Je ne pouvais pas faire un numéro spécial « fête de la musique » sans évoquer ma passion pour Rachmaninoff.
Passion d’autant plus forte qu’elle est tardive : à part l’indicatif de la mythique émission « Apostrophe » j’ignorais à peu près tout de ce compositeur jusqu’à une date relativement récente. C’est bizarrement le livre d’Hélène Grimaud « Variation sauvage » où elle raconte son émerveillement pour ce musicien qui m’a donné l’envie d’en savoir plus.
Ce compositeur mort en 1943 présente une première caractéristique, celle d’avoir composé une musique totalement décalée par rapport à celle de son temps. C’est une continuateur de la musique classique et romantique à une époque où le dodécaphonisme, les dissonances et l’abandon de l’harmonie comme du rythme dans les musiques dites « contemporaines » sont la norme dans la musique savante.
C’est ensuite un compositeur qui a poussé sa musique pour piano, étant lui-même un virtuose, dans ses derniers retranchements techniques. Elle est d’une difficulté d’exécution à peu près sans équivalent dans le répertoire dit « classique » et son concerto n° 3 (le « Rach 3 » comme l’appellent familièrement les pianistes-virtuoses) est considéré comme l’œuvre la plus difficile de ce répertoire. Lui-même a dit un jour qu’il était incapable de faire un « bis » après son exécution tellement il était épuisé après l’avoir interprété.
Il y a aussi une raison un peu particulière à cette difficulté d’exécution de ses œuvres : Rachmaninoff avait des mains d’une taille gigantesque probablement dues à une maladie génétique connue sous l’appellation de maladie de Marfan et il a utilisé à plein cette particularité qui lui permettait de plaquer des accords sur des intervalles très étendus.
Pour autant, comme son illustre prédécesseur au violon, Paganini, cette virtuosité n’est pas gratuite, elle est un outil au service de la composition, permettant de créer des musiques réellement « inouïes ».
Pour illustrer mon propos je vous propose ce court « Moment musical n°4 » par Mikhaïl Lougansky. Toute la beauté et l’originalité de ce morceau sont dans cette terrible main gauche ultra-rapide.
Lectures :7443
Aîe Petit frère!C’est trop grosse la souffrance.
D’accord Léon : allons-y !:smile::lol:
prélude 12 op 32 :/ Inza Kazatseva
http://www.dailymotion.com/video/xbegu1_music
Ah, oui, ce prélude est décidément vraiment trop… Il aurait été aussi une bonne illustration de cette virtuosité au service de la composition. Etes vous fan, comme moi ? Je crois que oui…
Et ces préludes :
http://www.dailymotion.com/video/xbe90y_rachmaninov-preludes-la-mineur-si-b_music
Le début du premier mvt du premier concerto de Rachmaninov par Glazounov
http://www.dailymotion.com/video/xazmed_l-orchestre-national-de-russie-a-ro_music
Il y a erreur, Glazounov est un autre compositeur russe moins connu, il n’est pas l’interprête ici. .
Pour ceux qui ont la main droite faiblarde :
http://www.dailymotion.com/video/x99o54_en-temps-de-crise-economisez-50-de_music
Nelson Freire avant entre acte !
http://www.youtube.com/watch?v=FYNiezr5vNI
Les liens ne sont pas cochons !
@ léon : fan ? Totalement !!!Et depuis longtemps…
Et les variations de Rachmaninov sur des thèmes…Préludes de Chopin , études de Paganini …!
Il faut que je m’achète l’intégrale des préludes je ne les connais pas tous… Ca aussi c’est beau : http://www.dailymotion.com/video/xbe3t9_rachmaninov-elegie-inga-kazantseva_music
Pour les concertos ma préférence va au N°2.Par exemple ici : http://www.youtube.com/watch?v=4Ud_wGMXRnQ
Je ne sais pas vous, mais moi je suis très frappé par l’absolue originalité de ses oeuvres alors qu’elles sont supposées être dans la continuité de styles « dépassés » à son époque. Et il n’y pas que la virtuosité.
Parfois il faut être ingénieux quand on n’a pas l’empattement :
http://www.foucart.net/?2007/05/24/228-jouer-rachmaninov-facile
Les quatre concertos ont tous beaucoup d’intérêt , le second est le plus joué et écouté !
Le troisième , il me semble que tu en as déjà parlé , reconnu pour sa difficulté (Maria Algeritch – hommage !)
Exemple :
http://www.youtube.com/watch?v=ZzeXtWjwhNM&feature=related
Il y a une version d’E.Kissin , mais très mauvaise au point de vue acoustique !
Les chinoises non plus ne sont pas manchottes :
http://www.youtube.com/watch?v=aqRQmXpnkXQ&feature=fvw
le second par l’immense Kissin :
http://www.youtube.com/watch?v=4Ud_wGMXRnQ&feature=related
Je sors de dehors, au pays des sonos vuvuzelesques qui testent leur puissance de nuisance sonore pour ce soir. Infernal, alors le concerton pour violon de Tchaïkovski, même si c’est pas la version de Oistriakh, qui est de loin ma préférée…