2010-2015-2021Relativisme culturel et subjectivité sociale

Il est possible d’estimer si une culture est plus avancée qu’une autre en matière économique, technologique ou scientifique; en ce sens, il est indiscutable que la nôtre est supérieure à celle des aborigènes d’Australie. L’exercice est peut-être encore possible en matière culturelle, par la richesse et la complexité des productions et des rapports, quoique ce soit contestable, mais comment les classer dans l’absolu ? Comment dire que l’une est absolument supérieure à l’autre ou meilleure ? Si elles sont toutes deux adaptées aux conditions de vie des peuples concernés à un instant donné et dans un espace donné, comment définir un critère ou un ensemble de critères permettant de les hiérarchiser objectivement dans l’ensemble de leurs caractéristiques propres ? Pour ma part, je l’ignore.

Je crois donc juste de dire que toutes les cultures se valent dans l’absolu si elles assurent la stabilité du corps social, un état physique et mental satisfaisant pour les citoyens et leur propre conservation. La culture n’étant en somme que l’ensemble des comportements traditionnels et des prescriptions sociales qui permettent à des hommes de pouvoir vivre ensemble, c’est la manière dont elle remplit cette fonction qui seule compte et ne peut être jugée qu’à ses résultats qui ne traduisent guère qu’un maintien ou un déclin. Une culture est vivante ou moribonde, forte ou faible, en ce qu’elle permet plus ou moins aux hommes une vie individuelle et sociale pérenne; ainsi dans chacun de ces états elle ne peut être qu’équivalente en utilité sociale et humaine à celles qui sont dans le même état. Ce « relativisme culturel » revient du reste à poser que tous les hommes ne sont ni bons ni mauvais, qu’aucun groupe n’est « supérieur » aux autres et que c’est la diversité de leurs cultures, toutes aussi respectables ou aussi peu respectables, qui explique celle de leurs comportements. L’ami Montaigne, modeste et prudent, n’a jamais dit autre chose.

Maintenant, et ceci est totalement différent, cela ne m’empêche pas, en tant que citoyen d’une certaine culture, d’en apprécier d’autres subjectivement, par rapport à la mienne, en fonction de certaines de leurs caractéristiques. Ainsi pour nous Français du XXIe siècle, les sacrifices humains de certaines cultures, l’oppression des citoyens par des élites politiques ou religieuses, les énormes inégalités structurelles ou même la misère matérielle nous font-ils considérer comme repoussantes certaines civilisations qui ont pourtant parfois assuré la stabilité et la prospérité de leurs peuples pendant des siècles. Qu’on pense simplement à l’esclavage qui fondait de nombreuses sociétés et qui nous paraît maintenant hors nature, à la féodalité destructrice de l’individu ou aux totalitarismes de certaines religions.

Il n’y a donc nulle contradiction à admettre que les cultures ne peuvent être classées dans l’absolu et à avoir des sentiments de rejet pour certaines en fonction de ce que la nôtre nous fait considérer comme bien ou mal pour l’individu et pour la collectivité, et éventuellement en ce qu’elles s’opposent au fonctionnement et à la conservation de la nôtre.

Ainsi peut-on constater par exemple à notre époque que l’islamisme radical est un facteur important de cohésion sociale dans certaines sociétés actuelles, tout en jugeant qu’il est une peste pour les pratiquants qui bat en brèche les droits de l’homme et est une menace pour les pays de culture européenne. De même sommes-nous horrifiés par le sort fait aux serfs du Moyen Age, alors même que leur condition était un des piliers de la société de l’époque; ou par la condition des femmes pendant des siècles dans nos pays, qui faisait partie de la vie normale.

C’est toute la différence de nature qu’il y a entre l’anthropologie et la modestie d’une part, et l’appartenance à une culture et à un corps social de l’autre. Aucun des deux côtés ne peut et ne doit être ignoré, mais il est nécessaire de les connaître pour mieux les distinguer: la subjectivité ne saurait produire que des jugements de valeur.

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Fantomette
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Fantomette
12 octobre 2010 9 h 09 min

Je le dirais exactement comme vous, Philippe.

Il n’y a même pas besoin de se plonger si loin dans le temps que le haut Moyen Age ou si loin que l’Australie : pour une femme, le début du XXème siècle dans l’Ouest de la France très catholique et traditionnelle (berceau de ma famille) est tout autant étrange. Mes deux grands-mères étaient infiniment fières que leurs petits-enfants, et particulièrement les filles, puissent poursuivre leurs études et vivre d’un métier qui leur plaisait… ce choix (qui me paraissait tellement évident) ne leur avait pas été offert.

Léon
Léon
12 octobre 2010 9 h 19 min

L’amitié n’interdit pas le débat : c’est un texte avec lequel je suis en total désaccord. D’abord parce qu’il fait un contresens sur le rôle de la culture et de la civilisation qui ne sont en rien « adaptées aux conditions de vie des peuples » mais qui au contraire les adaptent et les construisent, justement. Pour faire simple ce n’est pas parce que les gens meurent à 30 ans que la médecine est mauvaise mais parce que la médecine est mauvaise que les gens meurent à 30 ans ; ce n’est pas la campagne qui détermine l’agriculture mais l’agriculture qui détermine la campagne. En d’autres termes la culture, la civilisation est très exactement l’antonyme de nature. Ensuite il n’est pas selon moi philosophiquement soutenable de considérer que les cultures se valent dans l’absolu si elles se contentent d’être efficaces, « d’assurer la stabilité du corps social et un état satisfaisant pour le conservation des citoyens » et en même temps vouloir la juger sur leurs résultats car alors elles ne se valent pas du tout : il y a une différence entre une espérance de vie de 30 ans et une de 70 ans, ou alors il faut admettre qu’une espérance de vie de 30 ans c’est bien assez pour la population du Darfour mais pas assez pour la Suède. Dans cette logique les régimes antidémocratiques sont bons pour les pays arabes, l’islamisme bon pour l’Iran,la pauvreté et l’organisation tribale bons pour le Yemen, la dictature excellente pour la Corée du nord. Que l’on m’explique alors au nom de quoi, de quel argument tout cela ne serait pas bon pour nous ? La Corée du Nord remplit parfaitement les exigences de « stabilité », « adaptation à la population » etc C’est une position intenable, contradictoire car où sont le « nous » et le « eux » ? Jusqu’où devons nous pousser cette logique : jusqu’à admettre que le voile intégral, après tout, n’étant pas condamnable en Arabie Saoudite, pourquoi l’interdirait-on en France pour « nos propres arabes », pour ces populations là ? Pour résumer je ne suis pas d’accord avec ceci : Il n’y a donc nulle contradiction à admettre que les cultures ne peuvent être classées dans l’absolu et à avoir des sentiments de rejet pour certaines en fonction de ce que la nôtre nous fait considérer comme bien ou mal pour l’individu et pour la collectivité… Lire la suite »

