Avec l’accord d’Anne Zelensky nous publions ce texte qui est resté, sous une version un peu différente, quelques jours sur Riposte laïque et qui a été récemment retiré. Nous le trouvons courageux par son contenu et susceptible d’ouvrir un débat passionnant.
Un mot tout de même sur elle, pour ceux qui ne la connaitraient pas :
Anne Zelensky est l’une des féministes historiques des années 70 avec Antoinette Foux, Gisèle Halimi, Annie Sugier etc. Elle est l’une des femmes à l’origine du MLF. Fondatrice avec Simone de Beauvoir de la Ligue du droit des femmes, initiatrice du manifeste des 343 salopes, elle s’est également beaucoup investie aux côtés des femmes battues avec la création du premier centre destiné à les aider et les héberger. Elle a été de tous les combats féministes et si elle a repris du service à Riposte laïque c’est qu’elle voit en l’islam, avec l’affaiblissement de la laïcité, un ennemi redoutable de la cause des femmes . Je la connais personnellement et je connais donc ses convictions. Que l’on puisse la traiter de fasciste, raciste, ou je ne sais quoi encore, me laisse pantois…
Léon
De droite, de gauche ? Où êtes vous ?
La question mérite d’autant plus d’être posée que le paysage politique se recompose, que beaucoup d’anciens électeurs de gauche ont depuis longtemps basculé à droite, qu’à Riposte Laïque, on nous range à l’extrême-droite, faute de pouvoir nous labelliser. Bref difficile d’assurer la bonne traçabilité de ces appellations contrôlées. Allons y voir de plus près. Que recouvrent donc ces concepts, qu’on croyait immuables ?
Je ne vais pas vous faire de grands développements théoriques, avec références obligées à l’histoire des mouvements de gauche et considérations sur la pensée de droite. Je me contenterai d’une réflexion qui emprunte au bon sens, à la philosophie et à l’expérience personnelle. Il me semble essentiel de réexaminer, sans a priori, des évidences qui n’en sont plus.
Etre à droite relève d’une sorte d’évidence d’ordre naturel. Dans notre monde, la droite occupe le haut du pavé, elle est de droit divin. La plupart d’entre nous sont droitiers, il faut rouler à droite, le meilleur chemin est le droit. En politique, la droite occupe le terrain depuis de longues décennies, avec une courte interruption pour la gauche, les années Mitterrand.
Par contre la gauche serait du côté de la déviation – le gaucher a longtemps été très mal vu, et on s’acharnait à le rendre droitier – les expressions abondent qui sont négatives – passer l’arme à gauche, être gauche… En même temps, en politique, la gauche renvoie au mouvement, comme si être à gauche n’allait pas de soi et supposait une translation, un travail sur soi. Si l’on observe le petit de l’homme, il est plutôt conservateur, peu prêteur, son instinct de propriété est développé, ses réactions peu tolérantes vis à vis de l’autre petit. C’est le plus fort qui fait régner sa loi. Il faut le soumettre à un long apprentissage pour l’amener vers moins d’égocentrisme et plus de tolérance pour l’autre.
Alors naîtrait-on à droite ? Et viendrait- on vers la gauche par un effort pour surmonter cette pente naturelle ? Il n’y a pas apparemment de gène de gauche. Voilà qui devrait inspirer plus d’humilité aux censeurs, principalement de gauche, qui distribuent les certificats de bonne conduite.
Les mêmes qui crient haro sur la morale et l’ordre qui va avec, ne se privent pas de donner des leçons de morale, assorties désormais de sanctions. Je veux parler de l’antiracisme qui prend aujourd’hui des allures de chasse aux sorcières. L’autre jour, je commande « un petit noir » au café et le serveur, dont je n’avais pas remarqué qu’il était noir me dit avec humour « Faites attention, vous risquez de tomber sous le coup de la loi ! ». Dérives désolantes d’un combat justifié. C’est mal d’être à droite. Par contre, ce serait bien d’être à gauche. Mais c’est où la gauche ?
Quelle est cette logique de camps qui vous assigne à résidence politique ? Quelle est cette vision du monde, qui au mépris de la réalité, fige dans un éternel politique – comme il y a un éternel féminin – des idées qui sont mouvantes comme le réel auquel elles se confrontent ?
