Les martyrs

Alors que faisaient rage les merveilleuses trouvailles de la modernité adaptées à la boucherie en gros, on vit apparaître au plein milieu du 20è siècle une pratique des plus archaïques que l’on croyait rangée pour toujours sur les rayons poussiéreux de l’histoire. Le kamikaze.

Le sacrifice  humain librement consenti.Le kamikaze

Bien sûr depuis des millénaires les avancées de la science et des techniques avaient fait progresser le gros voire le demi-gros mais ce retour au meurtre au presque détail avait quelque chose d’incongru, d’incompréhensible. Sans chercher plus loin, l’Occident et le camp des vainqueurs en général se dépêchèrent de ranger les kamikazes au rang des exotismes orientaux. Un certain manque d’efficacité associé à un refus de ce qui faisait le fond de commerce officiel et convenu de tous les « establishments »:

  • Respect de la personne,
  • Liberté de penser
  • Un refus affiché de la mort et du suicide

Un certain goût pour le progrès conduisait nos société à éprouver de la considération pour l’équarrissage et les holocaustes ; mais le plongeon obstiné de ces petits hommes dans leurs petits avions, soutenus par un culte archaïque à l’empereur quand ce n’était pas d’animisme….  « Très peu pour moi, mon cher ! »

Puis les années ont passé. Certaines aventures terroristes des années 70 étaient  si mal organisées qu’elles ressemblaient à des fiascos organisés, voulus . Pourtant,  les tentatives de fuite, souvent couronnées de succès, des terroristes brouillaient un peu la lecture des évènements. Des hommes et des femmes prétendant agir au nom d’autres hommes et femmes, visant des cibles définies comme ennemies. Trop clair, trop lisible. Tout le monde s’y retrouvait trop bien et Dieu n’y gagnait rien. Il était même totalement absent des premiers détournements d’avions des années 70.

On risquait d’aboutir à de fâcheuses prises de conscience, à la compréhension d’identités nouvelles, à la mise en œuvre de solidarités non désirées, à la mise au jour  d’intérêts jusque là cachés et à la constitution d’alliances pour de futurs combats dont les attentats n’auraient été que les prémices.

Oh là, mais ça pas question ! Il fallait mettre le holà à tout ça. Des unités internationales contre l’impérialisme, vous n’y pensez pas .C’est alors qu’on fit appel à Dieu.

  • Dieu pour faire la guerre en plein 20è siècle ! Vous n’êtes pas sérieux !

C’est pourtant ce qu’on fit. On avait un gros compte à régler en Afghanistan et avec le fiasco du Vietnam on était un peu gêné aux entournures. Comme sur place on avait des problèmes avec la lecture, on employa un nouveau moyen technique : la cassette audio…Et roule ma poule ça marcha du feu de Dieu.Enfin de lui , de l’autre, vous comprenez , le Patron comme dirait Jojo.  Faut dire qu’avec le public d’ânes crasseux et de prétentieux machos  à qui on s’adressait ce n’était pas compliqué. Pour les faire avancer il fallait une carotte, on la trouva dans un vieux fatras de textes : des vierges, des paradis, rien que pour des hommes, le progrès était en marche.

Bien sûr les manipulateurs occidentaux n’étaient pas «  de la tribu » mais ils disposaient eux aussi d’une marche à suivre(mode d’emploi)  tirée de leur propre histoire religieuse. Tellement propre que ce fut pendant longtemps l’image de marque de la  Firme Jésus : les martyrs.

Il n’y avait qu’à suivre le mode d’emploi.

Laissons parler Wikipedia

Un martyr (du grec ancien μάρτυς,-υρος martus, « témoin ») est celui qui consent à aller jusqu’à se laisser tuer pour témoigner de sa foi, plutôt que d’abjurer. « Martyr » appartient essentiellement, et à l’origine, à la terminologie chrétienne ; il doit être différencié du martyre qui est l’acte même de mise à mort ou les tourments infligés.

Dès les débuts une confusion grave régna parmi les chrétiens, directement issue de la confusion  sur la doctrine. Cette confusion est assez simple à circonscrire.

