Défense de M.Boillon

Je voudrais par cet article exprimer tout mon soutien au nouvel ambassadeur de France en Tunisie. En effet cet homme admirable est fortement décrié ces derniers temps ce qui n’est qu’une injustice flagrante en regard de son travail accompli.

Monsieur l’ambassadeur a été vivement critiqué pour son manque de diplomatie envers des journalistes tunisiens qui, il est vrai, l’emmerdaient gravement avec des questions complètement débiles. Soyons honnêtes et réalistes deux minutes, arrêtons notre mauvaise foi, et reconnaissons que, nous aussi, nous aurions envoyé bouler ces journalistes qui posaient des questions à la recherche d’une petite phrase et qui n’avaient absolument aucun intérêt. Vous ne rêvez jamais d’envoyer balader Laurent Delahousse par exemple? Répondez franchement!

Il lui est reproché, dans un tollé joyeusement orchestré, son manque de diplomatie.  Peut-être, mais ce qui est louche, et le signe évident d’une manipulation grossière de l’opinion, c’est qu’il lui est reproché également ses propos vis à vis du régime de Kadhafi en Novembre dernier. En déclarant que le guide suprême avait fait son autocritique il avait donc droit à une deuxième chance en tant qu’ex terroriste.

Cette fois ci c’est son manque de mordant qui est décrié. Ce langage diplomatique que tout le monde exècre, qui enjolive et n’appelle jamais un chat un chat (ou un dictateur un dictateur), surtout quand celui-ci est à la tête de réserves énergétiques importantes. Voilà que maintenant il aurait été trop diplomate? Il faudrait savoir! Si tout cela n’est pas le signe évident d’une cabale politique de médias en manque de sensationnel et déçus de la Sarkozie je veux bien aller me pendre.

Certains esprits chagrins expliqueront qu’il existe des moyens linguistiques, quand on est en charge de représenter son pays, pour exprimer de manière correcte son agacement ou son inquiétude sans que cela ne s’apparente à une crise de nerfs d’un mec coincé dans les embouteillages sur le périphérique. De même que flatter des dirigeants peu démocratiques peu s’avérer dangereux si l’on n’a pas pris quelques précautions oratoires pour ne pas que cela s’apparente à de la vilenie aveugle. Cela s’avère toujours utile en cas de retour de flamme, dans un monde si instable, où les médias ne font plus guère d’analyse mais possèdent des archives.

Et puis quoi, au final, être diplomate avec les forts et invectif avec les faibles est typiquement sarkozyste sauf que là, étrange revirement de situation, mais l’on peut s’en réjouir, les forts comme Khadafi sont devenus faibles et vacillent tandis que les faibles comme la presse tunisienne sont devenus un pouvoir un peu plus fort et voilà qui change tout. Notre BTS en diplomatie nouvelle vague au pays de la Sarkozie aurait dû s’en rendre compte un peu plus tôt. L’incompétence n’est pas d’être mauvais, mais de se faire prendre comme un bleu. Il n’est jamais bon de s’agenouiller devant la mauvaise icône!