Léon
Léon
12 octobre 2010 11 h 17 min
Reply to  Ph. Renève

Ceci pour moi n’est pas soutenable : « ça ne m’empêche pas de juger que pour l’individu et pour nos sociétés occidentales, c’est [ l’islamisme radical] une calamité. » Ben non, ce n’est pas pour nos sociétés occidentales que c’est une calamité c’est d’abord avant tout pour ceux qui le subissent. Pour ce qui est du jugement et des critères que l’on peut porter sur une culture ou une civilisation, en réalité il y en a beaucoup. Soit on peut les juger point par point ce qui évite de porter un jugement global (les droits de l’homme par exemple, ou l’efficacité économique) soit on peut tenter des critère synthétiques. Les économistes ont inventé par exemple l’IDH, mais on peut, tout simplement utiliser quelques critères démographiques comme la mortalité infantile ou l’espérance de vie à la naissance qui synthétisent énormément de données sur la violence d’une société, ses performances alimentaires, son niveau d’avancée scientifique et médicale. Cette histoire d’espérance de vie à la naissance n’est pas un détail car je pense que la finalité des sociétés humaines est d’assurer la pérennité de l’espèce humaine laquelle peut se concevoir dans une quête de l’immortalité des individus qui la composent. C’est un critère de réussite parfaitement légitime. Je conteste également que les notions du bien et du mal seraient spécifiques à chaque société humaine. Comme Michéa, comme Orwell, comme Mauss, je pense qu’il existe un tronc commun d’une morale universelle, commune à toute l’humanité. Enfin, c’est une évidence que c’est l’agriculture qui détermine la campagne et non l’inverse, car sans agriculture il n’y a pas de ville et de campagne il n’y a que la nature. L’agriculture est là pour forcer la nature et elle modèle paysage. La nature pour les Bushmen, comme pour le Inuits est une contrainte dont la culture n’a de cesse que d’essayer de s’en débarrasser. Ta position qui ne peut nier les progrès technologiques conduit à nier toute forme de progrès social, de progrès des cultures, comme si les progrès technologiques n’étaient pas dépendants de l’état de la culture intellectuelle, de la morale, de l’organisation sociale… Cette position du relativisme culturel a été une réaction salutaire, le résultat d’un excès de prétention de l’homme blanc qui a conduit parfois à mépriser et sous-estimer les cultures autres que la sienne. Mais bon, ça y est, les anthropologues ont travaillé, désormais on sait. Mais une fois cela rectifié, on est fondé à… Lire la suite »

Léon
Léon
12 octobre 2010 11 h 54 min
Reply to  Ph. Renève

« L’individu sur place et nos sociétés occidentales.« , donc cela ne concerne pas que l’individu sur place;
je ne comprends pas trop ce que cela veut dire, des critères « absolus ». Je suppose que tu veux dire des critères « objectifs » . Je t’en ai proposés en t’expliquant qu’ils mettaient en oeuvre bien plus que de la « technologie » . Par exemple tu peux tout à fait considérer que l’espérance de vie à la naissance mesure le « niveau d’avancée scientifique et médicale ».

Si tu considère que l’on ne peut juger et hiérarchiser les cultures ou les civilisations, alors tu ne peux pas admettre de progrès social, car par définition un progrès veut dire que c’est mieux qu’avant .
Sur la question de la morale universelle tu peux reprendre les dix commandements mosaïques, tu les retrouveras quasiment tous partout.

Léon
Léon
12 octobre 2010 12 h 47 min
Reply to  Ph. Renève

Ca c’est absolument impossible selon moi : « on peut en effet estimer le degré de progrès social sans évaluer la culture dans son ensemble ».
Et je rappelle que je ne me situe pas dans un absolu mais justement dans une hiérarchie et donc dans le relatif. Enfin, cette morale universelle est précisément une morale, un idéal il est donc parfaitement possible de voir où une société se situe par rapport à cet idéal.
Tu n’e sortiras pas : ou tu acceptes de porter un jugement sur les cultures ou tu es amené à les considérer toutes comme indifférentes ou bonnes pour toi. Dans ce cas tu ne peux trouver de raison de critiquer l’islamisme radical par exemple. Ton seul argument est de dire que c’est bon pour les autres mais pas pour toi.
C’est d’ailleurs plus de l’indifférence culturelle que du relativisme.

Buster
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Buster
12 octobre 2010 10 h 08 min
Reply to  Léon

Bonjour Léon, Philippe et Fantomette,

Je suis assez d’accord avec Léon.
Même si ces notions sont difficiles à manier et induisent une certaine langue de bois, ou une auto-censure manifeste pour rester dans des propos politiquement corrects, il ne faut pas pour autant se voiler les yeux sur les profondes inégalités et injustices des sociétés traditionnelles, qui pourtant peuvent présenter l’image d’une certaine cohésion. Mais à quel prix en y regardant de plus près.
Léon fait référence au Yémen, pays cher à mon coeur pour différentes raisons, et dont l’actualité peu médiatisée en France, est régulièrement dramatique.
La dernière en date étant celle-ci.

Tous les amoureux du Yémen que j’ai connus en reviennent totalement désespérés, et pourtant certains y ont passé plus de 15 ans à y étudier sa culture et son histoire.
La société tribale et l’islam intégriste font que ce pays n’en finit pas de reculer, dans beaucoup de domaines, le pouvoir étant de plus en plus dépendant de la puissance des cheiks et des imams.
Alors la phrase « Ainsi peut-on constater par exemple à notre époque que l’islamisme radical est un facteur important de cohésion sociale dans certaines sociétés actuelles, tout en jugeant qu’il est une peste pour les pratiquants qui bat en brèche les droits de l’homme et est une menace pour les pays de culture européenne. » est une vision assez sympathique, que l’on aimerait bien croire, mais que l’on a les plus grandes difficultés à admettre lorsque l’on connaît un peu ce pays, par exemple.

