La déchirure (Dr Kpote)

Sous la capuche de son sweat, je devine les larmes prêtes à rouler. Avec retenue, elle me raconte comment ses parents l’ont emmenée de force chez le gynécologue pour vérifier si l’hymen sacré n’avait pas été souillé. Elle s’est retrouvée, à 15 ans, jambes écartées devant ses géniteurs et ses deux frères, dont le petit dernier de 3 ans, invité comme au spectacle, à venir mater la vulve de sa sœur, avec le Mengele du frottis constatant à haute voix la déchirure du voile intime, révélant donc la probabilité d’un ou plusieurs rapports sexuels. Le père a immédiatement crié à l’hérésie tout en calculant mentalement le nombre d’allers-retour pour La Mecque qu’il allait devoir se payer pour expier. Il a traité sa fille de pute pendant que sa femme passait sur le mode « hystérie », hurlements et crépage de son propre chignon compris. Elle, en pleurs, a finit par leur avouer une amourette de troisième qui sous la pression, s’est terminée en galipettes. Depuis, le père et le grand frère n’en finissent pas de l’ignorer ou de l’invectiver. Sa mère n’en finit pas de se lamenter. Son petit frère, lui, doit sûrement se demander pourquoi à la fin du spectacle, le rideau s’était refermé et personne n’avait applaudi. Elle, elle ne rêve plus que d’une chose : se barrer.

Comment peut-on humilier et détruire à ce point son propre enfant ? La religion, serait-elle dénuée de toute humanité ? Le doigt de dieu doit-il à chaque fois tremper dans la cyprine avant de donner le droit de vie ou de mort ? Comment peut-on infliger une telle scène à un enfant de 3 ans si ce n’est pour formater un futur bourreau de femmes impies, de l’initier à l’intégrisme barbare. Comment une mère peut se prêter au jeu de la phallocratie, réduisant l’avenir de sa propre fille et par là-même celui de l’ensemble des femmes à sa virginité au moment de la consommation maritale ? Je suis une fois de plus consterné par tant d’obscurantisme assassin. Ces histoires, on les connaît par cœur mais là, une fois de plus, elles se matérialisaient devant moi, elles prenaient figure humaine dans les confessions de cette jeune fille.

Je réclamais un nom, celui du praticien délateur, de l’enfoiré qui préfère l’hypocrisie à Hippocrate, qui torche son devoir de confidentialité avec quelques billets. Il fallait le dénoncer à l’ordre des médecins, lui faire bouffer son spéculum, le jeter en pâture aux agents du fisc… Elle a eu peur, a dit ne plus se souvenir, a exprimé sa crainte après sa parole libérée. Elle m’a demandé si je pouvais devenir sa hotline anti-dépression mais je lui ai expliqué que j’outrepasserai mon rôle, que je ne pourrai remédier à tous ses cauchemars. Je l’ai aiguillé sur Fil Santé Jeunes en espérant que la psy ou l’éducateur à l’autre bout du fil saurait la rassurer, l’accompagner. Je lui ai souhaité de rencontrer un type qui se contrebalancerait de ses foutaises de virginité de cul bénit, et qui l’aimerait non pas pour son hymen mais pour son sourire.

Pourvu qu’elle survive à la vindicte familiale, à la déchirure.

L’article original est ici.

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Tess Hardy
Tess Hardy
25 juin 2011 12 h 20 min

Le titre « la déchirure (Dr Kapote) » évoque plus de l’humour de salle de garde (capote déchirée) que le témoignage d’un fait grave.

Fantomette
Membre
Fantomette
25 juin 2011 12 h 47 min
Reply to  Tess Hardy

Et pourtant ce texte dénonce un fait grave. Je n’y vois aucun humour de salle de garde!

Tess Hardy
Tess Hardy
25 juin 2011 13 h 06 min
Reply to  Fantomette

Le texte n’est pas drôle quoique fantaisiste en divers aspects. Le titre ressemble à un canular.

D. Furtif
Administrateur
D. Furtif
25 juin 2011 13 h 18 min
Reply to  Tess Hardy

C’est ça mon grand , on lui dira…..

