On ne parle plus que de cela dans nos médias. Les superlatifs ne manquent pas, à croire que nous subissons en ce moment un cataclysme d’une ampleur exceptionnelle.
Quelques flocons de neige précoces, et voilà la France en émoi, routes bloquées, tronçons non déneigés, trafic aérien et ferroviaire au ralenti, bref rien de nouveau sous le soleil hivernal hexagonal, à croire que nos concitoyens ne connaissent ni le pneu neige, ni les frimas hivernaux.
Nos voisins britanniques qui grelottent eux aussi accablent leur gouvernement sous un flot de critiques et d’injures ; imprévision, incurie, tout y passe.
De quoi faire sourire ou s’étrangler nos montagnards qui eux savent se prémunir contre les caprices de l’hiver, fut-il un tantinet précoce.
Caprice, même pas, puisque les météorologues nous disent que cette situation n’est pas aussi exceptionnelle qu’on veut bien le dire. Après tout, ce ne sont que quelques degrés en dessous de zéro, un hiver avant l’hiver, pas de quoi faire un tintamarre médiatique.
Pourtant, les réseaux électriques saturent, la région Bretagne est sous la menace d’une coupure générale de courant. Les départements sont sur le pied de guerre et les maires font provision de couvertures et réquisitionnent les gymnases pour le cas où leurs douillets administrés n’auraient plus de bûches à mettre dans la cheminée.
Entre Rennes et Brest, 200 camions sont arrêtés sur le bord de la route, alors que cette vague de froid est annoncée depuis la semaine dernière. Pour autant, aucun d’eux ne s’est équipé en conséquence, l’état pourvoira comme d’habitude et la DDE en prendra pour son grade, comme chaque année à même époque.
De leur côté, les radios font dans la surenchère, n’hésitant pas à parler de froid polaire. Les reporters, « dépêchés sur le terrain des combats », reprennent, avec moult trémolos dans la voix, le cas d’une ménagère de plus de cinquante ans qui se plaint de ne plus recevoir la publicité des magasins Super U dans sa boite aux lettres.
La neige colle, ça glisse, il fait froid, et je ne peux plus sortir avec ma chemise BHL…Arghhh !!!
Mais de qui se moque-t-on ? Alerte orange et pourquoi pas rouge tant qu’on y est.
Dans quelques jours, les français vont rouler à tombeau ouvert vers les stations de ski, crise ou pas crise, et ce n’est pas 25 centimètres de neige qui vont les arrêter ce jour là…
Ils sauront fichtre bien se débrouiller pour trouver des pneus neige ou mettre les chaînes au besoin.
The show must go on ….with the same clowns
Lectures :12748
Bonjour Yohan,
Et oui, assistanat à tous les degrés, sauf pour les loisirs, quoique…
Il me plait ton article Yohan, il rappelle le temps pas si lointain où j’étais prof, où chaque année le verglas , la neige, nous mettait au chômage technique car les arrêtés préfectoraux interdisaient aux transports scolaires de circuler. Arrêtés qui n’empêchaient pas les mêmes bus et les mêmes chauffeurs de partir le week-end très tôt dans le petit matin verglacé vers les stations du Massif central, transportant les mêmes élèves si inquiets et leurs parents si prudents deux jours avant.
Allons, allons, dramatiser toutes ces intempéries banales profite à tant de monde…
Les journalistes de la presse écrite sont ravis: le papier imprimé se vend bien, et pas seulement pour envelopper les légumes ou les SDF.
Les journalistes radio et télé sont aux anges: la salive neigeuse coule à flots, les reportages tombent comme les flocons, c’est tout bon coco.
La cour de Nick 1er se délecte: quoi de plus efficace que des emmerdements pratiques montés en épingle comme nème rideau de fumée pour ne pas parler du chômage, de la crise bancaire qui remplit les poches des responsables du bazar, de la baisse du pouvoir d’achat, etc.
Que du bonheur la neige, les amis. Et en plus après, des inondations: une merveille.
Yohan,
« Alerte orange et pourquoi pas rouge tant qu’on y est. »
Non non non: ce sont maintenant des « vigilances » colorées. Ça ne veut rien dire mais « alerte » était trop fort quand Météo France se plantait… Notons du reste que depuis la grande tempête de 1999, Météo France est systématiquement d’un pessimisme noir sur les vents, les gelées, les précipitations, les orages, les soucoupes volantes et tout ce qui peut effrayer le bon Français. Quelques jours avant, elle annonçait -9° à Dijon le samedi 4. Il a fait -2.
