Une pilule dure à avaler?

Pas facile l’article que je vais faire aujourd’hui. Il est toujours aisé de prendre des positions vertueuses, si possible en accord avec le progrès de son temps, et de régir les discussions par un manichéisme de bon aloi. Mais sur l’affaire qui va suivre et que j’ai découverte récemment, j’espère ouvrir une discussion-débat intéressante et productive sans a priori. Si d’ailleurs les médecins éventuels nous lisant pouvaient apporter leurs lumières sur le sujet…

Il s’agit de la problématique de la contraception par pilule troisième génération. Pour poser le problème, voici l’article du Monde qui m’a soulevé les interrogations qui vont suivre:

http://www.lemonde.fr/aujourd-hui/article/2011/11/14/les-risques-de-la-pilule-de-3e-generation-sont-sous-evalues_1603465_3238.html#ens_id=1603543

L’histoire paraît extraordinaire mais ne serait finalement pas si banale que ça. Une adolescente prend une pilule troisième génération prescrite par le planning familial, or du fait de de ses facteurs génétiques (entraînant une hypercoagulabilité), elle décède d’une embolie pulmonaire deux mois et demi plus tard.

Ce qui est fascinant c’est que le père ignorait que sa fille prenait la pilule et qu’elle était porteuse de maladie génétique. L’association qu’il a créée estime que les cas similaires d’embolies dues à ce type de pilule feraient  plus de 1500 morts par an. Ce qui est simplement énorme.

Un chiffre que Bernard Delorme, responsable de l’information des patients et du public à l’Agence française de sécurité sanitaire des produits de santé (Afssaps), juge « saugrenu ». « Il y aurait de 20 à 40 décès par an sous pilule de 3e génération », estime-t-il.

Alors me viennent les interrogations suivantes:

  • L’adolescente a-t-elle vu un médecin pour cette prescription? le planning familial en dispose-t-il? Peut-il prescrire un contraceptif sans consultation autre qu’un simple « dialogue »[1]?
  • Dans ce cas n’y t-il pas faute professionnelle sachant que l’hypercoagulibilité est une contre-indication formelle pour cette pilule?
  • La fourniture de substance potentiellement mortifères (et en tout cas non neutres sur l’organisme comme des oestrogènes) sans l’accord ou même la connaissance parental par principe « idéologique »[2] est-elle à remettre en cause, ou montre-t-elle ses limites? d’autant plus si cette prescription est l’œuvre de non-médecins (bénévoles associatifs, infirmières…)
  • Peut-on quantifier le nombre de décès par an dus à ce type de contraception? Veut-on le faire? 40 pour 2 millions cela semble peu, 1500 beaucoup moins déjà.
  • Est-il acceptable de déclarer que 40 décès (ou plus) par an liés à un type de pilule procède d’un facteur risque-bénéfice correct? Quelle responsabilité du labo?

Cette dernière question est capitale. La troisième génération de pilule n’apportant que du confort (moins de prise de poids, ce qui peut être un argument-clé pour une adolescente, moins de problème d’acné…). Ce confort mérite-t-il des embolies pulmonaires passés sous silence?

Je rappelle également que la pilule en tant que telle n’est pas une obligation pour l’adolescente et la femme[3] et que la contraception peut être également portée par les hommes. En ce sens le préservatif n’a, à ma connaissance, jamais tué personne. Mieux, il protège efficacement contre les MST. Faire de la contraception une problématique uniquement féminine risque de déresponsabiliser les garçons, plus qu’ils ne le sont déjà.

Existe-t-il une omerta sur ces risques et problèmes car ce serait aller contre un élément symbolique manifeste de la liberté des femmes qu’elles ont obtenu de vive lutte? Bref peut-on discuter de cela intelligemment et sans dogmatisme?