  • D’une part les gens se rassemblant autour de Jacques le frère, voire de Marie : les Judeo chrétiens, ( anciens juifs) s’en tiennent à la promesse messianique stricte, ils attendent la fin du monde et l’avènement du royaume qui ne saurait tarder. Pour beaucoup, comme le Baptiste Jean, issus des Zélotes ils se conduisent pour ainsi dire en super Juifs, en ce que devraient être les Juifs, dont ils conservent les usages et les interdits.
  • L’autre part  relève d’une autre obédience que Paul tentera de toutes ses forces d’opposer à Jacques. C’est le monde des Païens chrétiens , les Juifs fortement hellénisés de longue date et les païens de l’Empire, qui se heurtera parfois violemment aux usages judaïsants, particulièrement sur les affaires des repas en commun et du patrimoine des veuves. (Ce n’est pas l’objet de ce texte)

Paul , Juif de rencontre, n’a rien à faire de la promesse d’avènement du Royaume, il a une religion universelle à créer. Il affirme que le message du Christ sur la croix est adressé à tous les hommes. Juifs et non Juifs. Chez les chrétiens encore basés massivement en Israël on ne conteste pas mais la pilule est difficile à avaler.

D’un coté, on se met en place pour une fin des temps proche, de l’autre on bâtit une société chrétienne faite pour durer. L’outil de sa mise  en œuvre : l’Église. Ça grince un peu.

Pour le sujet qui nous intéresse : le martyre,

  • Soit on prend l’express direct pour le paradis en recherchant des souffrances identiques à celles de Jésus sur la croix.
  • Pour les partisans de Paul on irait plutôt vers une vie vertueuse sans iniquité, hors des usages juifs,  une vie chrétienne, un mot que Jésus n’a jamais prononcé.

La Révolte de 70 et les massacres qui s’ensuivirent réglèrent la question au profit de Paul, mais la disparité des diasporas conserva longtemps le caractère hétéroclite de la doctrine dite chrétienne. Le Jean de Patmos et son Apocalypse ne se génèrent pas de fulminer  contre les faux juifs (entendez Paul et les siens)

C’est ainsi que les chrétiens glissèrent par places et par moments vers une attitude assez particulière à l’égard du martyre. Paraphrasant métaphoriquement  la passion du Christ qui, lui, savait ce qui l’attendait et n’avait pas cherché à s’en préserver, nos chrétiens multiplièrent les occasions de se faire arrêter et  par leur obstination butée de provoquer une sanction que le pouvoir romain se trouvait bien en peine d’appliquer, pire de justifier. Non pas par compassion,  mais par incompréhension et impréparation. Les Romains avaient bien tout un attirail de règlements et de sanctions pour les juifs en parallèle avec des autorisations réservées à eux seuls, mais ces chrétiens les laissaient un peu désemparés.

Mordillat et Prieur vont aux documents. Ils nous disent ce malaise en évoquant Pline le Jeune et une lettre ( Lettres , 96) envoyée par lui à Trajan vers  111 ou 112 après JC. Il ne savait que faire. Il y avait bien les flagellations, écorchages, bastonnades habituelles, voire décapitations, mais rien de sérieux rien de prévu et rien précisé administrativement  à la « romaine ». Gouverneur de Bithynie, il saisit l’occasion pour se rappeler au bon souvenir du patron Trajan. Une manière indirecte de se faire mousser.

« Je n’ai jamais assisté à l’instruction d’aucun procès  contre les chrétiens ; en conséquence, j’ignore de quoi on les accuse et jusqu’où on a coutume de les punir »

Comment traiter les femmes, les enfants ? Doit-on pratiquer le pardon  ou le christianisme est-il un crime en soi ?

