N.B. Je recycle ici un article de mon blog perso que je n’alimente plus mais que je crois susceptible d’intéresser, parce qu’il fait référence à une histoire peu connue sous la 2e guerre mondiale.
En effet, avant la 2e guerre, la France était un important producteur de pianos et, outre les très connus Gaveau, Erard et Pleyel, les fabricants étaient nombreux (une trentaine selon un rapide décompte). Cette pénurie était donc tout à fait anormale.
Pour l’essentiel, il s’agit de biens confisqués aux Juifs et aux franc-maçons, mais pas seulement. Tous les prétextes étaient bons, à commencer par celui des prises de guerre.
Willem de Vries, l’historien hollandais qui a le plus étudié l’action du Sonderstab Musik en Europe, renonce a faire le décompte exact des pianos ainsi enlevés dans toute la zone occupée, généralement regroupés sur Paris et expédiés en Allemagne entre 1940 et 1941, puis de mai 1942 à août 1944 à la suite de l’Action Meubles. Il note : 7 décembre 1942, dix pianos sont envoyés à Berlin pour la Direction de la SS. Il fait état également d’un inventaire d’avril 1943 qui décompte 1006 pianos stockés à Paris, pour l’essentiel au Palais de Tokyo en attente de leur transfert en Allemagne. Le dernier transport serait en date du 21 juillet 1944 portant sur 43 pianos et à destination de Francfort-sur-Oder. Les lieux de stockage, outre le palais de Tokyo, sont une aile du musée des beaux-arts, les camps de Bassano et Austerlitz, un garage de la rue de Richelieu… Le Sonderstab Musik revend les pianos qu’il a pillés à diverses organisations national-socialistes !
Après la guerre seuls les pianos restés en France feront l’objet d’un inventaire complet. Il sera terminé le 20 avril 1945 et une gigantesque opération de restitution sera organisée.
Les pianos sont exposés ( dans de très mauvaises conditions de température et d’humidité) au jardin d’acclimatation, au palais de Tokyo, à la foire de Paris. Pour obtenir cette restitution, le spolié doit, avant la visite, en avoir fait au préalable la description. S’il est le seul à revendiquer un instrument qu’il a reconnu, il lui appartient de le faire transporter chez lui. Lorsque plusieurs personnes reconnaissent le même piano comme étant le leur, c’est le juge d’instance qui doit trancher in fine. Les pianos resteront exposés jusqu’en mai 1947, mais à peine la moitié d’entre eux sera restituée ( 900 sur 2073).
Au total, le 14 janvier 1948, le chef du service des restitutions adresse le bilan suivant au directeur des finances extérieures : dans le seul département de la Seine il y a eu 8000 pianos signalés disparu, 2 221 ont été récupérés, 1356 ont été rendus, 134 prêtés, 443 remis aux domaines et 288 sont encore dans les dépôts.
Ben alors, ça pour un bide, c’est un bide… Wharf!
mais non !…..http://www.youtube.com/watch?v=h-jsWdKKJgU&feature=player_detailpage ……voilà !…
ici sans doute
NDLR
pas de bol on ressaye …http://www.youtube.com/watch?v=h-jsWdKKJgU&feature=player_detailpage
désolé ça veut pas,je voulais passer » les vieux pianos » de Claude Léveillée,auteur compositeur interprète Canadien !
c’est sur You tube !
Cette histoire de guerre manque un peu de gros navions
Une chose me désespère.
J’imagine un hangar, rempli de pianos, sans pianiste.
Des pianos muets, qui dorment bêtement, comme des brouettes, ou des enclumes.
J’aime le bruit des brouettes qui roulent chargées de sable.
J’aime le chant des enclumes (bien que rarement entendu) dans la chaleur et les fumées du métal rougi.
Quand ils ne servent pas ces objets sont un peu bêtes, inertes ou immobiles.
Un hangar, silencieux, de 1000 pianos, bien rangés, avec des allées pour circuler, un garde pour surveiller, de la poussière partout, sur les « carrosseries ».
Avec chacun une histoire interrompue.
C’est quelque chose qui ressemble à ce que je pourrais imaginer de plus triste au monde.
très intéressant je ne connaissais pas du tout cet aspect là de l’occupation.