D. Furtif
Administrateur
D. Furtif
25 juin 2011 12 h 23 min

Ah ça bien sûr , quand on s’en fout totalement ou pire quand on est le complice,
Nul n’est obligé de condamner.Surtout quand on refuse de prendre parti ……Une bonne âme , très exactement une bonne âme.
Et puis c’est bien pratique de nier ces faits sans les nier ouvertement, car à la maison quand ma femme se plaint d’être traitée en esclave et en sous homme, une simple allusion à ces faits lui fera admettre que je suis infiniment bon et généreux et ouvert aux cultures .
N’est-ce pas Tess ( qui oublie de plus en plus de féminiser son discours)

.
Il est vrai qu’une femme qui réclame le droit de jouer les indifférentes à une vérification de la virginité…Faut le faire.
Alors mon garçon on a des petits problèmes avec sa régulière et on veut jouer à l’homme qui voit tout ça de très loin et de très haut?

Fantomette
Membre
Fantomette
25 juin 2011 12 h 47 min

Très beau texte, Dr Kpote, très dur aussi. Et même si c’est de la fiction, même si c’est anecdotique ou romancé, ce texte reflète bien une certaine réalité.
Toute ma compassion à cette jeune fille.

Dr kpote
Dr kpote
25 juin 2011 15 h 48 min
Reply to  Fantomette

Merci Fantomette. L’histoire est malheureusement vraie. La jeune fille est aujourd’hui dans un foyer. L’infirmière du lycée m’a donné plutôt de bonnes nouvelles la concernant.

D. Furtif
Administrateur
D. Furtif
25 juin 2011 12 h 53 min

Eh bin nous y voilà

évoque plus de l’humour de salle de garde

.
Comment condamner quand ça nous fait rigoler.Eh oui parce que vous trouvez ça drôle faut bien le dire.
Quelle finesse , quelle élévation des sentiments!
Alors qu’un pinaillage sur la carte professionnelle vous fait vous inquiéter de ce que le corps médical des Gyneco pourrait s’offusquer.
Vous vous révélez enfin cher belle âme.
.
Dites moi Tess, vous chaussez du combien.On dirait les plaisanteries qui comblaient d’aise notre ami le mollah de Constantine.

D. Furtif
Administrateur
D. Furtif
25 juin 2011 14 h 09 min
Reply to  D. Furtif

Résultat des courses
Celui qui nous prenait de haut avec la défense du corps des Gyneco et son je m’en fous du sort de la gamine, en vient à admettre l’existence des faits décrits après les avoir traités de rumeur d’Orléans

Eh bin Tess qui passait par hasard , tu es un rigolo de la pire espèce…Un genre de gag sur patte dont tu semble friand.
Et Bien rigole

ranta
ranta
25 juin 2011 14 h 17 min
Reply to  D. Furtif

Je me permets Furtif (c’est si rare que je ne rate pas l’occas)

tu semble :mrgreen:

D. Furtif
Administrateur
D. Furtif
25 juin 2011 14 h 22 min
Reply to  ranta

Tu me signales donc une offuscation de la syntaxe/conjugaison
La vache = Grave
Méritè-je une sanction?

ranta
ranta
25 juin 2011 14 h 55 min
Reply to  D. Furtif

Une sanction ? Comme tu y vas, moi je sais que tu le fait exprès pour que je révise mes conjugaisons.

snoopy86
Membre
snoopy86
25 juin 2011 14 h 25 min

Nous avons avec Tess affaire, à l’évidence, à une vieille connaissance, une de celles qui vous donnent des leçons d’indignation sélective sur Maboulvox …

Je pensais comme Fufu à l’Hadj de Constantine aussi clamerai-je une nouvelle fois haut et fort que je **** sur le coran 😆

Tess Hardy
Tess Hardy
25 juin 2011 14 h 38 min

L’objectivité voudrait que ce texte soit considéré avec plus de recul et de sérénité, puisqu’il contient des éléments fantaisistes.
Il évoque les examens de virginité qui ont toujours existé dans la France catholique aussi. La présentation qui en est faite ici est fantaisiste et contre une communauté. Donc ce texte ne peut représenter le point de vue commun et objectif.