« Est-ce le nom de Chrétien que l’on punit, même si aucun crime n’a été perpétré… ? »

Avouons-le, la lecture de ce document heurte beaucoup ce que nous avions appris de la cruauté sanguinaire païenne. Tout ce verbiage administratif est bien précautionneux. On ne voyait pas ainsi le joug impérialiste romain. Sanctionner sauvagement, soit , mais pas sans procès. Un procès, un procès, un procès, ça sonne un peu comme la nenquête , la nenquête, la nenquête …Non ? Lisez Tacite et vous verrez que les procès permanents les uns contre les autres furent le seul moyen trouvé par les Césars de détourner, en l’assouvissant, le besoin des Patriciens de s’éliminer les uns les autres.

Le pauvre Pline n’a qu’un os à ronger. Les chrétiens refusent de manger la viande des bêtes offertes en sacrifice aux autres Dieux. Ils vivent un peu à l’écart et ainsi s’attirent les « récriminations des éleveurs et marchands de viandes sacrifiées » On est bien loin de la sédition, de la rébellion, du terrorisme. Le seul crime dont ils se reconnaissent coupable c’est de prier un seul Dieu et d’attendre le rétablissement d’Israël.

  • M’enfin ! Nous n’avons pas la de menace sérieuse , les chrétiens sont partout et Israël c’est loin. En outre depuis la répression  de 70  on n’a plus guère à craindre de ce coté là.

Il se trouve que Rome a mis en place depuis longtemps un ensemble de lois permettant aux Juifs de continuer leur culte comme devant et de ne subir aucune contrainte en cette matière . Les chrétiens c’est  un peu comme les Juifs et l’affaire est réglée. N’est-ce pas ?

Hélas pour Pline et ses semblables, ces fichus chrétiens ne l’entendent pas ainsi. Ceux de Pline sont du genre teigneux, ils tiennent absolument à se faire remarquer. Ils ne respectent plus les interdits alimentaires du judaïsme et ont adopté depuis longtemps leur propre liturgie. Aucun danger pour l’ordre public si ce n’est cette vénération obstinée à un Dieu hypothétique qui se serait manifesté il y a près d’un siècle sous la forme  d’un condamné crucifié dans une bourgade éloignée du fond de l’Empire.

Pour attirer un peu plus l’attention de son maître, Pline parle d’une multitude. Tartarin est un ancien stéréotype du bassin méditerranéen.

En tout état de cause on a ici la preuve que les Romains au premier siècle n’ont pas une réelle conscience de qu’est le phénomène chrétien et qu’ils n’ont pris jusqu’alors aucune mesure contre eux. Ça fiche pas mal en l’air l’image caricaturale du Romain assoiffé de sang. Plutôt que de chercher à les punir, Pline exprime dans cette lettre son réel et sincère désarroi, son incompréhension

Il fallut toute l’obstination buttée des chrétiens à affirmer dans le cadre du prétoire qu’ils obéissaient à César mais qu’ils n’honoraient qu’un seul Dieu. De plus ils tenaient à rappeler mais que César lui-même était soumis à ce Dieu. Le Dieu de cette toute petite communauté. ! L’administrateur romain se trouvait  alors contraint de prononcer la condamnation. Un peu comme Pilate dans l’évangile de Jean. Un d’entre eux, en Espagne, poussé à bout par un évêque, le condamne à être brulé vif.

Les voyageurs pour le Paradis en voiture.

Si on veut consulter les sources historiques on en tire la conclusion que les autorités romaines préfèrent toujours obtenir des abjurations. Elles n’ont aucun penchant pour la fabrication de martyrs. Pas facile quand des groupes de chrétiens surexcités viennent jusque dans la cour du Gouverneur d’Asie mineure Arius Antoninus lui déclarer qu’ils refusent de sacrifier à l’empereur. Cela, sans que personne ne les ait même convoqués.

Pas facile quand les chrétiens, retrouvant l’usage d’une pratique romaine par excellence, se dénoncent les uns les autres pour « offrir » à leur coreligionnaires la chance d’accéder sans risque au Paradis . Michel Rio dans (Le perchoir du Perroquet) évoque cette mode morbide et  cette prédilection pour les tortures. Il évoque aussi, au milieu de cas nombreux, cette femme qui dénonce son propre mari et qui devant la mansuétude de ses bourreaux  insiste pour que les traitements les plus durs soient infligés au supplicié qui risquerait, sans cela, de ne pas passer au grade de martyr et de stagner au rang des simples exécutés.