Voila qu’aujourd’hui, je me retrouve confrontée aux mêmes qui, depuis des décennies, m’expliquent où est la vérité, qu s’accrochent aux mêmes poncifs, et ne tirent aucune leçon ni de l’histoire ni du réel. Je partirai de mon expérience comme élément d’observation. Je n’ai jamais pu adhérer totalement à ce qu’on entend par « droite » ou « gauche ». Mais j’ai très vite constaté que la cohérence était la chose la moins partagée du monde, qu’on pouvait proclamer une belle idée et avoir une pratique contraire, surtout à gauche. Mon père était communiste, admirateur de Staline, mais il battait ma mère, et faisait battre les « nègres » qui travaillaient sur notre plantation de bananes en Côte d’Ivoire. Chaque soir, lors de l’époque de la récolte, le contremaître, sous la surveillance de mon géniteur, administrait un certain nombre de coups de chicote ( fouet) aux « esclaves » qui n’avaient pas rempli leur quota de bananes.
On peut dire que mon engagement vraiment « politique » s’est fait dans le féminisme, en 1968. Le mot politique ne signifiait pas pour nous appartenance à un parti, mais justement rejet du fonctionnement de parti, et analyse lucide du monde, de ses tares et volonté de le changer, hors parti. Nous étions par définition hors–la-loi, que nous nommions patriarcale. Cependant, la majorité des féministes venaient du gauchisme. La plupart de ces jeunes filles qui étaient dans les groupes mao ou trotskistes se souciaient plus du sort des Palestiniens que de celui de leurs sœurs. Cependant elles déploraient qu’on les affectât au tirage des tracts et à la préparation du café pour les chefs. Lesquels péroraient pendant des heures pour savoir comment changer le monde. Quand elles ont su qu’un mouvement de libération des femmes se créait, elles sont venues y voir. Puis sont restées.
Très vite, je me suis heurtée à leurs copains gauchistes. Ils croyaient dur comme fer qu’il y avait des priorités, celle de la lutte des classes, et que notre combat, celui des femmes, était secondaire. Il suffirait que la Révolution se fasse et tout le monde serait sorti d’affaire. Le sacro- saint prolétariat libérerait tous les opprimés de la terre. On a vu ce que ça a donné… Et puis il y a eu, parmi tant d’autres, l’affaire de Louise, une jeune copine vietnamienne, qui avait été violée par un noir. Grand branle-bas dans nos milieux « révolutionnaires ». Pas question qu’elle le dénonce, ce serait compris comme une acte raciste. Elle-même n’était-elle pas de race jaune ? Oui, mais c’était une femme ! Bref, nous n’avons pas cédé, Louise porterait plainte pour viol, l’affaire a fait grand bruit, Libération a publié un article de Sartre lui-même, qui prenait parti pour Louise. De toute façon, les militants gauchistes tentaient de persuader leurs copines de coucher avec les travailleurs immigrés, histoire d’alléger leur misère sexuelle ( sic).
J’ai pris conscience que pour ces gens là, l’autre était par principe préférable au proche. Ils étaient prêts à fourrer leur petite amie dans le lit d’un type, pourvu qu’il soit basané et issu d’ailleurs. Plus tard, ils ont crié haro sur la Ligue du droit des femmes qui, la première, a demandé le renvoi en assises de l’excision. Peu leur importait la mutilation de la petite fille du travailleur malien, ils n’avaient de compassion que pour le travailleur immigré.
Qui était à gauche ? Eux qui étaient enlisés dans l’ornière des priorités et du dogme, eux qui avaient leurs préférés parmi les opprimés, eux qui exploitaient leurs bonnes femmes ? Ou moi qui me battais pour plus d’égalité et de dignité, en partant de ma propre condition d’opprimée, et qui avais le souci principal de faire avancer ma cause, pour mieux faire avancer celle des autres ?
Vous jugerez. Ma « gauche » relevait du pragmatisme, elle faisait le constat que l’injustice et la domination ne faisaient pas le bonheur des hommes, elle s’était forgée au fil de l’action et de la réflexion, elle pariait sur le progrès et non l’immobilisme. Pour mieux faire progresser ses convictions, elle n’avait pas peur de certaines alliances, considérées comme contre nature. Ainsi, il m’est arrivé de m’allier ponctuellement à des groupes catho de droite pour interpeller la porno et la pub sexiste et dénoncer le dogme de la « liberté d’expression » dans laquelle se drapaient les marchands de cul. J’ai eu droit aux anathèmes de « réformiste » et « puritaine ».
Il y a donc bien longtemps que je fais les frais de cette manie infantile de classer et de faire des rapprochements douteux, propres à ce qu’on appelle si mal « la gauche ». Les mêmes sont toujours là pour décider de qui est « bien-pensant » et distribuer des mauvais points. Dernier avatar de cette grave faute de pensée : l’émission d’Arrêt sur images, où l’animateur, déboussolé par nos positions inclassables, n’avait de cesse de nous faire avouer que nous étions proches de Le Pen.
