Lorsque l’on évoque les grandes voix du jazz, ce sont rarement les voix claires, cristallines, voire enfantines qui sont mises à l’honneur. Pourtant, celles-ci comptent pour bon nombre d’amateurs de jazz.
Des voix qui peuvent aussi faire merveille, autant dans le registre sensible que léger, du moment que le swing est au rendez-vous. Pour vous situer sur une échelle, c’est quelque part à trouver à l’opposé d’une Sarah Vaughan ou d’une Peggy Lee.
L’une des plus subtile d’entre-elles appartient à Blossom Dearie, disparue il y a peu, à l’âge de 84 ans. Née en 1924, elle fut une grande figure du jazz new yorkais dans les années 60.
Ce petit bout de femme était une excellente pianiste bebop avant de se découvrir un talent de chanteuse, derrière son piano, dans les clubs de Manhattan.
Tout le monde a entendu cette voix, au moins une fois à la radio, avec des titres comme Give him the ooh lala, mais peu de gens sauraient mettre un visage avec un nom derrière. Son jazz est de ceux qui vous filent l’envie d’enfiler des pantoufles devant la cheminée avec un verre de bourbon grand âge, en regardant tomber la neige.
Son dernier album date de 2000 et cette grande dame donnait encore concert il y a peu.
Citons aussi la francophile Stacy Kent, autre voix claire et attachante, qui fait son chemin avec l’intelligence qui la caractérise. L’opération séduction France est d’ailleurs en marche avec son nouvel album « Raconte moi » qui plait beaucoup et pas seulement aux amateurs de jazz, grâce aux textes, plutôt inspirés.
Côte scandinavie, il y a bien sûr Lisa Ekdahl, la voix jazz enfantine par excellence.
Chanteuse pop reconnue en Suède, elle enregistre en 1998 un album de standards avec le trio jazz de Peter Nordhal.
Un coup gagnant qui lui permet de prendre aussitôt une stature internationale, notamment en France où elle se produit au côté d’Henri Salvador.
Lisa Ekdhal compose et chante comme elle parle, sans artifice et avec une grande honnêteté. Consciente de ne pas être une grande voix, elle entend tirer parti de son timbre particulier, à l’image d’un Bob Dylan, son modèle en musique, et miser sur l’intimité, la douceur et la sincérité, en optant pour un jazz teinté de bossa nova qui lui va comme un gant.
En France, la plus représentative du genre est encore une inconnue. Mélanie Dahan est son nom. Jeune espoir du jazz vocal français, elle emprunte au répertoire de la chanson française qu’elle transforme en standards de jazz.
Jazz et chansons avec de solides références comme Aznavour, Brassens ou encore Bernard Dimey.
Des chemins appelés à se croiser un jour – qui sait – puisqu’Aznavour lui-même se prend au jazz – il n’est jamais trop tard – en compagnie du Clayton Hamilton Jazz Orchestra.
Pour autant, ces voix claires, malgré leur charme, ont un défaut majeur. Elles lassent plus vite. Une raison qui justifie de s’entourer d’excellents musiciens sinon d’excellents paroliers et de se choisir un répertoire sans faille et sur mesure.
Lectures :6424
Il faudra que vous m’expliquiez, Yohan, pourquoi la plupart de vos images sont déformées. Celles que je retrouve, je les change, mais les autres je ne peux rien.
Article intéressant. C’est vrai que le Jazz a été avec les musiques tsiganes l’un des premiers genres à accepter et même valoriser les voix cassées, éraillées. Y trouver des voix bien pures et si classiques est une vraie découverte. Cela me donne l’idée de recycler quelques articles de mon blog que plus personne ne lit, tiens…
Bonjour à tous
Merci à Yohan de me faire découvrir Blossom Dearie, que je ne connaissais pas: joli prénom et bon jazz !
bonsoir Philippe
Le morceau qui passe le plus sur les ondes est celui là, tu dois le connaître
En tout cas, je suis content que tu apprécies
bonsoir Léon : je ne sais pas trop pourquoi mes photos t’arrivent déformées. Je fais copier coller, et sur mon écran je ne vois rien de spécial. 😥
Oui, la chanson est connue et elle la chante bien; la pointe d’accent « embrasseï » est charmante…