Natalie femme d’Adrien Michel Rio Le Perchoir du Perroquet, page 13, Points -_Balland 1983

http://www.religion-orthodoxe.com/article-saint-martyr-adrien-de-nathalie-son-epouse-et-de-leurs-vingt-trois-compagnons-55572896.html

Plus inquiétant encore, Ignace d’Antioche, sous Trajan, lui aussi écrit «  je vous en supplie, ne me portez pas une pitié importune. Laissez-moi devenir la pâture des bêtes : elles m’aideront à atteindre Dieu. Je suis son froment : moulu sous la dent des fauves, je deviendrai le pain pur du Christ »… « lacérations, écartèlements, os disloqués […] que les plus cruels supplices du diable m’accablent » (Lettres aux Romains IV, 5)

Comment ne pas ressentir l’obscénité de cette complaisance pour le masochisme et la délectation morbide. Les souffrances  infligées durant les siècles à venir trouvent ici leur origine, car de les accepter à les souhaiter il n’y a qu’un pas. C’est  un pas encore plus court  que franchiront  ces mêmes chrétiens quand il s’agira de les infliger aux autres pour leur bien.

Devant les proportions prises par cette course au podium du martyre, les Pères de l’Église se voient dans l’obligation de rappeler quelques  principes de base tombés en désuétude ou voire même ignorés chez certaines communautés  dans leur isolement.

Matthieu dans son évangile « Si l’on vous persécute dans une ville, fuyez dans une autre » il faut s’écarter de cette provocation constante, de cette recherche identique au suicide. Mourir pour son dieu ou pour protéger ses amis, certes, mais distinguo : la victime de la persécution n’est pas le provocateur venant narguer le fauve pour se faire déchirer.

Clément d’Alexandrie, Origène Cyprien et Lactance eurent beaucoup de mal à se faire entendre. D’autant que les Romains  n’étaient pas tous des brutes bornées que l’on pouvait conduire par le bout du nez  en leur imposant un rôle dans cette farce sanguinaire. La vulgate chrétienne des premiers siècles dut-elle en souffrir, nombreux étaient les administrateurs qui ne se prêtaient pas au jeu. Tertulien nous raconte la réponse de l’un d’entre eux .

«  Misérables ! Si vous  voulez mourir, vous avez des falaises pour sauter et des cordes pour vous pendre »

On courrait le risque d’avoir à toujours monter d’un cran dans la provocation, au risque de provoquer une réaction massive mettant en péril toutes les communautés chrétiennes.

L’histoire officielle chrétienne toujours prompte à  disqualifier la sanguinaire omnipotente puissance païenne ne s’attarde pas trop sur le singulier échec à éradiquer tous les chrétiens . la première raison de ce supposé échec, c’est qu’il n’y eut jamais de répression générale.

Nous avons donc vu comment cette confusion sémantique  entre martyr victime de la persécution et prétendu martyr, mais suicidaire réel, trouve son origine au sein des communautés chrétiennes. Nous avons tenté de montrer dans quelle mesure elle trouve aussi son origine dans une confusion doctrinale.

  • Que faire de la mort en sacrifice puis de la Résurrection du Christ Dieu ?
  • Que faire de la promesse messianique profondément juive d’un retour imminent du Royaume ?

On était bien encombré.

Car les chrétiens très humainement confondaient apostolat et propagande comme ils confondaient fierté de proclamer sa foi et spectacle à tout prix. Le christianisme primitif est un phénomène essentiellement urbain, c’est donc dans les villes que vont se multiplier les martyrs. Quelle meilleure tribune que le spectacle où se rue la totalité de l’empire romain !Le Cirque.

Origène nous dit que le martyre est le grand théâtre que les hommes offrent aux anges.

Qu’y a-t-il de plus éclatant et spectaculaire que d’aller sous les yeux de la foule multiplier les atrocités et, les miracles, qui sait. Les Actes des martyrs se complaisent dans des descriptions d’atrocités toujours plus extravagantes. Qu’importe.

