Sauf à naviguer dans des contrées où le mauvais temps n’existe pas vraiment, comme les côtes de l’Afrique de l’ouest, et où les risques de cyclones sont inexistants, le capitaine d’un navire est toujours à l’écoute des prévisions météo. Il en va de la sécurité de son navire, de son équipage et accessoirement de son fret.
Ne jamais aller là où la mer n’est pas faite pour son canot ! Voilà la règle que tout capitaine se fixe. Mais parfois et pour diverses raisons, il faut bien se résoudre à y aller ou, à tout le moins, y passer.
Dans ces conditions, la connaissance des prévisions météo est capitale. Sur zone, il est vital de savoir, à l’avance, s’il faut mettre en fuite ou faire relâche dans un port avant que la furie ne s’abatte. Mettre à la cape n’est pas toujours suffisant pour assurer la sécurité de son navire, surtout lorsque l’on se trouve au vent d’une côte.
Aujourd’hui, grâce aux moyens de communication mis en oeuvre dans le cadre du SMDSM, la plupart des navires ont la possibilité de prendre connaissance du bulletin météo suffisamment tôt et de recevoir les BMS (bulletins météo spéciaux) automatiquement.
Il n’en a pas toujours été ainsi.
Il fut un temps où les marins ne sortaient pas avant d’avoir écouté Marie-Pierre sur France-Inter, à 08H00 et 20H00 pile poil, juste après le bip sonore qui permet de régler son chrono. Certaines mauvaises langues disaient que la météo de la BBC était meilleure … Il y a toujours eu des ronchons !
Ecouter Marie-Pierre, c’était mieux que la messe. A toutes les Marie-Pierre de France-Inter, je dédie ce texte :
Tout le monde sait que, pendant des milliers d’années, il n’y avait pas de vent sur la mer qui était toujours d’huile et bonne, car ce sont les vents qui, malgré sa résistance, la rendent sauvage et méchante.
Tous les bateaux allaient forcément à la rame et les traversées étaient longues et pénibles.
Un jour, un capitaine trop pressé vendit son âme au diable pour obtenir le moyen d’aller capturer les vents qui vivaient sur une île perdue à l’autre bout de la Terre.
Le navire de ce capitaine damné qui, pour son usage personnel, ramenait les vents prisonniers dans ses cales, se brisa sur un rocher près du port d’arrivée et tous ceux qui le montaient se noyèrent : les vents étaient libres.
Mais ils avaient oublié le chemin de leur île et c’est depuis ce jour qu’ils règnent sur l’océan … [1]
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[1] Attribué au capitaine HAYET in « HOMMES ET NAVIRES AU CAP HORN », éditions HACHETTE
Il m’est arrivé de tomber sur ces météos marines totalement incompréhensibles pour moi. J’ai le souvenir d’un « secteur » « Fischer » (?)
Bonjour Léon,
La cartes des zones météo pour le large : la zone Fisher se trouve en Mer du Nord. Ce découpage est international. Connaissant sa position, le navire sait dans quelle zone il se trouve.
Il suffit de relever ce qui est prévu pour celle(s) qui le concerne(nt).
Le bulletin commence par un rappel des BMS en cours et continue par la description de la situation générale et son évolution, il donne, ensuite, la situation pour chaque zone et les prévisions à 12H00
Il existe également les zones côtières et les zones du grand large.
je me sens plus que jamais terrien!
Bonjour Lapa,
Le mauvais temps en mer est l’un des spectacles les plus fascinants et parmi les plus beaux que la nature nous offre, avec les volcans et quelques autres.
Mais il faut connaître ses limites et celles de son canote.
Exact! mais ce sont surtout les limites de mon estomac que je connais !
Oui, c’est terrible le mal de mer !
J’ai connu des gars qui l’ont eu pendant toute leur carrière, les 2/3 premiers jours de l’embarquement ils étaient vraiment mal, mais pour autant pas question de se défiler et le boulot était fait à la perfection.
cette mer démontée,ça me laisse un souvenir et une expérience qui ont failli me coûter cher ..
au cours de l’hiver 62-63,j’ai embarqué sur le Cyrnos au départ d’Ajaccio direction Marseille,la mer était mauvaise au point qu’il était interdit d’aller sur le pont…
avec une Anglaise avec laquelle j’avais fait connaissance au fond des cales en 3eme Classe,c’est à dire celle des militaires et des gens qui n’ont pas retenus de cabine,l’odeur du dégueulis des gens malades nous a obligés à transgresser l’interdit,nous avons ouvert une porte donnant sur une coursive,il faisait nuit,la mer était démontée avec de très gros creux,mais il fallait que nous prenions l’air à tout prix !