Buster
Membre
Buster
12 octobre 2010 10 h 18 min
Reply to  Ph. Renève

C’est tout de même un ciment de façade uniquement, qui agit par la contrainte et par le poids que toute la société fait peser sur les individus, chacun étant épié et observé dans tous ses gestes par ses voisins et devenant lui aussi l’observateur du comportement des autres.
Cette forme de cohésion n’aboutit à rien, sinon à un naufrage collectif.

asinus
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asinus
12 octobre 2010 10 h 43 min

Delanda Carthago!

bonjour tous et toutes, de toute façon le debat a été tranché par nos elites :toutes les cultures se valent,
mais la notre un peu moins . Demonstration il est une évidence que l’etude des royaumes africains dont chacun reconnait l importance dans le domaine des sciences ,des lois ,des moeurs qui regissent desormais nos sociétés occidentales est beaucoup plus beaucoup plus importante que l ‘etude des regnes de Louis XIV
et de Napoleon 1er regnes qui comme chacun le sait n’ont laissé aucune empreinte dans notre société .Nul doute que si ces salopards de decouvreurs occidentaux avaient laissés les CIVILISATIONS
decouvertes de part le monde en l’etat, ces pays comporteraient encore plus de millions d habitants soignés éduqués et produisants biens et aliments à sassiété.Je ne doute pas que la grande civilisation islamique qui maintiens par exemple l’arabie seaoudite dans un moyen age social est cent coudées au dessus du siecle des lumieres.En fait qu apporte le discour « tout est egal tout ce vaut tout peut se mesurer à la meme aune ? »ben que l’on peut desormais passer à une autre civilisation ,que la notre ne vaut guere d’etre défendue puique qu’égale » sinon inférieure » à celles qui aspirent a la remplacer .Souvent ici « et je souhaites y etre tolerer longtemps » j’ai le sentiment depuis le depart de tall et maxim que l on as choisis Athenes plutot que Sparte en fait je me trompe la vision et l’etat d’esprit releve plus de Carthage!
Asinus:ne varietur!

Pierre JC Allard
Pierre JC Allard
13 octobre 2010 3 h 28 min
Reply to  Ph. Renève

Quelle bonne nouvelle !:-D

asinus
Membre
asinus
12 octobre 2010 11 h 22 min

@ph Reneve bonjour pour les deux précités je regrette leur abscence mais ne conteste pas vos décisions vous etes maitres des lieux.Mes métaphores poussiereuses sont mon » patois » à moi elles m’aident a articuler mon discour .Il y a certes volonté de polémique de ma part pas de me montrer discourtois ,vous remarquerez
qu’ici l absence de réponse ne m’offusque pas me sentant l’egal de tous je ne conteste pas à certains ici de se sentir superieur .Je ne crois pas à l’egalité des civilisations je ne crois pas à la nécéssité dans laisser perdurer certaines au motif de la liberté je ne crois pas à la repentance masochiste à laquelle ont veut soumettre l occident.

Buster
Membre
Buster
12 octobre 2010 11 h 36 min

En retournant la question, on en vient assez inévitablement à se demander quelle tolérance nous pourrions bien avoir pour ceux qui cherchent à faire entrer leurs cultures traditionnelles différentes, dans notre univers.
Doit-on, au nom de l’ouverture d’esprit et du relativisme culturel, l’accepter ou même l’encourager ?
Pour moi, certainement pas : Les organisations culturelles ou sociétales ne sont en aucun cas « exportables » et ne peuvent que convenir aux endroits d’où elles sont originaires.
Le colonialisme en aurait été l’exemple par l’absurde.

Alors, est-ce porter un jugement de valeur sur ces cultures différentes que de dire cela ?
D’une certaine façon Oui, en considérant que ce sont nos valeurs qui nous imposent notre grille de lecture, et que d’autres, en d’autres lieus, sont susceptibles (et seraient fondés ?) de faire le même jugement sur notre civilisation.
Nos références culturelles nous obligent inconsciemment à une certaine forme de hiérarchisation, ce qui n’empêche nullement de reconnaître certaines valeurs dans des traditions différentes.

Il existe une sourde lutte pour l’hégémonie civilisationnelle.
Le progrès technologique, implacable, balaye inexorablement les civilisations traditionnelles.
La religion, arc-boutée sur ses traditions, tente de s’y opposer.

asinus
Membre
asinus
12 octobre 2010 11 h 48 min

bonjour Buster
« Les organisations culturelles ou sociétales ne sont en aucun cas « exportables » et ne peuvent que convenir aux endroits d’où elles sont originaires.
Le colonialisme en aurait été l’exemple par l’absurde »

donc le maghreb et l afrique l asie n’ont pas droit à la démocratie la laicité l’education ect
en annexe le colonialiste qui ammene soins santé developpement économique est absurde , l idéal est donc de laisser la situation en l’état?

Buster
Membre
Buster
12 octobre 2010 11 h 54 min
Reply to  asinus

Bonjour Asinus,

..Bsolument pas. C’est juste que chercher à imposer la démocratie à des gens qui n’y sont pas prêts s’est révélé être une erreur de raisonnement.
On peut souhaiter, selon nos valeurs, qu’ils y parviennent et le plus rapidement possible.
Mais vouloir l’imposer conduit à de fortes réactions de rejet tant que le corps social du pays n’est pas en état de le comprendre et de l’adopter.

En aparte, j’aime bien vos commentaires qui secouent régulièrement les bonnes consciences.

asinus
Membre
asinus
12 octobre 2010 12 h 38 min

@Buster , je m’exprime mal il n est question de l imposer juste dans mon esprit de penser ces concepts
superieurs à tout autre c est en cela que je conteste la these de Reneve
« Je crois donc juste de dire que toutes les cultures se valent dans l’absolu si elles assurent la stabilité du corps social, un état physique et mental satisfaisant pour les citoyens et leur propre conservation »
raisonnont dans l absolu les sacrifices rituels incas et mayas assuraient la cohésion sociale de ces empires ils sont donc egaux aux principes de locke et montesquieu sur la séparation des pouvoirs non?.
un etat physique satisfaisant on peu mettre cela en relation avec la taille des populations et en deduire que l apport d’une culture  » le fait colonial » améliore l etat physique d une telle population donc c est une culture superieure que véhicule  » le fait colonial »

Léon
Léon
12 octobre 2010 12 h 57 min
Reply to  Ph. Renève

Ah, non !
« Car, qu’on le veuille ou non, dire qu’une culture est objectivement inférieure à une autre implique souvent peu ou prou que les hommes possédant cette culture sont d’une certaine façon objectivement inférieurs aux autres, tant la culture crée l’homme, ses pensées et ses comportements. »
Alors, là je proteste énergiquement parce que la culture est acquise et non innée ou génétique et le racisme pourrait bien, au contraire être dans l’idée que ces personnes-là ont la culture qu’ils méritent et son incapables d’en acquérir une autre !!! Critiquer par exemple l’excision, c’est au contraire admettre les personnes qui y sont favorables (ou qui la pratiquent), dans la dignité de pouvoir comprendre en quoi c’est inhumain, barbare et inacceptable !