« Ils méprisaient les tortures de ce monde et en une heure ils achetaient la vie éternelle » Le Martyre de Polycarpe( II, 3)

Tout est dit, le feu, le glaive, le croc, le pic, la corne, le four, sont comme des passeports que Dieu serait tenu de délivrer.

Assez peu chrétien somme toute.

Il faut en convenir de Pline le Jeune aux persécutions de Dioclétien il faudra attendre 200 ans , le début du IVè siècle. L’évolution des mentalités, l’intégration réussie, la grande disparité dans l’application des mesures décidées par le prince seront accompagnées par la même recherche d’abjuration et une moindre rigueur provocatrice de la part des chrétiens voire des membres mêmes de l’Église. Administrateurs plus conciliants et retournements de vestes c’est l’idée générale. Ces derniers laisseront de profondes dissensions dans le corps des  communautés chrétiennes.

Il ne faudra pas attendre 100 ans pour que les Chrétiens, eux, se fassent persécuteurs, accompagnant leur méticulosité et leur acharnement d’un discours exaltant toujours plus les martyres passés, privant les réfractaires, en se les appropriant, des mots pour dire les souffrances qui leur étaient infligées par la nouvelle religion officielle.

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Confusion sémantique et falsification

Cette confusion fut réactivée par les apports d’une nouvelle religion dans un nouveau contexte. Elle conserva l’idée de mort souffrante du croyant comme passeport mais lui inventa une autre dimension  L’islam  , même modéré , tolère et vénère ses martyrs. C’est ainsi que l’on nomme les combattants de la foi mourant  pour la faire progresser et vaincre. Petit détail qui peut avoir son importance pour qui s’attacherait à des détails souvent jugés superflus. Le Paradis leur est promis. Le martyr  conserve aujourd’hui sa valeur exemplaire. Je n’ai jamais entendu le moindre musulman contester cette accession au Paradis.

Le martyre donne même lieu, à une exploitation des plus cyniques

Le président de la République Islamique d’Iran  Ahmadinejad  ne se gêne pas :

« Si nous voulons construire notre pays, préserver notre grandeur et régler les problèmes économiques, nous avons besoins de la culture du martyre.[…..] la voie des martyrs, qui est celle de la grandeur et de la liberté. Le martyre est un raccourci pour atteindre le sommet de la félicité » 24 avril discours à Hamedan Courrier International 6 mais 2008

Le martyr Chrétien était nu et sans arme contre un légionnaire militaire professionnel et une puissance répressive sans égale. Il  provoquait les situations pour s’offrir  aux griffes des fauves, aux supplices les plus terribles et en même temps en spectacle à une foule qui le méprisait.

Le martyr musulman, lui, est le plus souvent armé ou bardé d’explosifs qu’il met en œuvre contre des civils indéterminés totalement désarmés. Évidemment le même fatras de promesses de paradis est livré avec. Le martyr musulman n’est pourtant pas si innovant.. Le Chadid donne sa vie en prenant celle des païens. Il rejoint dans sa vocation à   en tuer le plus possible le héros juif par excellence : Samson , qui en faisant s’écrouler le temple sur les Philistins accepta sa propre mort..

«  Ceux qu’il fit mourir en mourant furent plus nombreux que ceux qu’il avait fait mourir pendant sa vie » Les Juges (16-30)

La boucle du gout du sang des religions monothéistes est ainsi bouclée en revenant à son origine.

Petit détail en passant, le combattant régulier d’une armée régulière d’un pays musulman, se battant avec héroïsme dans un affrontement disproportionné contre un adversaire beaucoup plus puissant…. ? Bin désolé mon ami le martyr ce n’est pas pour vous. Simplisme et barbarie, ne pas s’étonner que cette disproportion dans la distribution des mérites soit si bien accueillie chez les racailles en mal d’identification culturelle et de culture tout court . Le martyre ne se limite plus à la mort reçue, il est passé à la mort donnée en la recevant, puis, à la mort donnée tout court

Chez les Chrétiens , ne faut-il pas voir dans cette délectation morbide, tel un fossile enfoui dans les couches profondes de l’inconscient, la cause de la fabrication/invention de l’Enfer et la profusion entretenue de son iconographie. Ne faut-il pas y voir aussi l’origine de sa préfiguration dans les souffrances infligées par l’inquisition ?