Tout ça parce que nous pouvions coïncider sur certains points avec ces gens là. Peu importait l’essentiel : le chemin qui nous avait conduit à ces rapprochements ponctuels et les différences fondamentales qui nous séparaient. C’est vous, messires de gauche et autres féministes relativistes, qui n’avez pas osé prendre parti contre le voile, pas osé émettre une critique de l’islam dont vous désapprouvez par ailleurs certains dogmes : intolérance, relégation des femmes, négation du progrès humain. Comment faites-vous pour assumer cette schizophrénie, soutenir une Taslima Nasreen, qui paye de sa liberté, les délires de l’islam et soupçonner une Anne Zelensky, féministe, laïque, athée, de racisme, quand elle ose faire la critique justifiée de cette religion ? Comment pouvez vous avoir condamné hier les « opium du peuple » et cautionner ce qui bafoue les principes de notre république laïque et égalitaire ? La honte est pour vous qui avez abandonné à la droite extrême ces thèmes de salut public, par peur. Peur du qu’en-dira-t-on chez les copains, peur de vous mouiller et de vous recevoir une fatwa dans la gueule. Votre lâcheté déshonore l’appartenance dont vous vous réclamez.
Eh bien, je ne sais pas où est la gauche, mais sûrement pas de ce côté là. Cette tolérance à sens unique, cette crispation sur un antiracisme devenu haine de soi, cette malhonnêteté intellectuelle relèvent d’une incapacité à prendre le risque de penser, qui est le contraire du mouvement de la vie.
« Il n’y a pas de chemin, on trace son chemin en marchant » cette phrase du grand poète espagnol, Antonio Machado, indique la voie.
Le féminisme s’est signalé par son indépendance d’esprit et par son audace. Il a bouleversé la société parce qu’il a osé se dégager des dogmes, se risquer dans les chemins aventureux de l’invention. Il a osé.
Où êtes vous passées, mes soeurs ?
Anne Zelensky.
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Tyner : « les cours d’alphabétisation des femmes maghrébines âgées (voilées ou pas !) me semblent infiniment plus constructifs qu’un appel à l’apéro ». Je ne vois pas en quoi l’un exclut l’autre, il s’agit de réponses adaptées à des problèmes totalement différents : ce n’est pas parce que que vous donnerez des cours d’alphabétisation que vous obtiendrez le passage rue Myrha le vendredi au moment de la prière ! Votre réaction est compréhensible, elle vise à éviter l’affrontement, la stigmatisation, et préférer la pédagogie, la générosité et l’accueil. Mais il est des situations où cela devient impossible et où l’éviter est juste un aveu de faiblesse. Il me semble qu’on en est là désormais.
Léon a dit : « Mais il est des situations où cela devient impossible et où l’éviter est juste un aveu de faiblesse. »
Sur ce point, je suis pour la loi « contre la burka », comme pas en avant républicain nécessaire pour faire reculer d’un pas certains sectaires. Au politique d’éviter la généralisation.
Léon a dit : « Votre réaction est compréhensible, elle vise à éviter l’affrontement, la stigmatisation, et préférer la pédagogie, la générosité et l’accueil »
Je suis surtout légaliste. C’est en ce sens que la situation rue Myrrha me chagrine. Mais la solution est dans la création de l’Institut (effectivement en route), pas dans l’affrontement communautaire – si ??!
Tyner : Je ne vois pas dans cette histoire d’affrontement communautaire. Franchement. C’est très surprenant pour moi car cela reviendrait à dire que toute la population immigrée qui habite ce quartier est islamiste. Ce qui se passe rue Myrha est d’une part parfaitement illégal, mais surtout, et il y a une naïveté qui me gêne beaucoup, on sait désormais qu’il s’agit bel et bien d’une provocation islamiste radicale. On le sait par plusieurs éléments : les déclarations des responsables de ces prières dont on sait maintenant qu’ils le font exprès dans un but de conquête de l’espace public et de visibilité, alors que, je vous le signale, la mosquée est vide ce jour-là et qu’il y a d’autres mosquées dans Paris qui sont loin d’être pleines (comme d’ailleurs l’a rappelé Boubakeur…) On le sait parce que le caméraman de Riposte laïque a eu l’idée de suivre certaines personnes après la prière pour s’apercevoir qu’elles venaient parfois d’assez loin pour prier à la Goutte d’or et que donc, visiblement, elles accomplissaient là un acte militant…
J’estime que la naïveté est de croire que les identitaires descendraient dans le 18e en laissant leur programme au vestiaire.