—————-

[1] (extrait de leur site)

Le mouvement français pour le planning familial est une association qui a pour objectif d’être un lieu de parole concernant la sexualité et les relations amoureuses, où peuvent se rendre tous ceux qui le souhaitent

L’accueil des mineures

  • Les mineures peuvent se rendre dans les centres de planning familial, sans l’autorisation de leurs parents, afin de recevoir une information sur les méthodes contraceptives et de se voir délivrer une contraception.
  • Une contraception d’urgence, comme la pilule du lendemain, peut y être délivrée de manière anonyme et gratuite.

[2] Il ne me faut pas reprocher le terme idéologique, il est justement choisi. Ne pas mettre la sexualité des mineures sous la tutelle des parents est un gage de liberté et d’échappatoire à certains obscurantismes familiaux (visions archaïques de la femme, domination patriarcale, « traditions » respectables transmises par les mères, pas de dialogue…). L’anonymat et la non ingérence de l’autorité parentale est donc parfaitement voulue. Néanmoins il me semble aberrant qu’une fille puisse prendre, encouragée par les représentants de l’état, des médicaments qui la tuent dans le dos de ses parents… Je le dis honnêtement si j’avais été son père, j’aurais porté plainte contre le prescripteur.

[3] Sans oublier les rôles cancérigènes potentiels de la pilule en association avec le tabac par exemple, passé 35 ans.

Lectures :6838
24 Commentaires
Inline Feedbacks
View all comments
Léon
Léon
16 novembre 2011 10 h 05 min

Salut, Lapa. Effectivement, sujet difficile.
Je crois qu’on peut adopter déjà une position de principe : la pilule est un médicament, une substance active, et il est absolument anormal qu’elle puisse être délivrée par quelqu’un qui n’est pas médecin. Encore faut-il que le médecin soit correctement informé des contre-indications et des risques liés à sa prise.
Le problème ici, est qu’on bâcle les précautions sous une triple pression :

<

    D’une part des effarantes statistiques des avortements chez les mineures qui conduisent les responsables des politiques de santé à prendre des mesures « d’urgence » en faisant le maximum pour que les jeunes filles utilisent des contraceptifs et, à l’heure actuelle c’est la pilule qui semble la moins perturbatrice. Tu suggères la capote, mais dans une sexualité débutante, ce n’est pas d’un très grand romantisme, et a tendance justement à renvoyer à quelque chose de purement et exclusivement biologique, mécanique, peu en adéquation avec la vie amoureuse des jeunes.

La deuxième pression est celle de la « clientèle » qui voudrait bien trouver des pilules qui ne présentent pas les inconvénients fréquents des générations précédentes (prise de poids, notamment) et à laquelle les laboratoires s’efforcent de répondre, c’est leur boulot.

La troisième est la revendication à l’autonomie sexuelle des jeunes. Ca c’est une vraie question de société qui concerne effectivement et avant tout les parents et l’éducation qu’ils donnent à leurs enfants. Etant bien entendu que sur le plan de la sexualité cela devient très dur pour les parents d’en conserver la maîtrise. De ce point de vue, je ne sais que dire et ne pourrait apporter que ma propre expérience de père et vis à vis d’un garçon seulement. Je vais essayer de faire parvenir un message au « dr Kpote » pour qu’il intervienne, lui c’est son métier.

D. Furtif
Administrateur
D. Furtif
16 novembre 2011 10 h 47 min

Cet article pose de très sérieuses questions auxquelles je ne peux apporter de réponse .
Mes filles et femmes diverses ayant nettement plus de trente ans
.
Je me rappelle avoir grondé mes élèveeueueus( comprend qui peut) qui me confiaient avoir oublié leur pilule