D. Furtif
Administrateur
D. Furtif
25 juin 2011 14 h 50 min
Reply to  Tess Hardy

Le mollah Tess Hardy nous propose donc de faire des examens de virginité sur adolescente sous la contrainte, sans passion et en toute objectivité.
Objectivement ne pourrions nous pas lui demander de prendre un moratoire pour son foutage de gueule

snoopy86
Membre
snoopy86
25 juin 2011 15 h 01 min
Reply to  D. Furtif

Ca, ce serait plutôt du Gazi

COLRE
COLRE
25 juin 2011 15 h 27 min
Reply to  snoopy86

C’est vrai qu’il y a du Gazi là-dedans… mais je le crois quand même au-dessus de ces petites saloperies…

COLRE
COLRE
25 juin 2011 15 h 24 min
Reply to  D. Furtif

Faut admettre qu’on n’est pas à la hauteur ! Sur AV, il y a une joyeuse bande de blagueurs qui savent ce que s’amuser veut dire…
C’est comme fonzibrain qui avait écrit à propos du film de Lanzmann (c’est toujours visible) : « j’ai beaucoup rigolé en matant shoah »

Léon
Léon
25 juin 2011 15 h 24 min

Le commentateur, en prétendant que « des examens de virginité […] ont toujours existé dans la France catholique » sans en apporter la moindre preuve, calomnie d’une manière fantaisiste une communauté. En établissant un parallèle entre une pratique au sein de la communauté arabo-musulmane dont on a des preuves certaines et nombreuses, et une pratique dont personne n’a entendu parler depuis des siècles chez les catholiques, son commentaire est de la propagande et ne peut donc « représenter le point de vue commun et objectif » .
Peut-être ce commentateur niera aussi cette information qui montre jusqu’où des musulmans sont capables d’aller dans leur obsession de la virginité des femmes.

D. Furtif
Administrateur
D. Furtif
25 juin 2011 15 h 32 min
Reply to  Léon

Ou alors , peut-être que Mme Tess s’est fait examiner l’hymen dès son plus jeune âge, et qu’elle n’y voit rien à redire.
Ou bien encore Monsieur Tess a-t-il joué le rôle du gyneco comparse, et, impatient depuis, refuse que cette indispensable pratique « culturelle » soit stigmatisée?
C’est son droit à la différence à lui , une bonne blague à vivre en famille selon lui…

Léon
Léon
25 juin 2011 15 h 27 min

Pour le titre le commentateur, visiblement, n’a pas vu le lien avec le livre et le film éponyme.

COLRE
COLRE
25 juin 2011 15 h 34 min
Reply to  Léon

Salut Léon, vous me l’enlevez de la bouche ! j’allais en effet parler de ce film bouleversant sur une histoire qui fut tout sauf un canular…

AGNNP
AGNNP
26 juin 2011 17 h 51 min
Reply to  COLRE

je relis sur le tard, j’osais pas dire que le titre m’avait fait pensé au titre du film de Joffé, Roland ( je note par esprit guoguenard et « lego » que Arthur Joffe cest le film Harem avec N Kisnky, qui a joué dans Tess, la boucle est bouclé), et je lisait  » déchirure  » au sens de l’humiliation comme on déchire une personne telle une feuille de papier.

D. Furtif
Administrateur
D. Furtif
25 juin 2011 15 h 37 min

De docteur à docteur
D’ou vient cet émoi de Tess qui s’est offusqué d’une possible usurpation de titre de gyneco, et qui ne voit dans cette histoire qu’une vaste blague surtout le titre.
Cet émoi ne viendrait-il pas de la seule défense des diplômes. Docteur en Gynécologie ( source de blagues du meilleur esprit qu’il lui tarde de nous livrer) et docteur en blaguologie dont il arbore la plaque sur son CV

COLRE
COLRE
25 juin 2011 15 h 50 min
Reply to  D. Furtif

Mince alors 😯 à qui tu penses ? tu n’y vois pas quelques cuillerées sucrées outre-manche ?…

Tess Hardy
Tess Hardy
25 juin 2011 15 h 52 min

Toutes les manifestations du machisme se valent et vous n’en êtes pas avares.

Dr kpote
Dr kpote
25 juin 2011 15 h 55 min

Et ben, on peut dire que ça envoie sur Disons.fr. C’est beaucoup plus tranquille sur Blogg… Enfin, en ce qui me concerne, je vais prendre un peu de vacances de prévention et du coup écrire quelques textes-bilans de cette année plus difficile que les autres. Le fait de mettre plus en avant la « relation à l’autre » que la transmission des IST ou la contraception a certainement libéré une parole trop souvent censurée.

Léon
Léon
25 juin 2011 16 h 01 min

Nous les attendons avec beaucoup d’intérêt !