Léon
Léon
12 octobre 2010 17 h 45 min
Reply to  Ph. Renève

C’est absolument faux, car alors tu es obligé de considérer, par exemple, l’islamophobie comme un racisme ! Et pourquoi pas l’anticommunisme comme un racisme antisoviétique? Ou anticoréen du Nord ? Et ce n’est certainement pas moi qui suis gêné mais, au contraire, celui qui n’ose pas critiquer une culture par peur de se faire traiter de raciste : c’est lui qui est « gêné » » qui en vient à s’autocensurer, qui s’autoflagelle. Heureusement que les féministes des années 80 n’avaient pas ce type de peur lorsqu’elles ont osé envoyer en France des exciseuses en correctionnelle. Elles étaient racistes, ces féministes ?
Ta position est intenable.

Léon
Léon
12 octobre 2010 18 h 31 min
Reply to  Ph. Renève

Non, condamner l’islam même modéré , comme condamner le christianisme même le plus modéré, est une position philosophique peut-être discutable mais en rien un racisme.

Léon
Léon
12 octobre 2010 18 h 58 min
Reply to  Ph. Renève

S’opposer aux pratiques d’une communauté n’est en rien du racisme. Le racisme consiste à penser que les pratiques en question seraient déterminées par la génétique. Les mots ont un sens.

asinus
Membre
asinus
12 octobre 2010 12 h 52 min

à mon sens l ‘eccueil raciste est relativement facile à éviter c est une question d’echelle si je pense fortement que toute les civilisations ne sont pas égale je pense ‘ l homme » comme un tout son intélligence
se mesure à sa capacité a survivre dans sont milieu naturel, et partager le quotidien d’un toubou du tibesti par exemple
vous fait perdre rapidement tout sentiment de superiorité raciale 😆

asinus
Membre
asinus
12 octobre 2010 14 h 43 min
Reply to  Ph. Renève

YEP je parle de son inteligence =ce qui nous rend égaux pas de sa culture

Marsupilami
Marsupilami
12 octobre 2010 14 h 19 min

Je ne suis pas d’accord avec cet article. Non seulement il achoppe sur la classique pierre des relations entre relativisme culturel et relativisme moral, mais de surcroît il réduit la culture à son unique dimension d’organisation socio-politique en la définissant comme “n’étant en somme que l’ensemble des comportements traditionnels et des prescriptions sociales qui permettent à des hommes de pouvoir vivre ensemble, c’est la manière dont elle remplit cette fonction qui seule compte et ne peut être jugée qu’à ses résultats qui ne traduisent guère qu’un maintien ou un déclin”. La culture, en effet ce sont aussi des modes d’expression artistique, lesquels, tout en étant bien entendu déterminés par la forme d’organisation socio-politique d’où ils sont issus, ont pourtant une certaine autonomie par rapport à celle-ci. Et il me semble qu’on peut aussi faire entrer dans ce qu’on appelle “culture” les formes d’organisation économiques – qui certes sont elles aussi sont déterminées par l’organisation socio-politique, mais ont elles aussi une certaine autonomie. Si l’on réduit la culture à “l’ensemble des comportements traditionnels et des prescriptions sociales qui permettent à des hommes de pouvoir vivre ensemble”, c’est-à-dire si on la considère comme l’infrastructure matricielle socio-politique basique de l’être-ensemble, alors il est vrai que toutes les cultures se valent, celles qui sacralisent les sacrifices humains comme celles qui refusent la peine de mort légale, celles qui se fondent sur l’esclavagisme et le sexisme et celles qui décrètent tous les humains égaux en droits, celles qui sont construites sur la tyrannie et celles qui le sont sur la démocratie, celles qui sont bâties autour de la religion et celles qui le sont autour de la laïcité, etc. En effet, tous ces types de sociocultures, pourtant si différents, concourent à arracher l’être humain à l’implacable, naturelle et amorale loi de la jungle ou à son équivalent culturel : l’anarchie intégrale qui laisse libre cours à toutes les pulsions individuelles des membres de ce qu’il est difficile d’appeler encore une socioculture. Deux exemples actuels sont particulièrement éclairants de ce point de vue : celui de la Somalie et celui de l’Afghanistan (comme par hasard deux pays musulmans…). En Somalie, où, il n’y a plus d’Etat depuis plus de 30 ans, s’est installée une quasi-totale anarchie jusqu’à ce que des formations islamistes rétablissent l’ordre social en imposant strictement une version intégriste de la charia aux populations musulmanes qui leur en ont été reconnaissantes, et on ne… Lire la suite »

Marsupilami
Marsupilami
12 octobre 2010 15 h 17 min
Reply to  Ph. Renève

@ Philippe Je te réponds vite fait sur des points précis, et je posterai plus tard des commentaires plus longs pour développer mon argumentation. « Ton exemple est choisi sur mesure, mais n’est guère probant, car il suppose qu’une telle culture existe durablement de cette manière; or ce que tu décris produirait sans doute des évolutions sociales (migrations, exogamie forcée, voire disparition…) qui rendraient cet état précis transitoire à l’échelle de temps de la culture » : bien sûr que j’ai pris un exemple extrême, mais qui existe quand même. On découvre encore régulièrement des tribus complètement isolées depuis des millénaires en Amazonie et en Océanie. En moins extrême, il y a les cultures qui s’auto-asphyxient par manque d’ouverture aux autres pour des raisons variées qu’on abordera plus tard ; mais c’est le même principe qui prévaut, exception faite des problèmes génétiques (mais pas toujours, cf. mon dernier billet sur l’endogamie en Islam). « De ce point-de-vue là donc, toutes les cultures ne se valent pas : il en est de plus complexes et évolutives que d’autres »: sont-elles pour autant supérieures à d’autres, et selon quels critères ? : je te répondrai dans mon prochain long commentaire argumentatif dont je peux déjà te dire qu’en combinant ontogenèse et phylogenèse, il élimine toute notion de supériorité absolue. « « Le relativisme culturel ne postule pas implicitement le relativisme moral » : là, relativement pas d’accord : en-dehors de certains invariants moraux majeurs qui semblent universels et qu’on retrouve sous une forme ou une autre dans quasiment toutes les cultures, il existe bel et bien des impératifs moraux ou prétendument tels qui sont propres à chaque culture. On y reviendra. « Je dis que dans le principe, toutes les religions, en tant que telles, se valent, et ne sont que des constructions de l’esprit qui vagabonde où il lui est utile » : d’accord du point de vue basiquement matriciel des contenants que sont les religions pour ton affirmation selon laquelle « toutes les religions, en tant que telles, se valent » ; pas d’accord en revanche du point de vue de leurs contenus. On y reviendra. Et encore moins d’accord avec ton affirmation selon laquelle les religions « ne sont que des constructions de l’esprit qui vagabonde où il lui est utile ». C’est oublier qu’elles sont originellement (animistement, chamaniquement) les matrices de toute socioculture en des temps où le corps des… Lire la suite »