Dr kpote
Dr kpote
16 novembre 2011 10 h 57 min

Bon je suis un peu sur le départ pour un CFA justement sur le sujet. En tout cas, je n’ai pas en tête de cas de décès dû à ces pilules de 3eme génération. N’étant pas médecin, je me fais fort de ne jamais poser de diagnostic ou de me positionner sur la prise de tel ou tel contraceptif. Par contre, je peux réagir sur le fait « que la contraception peut aussi être portée par les hommes »… des hommes d’expérience et sensibles à la problématique d’une grossesse non désirée, oui. Des ados, non. Mon boulot est de les responsabiliser et de travailler sur leurs représentations mais faut pas rêver, pour beaucoup, la grossesse reste une « histoire de meuf ». Maintenant sur les interactions médicamenteuses et les effets secondaires indésirables, on a le même problème avec le Gardasil, le vaccin contre l’infection à HPV, qui peut provoquer un cancer du col de l’utérus. Il y a polémique et du coup, je renvoie les ados à leur médecin pour m’éviter de me trouver au coeur d’une affaire type « médiator ». C’est compliqué parce que ça nous dépasse : les labos ont-ils vraiment pris le temps de tester leurs produits avant d’obtenir une autorisation de mise sur le marché ? Comment celle-ci a été décidé ? conflits d’intérêt ou non ? véritable urgence ? Franchement, on ne sait plus à qui se fier et sur le terrain, c’est difficile d’apporter des réponses rassurantes à des ados, qui reçoivent tout un tas d’infos anxiogènes sur les risques liés à une sexualité non protégé. On a bien bossé (faut savoir se féliciter de temps en temps) car lors des premiers rapports sexuels, les ados utilisent à 80% la capote. Là où ça se complique, c’est une fois qu’ils se connaissent un peu… Ils laissent tomber les préservatifs et du coup, ils oublient qu’ils ne sont pas protégés des risques de grossesse. Les filles que je voient sont majoritairement issues de l’immigration et des quartiers difficiles. La conséquence est que beaucoup sont fliquées par les parents et les grands frères. On leur propose donc plutôt l’implant contraceptif ou le stérilet, moins visibles que la boite de pilule dans le sac. Maintenant 1500 morts par an, si c’est avéré, il va falloir se pencher très sérieusement sur le problème et vite. Mais attention aussi au raccourci hâtif. On en a fait aussi entre le vaccin contre l’hépatite B et… Lire la suite »

Dr kpote
Dr kpote
16 novembre 2011 11 h 09 min

Heu, en me relisant. C’est le HPV qui peut provoquer le cancer du col et non le vaccin bien sûr. Lui provoque d’autres effets dont on parle de plus en plus.

Lech
Lech
16 novembre 2011 11 h 48 min

Comme le Furtif, j’ai pas beaucoup de réponses sur l’article lui-même, par contre sur la contraception, il y aurait beaucoup de choses à dire.

Je pense en particulier à une amie (la trentaine) qui m’a confiée un jour être revenue à l’utilisation du préservatif car la pilule lui posait vraiment de gros problèmes de santé, niveau hormonal.
En effet elle avait (et a certainement toujours) des problèmes thyroïdiens, et ses médicaments type lévothyroxine (contre l’hypothyroïdie) était incompatible avec la prise de la pilule. Peut-être pas à un point mortel, mais en tous cas provoquait de forts déréglemements hormonaux. Donc elle préférait continuer avec le préservatif, même avec son fiancé de longue date, plutôt que de se bousiller la santé. Elle est certainement passée au stérilet depuis.

A propos de ce dernier, je trouve qu’il est assez marginalisé, à cause de préjugés à son égard, alors qu’aujourd’hui les progrès sont tels qu’il est bien plus confortable et facile d’utilisation que ce que l’on croit, et peut-être plus confortable que la pilule. Et au moins, pas de risque d’oubli !
Il reste cantonné aux femmes qui ont déjà fait des enfants (et ne comptent pas en faire d’autres) qui ont une vie sexuelle plus stable.
Mais il faudrait à mon avis en faire la promotion auprès des jeunes filles. Il me semble qu’entre 16 et 24 ans (fourchette très subjective, j’admets), on a rarement envie d’avoir un enfant.
Evidemment cela ne remplace pas le préservatif, qui reste le seul moyen de contraception qui protège du HIV.
Mais ça peut être la solution pour les jeunes couples qui durent, et qui ont fait le test de dépistage du HIV.