Vous noterez que je ne prétends pas qu’il n’y a pas de problème rue Myrrha mais seulement que le moyen et les alliances qu’il génère mènent à un affrontement « non pragmatique » (surtout quand l’Institut des Cultures d’Islam n’est absolument jamais cité par les organisateurs comme solution à terme).
« … mènent à un affrontement non pragmatique »…?? je commence à m’interroger sur votre définition du mot « pragmatisme » que vous semblez mettre à toutes les sauces… 😉
Le pragmatisme consiste justement à utiliser une grande cuiller pour partager la soupe avec le diable… plutôt qu’à se voiler la face et à se détourner avec des cris effarouchés du fricot peu ragoûtant que nous offrent les intégristes islamistes de la rue Myrha depuis des mois… sans compter la burqua, et bientôt la polygamie, pourquoi pas ?
« Utiliser une grande cuillère pour partager sa soupe avec le Diable »
Jolie expression !
Si le pragmatisme c’est s’allier ponctuellement, avec des groupes dont on ne partage pas les valeurs, et lorsque l’on juge que le but final vaut bien quelques compromissions passagères.. que l’on se souvienne que les exemples antérieurs sont souvent mal jugés par l’Histoire a posteriori.. et font le miel des commentateurs de forums..
Que l’on se rappelle certains pactes passés..
Quant aux intégristes de la rue Myrha.. Les identitaires sont-ils réellement préoccupés par l’obstruction de la voie publique par des prières publiques ? Celles-ci ne sont qu’un prétexte… comme le prouve la même invitation à un « rosette pinard » dans un quartier lyonnais où l’on ne déplore pas ce qui est dénoncé rue Myrha..
GB
Tyner, je crois avoir déjà répondu plus haut à Gazi sur le même thème. Avant de dire que cet Institut sera la solution, j’attends de voir quel sera son financement et qui l’occupera. Car en fait de solution il est tout à fait possible que cela devienne au contraire un lieu d’implantation supplémentaire de l’islamisme le plus radical, et je voudrais bien que l’on m’explique de quels moyens on dispose pour l’empêcher?. Quant à la naïveté concernant les identitaires, je n’en ai pas, c’est une question d’organisation et de rapport de forces (il est évident que si on leur laisse l’exclusivité de l’expression…). Voyez par exemple l’appel lancé par RL pour une manif place de l’étoile en remplacement et les consignes qui l’accompagnent.
L’appel en question est littéralement bourré de clins d’oeil au parallèle « Islam Occupant ».
On a vu mieux pour calmer les extrémismes…
Euh.. J’ai beau le lire et le relire, je ne vois pas où sont ces clins d’oeil. Merci d’éclairer ma lanterne…
S’il y avait eu une 20 è d’assoces de gauche qui avaient rajouté leur nom, on aurait un front du refus : « front populaire » ou « front républicain », comme on voudra selon sa sensibilité, mais ça aurait eu de la gueule de voir la République parler d’une seule voie, faire taire leurs désaccords profonds, voire noyer les « infâmes » dans la masse démocratique et adresser ainsi un SIGNE FORT aux BIGOTS de l’Islamisme : NON, la république française n’accepte pas ce contournement insidieux de ses lois supérieures, n’accepte pas qu’on que son indifférence bonhomme soit instrumentalisée, et que l’on prenne sa tolérance pour de la faiblesse ou de la lâcheté.
Car, dans l’état actuel du comportement gouvernemental, avec ses appréciations pour le moins embarrassées et fluctuantes de ce qu’est le « trouble à l’ordre public », on voit en effet chez eux davantage la faiblesse que le respect.
@ COLRE
Je pense exactement comme toi même si tu as mis un peu trop de CAPITALES et de gras dans ton commentaire, ça me rappelle trop quelqu’un. Mais la gauche est inexistante là. Normal, elle ne pense qu’électoralisme (PS) ou néo-damnés de la Terre (extrême-gauche), à l’exception de Mélenchon qui sait un tout petit peu rester digne, laïque et républicain par moments. Quelle désolation !
COLRE, il n’y a pas eu 20 assoc de gauche car il y a un historique : RL est en rupture depuis longtemps maintenant.
Par ailleurs (je rebondis sur le mot « gouvernement »), je suis resté fidèle à la personne de Fadela Amara. [Elle a voulu être pragmatique, tiens, elle, pour le coup… Personellement, j’ai compris et admis. Les résultats sont… euh. S’est fait avoir, voilà tout.]. Quoi qu’il en soit, je reste attentif à ses propos. Que dit-elle ? Qu’il s’agit d’un « scandale » associé a certaines personnes pas fréquentables. L’alliance aux identitaires est une erreur politique majeure et la politique ça reste important.
