J’ai toujours autant de problèmes vis à vis de ces spécialistes qui, du haut de leur chaire universitaire, juristes, sociologues ou philosophes, continuent de nous expliquer que la laïcité n’est pas l’antireligion mais au contraire la garantie de la liberté de conscience et du culte, associée à une neutralité de l’Etat vis à vis des religions.
Mon problème, celui dont je voudrais parler ici, c’est que, si je m’en tiens à la lettre de ce qu’elle dit, sur le fond je ne puis qu’être d’accord. Entièrement d’accord, quasiment avec la totalité du contenu de l’interview, à l’exception peut-être de l’explication de la montée des communautarismes religieux par le seul recul de l’investissement de l’Etat dans ses services publics, qui me semble un peu simple — qui demanderait, en tous cas, à être sérieusement développée et évaluée.
J’admets donc et accepte, tout à fait comme Catherine Kintzler, que la laïcité n’est en rien l’interdiction du culte ni de la croyance. (Ni, non plus l’interdiction de l’athéisme et de la libre-pensée, faut-il le rappeler ?…).
Mais…
Il faut rappeler avec force que l’attitude laïcarde extrémiste dirigée principalement contre l’islamisme parce que c’est lui qui est actuellement le plus préoccupant, est une réaction à un ensemble de dérives qui ne sont pas de son fait. Autrement dit ce ne sont pas les « laïcards », même les plus athées d’entre eux qui ont cherché, dans la période récente à supprimer ou interdire les religions, mais bien des croyants qui ont commencé à pervertir le concept de laïcité en lui ajoutant ces adjectifs divers et variés et à tenter une reconquête de l’espace public .
Depuis le milieu du XXe siècle un équilibre satisfaisant s’était établi et c’est sa rupture par l’islamisme [1] , avec l’appui plus ou moins avoué des autres religions, qui a provoqué l’apparition de cette crispation laïciste, jusqu’à un extrémisme qui peut pousser à de l’islamophobie caractérisée et souvent revendiquée, voire des dérives racistes envers les populations qui baignent dans cette culture. Cette crispation, que les bonnes âmes donneuses de leçons de civisme et de démocratie se permettent de dénoncer de toutes les manières et (parfois jusqu’au ridicule tellement cela devient incohérent avec l’athéisme et le rationalisme dominant dans la pensée de gauche ), a donc une origine tout à fait contingente et dépasse largement le cercle des bouffeurs habituels de curés.
La seule victoire toute récente et spectaculaire de la laïcité contre une intrusion de la religion dans l’espace public a été la fin des prières de musulmans dans la rue. Or elle a été obtenue contre l’islamisme par des gens que les défenseurs « républicains », « démocrates » et « modérés » de la laïcité passent leur temps à stigmatiser comme étant des extrémistes.
Si vis pacem para bellum. (« Si tu veux la paix, prépare la guerre », adage romain.)
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[1] Je précise une fois de plus que, comme Iskender, je n’utiliserai plus jamais le terme « Islam » qui est une victoire sémantique du système mahométan et un abus de langage, alors que l’on utilise, à juste titre, pour toutes les autres religions le suffixe –isme désignant un système de pensée mobilisateur: bouddhisme, judaïsme, christianisme, hindouisme etc .
Lectures :9046
» contre les mauvaises chutes et les fâcheuses glissades à distance sous influences malveillantes »
Furtif, c’est pas beau de mentir et de dire que tu l’as pas fait : moi, je l’aurais fait.
Tout au plus tu pourrait faire preuve de charité Chrétienne et le sortir de la mare de boue dans laquelle tu l’as, grâce à tes pouvoir, poussé; visiblement il y a pris goût et s’y complaît.
PS : je te soupçonne d’avoir poussé tous les TIEBIEG dedans 😈