Fantomette
Membre
Fantomette
16 novembre 2011 13 h 46 min

Bonjour à tous & toutes;
Sujet important que celui de la contraception. Avec mon mauvais esprit je pense qu’elle a au moins autant libéré les hommes (qui ne sont plus obligés « d’épouser pour coucher » en simplifiant à l’extrême) que les femmes (qui n’ont plus la hantise de l’attente de chaque mois, surtout si elles ne sont pas dans un couple stable).
Pour ce qui est des effets adverses des pilules de 3èmes génération, ils sont bien connus pour qui veut se documenter (même en dehors de la fameuse revue Prescrire), d’autant que ces pilules ne sont pas remboursées contrairement aux plus « vieilles ». Marketing quand tu nous tient! On passe pour une attardée quand on propose autre chose que la dernière pilule dans son joli boitier…
Pour ce qui est de la contraception, il n’y a pas que la pilule, même avant d’avoir eu son premier enfant : le stérilet marcha très bien! Cf le site de Martin Winckler (papa du Dr Sachs); en ravanche même si ce n’est pas glamour, le préservatif est indipensable, et pas comme contraception mais comme protecteur vis à vis des mst!
Pour ce qui est du chiffre des ivg qui ne baisse pas… la plupart des ivg sont faites sur des grossesses survenant après échec d’une contraception… pas sur des grossesses sans contraception.

Léon
Léon
16 novembre 2011 15 h 28 min

Je ne comprends pas Fantômette : échec d’une contraception ? Qu’entendez-vous par là ?

Lech
Lech
16 novembre 2011 15 h 57 min
Reply to  Léon

Pareil que Léon, et j’aimerais bien voir des stats sur la question.

Fantomette
Membre
Fantomette
16 novembre 2011 16 h 32 min
Reply to  Léon

Bonjour Léon, bonjour Lech;
L’échec de contraception, c’est quand il y a une contraception efficace (pilule non oubliée, stérilet bien en place, préservatif correctement mis et non rompu, implant…) ET qu’une grossesse se déclare : l’efficacité n’est jamais de 100%. Je crois que l’annonce de la grossesse est encore plus mal accueillie car on croyait être protégée…
Je vais essayer de vous trouver des vraies stats.

Léon
Léon
16 novembre 2011 16 h 42 min

Ca existe, ça ? Je l’ignorais. J’ai toujours vécu avec l’idée que lorsqu’une contraception échouait c’était parce qu’elle avait été mal faite (pilule oubliée, sterilet mal posé etc…)

Dr kpote
Dr kpote
16 novembre 2011 18 h 44 min
Reply to  Léon

Les échecs de la contraception sont fréquents chez les adolescents. Une des raisons principales tient à leur fécondité élevée (ça il ne faudrait pas l’oublier) ! Mais aussi, bien sûr, une mauvaise utilisation.

Léon
Léon
16 novembre 2011 16 h 59 min

Je relis votre post précédent où vous dites que les effets indésirables de ces pilules de 3e génération sont connus. Des médecins sans doute, mais trouvez-vous sérieux qu’elle puisse être délivrée par un non-médecin ? Une infirmière par exemple ?

Léon
Léon
16 novembre 2011 17 h 10 min

Je reviens, Lapa au fait que le père ignorait que sa fille prenait la pilule et ses facteurs de risques génétiques. Pour ce qui est de la pilule c’est effectivement, pour moi en tous cas, incompréhensible sauf qu’il me semble que c’est plutôt les mères qui règlent généralement avec leurs filles ce genre de problème, qui les emmènent chez le médecin etc.. Ou alors, il élevait sa fille seule. Mais même là il y a quelque chose de bizarre. A défaut de la mère il y a la tante, la grand-mère, la copine qui en parle à sa propre mère etc. C’est difficilement compréhensible.
Sur l’anomalie génétique, il faudrait demander aux médecins si elle est à ce point rare que les médecins ne font pas de recherche et si celle-ci est compliquée ou pas.