[Plutôt HS : pour ceux qui s’intéressent aux dérives de la patamédecine et à ses chantres, je signale au passage que le sieur Loïc le Ribault était partie prenante de l’histoire de la « soupe populaire au cochon ».]
Le pb, Tyner, c’est que des gens qui disent (comme vous ici), LA solution c’est ça, l’erreur majeure c’est ça… etc : comment et pourquoi les croire ? tout le monde passe son temps à se tromper, c’est juste de l’opinion, moi je peux vous dire exactement l’inverse, et l’avenir prouverait que j’ai autant raison que vous…
« Scandale » ? « erreur politique majeure » ? oui, oui, oui… pourquoi pas ? ou l’inverse…
Moi, le « scandale », c’est que l’Etat français, mon pays, le régime de ce pays qui a été élu en mon nom (sans mes faveurs, mais peu importe), laisse se développer depuis des mois, par lâcheté et faiblesse, un activisme dangereux pour elle et contraire à la Constitution de la nation et ses ses principes laïques.
Moi, l’ « erreur poliitque majeure », c’set que l’ensemble des formation et associations républicaines n’aient pas, « comme un seul homme », réagit immédiatement et dit : niet, stop ! là, on ne passe pas…
Alors voyez : qui a raison ?
Vous faites dans le relativisme, en plus ? 😕
non… pas d’inquiétude, jamais sur certains principes, mais sur l’action, oui, la tactique ou la stratégie… oui. Car si vous trouvez qu’il y a de quoi être fier du résultat actuel sur le retour de l’intégrisme religieux après un siècle de cantonnement… 🙄 je pense qu’il y a eu « une » erreur qque part…
Moi, je reste pragmatique sur les solutions, sans être dupe des moyens.
Au fait, moi aussi je peux être d’accord avec Fadela Amara : ce n’est pas pour autant que ses opinions sont paroles d’évangile… Quand on s’est ralié à Sarko, on peut être soupçonnée de n’être pas parfaite… 😉
Votre éloge du pragmatisme serait donc à géométrie variable ?
Non, Tyner, ce n’est pas cela.
Que les choses soient bien claires : j’ai défendu le pragmatisme car il était moqué et ravalé au rang de « simplisme » intellectuel, alors qu’il a une place de qualité dans la boite à outils de l’action politique.
Je ne fais pas l’éloge du pragmatisme « en soi », je ne théorise pas le pragmatisme pour en faire un concept politique aussi étanche que le socialisme ou le libéralisme… ce serait justement absurde.
Le pragmatisme est une qualité intellectuelle qui s’oppose au sectarisme davantage qu’au « théorisme ».
Etre pragmatique, c’est savoir apprécier une situation complexe qui échappe au simplisme des idées toutes faites, des « y a ka », des « il faut » et « il ne faut pas ».
Etre pragmatique c’est, par exemple, être socialiste par conviction éthique et savoir admettre une idée contraire dans certaines situations inextricables, ou d’exception ou par respect pour une autre morale qui entre légitimement dans le jeu social…
Ah, oui la référence à la manif sous l’occupation… D’accord, on peut trouver cela excessif, mais enfin, dès le début la date choisie avait ce caractère. De toute manière une provocation est une provocation. Nous verrons bien si cela aura fait bouger les chose ou pas. Si tout continue comme avant avec, en plus, des tensions supplémentaires, vous aurez raison. Si la prise de conscience se fait et que les autorités se décident à faire en sorte que ces prières publiques cessent, vous aurez tort.
Wait and see, donc…
Je voudrais porter à votre connaissance ceci : ( cela s’adresse un peu à tout le monde, mais en particulier à Gazi Borat, Tyner, mais aussi à ceux qui pensent différemment (Colre…)
http://www.enquete-debat.fr/archives/apero-de-la-goutte-dor-les-organisations-qui-condamnent/
Très intéressant en effet. On retrouve là entre autre les classiques lignes de fractures au sein de l’extrême-droite, entre anti-juifs, anti-arabes, mais aussi ceux qui sont les deux à la fois… Pour le reste, c’est l’habituel carnaval de la bien-pensance de gôche…
Je vois pas ce que la « bien-pensance de gôche » vient faire là.
Un minimum de respect serait de mise pour ceux qui ne veulent pas se fourvoyer avec l’ensemble de l’extrème droite pseudo laïcarde qui sait bien tourner sa veste à bon escient quand le vent de leur stratégie de provoc leur intime.