Causette
Causette
12 octobre 2010 15 h 11 min

Bonjour Philippe,

J’ai bien conscience que je privilégie les valeurs et la culture occidentale qui sont les miennes sans regret, sans me sentir coupable -et ce n’est pas les occasions qui m’ont manquer d’en changer en voyageant et en faisant des renconres-, notre société nous laisse quelques libertés, hommes et femmes, de vivre comme on l’entend.

A force de vouloir tout relativiser, de vouloir être très cool, de vouloir être trop bienveillant, nos valeurs républicaines s’affaiblissent au bénéfice de groupes aux pratiques sectaires basées sur un apartheid sexiste et qui, profitant du système démocratique et égalitariste, s’installent insidieusement et durablement en brandissant leur droit à la différence.

Je pense que toutes les cultures ne se valent pas et que le relativisme culturel sert surtout à renforcer la propagande des gouvernements totalitaires ou théocratiques pour contester les valeurs universels des droits de l’homme et ainsi asservir leurs populations.

Léon
Léon
12 octobre 2010 17 h 57 min
Reply to  Ph. Renève

Ben, si, cela les remet en cause, désolé…

asinus
Membre
asinus
12 octobre 2010 15 h 14 min

« relativisme culturel sert surtout à renforcer la propagande des gouvernements totalitaires ou théocratiques pour contester les valeurs universels des droits de l’homme et ainsi asservir leurs populations »

yep que voila un truc qui n ‘est pas une metaphore poussiereuse ! 😉

Causette
Causette
12 octobre 2010 15 h 28 min
Reply to  asinus

rhôô! je corrige ma faute d’orthographe

valeurs universelles

Marsupilami
Marsupilami
12 octobre 2010 16 h 53 min

Dans mon premier commentaire j’ai argumenté en défaveur du relativisme culturel prôné par cet article en arguant du fait que toutes les cultures ne se valent pas à la fois sur une échelle de complexité et sur une échelle temporelle. Du point de vue temporel, pour être plus clair et toujours en évitant la référence à la morale tout en évitant les jugements de valeur racistes et/ou ethnocentrés, je rappelle que mon point de vue part du fait que le temps existe pour nous comme une réalité à la fois chronologique et simultanée, à l’intérieur de laquelle émergent et se déploient les cultures. D’un point de vue chronologique, on peut classer les différentes cultures sur une échelle allant du primitif absolu (organisations tribales animistes peu développées technologiquement et avant tout préoccupées de survie) à l’avant-garde moderniste (primauté de l’individu, rationalisme matérialiste, haute technologie, survie en principe assurée permettant de s’intéresser à n’importe quoi d’autre), ce stade de développement civilisationnel étant la résultante du premier-primitif. Mais du point de vue de la simultanéité, ces deux stades de développement chronologique co-existent et posent bien évidemment la question suivante : pourquoi certaines peuplades humaines en sont-elles restées à des cultures primitives alors que d’autres ont évolué, et les premières ne seraient-elles pas supérieures aux secondes pour cette seule raison ? Pour éviter ce piège, on peut oser une comparaison entre ontogenèse et philogenèse. D’un point de vue ontogénétique (propre au développement de l’être individuel donc), l’être humain commence par être un bébé cognitivement peu différencié de son environnement, puis il devient un enfant aux démarches cognitives assez irrationnelles jusqu’à 6-7 ans, après quoi il devient capable de raisonnements relativement rationnels et objectifs mais peu abstraits jusqu’à l’adolescence où apparaît dans une évolution normale cette aptitude à l’abstraction, etc. jusqu’à ce qu’il devienne un adulte puis un vieillard. En schématisant, il est animiste et irrationnel dans son enfance et devient réaliste et rationnel (enfin… pas toujours, loin de là, mais tout est relatif…) lorsqu’il est adulte. Et en passant on observera aussi que l’enfant est qualifié de “pré-moral” parce que sa moralité est basée sur l’obéissance aux consignes et la “peur du gendarme”, et qu’il ne devient véritablement moral que quand sa moralité se base sur une conscience personnelle lui permettant de faire des choix rationnels et personnels entre le bien et le mal, le permis et l’interdit, ce n’est plus un enfant. Cette… Lire la suite »

Léon
Léon
12 octobre 2010 18 h 44 min
Reply to  Ph. Renève

Evidemment qu’une culture ou une civilisation ne peut être supérieure à une autre sur tout. Les élèves aussi, certains sont bons en maths, d’autre en anglais d’autre en français. Cela n’empêche qu’à la fin il est possible de calculer une moyenne et de les classer. Ces histoires de « mythes » ou de « connaissance de la nature » c’est bidon, s’ils la connaissaient aussi bien que cela ils n’auraient pas cette espérance de vie faible.

Léon
Léon
12 octobre 2010 22 h 08 min
Reply to  Ph. Renève

Elles sont stupéfiantes parce que communes au sein de la population, mais j’ai récemment discuté avec un chercheur qui a passé toute sa vie à Madagascar à recenser les plantes médicinales traditionnelles connues des Malgaches. La récolte au bout de près de 20 ans de travail sur place a été très maigre, les plantes en question ayant beaucoup plus de propriétés magiques que vraiment pharmaceutiques. Je répète que c’est très exagéré et aucunement comparable avec l’analyse chimique qui peut en être fait dans un laboratoire pour en connaître les propriétés.

Je ne dis pas que ces peuples traditionnels ne savent rien, mais pas plus qu’en savaient les rebouteux et autres sorciers du Moyen âge en Europe. Simplement l’environnement biologique est botanique est différent, souvent plus varié. On s’étonne de leurs connaissances par rapport à la faiblesse de le technologie, certes, et c’est admirable, mais cela ne fait quasiment jamais le poids face à la science des pays développés. Les cas d’apports à la science actuelle par les sociétés traditionnelles sont rarissimes et je te mets au défi de m’en trouver un nombre significatif.