docdory
docdory
17 novembre 2011 0 h 08 min

Bonjour Le problème n’est pas simple : en effet, dans les pilules oestro-progestatives , il y a deux constituants : la fraction oestrogénique qui est en général de l’éthynilœstradiol, et une fraction progestative qui est , dans les pilules dites de deuxième génération du levonorgestrel, et dans les pilules de troisième génération, soit du gestodène, soit du désogestrel soit de la drospirénone, ou plus rarement du norgestimate. A noter le cas particulier de la pilule anti acnéique  » diane 35  » qui contient,à la place du progestatif, un anti androgène , l’acétate de cyprotérone. Cettee dernière pilule est surtout utilisée dans l’acné et accessoirement comme contraceptif. Les inconvénients de la fraction œstrogénique commune à toutes les pilules ( ethinylœstradiol ) sont bien connus, on les observe chez environ cinq pour cent des patientes : -prise de poids, parfois importante -hypertension artérielle induite par la pilule -hyperlipidémie – accidents thromboemboliques. Initialement ,dans les pilules de deuxième génération, la dose d’éthinylœstradiol était assez élevée ( le plus souvent 30 microgrammes par pilule, ou 30 ou 40 dans les pilules bi et tri phasiques ) Les progestatifs de troisième ( et quatrième ) génération ont permis de mettre sur le marché, à efficacité égale, des pilules contenant nettement moins de fraction œestrogénique ( celle-ci pouvant descendre à 15 microgrammes dans la pilule Minesse, par exemple ) Donc, quand une jeune fille voyait, par exemple, sa tension artérielle monter sous pilule, on essayait ( rarement avec succès, ) de remplacer une pilule à 30 microgrammes de deuxième génération par une pilule à 20, voire 15 microgrammes de troisième génération. En cas d’échec, on donnait ensuite une pilule purement progestative type microval, en principe sans effet sur la tension. Le non remboursement, jusqu’à récemment, des pilules de troisième génération limitait nettement le recours à la substitution d’une pilule de deuxième génération par une pilule de troisième génération. Le fait que les progestatifs de troisième génération seraient peut-être plus emboligènes que le lévonorgestrel est une notion relativement récente. Le fait qu’il existe, depuis peu, des pilules à progestatif de deuxième génération à 20 microgrammes d’éthinylœstradiol ( Leelo ) va peut être changer la donne, en faisant perdre l’intérêt qu’avaient les pilules de troisième génération du fait de leur faible dosage œstrogénique. En tant que médecin généraliste, en vingt cinq ans de carrière, j’ai pu observer cinq accidents graves, mais non mortels liés à la prise de… Lire la suite »

Léon
Léon
17 novembre 2011 9 h 00 min

Merci beaucoup de cette contribution docdory. A mon avis, elle va éclairer ceux qui ont des filles en âge de…( le coup du tabagisme comme contre-indication absolue, en particulier).

docdory
docdory
17 novembre 2011 10 h 01 min

@ Léon
Je me souviens maintenant d’une sixième complication non mortelle, que j’avais omise dans mon précédent commentaire , toujours avec une pilule de deuxième génération : une thrombose d’une artère principale du membre supérieur droit ( je crois me rappeler que c’était la sous-clavière ayant laissé la patiente avec une inégalité tensionnelle entre les deux bras et une faiblesse à l’effort du bras droit ) .
Cela fait vingt-cinq ans que j’exerce la médecine, ça fait donc environ une complication grave de la pilule tous les quatre ans dans une patientèle de médecin généraliste.
Sachant qu’il doit y avoir environ 100 000 généralistes en France, si l’on extrapole mes chiffres, on pourrait imaginer chaque année en France l’existence d’environ 25 000 complications sévères mais non mortelles de la pilule.
Si l’on imagine qu’une dizaine de millions de femmes prennent la pilule dans notre pays, ça fait un taux de complications très sérieuses de 2,5 ‰ . Ceci n’inclut pas les complications mineures réversibles ( HTA, hyperlipidémie, migraines ) ou moins réversibles ( prises de poids notables )
Evidemment, ceci n’est qu’une extrapolation sans valeur statistique !