Il est aujourd’hui de bon ton, même chez les chrétiens les plus affirmés de critiquer le film de Mel Gibson pour ses excès prétendus dans l’étalage de sang, de cris et de souffrances dans sa passion du Christ. De bon ton peut-être, mais un peu hypocrite car j’ai la mémoire très exacte de l’avoir ainsi apprise au catéchisme.

L’inquisition avec son cortège d’atrocités  « c’est pour votre bien que je vous fais du mal » n’est-elle pas issue de la même pulsion ancienne et morbide. Il nous reste à examiner le dernier avatar de ce stéréotype du martyr.

Ceux qui jouent aux martyrs.

Pour cela il faut des souffrances proclamées d’un coté et de l’autre un bourreau supposé

Observons bien aujourd’hui qui sont les plus acharnés gardiens du faux forum du Mulot extraterrestre. En dehors des charlatans genre Hierominus  ou Mme Patricia c’est bien les bénévoles serviles soumis aux sautes d’humeur de Gary Coupeur et à l’esprit fantasque et replieur de Lucilio qui sont les plus assurés soutiens de ce scandale.

Ils acceptent d’être  traités lamentablement dans un espace qui se prétend faussement ouvert, et, prétextant on ne sait quels arguments  ils réclament le droit de venir, dans une curieuse quête, apporter la bonne parole chez nous qui leur fermons notre porte. Demandent-ils l’asile?  Pas du tout ils seraient plutôt du genre donneurs de leçons.

Ils forcent notre porte et jouent en même temps les victimes. La confusion sémantique est toujours aussi utile aux imposteurs.Rien n’y fait,  ils viennent proférer ici des  plaintes qu’on les traite comme ceci ou qu’on leur fait subir cela. Alors qu’on ne cesse de leur répéter que cet espace, le nôtre, leur est fermé, interdit, oust dehors…

Il faudrait une laïcité pour ces forceurs de porte. Qui pourra leur faire comprendre qu’ils n’ont pas à s’introduire dans les espaces privés et se cantonner dans les espaces dits publics et participatifs dont ils se sont faits les gardiens ?  C’est que, constants dans leur vice, ils aiment recevoir avec délectation  humiliation et avanies sur le forum prétendument ouvert alors qu’ils réclament leur ration, pour pouvoir s’en plaindre,  du même traitement dans un lieu où on leur a maintes fois répété de ne pas entrer.

Soumis passivement d’un coté et provocateurs intransigeants de l’autre , c’est pour ainsi dire leur martyre à eux, je ne sais quel ciel ils espèrent y gagner.

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41 Commentaires
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Léon
Léon
1 février 2011 14 h 47 min

Furtif est décidément en pleine forme en ce moment. Un article bien intéressant sur le fond. J’avais entendu dans mon enfance ces délectations morbides pour le martyre des premiers chrétiens.
Il faut relever ce qu’il y a de contradictoire dans cette tendance au suicide pour des raisons religieuses et les messages de toutes les religions qui ont pour but la perpétuation de l’espèce humaine. Seul le sacrifice, dans la mesure où il permet au reste de la collectivité de survivre, devrait théoriquement être accepté. Cela semble plus compliqué.

snoopy86
Membre
snoopy86
1 février 2011 15 h 24 min
Reply to  Léon

La forme de Furtif ? Voir l’explication au bar 😆

Léon
Léon
1 février 2011 14 h 56 min

Un peu dans cet esprit .

yohan
yohan
1 février 2011 15 h 35 min

Les martyrs d’hier, vu d’ici, tout le monde s’en fout, et de toute façon, dans cinq milliards d’année, la planète terre sera volatilisée. Le nouveau martyr, c’est d’abord un enfoiré qui tue pour s’assurer un avenir au paradis bidon d’Allah. Dans quelques années, leurs descendants comprendront qu’ils sont morts pour rien tout comme ceux qu’ils ont tués au nom de leur prophète de malheur et qu’au paradis des mille vierges, il n’y a pas âme qui vive. Bien fait pour leur gueule

maxim
maxim
1 février 2011 18 h 34 min

martyr,c’est pourrir un peu ! 😛

Castor
Membre
Castor
1 février 2011 18 h 54 min
Reply to  maxim

Excellent, Maxim !
Vive le contrepet !