Marsupilami
Marsupilami
13 octobre 2010 10 h 40 min
Reply to  Ph. Renève

@ Philippe “Comparer l’évolution des sociétés à celle d’un individu me semble très arbitraire : beaucoup des différents stades de la vie de celui-ci sont spécifiques à l’individu (apprentissage, socialisation, puberté, entrée dans l’âge adulte, dans la vie active, etc.)” : les travaux de psychologie génétique initiés par Jean Piaget et depuis développés par de nombreux autres chercheurs ont démontré que, quelle que soit la socioculture, l’être humain passait par les mêmes stades d’apprentissage et de développement aux mêmes âges. “… qui sont difficilement transposables à une société. Trouver ainsi des « âges » des sociétés, et s’en servir de classification, me semble un exercice théorique bien périlleux ; ainsi, quand se situerait pour une société l’apparition de la conscience personnelle que tu cites justement comme une étape importante pour l’individu ?” : d’accord avec ton objection : comparaison n’est pas raison, et il existe très peu de recherches en anthropologie sur ce sujet, il est vrai très difficile à cerner expérimentalement. Mais je maintiens qu’il peut être intéressant de faire un lien entre ontogenèse et phylogenèse, il y a là plein de pistes intéressantes à suivre. “Du reste, l’individu ne fait que « progresser » dans le temps alors qu’une société peut décliner, s’imprégner d’autres jusqu’à changer très profondément ou effectuer des retours en arrière” : non, il y a plein d’individus qui régressent et déclinent, tout comme les sociétés. “Les aptitudes cognitives, que tu mets en avant, sont si diversement représentées qu’elles ne peuvent se comparer valablement : l’exemple des aborigènes australiens est manifeste” : pas d’accord. Tout apprentissage cognitif est toujours l’occasion d’un désapprentissage des fonctions nuisant à l’obtention de ce nouvel apprentissage. Il faut ici parler d’adaptation ou d’inadaptation à un environnement donné : les membres des sociétés évoluées où il n’est plus besoin de chasser pour survivre, comme les aborigènes australiens, (dont la culture est basée essentiellement sur le temps du rêve !) ont désappris cette intuition spatiale désormais inutile, ce qui leur a permis de développer d’autres aptitudes cognitives plus adaptées à leur nouvel environnement. “Dans toutes les sociétés traditionnelles existe une connaissance très précise et systématique de l’environnement minéral, de la faune et de la flore, qui est bien supérieure à celle d’un européen actuel, qui saura, lui, se servir d’un ordinateur” : il ne faut pas mythifier non plus ces connaissances, par ailleurs plus intuitives et empiriques que “précises et systématiques”. Dans un environnement sans SAMU… Lire la suite »

Marsupilami
Marsupilami
13 octobre 2010 10 h 58 min
Reply to  Ph. Renève

@ Philippe

Allons, allons, il faut t’en remettre… Il te suffit pour cela de lire le Coran, ses exégèses et quelques documents sur l’histoire de l’Islam et on pourra recommencer cette discussion interrompue sur de bonnes bases !

Causette
Causette
12 octobre 2010 18 h 17 min
Reply to  Marsupilami

Marsu,
ça rappelle un film des années 60, Jedda, de Charles Chauvel
Film australien avec des acteurs aborigènes dans des rôles principaux.
L’histoire d’une gamine aborigène adoptée par une femme blanche dont le bébé est mort. Elle donne le nom de Jedda à la petite, nom d’un oiseau sauvage, et l’élève à l’occidentale, en l’isolant de tout contact avec sa culture et son milieu
d’origine. Mais la fillette sera rattrapée par ses racines, quand un homme aborigène venu chercher du travail en ville, croise son regard. Fascinée par cet étranger qui lui ressemble tant, la jeune fille se laisse enlever. Le retour aux sources commence, et les complications aussi…
http://www.youtube.com/watch?v=RbqX2T-ZzRE&feature=related

Léon
Léon
12 octobre 2010 17 h 55 min

Et j’ajouterai, pour faire très court, cette fois, que constater l’existence de cultures différentes et admettre qu’il n’y en a aucune supérieure à une autre et donc qu’elles se valent, n’est pas du tout la même chose. Et tu mélanges allègrement les deux, Philippe. Pas plus que tu ne peux déduire l’un de l’autre !

Léon
Léon
12 octobre 2010 18 h 35 min

Tu t’enferres : il y a une drôle de différence entre le moteur d’une Ferrari et celui d’un Fiat 500 !

Marsupilami
Marsupilami
12 octobre 2010 18 h 42 min

Après mon dernier long commentaire consacré à la différentiation temporelle qui affecte les différentes cultures, j’en viens aux relations complexes entre relativisme culturel et relativisme moral. Sur ce sujet lire cet intéressant texte sur lequel j’avais déjà fait un lien dans un bar de Disons (comme quoi les tripots peuvent aussi être de hauts lieux de culture !), et dont je souscris largement à l’argumentaire. L’une des propriétés majeures des cultures considérées comme “n’étant en somme que l’ensemble des comportements traditionnels et des prescriptions sociales qui permettent à des hommes de pouvoir vivre ensemble” étant leur pouvoir de discriminer le totem du tabou, le bien du mal, le juste de l’injuste, le permis de l’interdit, voire le politiquement correct du politiquement incorrect, bref d’instaurer des préceptes moraux, il s’ensuit que poser le problème du relativisme culturel apparaît comme indissociable du relativisme moral, ce qui pose les questions suivantes : y a-t-il une morale ou des morales ? Existe-t-il une morale “naturelle” qui serait universelle et transcenderait les différentes sociocultures, ou bien n’existe-t-il que des morales culturelles, c’est-à-dire inhérentes et spécifiques aux cultures qui les ont produites pour organiser leur être-ensemble ? L’idée même d’une morale qui serait “naturelle” n’est-elle pas saugrenue, voire même absurde ou à tout le moins purement intuitive étant donné que la nature n’apparaît pas comme morale ni comme susceptible de produire de la morale ? Et s’il existe une morale universelle transcendant les diverses morales culturelles et qu’elle n’est pas “naturelle”, de quel ordre serait-elle ? Peut-elle être d’un ordre autre que culturel étant donné qu’il ne semble y avoir de morale que là où il y a culture ? Cette morale universelle serait-elle d’ordre transcendental ou divin ? Mais alors de quel dieu(x) viendrait-elle, sachant que les différentes cultures vénèrent presque toujours des dieux différents et pour la plupart en compétition les uns avec les autres pour décider de ce qui est moral et de ce qui ne l’est pas ? Quel serait ce dieu unique, plus unique que tous les autres dieux uniques, auquel on pourrait se référer pour décider de l’universellement inique quelles que soient les morales culturelles locales ? Léon l’a bien dit : cette morale universelle existe, et le décalogue biblique en est une des illustrations. On en retrouve les bases essentielles dans toutes les religions, qui sont les matrices de toutes les sociocultures : en gros c’est mal de tuer,… Lire la suite »