Dr kpote
Dr kpote
18 novembre 2011 9 h 10 min

Lapa, je sais que les infirmières de lycée n’ont pas le droit de le faire (même si elle peuvent délivrer la contraception d’urgence), puisqu’il est nécessaire d’avoir une ordonnance pour pouvoir se procurer la pilule. En général, elles aiguillent les filles sur le planning, où celles-ci sont reçues par un médecin.

docdory
docdory
18 novembre 2011 18 h 10 min

@ Lapa
Je crois , sans en être certain, que la  » pilule du lendemain  » peut s’obtenir sans ordonnance dans toutes les pharmacies, par contre , pour la pilule habituelle, c’est obligatoirement sur ordonnance, mais maintenant on peut faire des ordonnances pour une durée de un an.

LIne
LIne
29 novembre 2011 16 h 09 min

Bonjour Lapa, Tout d’abord je vous remercie pour vous être interrogée et penchée sur un sujet de plus en plus sensible. La problématique soulevée prête effectivement à discussion. Elle suscite un raisonnement et amène nombre de questions. A ce titre, je souhaiterais vous faire part de mon témoignage qui, d’après mes recherches, pourrait aussi être celui de nombreuses jeunes femmes… A l’âge de 27 ans alors que je prenais la pilule Jasmine depuis 5 mois, j’ai été victime d’une embolie pulmonaire. Hospitalisée en raison d’une douleur violente au niveau du flanc droit, il m’a fallu patienter une dizaine de jours avant que le diagnostic ne tombe. J’étais jeune, mince, sportive. Je ne fumais pas. Je n’avais aucun antécédent familial. Les bilans de thrombophilie effectués n’ont révélé aucune anomalie relative à la coagulation du sang. En outre, tous les examens médicaux réalisés ont confirmé l’absence de prédispositions à ce genre d’accident sanitaire. Je tiens à préciser que les différentes pilules contraceptives de deuxième génération prises auparavant n’avaient eu aucune incidence de ce type. Dans ce contexte, depuis ma sortie du CHU, je suis régulièrement les publications des études scientifiques et pharmacologiques menées à propos de cette pilule de 3° génération. Or, je suis surprise de constater que les media français ne traitent pas davantage de ce nouveau scandale sanitaire. Les derniers rapports de la Food and Drug Administration et du British Medical Journal sont en effet préoccupants puisqu’ils mettent en exergue un risque d’accident sanitaire accru avec ce type de contraceptif. Les pilules Yaz et Yasmin tripleraient et doubleraient respectivement le danger de caillots de sang graves comparativement à la génération précédente de contraceptifs oraux. A ce titre, la FDA indique sur son site que ces dernières conclusions seront soumises à un comité d’experts le 8 décembre prochain. Sur son site internet officiel, le laboratoire pharmaceutique Bayer indique que Yaz est lié « à un accroissement du risque de plusieurs effets secondaires graves dont des caillots de sang, des accidents vasculaires cérébraux et des crises cardiaques ». Aux Etats-Unis et au Canada, plusieurs procès à l’encontre de Bayer sont en cours. En Suisse, Bayer a pris en charge les frais de réadaptation d’une jeune victime gravement handicapée à hauteur de « «200’000 francs ». Nous le savons: un lobby existe. Des intérêts financiers importants sont en jeu. Dans ce contexte, mon souhait est aujourd’hui de mettre en garde les médecins et patientes des… Lire la suite »

Léon
Léon
29 novembre 2011 16 h 16 min

Bonjour LIne, bienvenue sur Disons.

D. Furtif
Administrateur
D. Furtif
29 novembre 2011 17 h 30 min
Reply to  Léon

Heuu Bienvenue Line