Parceque si on trouve des antisémites et des arabophobes d’un côté, il faut être aveugle et ne pas beaucoup s’informer pour s’apercevoir que ce sont les jumeaux de ceux de l’autre côté. Leur démarche est simple, toujours présenter un chevalier blanc à celui qui cherche, et donc toujours agir dans les deux camps à la fois pour mieux se présenter comme un recours à tous les idéaux.
Une expérience, pour ceux qui doute de l’interaction et l’interperméabilité de tous les groupuscules d’ext-droite pour ou contre la saucissonade, allez voir les grilles de programme de Radio Courtoisie et suivez ensuite le fil sur le net des orgas ou des noms présents, étrangement vous tomberez systématiquement sur une dizaine de noms, toujours les mêmes….
@ Emile
Tu ne sais peut-être pas ce que « la « bien-pensance de gôche » vient faire là », mais elle y est, là. Et au nom d’un anti-racisme de pacotille elle se retrouve associée aux anti-juifs d’extrême-droite, alors que les anti-arabes d’extrême droite sont dans le camp du saucisson. Je plaindrais presque les anti-juifs et anti-arabes à la fois d’extrême-droite : ils ne doivent plus savoir où donner du crâne rasé…
Ton raisonnement tiendrait si les gens qui sont contre le faisait d’un commun accord et dans une communion d’idée revendiquée mais tu sais parfaitement que ce n’est pas le cas, et que ce n’est pas parceque quelques faschos pour différentes raisons que les miennes gueulent contre une évènement que je dois fermer ma gueule. Ailleurs Léon dit que je suis de mauvaise foi sur le même sujet mais là je crois réver, tu amalgames les argumentaires des anti-racistes aux arguties des antisémites et arabophobes alors que nulle part que dans ton esprit il y a confusion des genres.
Ce qui est encore plus regrettable c’est que cet amalgame sans objet que tu fais ici, tu ne le fais pas pour l’autre bord qui lui affirme sa cohésion et son unité d »action. Tu te fous du monde je crois, dis moi que c’était juste un petit jeu pour pouvoir placer « la bienpensance de goche »
Parceque sinon, si tu lis bien parmi les pour le sauciflard ratafia tu vois l’UMP et parmi les contre, l’UMP aussi, ça ne te pose visiblement aucun problème, mais à bien lire je ne vois pas de gens de gauche à la fois d’un côté et de l’autre, donc si je te comprends encore mieux, finalement, la bienpensance de gaoche c’est le fait d’être un gros con droit dans ses baskets quand la bienpensance de droite est légitime dans sa roublardise ?
Que des groupuscules d’extrème droite n’invitent pas à saucissonner : cela peut se comprendre pour x et x raisons : tendances antisionistes forcenées ches certains (un grand classique) mais aussi chez d’autres gueguerres internes (fâchés de ne pas être à l’initiative ,°.
Par contre, il est à noter qu’il n’y a pas d’appel à contre manifestation de ce côté-là. La tendance serait plutôt : « Je ne participe pas » (ou je boude, c’est selon) mais pas d’appel à s’associer avec le PCF ou le NPA.. L’alliance « rouge brun » ne se trouve pas du côté des « anti pinard-sauciflard ». Pas d’appel donc à une union sacrée..
A noter une autre initiative à Lyon.. mais sans date, issue du « Bloc Identitaire ».. dans un quartier où il n’y a ni mosquée tapageuse, ni prière dans l’espace public.. et où la « nuisance intolérable » ressentie par les « honnêtes ge,ns » vient du stationnement de Roms qui remplacent les vieux Maghrébins.. (A lire dans « Lyon Capitale » de ce mois et dans le Progrès de la veille).
Ces histoires de « prières publiques » à Paris ne seraient-elles que prétexte de la part des identitaires (xénophobes new look) pour élargir leurs rangs et y gagner en respectabilité ?
Une pensée émue pour les bonnes âmes qui iront s’y engluer.. Remarquez, il parait que le pinard aide à la fraternisation..
GB
Ce sont des arguties, Emile et toujours avec la même mauvaise foi. Si on a la même opinion contre l’apéro-saucisson là on a le droit, par ailleurs, d’être totalement opposés, si on a la même opinion pour, là par contre on n’a pas le droit, et donc on a forcément la même opinion sur tout le reste .
Je trouve que c’est un argument pas honnête.
Qui parle de droit ? Cà c’est de la mauvaise foi que de détourner le propos pour se trouver un argument.