Léon
Léon
12 octobre 2010 18 h 49 min
Reply to  Marsupilami

C’est un très intéressant commentaire. Si on m’avais dit que Disons inspirerait de pareils développements, je n’aurais pas perdu mon temps ailleurs ! 😆

asinus
Membre
asinus
12 octobre 2010 20 h 35 min
Reply to  Marsupilami

« Ceci dit, l’objection islamique demeure  »
ben tiens !

yep et au prorata populis représenté nous ne feront pas l ‘economie d’une confrontation, ce qui nous fera
quitter définitivement la problematique  » toutes legitimes toutes égales toutes valables » puique seules
les civilisations qui combattent survivent !

Marsupilami
Marsupilami
12 octobre 2010 20 h 42 min
Reply to  asinus

@ Asinus

Non, il est faux de dire que « seules les civilisations qui combattent survivent ». Pense à toutes les civilisations, petites ou grandes qui ont disparu après en avoir combattu d’autres… et perdu ces combats. Il ne suffit pas de combattre, il faut surtout et avant tout être vainqueur pour survivre. Vae victis, comme disait l’empire romain avant de disparaître…

asinus
Membre
asinus
12 octobre 2010 20 h 53 min
Reply to  Marsupilami

je suis d accord mon commentaire aurait du etre ,combattent et vainquent , mais la civilisation qui me préoccupe vas finir effectivement comme ton empire romain d’autant que les barbares ne sont pas aux portes mais dans la cité,

Léon
Léon
12 octobre 2010 18 h 49 min

Bon je ne vais pas poursuivre cette polémique éternellement il me suffit de relever que dans ton post il y a une contradiction , toujours la même d’ailleurs: « les différences ne sont pas des hiérarchies » … « mais ce qui permet de voir avec une acuité accrue ce qui peut être bon ou dangereux… »

Léon
Léon
12 octobre 2010 19 h 03 min

Ben, non. Pour moi l’égale dignité des hommes et des femmes et leur égalité en droit, pour ne prendre que cet exemple, c’est bon pour toutes les sociétés. Et surtout là où elle est la plus bafouée.

Buster
Membre
Buster
12 octobre 2010 19 h 03 min

Bonsoir,
J’ai été obligé d’abandonner cette « conversation-réflexion » pour cause d’autres activités un peu moins philosophiques et autrement plus terre à terre.
Mais vous avez produit suffisamment de matière, et de la matière très intéressante.
(Me semble-t-il car je suis loin d’avoir eu le temps de tout lire).

ranta
ranta
12 octobre 2010 20 h 09 min

En voilà un fil intéressant. Merci à Philippe d’avoir mis ça sur le tapis, bien que ma position soit celle de Léon. je ne vais donc rabâcher ce qui a été dit, mais sachez juste les uns et les autres que c’est un régal de vous lire.

Marsupilami
Marsupilami
12 octobre 2010 20 h 49 min
Reply to  Ph. Renève

@ Philippe

Je prendrai le temps de réagir à tes réponses à mes commentaires demain. Là, j’en ai soupé et je vais me regarder un Scorcese de derrière les fagots.

ranta
ranta
12 octobre 2010 21 h 11 min
Reply to  Ph. Renève

Oh, Philippe, il n’y a pas de quoi mettre des smileys mort de rire. Que les gens puissent se parler bien qu’ayant des opinions différentes semble être le b.a-ba de la socialisation mais la pratique montre qu’il est souvent foulé aux pieds ce b.a-ba.

ranta
ranta
12 octobre 2010 22 h 43 min
Reply to  ranta

Oh…qu’elle est foulée aux pieds 😈

Causette
Causette
12 octobre 2010 21 h 10 min

Philippe vous écrivez: « Je dis que dans le principe, toutes les religions, en tant que telles, se valent, et ne sont que des constructions de l’esprit qui vagabonde où il lui est utile. Ça ne m’empêche pas de juger que l’islam radical actuel est une plaie pour les hommes, comme du reste le catholicisme l’a été à une époque. » (14:41)

A notre époque, pour une femme avertie (mais qui voudrait absolument croire en « quelque chose ») le choix est vite fait entre ces deux religions, il me semble. Parce que si l’islam est une plaie pour les hommes, qu’est-ce pour les femmes ? Je ne pense pas seulement pour l’Europe. Le relativisme culturel était peut-être valable jusqu’à une certaine époque mais plus maintenant. Au XXIe siècle, surtout pour les femmes, toutes les religions et les coutumes ne se valent pas.

Je me donne le droit et le devoir de ne pas rester indifférente au sort des femmes de par le monde que des hommes butés au nom de croyances archaïques obligent à rester dans l’esclavage, l’obéissance, la soumission (islam). Si certains esclaves ne battaillent pas pour être libres, est-ce une raison de ne pas abolir l’esclavage?

Causette
Causette
12 octobre 2010 21 h 25 min
Reply to  Causette

cet article m’a obligée à quelques lectures passionnante sur le Relativisme culturel, le relativisme moral, etc… je ne suis pas sortie de l’auberge avec tout ce qui a été écrit par les penseurs sur le sujet, par exemple: (merci Philippe 😉 )

Le relativisme moral (ou éthique) est la position de pensée qui consiste à dire qu’il n’est pas possible d’ordonner les valeurs morales par l’utilisation de critères de classement.
Des penseurs idéalistes, comme Kant, chercheront à démontrer l’unicité de « la Morale » en laïcisant la morale chrétienne qui se veut unique et universelle.
Des penseurs matérialistes, comme Spinoza ou Nietzsche, conserveront la pluralité des morales humaines tout en tachant de trouver des critères permettant d’évaluer une valeur (« Quelle est la valeur d’une valeur morale ? »). La favorisation ou la nuisance à la vie, est le critère le plus souvent rencontré chez les penseurs matérialistes.

ranta
ranta
12 octobre 2010 21 h 33 min
Reply to  Causette

Et bin là, ma Causette, t’es pas sortie de l’auberge… Moi, il y a longtemps que j’ai essayé avec pour seule impression celle de tourner en rond 😥

ranta
ranta
12 octobre 2010 21 h 24 min

Je voudrais juste ajouter une notion qui peut expliquer une des incompréhensions entre les cultures, et par là même une hiérarchisation. Lorsque j’étais aux nations-unis, les fonctionnaires avaient une formule pour expliquer les échecs de compréhension. C’était au sujet la notion du temps, en gros voilà ce qu’il ce disait (et qu’il ce dit toujours) :

L’urgent pour un anglo-saxon c’est stopper sur le champ ce que l’on est en train de faire pour traiter le problème.

