Dans la jungle des prête-noms et des sociétés écran il est bien ardu de savoir véritablement les noms des personnes, des familles et des clans mafieux qui, à l’occasion des plans de privatisation exigés par le FMI et l’Union Européenne, ont pillé la Tunisie. Ces clans ont la main sur le tourisme, la grande distribution, les télécommunications, les compagnies d’aviation, les banques, les assurances, l’industrie, les services, les média…
Sous une apparente uniformité de conduite et une très certaine solidarité de castes renforcée par des liens familiaux, les rivalités sont telles qu’elles ressemblent à une véritable guerre.
Peu après son ascension au pouvoir, le clan Ben Ali et ses alliés entrent dans une période frénétique de prise en main des affaires juteuses. Les clans familiaux vont découper en parts les contrats, les terrains, les usines…
Moncef, le frère du président s’adonne au trafic de drogue. Kaïs, fils du frère ainé , met la main sur le monopole des alcools à Sousse et le free-shop de Monastir. Les 3 filles issues du premier mariage ne restent pas sur le bord de la route. Un gendre époux de Dorsaf se voit attribuer des terrains et le contrôle des gros marchés pharmaceutiques. Il installera un hypermarché Carrefour sur un terrain appartenant au Domaine concédé pour un prix symbolique. Le mari de Cyrine reçoit, lui, la concession Mercedes pendant qu’elle-même conserve la haute main sur le Net en Tunisie, le ministère de l’Intérieur et la banlieue de Tunis. Elle se révèlera très acharnée à traquer le moindre message non autorisé. La dernière , elle, se contentera de faveurs à l’occasion de la privatisation d’entreprises publiques.
En 1992 le mariage avec Leïla Trabelsi voit arriver des intrus dans le fructueux fromage. Cette irruption se traduit par des limogeages, mises au chômage. Le clan Trabelsi va faire sa loi.
Le beau-frère se saisit de la compagnie nationale d’aviation qui devient Kartago airlines. Cette dernière va vite figurer sur la liste noire des compagnies à risques et faire l’objet de poursuites judiciaires notamment en France. On comprendra quand on saura que sa flotte se réduit à de vieux appareils acquis en Roumanie à bas prix.
On ne s’arrêtera pas aux broutilles quotidiennes des bakchichs sur la moindre transaction avec un groupe étranger, sur la moindre vente de terrain.
Vous me direz
Un chef, Ben Ali, le frère, le neveu , la première femme, les trois filles issues du premier mariage, deux gendres, sa nouvelle femme et le beau frère , ça fait 7 ???
Bien sûr, pas plus en Tunisie que chez vous ou chez moi, il n’y a génération spontanée de gangsters. Il y eut œuvre de longue haleine.
Signé le 17 juillet 1995 pour entrer en vigueur en mars 1998 (rappelons nous des dates) un accord le premier du genre dans la région, se félicitait
« …des progrès importants de la Tunisie et du peuple Tunisien vers la réalisation de leurs objectifs de pleine intégration de l’économie tunisienne à l’économie mondiale et de la participation à la communauté des états démocratiques »
L’article premier
..a pour objectif de « fixer les conditions de la libéralisation progressive des échanges de biens, de services et de capitaux »
L’article 11
Prévoit l’élimination progressive de tous les droits de douane
L’article 34
Prévoit lui « la libre circulation des capitaux concernant les investissements directs en Tunisie » et « le rapatriement du produit de ces investissements et de tout bénéfice en découlant »
On croirait lire du Naomi Klein dans le texte
L’article 36
Décide que toute aide publique « est incompatible avec le présent accord…[…] qui fusse ou menace de fausser la concurrence en favorisant certaines entreprises ou certaines productions. »
Si nous comprenons bien, cet accord donne libre accès aux multinationales et interdit en Tunisie, comme partout ailleurs où ce type d’accords a été passé avec la complicité de gouvernement complices et stipendiés, de subventionner des produits ou des entreprises nationales, publiques en particulier.
