Dans les années 60, ce son-là s’échappait des rares juke box français « autorisés ». Pour en savoir plus, mieux valait prendre son sac à dos et rejoindre Londres ou Brighton.
De l’autre côté du channel explosait le « british blues boom » qui voyait des groupes comme les Who, les Pretty things, les Kings, les Troggs, Them, the Animals, the Action, les Yardbirds, le Spencer Davis group, mettre le feu au parquet.
Bientôt cinquante années nous séparent d’une époque et d’une génération bénie des dieux, à qui les adultes prédisaient qu’elle vivrait mieux que ses parents, soit l’opposé de ce que nous vivons aujourd’hui.
50 ans plus tard, ce capital d’espoir est totalement dilapidé.
Au milieu des années 60, on ne pense qu’à s’amuser. Des groupes à la gloire fugitive émergent et la jeunesse se déhanche au son du rythm’n blues. Le groupe emblématique du moment se nomme Small Faces qui commence à emprunter à la black stax pour ensuite se forger son propre style par touches successives, vers ce qui allait devenir le rock anglais.
Les garçons portent cravate sous veste étriquée et leur jeu favori est de réaliser des petites adaptations vestimentaires qui passeraient aujourd’hui pour bien innocentes. Pendant ce temps, sur le Pier de Brighton, une petite rixe entre mods et rockers fait la une de la presse, la faute à une actualité mollassonne. Les images passent au J.T de la BBC, amplifiant le phénomène.
Brighton devient subitement un lieu très prisé pour les week end et, pour beaucoup de jeunes, c’est là que ça se passe. Le hitch-hiking fait merveille les samedis et les plus fortunés se risquent à scooter.
Vivre en pensant que la semaine suivante sera encore meilleure est pour cette jeunesse le signe d’un monde qui tourne rond et personne n’imagine que ce monde là puisse un jour cesser de tourner rond.
A cette époque, la jeunesse prolétaire bosse dur toute la semaine durant, les mods eux plus que les autres. Conventionnels ils sont. Quitter l’école à 15 ans pour prendre un boulot sans intérêt, claquer son pognon dans la sape, les clubs, rien de plus normal. Une jeunesse qui s’amuse en boîte, bosse, épouse et fait des gosses, c’est un métro, boulot, disco, parfaitement assumé.
La BBC est très en retrait, qui consacre moins de 45 minutes à cette musique qui monte, ce qui permet à une radio pirate, Radio Caroline, émettant d’un bateau ancré dans les eaux internationales, de prendre son essor.
En France, il y en a un qui se déhanche pour les autres, c’est Claude François, pas encore Cloclo pour ses premiers fans. Et pour nos grand frères gominés, ce mec là ne fait pas vraiment l’affaire … et la rumeur de Radio Caroline ne leur est pas encore parvenue…
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la vache !……quelle époque fabuleuse ! on bossait,sitôt le boulot terminé,un bon décrassage,le dîner expédié en moins de deux,les fringues propres soit de Snobs ( les fiottes en costard Renoma et coupe de douilles au bol) et les Loulous ( mon groupe,jeans,blouson,salle de muscu trois fois par semaine pour remplir le blouson,et la coupe à la Banane !)deux genres bien distincts mais avec la même musique,( nous on était pas trop Beattles !) mais les autres groupes venus d’Angleterre ou des Usa nous transportaient dans un autre univers que nos machins Cucu la Praline à deux balles…François Deguelt,Franck Alamo et cie, des chanteurs à la guimauve pour midinettes !tout ça c’était bon pour les pécores !
et alors le soir venu on sortait entre potes,on avait nos nanas,on roulait bagnole,on improvisait des boums chez les copains quand leurs vieux étaient absents,on partait n’importe où,on achetait de la bouffe et à boire,on allait au bord de la Seine à la belle saison,on allumait un feu la nuit tombée,y’avait toujours un guitariste dans la bande et c’était parti pour un tour,on se repassait les copines,parfois ça tournait à la baston quand y’avait un jaloux que ça emmerdait de voir sa gonzesse se faire rouler des pelles par un autre,et puis ça se calmait….et ça se passait en musique !
putain quelle époque!
Oui Maxim. On a vécu ça aussi parfois de manière différente. Ce m’affole et m’attriste à la fois, c’est que la génération de nos enfants semble être passée totalement à côté de quelque chose d’équivalent.
On est effectivement pile poil dans la génération de Maxim.
D’accord avec Léon. Je ressens la même chose quand je vois mes filles qui sortent très peu, donner la priorité à leurs études plutôt que de faire la bringue. Ce que j’observe aussi, c’est qu’elles voient bien que l’horizon se bouche et que le moindre faux pas dans les études se paye cash aujourd’hui….
K d’O : http://www.youtube.com/watch?v=F4DV-5d6a5g&feature=related
c’est vrai,nous avons eu le bol de vivre cette époque où nous découvrions tout à la fois,le vrai passage au 20eme siècle,le bouleversement des moeurs,des habitudes,de la musique…
si on, bossait,la vie n’était pas chère,on achetait des bagnoles ( parce que sans caisse pas question d’emballer !) on claquait le blé,on vivait à fond,tout était permis,pas de limitation de vitesse,on rentrait de boite au petit matin,on se tirait des bourres en bagnole musique à fond entre nous ( j’ai mon pote Patrick qui en est mort d’ailleurs !)
en fait on vivait Américan Graffiti mâtiné de Dolce Vita avec quelques années de retard !
alors ça,ça a duré jusqu’au début des années 70,et puis aprés,on est devenus des gens respectables,avec la femme de notre vie,et les mômes qui arrivaient !