. (…) Le simple fait de marcher seule dans la rue sans être accusée de prostituée est une grâce pour moi. Le simple fait de pouvoir bavarder avec mon voisin masculin sans être accusée d’adultère est une grâce pour moi. » Wafa Sultan – Le Problème c’est l’islam. A écouter et réécouter absolument
Oui, Causette, Wafa Sultan ! J’avais noté l’extrait que tu cites… un courage incroyable, il n’est que de voir son célèbre interview sur Al Jazeera !
Je dois avoir toutes ses interventions qque part : je la trouve assez héroïque d’aller dans la gueule du loup, comme ça… 😯
« Je ne suis ni chrétienne, ni musulmane, ni juive. Je suis un être humain laïque. Je ne crois pas à surnaturel, mais je respecte le droit d’autrui à y croire.
Dr Ibrahim Al-Khouli : Etes-vous hérétique ?
Wafa Sultan : Appelez-moi comme vous voudrez. Je suis un être humain qui ne crois pas au surnaturel…
Dr Ibrahim Al-Khouli : Si vous êtes hérétique, il ne sert à rien de vous faire des reproches, vu que vous avez blasphémé contre l’islam, contre le Prophète et le Coran…
Wafa Sultan : C’est un problème personnel qui ne vous concerne pas.
(…)
Wafa Sultan : Mon frère, vous pouvez croire aux pierres tant que vous ne me les lancez pas dessus. Vous êtres libre d’adorer qui vous voulez, mais les croyances des autres ne vous regardent pas, qu’ils croient que le Messie est Dieu, fils de Marie, ou que Satan est Dieu, fils de Marie. Laissez les gens croire en ce qu’ils veulent. »
excellente reconstitution de l’inquisition. c’est beau de pouvoir voyager dans le temps ainsi!
Yep,
sauf que ça joue retour dans le futur. 😕
Je ne connaissais pas cet interview. Elle est proprement terrifiante. J’aurais bien voulu la voir en entier et entendre ce que l’enturbanné a bien pu lui répondre
J’ai cette version sur ce site où l’on retrouve les très grandes figures des résistantes issues de la culture musulmane, mais je pense que c’est la même.
Le 16 décembre 2011
10 boulevard de Stalingrad, à Nantes
Conférence – débat:
« Le Prophète Mohammed : quel excellent modèle ! » – son éthique, sa moralité, son comportement.
Me suis demandé qu’est-ce que c’est que cette adresse?
Le 10 boulevard de Nantes est un ensemble de bâtiments qui était autrefois une manufacture de tabacs. Après réhabilitation cette ancienne manufacture accueille des services municipaux, des services de proximité (logements, crèche, permanence médico-sociale, halte-garderie, foyer du troisième âge, bibliothèque, salle de gymnastique), ainsi que des équipements répondant à des besoins municipaux plus précis tels qu’une maison des associations ou une auberge de jeunesse. (wiki)
De mieux en mieux, la propagande islamiste dans des locaux municipaux?
Je vous laisse découvrir le speech de l’imam ici
…Par conséquent, nous avons pensé qu’il était important de rappeler un certain nombre de caractéristiques de notre bien-aimé Prophète, quant à son éthique, son comportement, sa haute moralité etc.. Et nous demandons à Dieu de nous aider à appliquer ces enseignements dans nos vies.