Lectures :8055
Ben quoi ? c’est comme l’inceste, tant que ça reste en famille c’est pas grave.
Alouf qui s’en dedie!
La question que je me pose toujours dans ces cas-là, c’est : « Mais qu’est-ce qu’ils font de tout ce fric ? » Quel est l’intérêt d’avoir dix bagnoles, 20 maisons, des centaines de bijoux, 80 domestiques ?
Un « expert » d’un pays rongé par le fromage, pardon, le chomage te répondra « ça fait des emplois »
abondance de biens ne nuit pas !….j’ai bien 14 vélos ! ( et c’est vrai en plus ! ):lol:
je vois, Môssieur, entretient 28 pédales
et je les monte en plus ! 😉
J’ai peur qu’on mélange un peu tout …
La tribu Ben Ali était peu recommandable, c’est un fait, mais
1) sous le « socialisme » de Bourguiba c’était la misère et la faim pour presque tous
2) la politique économique de Ben Ali a plutôt été un succés avec une croissance enviable et régulière du PIB malgré l’absence de ressources du pays. Le PIB/habitant y est de loin le plus élevé du maghreb.
La répartition des fruits de la croissance s’est peut-être trop opérée au bénéfice des corrompus mais aujourd’hui on ne meurt plus de faim en Tunisie comme au temps du socialisme bourguibiste
La mise en accusation de l’Europe et du FMI dans les premières lignes de cet article me semble malvenue. Comme si c’était leur rôle de financer éternellement, sans échéance et sans contrepartie le baltringo-socialo-populisme
c’est surtout le » après révolution » qu’il va falloir gérer,et que les Tunisiens ne se fassent pas embarquer dans le mème truc que l’Iran,lorsqu’ils avaient viré le Shah pour mettre à la place l’Iman Khoméni ( protégè par la France !!) et qui a foutu tout le monde au pas du prophète en moins de deux ! et ça risque de leur tomber dessus aux Tunisiens si ils ne font pas gaffe !
Nous nous trouvons dans la situation classique parce que fréquente , d’une bourgeoisie compradore corrompue qui cherche à sauver les meubles en s’appuyant sur les bons conseils de gens venues d’ailleurs qui ne manquent pas d’air
( voir l’article ci-dessus)
Le FMI, l’UE et les organismes bancaires qui osent se prétendre heureux de la » modernisation » mais qui entendent conserver telles quelles les infâmes disposition des accords internationaux( encore voir l’article ci-dessus)
Vu dans le Nouvel Obs
En passant notant que le Ghannouchi premier ministre vient d’autoriser le Ghannouchi mollah en exil à Londres depuis 20 ans à rentrer en Tunisie.
Vu dans le Nouvel Obs
C’est évidemment ce que ce gouvernement , ce premier ministre en place depuis onze ans n’avait rien de plus urgent à faire. C’est sans doute ce que les faux derches de la gauche européenne appellent la « modernisation » bin voyons
Soyons modérés soyons modérés
Comme annoncé dans l’article précédent la haute finance internationale joue ouvertement la même carte islmaique qu’en Iran
Les comparses bénévoles bienpensants de la galerie marchande vont-ils prétendre que l’arrivée du mollah Gannouchi est une conquête de la Révolution Tunisienne?
Certains ici ou ailleurs( suivez mon regard) ne manqueront pas de penser que je parle ici un peu fort ou d’un peu haut
Je leur répondrai que n’ayant pas d’autres tribunes. Je ne pourrais le faire ailleurs, mais passons….
Voici ce que pense un Tunisien ( à ma grande honte totalement inconnu pour moi)
Je donne un lien ( Shame!)vers un texte de l’écrivain Taoufick ben Brick
Vous pourrez aller lire ce qu’il en dit
En passant j’espère que les les bienpensantes et les bénévoles de la galerie marchande ne viendront pas accuser ce Tunisien de racisme anti arabe