Pour un latin c’est finir ce qu’on a commencé, et après on s’attele au problème.

Pour un asiatique, ça dépend d’où il est et de quoi il s’agit, mais en règle générale c’est demain, et demain peut vouloir dire plusieurs mois.

Pour un Africain : on s’en fout.

ranta
ranta
12 octobre 2010 21 h 27 min
Reply to  ranta

Je vais peut-être en choquer certains mais j’ai été gentil avec les Africains. En réalité lorsqu’ils débarquaient à Geneve, voilà qu’elles étaient les conversations : « où est l’argent (les frais ) et où sont les putes ?…

Causette
Causette
12 octobre 2010 21 h 36 min
Reply to  ranta

ça dépend Ranta, j’ai un copain marié à une Ivoirienne, et il a intérêt à être à l’heure à la maison :mrgreen:

Mais c’est vrai que j’ai pu constater dans mon boulot, que pas mal d’Africains (pas tous) ont une drôle de façon de retenir le jour et l’heure où leur présence est indispensable. Ils leur arrivent d’arriver le lendemain ou le surlendemain alors que plus personne ne les attend. J’appelle ça l’heure africaine 😆

ranta
ranta
12 octobre 2010 21 h 40 min
Reply to  Causette

C’est une réalité Causette, pendant six ans j’ai eu à faire avec ça. Un rubicuk permanent.

ranta
ranta
12 octobre 2010 21 h 46 min
Reply to  ranta

Leurre Africain, tu veux dire.

asinus
Membre
asinus
12 octobre 2010 21 h 41 min

J’appelle ça l’heure africaine

ya de ça j ai souvenir d un rezzou toubou qu on as vainement attendu pour le coxer un mardi et qui as déboulé peinard et chantant le jeudi suivant alors qu on repliait le matos !!!

ranta
ranta
12 octobre 2010 21 h 59 min
Reply to  asinus

Dans ce cas on ne peut que lui louer sa relative notion du temps.

asinus
Membre
asinus
12 octobre 2010 22 h 16 min
Reply to  ranta

m’en parle pas ces « artistes » avaient délaissés l urgence de la revolution africaine pour aller
se procurer des » compagnes » au Niger le dénouement fut assez ébourriffant 😀

yep
noz vat a tous

ranta
ranta
12 octobre 2010 23 h 50 min
Reply to  asinus

Ca rejoint ce que je disais plus haut : pas franchement concernés par les affaires à traiter mais bien plus par les charmes des trottoirs de la rue de Berne. 😆 🙄

Causette
Causette
12 octobre 2010 22 h 01 min
Reply to  asinus

coxer ? quoi qu’est-ce?

Par contre, en discutant avec les Maliens, les Sénégalais, les Ivoiriens, on apprend beaucoup sur le système D africain, et ça c’est quelque chose. Je connais deux soeurs togolaises, élevées par des religieuses catholiques au pays, qui ont refusé catégoriquement de se marier avec des mecs de leur pays malgré la pression familiale. Elles vivent en France depuis plus de vingt ans et sont mariées avec des Français.

asinus
Membre
asinus
12 octobre 2010 22 h 10 min

désolé Causette un vieux reflexe j ecris comme je parle « mal » coxer=attraper plus précisement ici attaquer
en terme militaire

D. Furtif
Administrateur
D. Furtif
12 octobre 2010 23 h 24 min

On l’oublie trop souvent la civilisation des 30 000 citoyens ( environ) d’Athènes était parfaitement adaptée aux 300 000 esclaves (hypothèse basse)
Et puisque toutes les religions se valent je ne comprends pas pourquoi d’obscurs empêcheurs de tourner en rond nous privent des sacrifices humains qui réjouissaient tant la société aztèque.Que certains prisonniers rétifs ne se soient approchés de la pierre sacrificielle qu’avec réticence montre bien quelle était leur mauvaise foi et combien ils étaient incapables de comprendre les splendeurs de la société aztèque.
Tout à l’opposé de l’auteur je considère que les sociétés dans le temps et dans l’espace sont différentes dans le sens où elles apportent assurance des conditions d’existence à leurs membres en des termes très différents de l’une à l’autre.
_
Il a été ,Il est des sociétés stables non pas à cause de la satisfaction de leurs membres mais à cause de la pression et l’oppression des couches qui en sont les bénéficiaires.Les Spartiates limitaient eux même le nombre des citoyens à un peu moins de 10 000 et les centaines de milliers d’hilotes ne comprenant rien au miracle grec s’obstinaient à refuser de servir à la chasse à l’hilote sport favori des citoyens de la vieille cité.

Vouloir ramener la société tout entière à la seule couche dominante est une conception curieuse , ou un oubli, je me demande bien pour qui je suis allé manifester ce mois ci puisque notre civilisation __ qui est pour le mieux dans le meilleur des mondes __ pourvoit au bien de tous…

Si toutes les civilisations se valent….elles sont donc interchangeables.
Inutile de poster des commentaires , tout le monde a bien compris que ce n’est pas mon opinion et je suis trop effondré pour argumenter.

Léon
Léon
13 octobre 2010 8 h 09 min

Par curiosité, Philippe, quelle est donc cette « société avec une parfaite justice sociale mais une religion atrocement oppressante » ?

Léon
Léon
13 octobre 2010 11 h 54 min

Arrête, quand on compare une espérance de vie à la naissance de 45 ans et un espérance de vie 75 ans, où est la subjectivité là-dedans ? Tu t’enferres… Pour ce qui est de ta « neutralité » vis à vis des sociétés humaines, il va falloir que tu m’expliques, alors, au nom de quoi tu abhorres les sacrifices humains… Parce que tu es un Français de 2010 ?
Tu penses que les Egyptiens de l’antiquité n’auraient pas préféré un espérance de vie de 75 ans ? Ou que les Aztèques n’auraient pas préféré une société libérale ou laïque ? Ou que les femmes iraniennes ne préféreraient pas pouvoir se promener sans tchadri ?