Le propos je te le rappelle est de savoir si être contre l’apéro c’est être associé à l’extrème droite, puisque tu présentes la liste de ceux qui sont contre.
Propos qui est complètement biaisé puisque la contre liste de ceux qui sont pour n’est pas mise en balance et on vient parler de mauvaise foi…..
Tu as parfaitement compris ce que je voulais dire. C’est ton argumentation qui est malhonnête : ce sont bien les gauches traditionnelles qui ont utilisé comme argument contre cet apéro le fait que des groupes d’extrême droite s’y soient associés. . Je prouve simplement que ce n’est pas un argument en montrant que d’autre groupes tout aussi nauséabonds ont été contre et ont appelé à ne pas y aller . Tu ne veux pas l’entendre, c’est ton problème moi j’arrête là la discussion avec toi.
@ Emile
Je n’amalgame rien. Je constate les amalgames qui s’opèrent, nuance, amalgames qui me désespèrent. Et je n’ai pas du tout essayé de placer la « bien-pensance de gôche » comme une provoc. Cette chose-là existe bel et bien, et elle se fourvoie en amalgamant le combat légitime et nécessaire contre le racisme et le rejet de toute critique contre l’islamisme en faisant passer l’islamophobie pour du racisme, ce qui est un procès d’intention répugnant. Même si je reconnais très volontiers que nombre de pseudo-islamophobes sont en fait des racistes déguisés. Lis mon article sur les Mille et une nuits, et tu verras que de ce côté je suis de gauche (mais pas de gôche) et que je suis clean. J’ai d’ailleurs écrit ici que je n’étais pas d’accord pour l’association avec les fachos pour contrer l’islamisation. Le fascisme brun ne vaut pour moi pas mieux que le fascisme vert. C’est toi qui te trompes au nom d’une certaine idée vertueuse de la gauche et de ce qu’elle devrait être tout en refusant de voir ce qu’une partie d’elle est vraiment en face de ces problèmes : de la raclure électoraliste sur fond de bien-pensance.
Marsu,
Je me suis toujours posé la question de l’intérêt qu’on peut avoir à s’attaquer à son propre camps avant de d’ontenir quelque victoire contre le camps opposé.
Pendant que tu badigeonnes la Gôche, les rasés rangers se grattent les poils de rire surtout dans une occasion où les deux catégories sont dans le même panier, c’est assez désolant comme il est désolant de se risquer accepter quelques racistes pour alimenter sa propre cause islamophobe.
@ Emile
Je suis clairement de gauche mais je ne suis encarté nulle part, et si mon « camp » (comme tu dis) fait ou dit des conneries, je ne vois pas pourquoi je je ne les dénoncerais pas. Et la confusion qu’entretient savamment la gôche entre racisme et islamophobie me débecte profondément. C’est ce genre d’amalgame bien-pensant et complètement à côté de la plaque qui est entre autre responsable de la naissance d’un mouvement comme Riposte Laïque. Si la gauche responsable n’avait pas déserté le combat républicain et laïque, si elle n’avait pas par aveuglement et/ou pour d’ignobles raisons électoralistes accepté l’inacceptable, bref si elle avait été fidèle à ses valeurs, jamais tout cela ne serait arrivé. Il faut espérer qu’elle finisse par comprendre ça. Mais elle n’en prend pas le chemin.
Et puis en ce qui concerne l’islamophobie, dont tu manies le concept façon gôche, lâche-moi les baskets. Je veux bien me revendiquer comme islamophobe, puisque c’est ainsi que les mollahs iraniens ont désigné ceux qui s’opposent au fascisme vert. Mais au fond, je ne le suis pas, c’est bien pire : je suis radicalement anti-islam, ce qui n’est pas une maladie ou une peur (phobie) mais le rejet d’une idéologie religieuse à gerber et incompatible avec la démocratie et l’égalité hommes-femmes. Je suis tout aussi anti-cathos, anti-rabbins, etc., mais les plus dangereux actuellement, ce sont les islamistes. Point-barre.
J’eusse aimé Môssieu Marsu que vous ne profitassiez pas du bref instant où j’ai été obligé de m’absenter, pour me chiper mon commentaire. Si ce n’est la plus haute marche du podium que vous attribuez à l’islam , je crains que ceux qui attendent dans l’ombre et se marrent en douce ne soit dangereux à une autre échelle. L’Histoire de notre pays au siècle dernier l’a déjà montré mais aussi les excommunications de gamines violées et l’opposition à la contraception et au divorce dans des pays tout près de nous…Vous ne pouvez ignorer non plus l’animation en sous main des groupes laissez les vivre
Marsu,
J’arrive comme les carabiniers… et j’ai pas le temps de discuter, mais je voulais dire à quel point j’étais d’accord avec toi, complètement, jusque dans ta radicalité verbale ! Il ne faut pas lâcher une once de terrain et de vigilance aux assauts sournois de ces nouveaux « calotins » verts, pas une once !