Tiens, et puisqu’il est question de martyrs et vu que je n’ai rencontré aucun succès la dernière fois que j’ai mis cette vidéo en ligne, je réédite : action !

Castor
Membre
Castor
1 février 2011 19 h 26 min
Reply to  D. Furtif

Entièrement d’accord !

ranta
ranta
1 février 2011 20 h 17 min
Reply to  Castor

PAS DE SUCCES ???????? j’avais mis quatre smileys poire fendue de rire MONSIEUR LE NAZILLON!!!!!

Castor
Membre
Castor
2 février 2011 8 h 40 min
Reply to  ranta

Salut Ranta,
pour moi le succès est immédiat ou il n’est pas.
En bref, comme je suis incapable de naviguer dans les arcanes du bouzin, j’ai peine à vérifier plusieurs jours après que mes commentaires ont reçu réponse ou pas.
Je n’ai donc pas vu l’appréciation dont tu causes, je pensais avoir fait un bide.

snoopy86
Membre
snoopy86
1 février 2011 19 h 38 min

De toutes façons les barbus ne connaissent rien au cul

Pour un bon moment, mieux vaut deux cochonnes experimentées que 72 vierges 😆

Castor
Membre
Castor
2 février 2011 8 h 42 min
Reply to  snoopy86

C’est immonde.
Quelle décadence.
De quoi affoler les ligues protectrices des animaux et les féministes réunies.
Je ne vous salue pas Môssieur.

snoopy86
Membre
snoopy86
2 février 2011 9 h 36 min
Reply to  Castor

Cruel destin que le mien …

Lapidé par un capitaine de thonier 😉

Castor
Membre
Castor
2 février 2011 18 h 18 min
Reply to  snoopy86

😆

Monique Peyron
Monique Peyron
1 février 2011 19 h 52 min

J’interviens le moins possible. Mais là, quoi qu’on me dise, je me permets, pourquoi deux cochonnes, entre les deux, vous êtes quoi? Le respect est la première des politesses. Vous me surprenez snoopy.

ranta
ranta
1 février 2011 20 h 00 min
Reply to  Monique Peyron

Ouais!!! Pourquoi que deux ? tu me surprends a

ranta
ranta
1 février 2011 20 h 00 min
Reply to  ranta

tu me surprends aussi snoop, qui peut le moins peut le plus, non ?

ranta
ranta
1 février 2011 20 h 02 min

Regarde pas.

Regarde mais ne touche pas.

Touche mais ne goûte pas.

Goûte mais n’avale pas.

ranta
ranta
1 février 2011 20 h 10 min

Je me disais bien aussi…. Djeun on m’avait appris que les Romains dans leur sagesse avait pu contrôler un empire si vaste principalement parce qu’ils avaient laissé, en autres, en place les systèmes de croyances des peuples conquis.

J’avais toujours trouvé un peu bizarre ces histoires de martyrs chrétiens qui ne correspondaient pas à l’attitude Romaine….

Mais bon, savez comment que c’est, hein ? « pose pas de questions puisse qu’on te dit que c’est comme ça ! »

Monique Peyron
Monique Peyron
1 février 2011 20 h 10 min

Bonsoir,

Loin de moi de briguer les fonctions de surveillance et de redressement de la circulation de ce blog, dont je ne suis qu’une passante. J’apprécie les interventions de Snoopy, ce pourquoi ces propos m’ont un peu interloquée.

ranta
ranta
1 février 2011 20 h 27 min

Ha ha…. j’adore le dernier paragraphe, il y a même de l’ironie à ce que l’adresse de Disons soit Jules César, même si comme je l’avais expliqué à morisse, qui prétendait le contraire, le Jules des chrétiens il n’a pas dû en rencontrer beaucoup….