En même temps, on ne va pas leur reprocher d’avertir à l’avance même s’ils se trompent un peu…
Qu’est-ce qu’on entendrait, si ce système n’existait pas…
» C’est un scandale, comment se fait-il qu’en 2010 Météo France n’ait pas de système d’alerte ! »
Et puis à force de nous « promettre » de la neige… on est déçus si comme chez moi on a eu 3 malheureux flocons…
Comme disait ma (très vieille) voisine en salant son coin de trottoir « que voulez-vous, c’est l’hiver! »
Exact Philippe
J’ai constaté que les températures étaient au final moins froides que celles annoncées par la météo. Le journal de l’inénarrable JPP de vendredi était exclusivement consacré aux reportages sur cet épisode neigeux. Et maintenant on a droit aux innondations…et aux inévitables avalanches que déclenchent les irresponsables qui eux n’écoutent jamais les pévisions météo, c’est bien connu…. 🙄
Furtif
Eh oui, les bus scolaires ne connaissent pas les pneus neige, sauf quand même en montagne où ils les chaussent dès le mois d’octobre,… bien obligé…..
Bonjour tout le monde. Yohan, votre article aurait pu être écrit du Québec tant il décrit une réalité que nous revivons chaque année. Toute première neige à l’approche de l’hiver nous semble une catastrophe dans un pays de neige. Est-ce le fait des jeunes générations qui semblent avoir perdu leur repère historique? Je n’en sais trop rien. Toujours est-il que, mise à part les sportifs, l’hiver est plus souvent vu comme une source d’embarras.
Pierre, c’est réconfortant pour nous de voir que chez vous aussi les premières intempéries hivernales font les choux gras des médias…
En fait d’une façon générale, c’est l’anecdote, le quotidien qui remplit maintenant plus que jamais gazettes et écrans. Ça évite de parler des sujets qui peuvent mécontenter…
En France la radio publique France Info, naguère bien sérieuse et parfois persifleuse, se consacre maintenant avec un soin méticuleux au sport et aux faits divers. Radio Sarko vous parle…
Bonsoir Chantelois;
Bon alors ! si les québecois s’y mettent aussi c’est le ponpon. S’il y a au moins du bon au froid et à la neige, c’est que les faits divers de délinquance baissent avec. Les délinquants sont des gens frileux qui n’aiment pas se balader avec une polaire et un gros blouson sur le dos 8)
Bonsoir Yohan. Il y a en effet beaucoup de délinquants au Québec 😆
J’ose à peine regarder ou écouter un journal canadien… Ils doivent bien se foutre de notre gueule, quand on ne peut plus se déplacer avec trois centimètres de neige et un -2 en maximales…
Le pire, c’est qu’ils ont raison…
Bonjour Philippe. Nous en sommes à l’insoutenable légèreté de l’être… et de paraître, mon cher ami. Le politiquement correct impose des sujets légers et dédaigne les sujets qui fâchent… Ainsi va la vie.
Oui, paraissons, paressons… 😉
…et bonjour à vous, excusez-moi !
Sympa cette photo de Kzarko Ier
Bonjour Yohan, bonjour tous,
Je ne regarde plus les zinfos tv. Ont-ils commencé à vous parler des stations de ski? car comme tout le monde le sait maintenant, lorsque nos journaleux en font la publicité ils ont droit à des séjours gratos dans ces stations.
Attention, la télévision nuit gravement à votre santé et à celle de votre entourage
quelques nouvelles du jour
1) PARIS (Reuters) – Pierre Falcone, principal acteur du dossier des ventes d’armes à l’Angola, a été condamné lundi par la cour d’appel de Paris à trente mois de prison ferme pour fraude fiscale. La cour, qui a ainsi réduit la peine de quatre ans de prison ferme prononcée en première instance, a toutefois délivré un mandat de dépôt, ce qui rend l’emprisonnement exécutoire même en cas de pourvoi en cassation.
2) L’Institut de sondage du Medef et ses pourcentages bidons
3) En lisant cet article, je me demande pourquoi ça n’arrive jamais à nos élus ce genre d’histoire. 😆
http://www.20minutes.fr/article/634569/societe-affaire-bettencourt-enquetes-visant-eric-woerth-elles-poursuivent