à un moment un énorme paquet de mer venant d’une grosse lame nous a complètement embarqués et projetés sur la structure du bateau ,on s’est relevés tout trempés,avec des coups un peu partout,on aurait pu être emportés par dessus bord ,je crois qu’on a eu beaucoup de bol ce jour là !
Bonjour Maxim,
En effet vous avez eu beaucoup de chance ou alors ta compagne anglaise étant sous la protection de St Georges …
Rule Britannia !
Bonjour Xavier , c’est toujours un plaisir de te lire ,
il faut aller par là
Bonjour Furtif,
Merci.
Tu sais les moyens modernes de communication ne remplaceront jamais la voix de Marie-Pierre. Une présence.
La météo marine, je l’ai écoutée des milliers de fois sur la route à 20 h
Comme Léon il y a des mots qui m’ont marqué : Dogger, Fisher , Banks et Sandquelquechose
L’impression que c’étaient des endroits détestables, avec toujours des avis de gros temps, des mers fortes à agitées avec des creux énormes, des vents épouvantables.
Bref, de quoi se sentir rassuré à terre 😆
Bonjour Snoopy,
C’est drôle mais j’y trouvais beaucoup de poésie et ça déclenchait chez moi une furieuse envie de partir.
A signaler pour des touristes qui viendraient se perdre à Montpellier. A l’aquarium « mare nostrum », il y a une animation géniale: vous êtes dans la cabine de pilotage d’un bateau de pêche et, projeté sur un écran devant vous, le film d’une tempête filmée précisément depuis une vraie cabine pendant une tempête. Vous avez les énormes paquets de mer qui vous arrivent dessus, c’est très spectaculaire. Euh… ça calme aussi. Franchement on n’aimerait pas y être en vrai…
bonjour , Xavier une bolée de crachin et d’air frais à vous lire ici chez Pagnol ,
me voila loin de st vaast ou le soir le bulletin de vos marie pierre crachottait
de toute les fenetres ;
Claude Villers avait conté les grands transatlantiques dans ces chouettes » marches ou reves » sur france inter si vous avez connus les 70s: un terrien racontant si bien la mer .
Bonjour Asinus,
« Marche ou rêve », oui, je m’en rappelle très bien. Une émission fétiche, et quel conteur, quelle voix ce Claude Villers !
Si on s’éloigne un peu du domaine maritime ou du voyage, il a fait des trucs chouettes également :
« This rare movie « San Francisco 1970 » directed by Claude Villers & Bernard Bouthier, came from a french 70’s TV show « A l’affiche du monde ».
« Pour se dédouaner de l’arrêt de Bouton rouge, la deuxième chaîne propose le 12 octobre 1968 un nouveau magazine musical en grande partie consacrée au rock. A l’affiche du monde est confiée à Claude Fléouter, critique variétés au Monde, producteur, réalisateur (série Racines, Cent ans de jazz dans les années 1970).. »
Kenavo.
Ehh oui sans Villers, Hulot ne serait rien, ou n’aurait jamais rien été, …….
le choix des formulations reste ouvert.
Sur la météo les montagnards en connaissent un rayon. Témoins ces aphorismes que je vous livre tel quel.
Météo pas nette, tous à la buvette.
Mais, les montagnards ne sont pas tous des alcooliques, donc…
Qui trop ecoute la météo reste au bistrot.
Voilà.
bonsoir Le Péripate je ne resite pas au plaisir de vous livrer mon aphorisme marin et breiz préféré
Yep , quand les mouettes ont pieds
c’est qu’il est grands temps de virer de bord !
Bonsoir le Péripate,
Dans le même genre :
« si tu vois le Mont, c’est qu’il va pleuvoir,
si tu ne le vois pas c’est qu’il pleut »
Excellents aphorismes ! 😆