Monique Peyron
Monique Peyron
1 février 2011 20 h 54 min

Puisque vous me permettez, je vais en profiter 🙂

Catholique de naissance, je me suis séparée de ces croyances et dogmes depuis longtemps. Choisi le judaïsme, par besoin de spiritualité.Puis la vie nous fait mûrir. Se rendre compte de s’être trompé sur tout… Après, tout ce qui devient indispensable est l’autre.

Bonne soirée

ranta
ranta
1 février 2011 21 h 43 min
Reply to  D. Furtif

Moi, c’est bien simple, je ne touche plus aux citrullus lanatus.

SANDRO
SANDRO
1 février 2011 21 h 12 min

Je ne sais si on peut mettre des mots et de la musique là dessus, mais pour moi, c’est à l’évidence « Paradise » du grand Bruce, qui, bien qu’américain, est doté d’ un cerveau et l’année suivant le 11/9, a sorti un album (« The rising »), consacré à cela. Dans cette chanson, il se met précisément
à la place d’un kamikaze, qui embrasse son enfant une dernière fois, arrange son cartable, puis va se faire péter dans un marché bondé.
Et une fois là haut, ses yeux sont aussi vides que le paradis.
Un chef d’oeuvre.
Ici.

http://www.youtube.com/watch?v=WucEkxTqbns

SANDRO
SANDRO
1 février 2011 21 h 14 min

Pour ceux qui sont fâchés avec l’anglais, les paroles ici:

http://www.lacoccinelle.net/267955.html

snoopy86
Membre
snoopy86
1 février 2011 22 h 54 min

J’ai choqué Monique 😯

J’aurais compris que Jojo ou Paradisial s’offusquent mais perçois mal à qui j’ai pu manquer de respect 😯

Qu’on m’explique …

snoopy86
Membre
snoopy86
1 février 2011 23 h 08 min
Reply to  snoopy86

Et je précise qu’arrivé à la fleur de l’âge aprés avoir fréquenté bordels, boxons, lupanars, claques, bobinoirs et maisons closes pendant 30 ans sur 4 continents j’assume pleinement mes propos …

Mes meilleurs souvenirs : Beyrouth et Houston 😆

snoopy86
Membre
snoopy86
1 février 2011 23 h 13 min

J’oubliais Chypre

snoopy86
Membre
snoopy86
1 février 2011 23 h 14 min
Reply to  snoopy86

Et Montréal

snoopy86
Membre
snoopy86
1 février 2011 23 h 18 min
Reply to  snoopy86

Mais quand au fin fond de la Biélorussie on m’a proposé Morisse Pyralène et Allain-Jules je n’étais pas assez bourré

maxim
maxim
2 février 2011 0 h 07 min

et la Patte de Chat à Blida …le Sphinx à Alger….la Pergola à la sortie de Perpignan …ah la Pergola…. quand on était de patrouille au 11ème on faisait tous les boxons en ville des fois qu’il aurait du grabuge,et enfin arrivés à la Pergola vers l’aérodrome de Perpignan ( Lliabanère …je me souviens plus comment ça s’écrit bref……)le Dimanche ceux de la patrouille avaient droit à un coup à boire et un autre coup gratos avec une pensionnaire ça faisait partie des habitudes de la Maison ! on savait vivre dans ce temps là m’sieurs Dames ! on respectait l’Armée Française ! 😛

Asinus
Membre
Asinus
2 février 2011 6 h 31 min

yep @maxim je vous parle d’un temps que les moins de 20ans ….. Arrette l’ancien tu nous fais du mal :mrgreen:.

tres instructif article coté fada deux omissions de taille  » con permesso’
« le vieux sur la montagne » envoyant ses ashashins bien defoncés decouper du potentat local !hasan ibdn al sabbah de son vrai nom.
Et n’oublions pas les cousins Zelotes qui occirent leurs femmes et enfants avant de rejoindre Yavhé à
Massada ,récurence? les tankistes de tsahal y pretent serment tous les ans .