Ils représentent un très grand danger, on le voit bien, car ils apportent l’extrême-droite dans leur bagages, d’ailleurs, ils sont eux-mêmes de l’x-droite, il n’y a pas de grosses différences de valeurs entre un Le Pen et un intégriste islamiste. Il n’y a qu’à voir sur AV, d’ailleurs, ils avouent en douce voter pour lui…
Liste sans surprise aucune : dès mon premier post sur ce fil j’ai cité la droite « islamo-sympathisante par antisémitisme atavique » comme forcément contre cet apéro identitaire et LCR/NPA manifeste sans broncher aux côtés du Hamas depuis des années…
Mais, Léon, être dans une liste de gens qui se sont indépendament exprimés « contre » un événement est-il vraiment équivalent politiquement à être co-organisateurs dudit événement ? Bien sûr non.
Bien sûr que si, c’est équivalent si on brandit cela comme argument et non sur le fond.
Si même Caroline Fourest s’y met… Elle me fait bien marrer, elle.
http://www.lemonde.fr/idees/article/2010/06/18/prieres-et-cochonnailles_1375010_3232.html
@ Léon
Elle devient de plus en plus con, celle-là. Mais elle est, comme Sifaoui, Riposte Laïque & co, un remarquable marqueur idéologique du fait que l’irruption de l’Islam en Occident brouille tous les repères gauche-droite habituels. Ce qui démontre qu’on est bien dans une confrontation entre la sphère réublicaine laïque et démocratique et la sphère religieuse théocratique. Il est évident désormais que la laïcité à la française, durement et violemment conquise contre l’Eglise, n’est pas adaptée à l’offensive islamiste. Cette laïcité est née en un temps où le pouvoir de l’Eglise était déjà déliquescent et où la déchristianisation avait déjà largement commencé. Là, on est en face d’une religion à la con qui n’est pas organisée (à la différence de l’Eglise) et qui est en plein boum débile. Va falloir sévir sévère au niveau législatif avant les bains de sang… Le problème étant que les politiques refusent d’affronter le gros problème. Brrrr…
Son article est très bien, pourtant, non ?
[J’avais lu un article paru justement sur le site de Riposte Laïque à son sujet carrément odieux, teinté d’un phallocratisme antilesbien particulièrement nauséabond – que ça n’en ait pas fait fuir certain(e)s à l’époque me sidère encore…]
Non, pas « de plus en plus con », c’est une penseuse remarquable et d’un très grand courage. Bien sûr, elle déçoit des gens plus radicaux ou plus inquiets, comme « nous », mais je crois qu’elle est très politique… Je ne suis pas sûre que ses adversaires lui en savent gré, mais à suivre…
Oui il est très bien son article. Mais c’est toujours ce que je lui reproche, elle fait des analyses souvent justes mais n’en tire pas les conclusions qui s’imposent comme si elle avait peur. Genre, je suis contre la burqua mais pas contre le hijab ou genre je suis contre la burqua mais contre une loi l’interdisant (quoique là-dessus je ne sais pas quelle est sa position) . Elle a le hijab en horreur mais est contre F. Truchelut etc…Par exemple, c’est typique, dans cet article elle fustige l’inertie des pouvoirs publics, mais s’oppose à une initiative qui a pour but de les faire bouger…
Sur Riposte laïque, il y a bien longtemps que j’ai pris mes distances avec eux… Je sais aussi qu’il y a des débats internes assez virulents….
A la question d’Anne : « Où êtes-vous passées, mes soeurs ? »
je réponds,
Nous sommes là, à droite et à gauche en même temps, quelquefois au milieu, et de temps en temps nulle part ..
Concernant Caroline Fourest, je suis comme Colre, j’ai beaucoup de respect pour la finesse de certaines de ses analyses mais je suis bien obligé de reconnaître que là, cet auteur a raison. C’est tout de même incroyable qu’il ait fallu cette initiative ( qu’elle condamne par ailleurs !) pour qu’une spécialiste comme elle des dangers de l’islam radical et de l’islamisation de certains quartier en France découvre le problème à la Goutte d’or et s’émeuve de l’occupation ostentatoire et provocatrice d’un espace public depuis des années ! Les bras m’en tombent…