Violence en Islam : enquête sur les racines du mal

La question de la violence intrinsèque de l’islam fait débat. D’un côté on a des déclarations lénifiantes comme :  « L’islam n’est pas une religion de guerre, de violence, d’agression et de désunion génératrice de conflits. (…)On a dit et redit, avec une insigne mauvaise foi, que l’islam s’est répandu par l’épée à travers le monde.  C’est une calomnie. Le Coran exclut toute conversion forcée:  Pas de contrainte en religion. » (S. H. Boubakeur, Traité moderne de théologie islamique, Paris 2003, p. 329.)

Mais d’un autre côté on a l’Histoire et des documents. Une Histoire particulièrement violente, anormalement violente au regard des moeurs de l’époque de la constitution de cette religion, un Muhammad d’une violence extrême proposé, rappelons-le,  comme modèle à tous les musulmans ; et la persistance même à l’époque contemporaine ( mais est-ce une surprise?) de musulmans terroristes et violents. (Le sabre figure toujours sur le drapeau officiel de l’Arabie Saoudite, lié à la profession de foi, et le sabre d’Ali reste un des emblèmes du shiisme.)
Alors ?
Alors, il y a  bien un mal, qui plonge ses racines très loin, à la constitution de cette religion, sur lequel se sont penchés les animateurs d’IDO. A vrai dire, cette violence est omniprésente, lancinante et l’abondance des documents sur Islam-documents.org relatifs à cette question est telle, qu’on ne sait que choisir.
César
Extraits :
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Enquête sur les racines du mal ( Iskender)

[….] D’où provient ce degré de violence inusité? La question mérite d’être posée, et elle a peu suscité d’intérêt parmi les historiens. Les Arabes d’avant l’islamisme, conscients de la rareté des hommes en Arabie, parlaient très fort de hauts faits, sanglants et guerriers, mais ils évitaient les grands massacres: fondamentalement, leur conception de la guerre n’est pas idéologique; ils en restent à la pratique.
Le jihad ne vient donc pas d’Arabie: il ne correspond en rien aux usages et à la mentalité des Arabes d’avant l’islamisme, qui ne juraient que par la valeur individuelle (HAMASA), ou l’endurance face à l’adversité (SABR). Aucun effort à l’horizon.
Non seulement le jihad ne vient pas de là (mais d’ailleurs) mais il arrive, tout en étant neuf, très vite, comme s’il était miraculeux, tout à fait entier, complet, parfait. Ainsi, dans les inscriptions d’Arabie du Sud, nombreuses et détaillées, les opérations militaires sont décrites, mais elles ne correspondent en rien à la forme de violence qui va suivre. Il y est fait mention de petits combats, dûment décrit, de butins enregistrés, jamais de massacres ou de longues campagnes inexpiables.

Cependant, les guerres entre juifs et chrétiens qui se sont déroulées en Arabie du sud, au VIème siècle, ont commencé à changer les mentalités, et à pousser les hostilités jusqu’à un degré inédit: le recours aux Ethiopiens, et aux Perses complique encore les choses, et mêle politique, violence et religion. Le mélange a certainement marqué les esprits et s’est appuyé sur le souvenir du terrible Dhu Nuwas.
La nouveauté est l’ajout, dans la motivation de ceux qui se battent et ceux qui les commandent, d’une idéologique puissante.
La violence chrétienne de l’époque précédente ne peut pas être négligée, sous-estimée: la lecture des sources chrétiennes enseigne beaucoup de la haine qui agitait les différentes factions ou fractions chrétiennes entre elles. Mais la haine était surtout rhétorique, ou bien elle se traduisait par des actions brutales de la part de l’Empire romain, puis des Etats: ce que nous pourrions appeler des persécutions. Des émeutes localisées se sont produites aussi, mais la capacité de nuisance de ces initiatives est restée limitée. Quand l’empire byzantin s’installe, il instaure aussi un nouveau type de comportement, et des relations entre Etats très contrôlées, et un usage très rationnel de la force. La réponse est peut-être à chercher dans les actions dues aux groupes sectaires, chrétiens et autres. Il faudrait observer le comportement de ces groupes, quand ils affrontent les partisans d’autres tendances. Par exemple, on sait que dans l’empire byzantin, la querelle iconoclaste a sombré dans de nombreuses atrocités. Pourtant, rien n’était connu de semblable au jihad, qui a apparu comme une nouveauté absolue, un  mouvement de synthèse reprenant ici et là les éléments culturels et psychologiques les plus variés, et les plus extrêmes.

Vers l’Orient, la violence sassanide paraît aussi bien contrôlée, et les auteurs musulmans eux-mêmes attestent la moindre agressivité des Perses (ibn Qutayba) et ils s’en gaussent.
Après ce trop rapide tour d’horizon, la conclusion (provisoire) s’impose: la violence efficace, illimitée, organisée qui part de Médine semble une nouveauté absolue.
Mais il y a néanmoins une source d’inspiration probable, certes lointaine, mais qui convient plutôt bien: la violence juive contre les occupations successives du territoire d’Israël: le niveau de violence extrême pratiqué au cours de l’insurrection des Maccabées, contre les troupes séleucides, tout d’abord. Ensuite, les guerres contre les Romains, bien connues, des révoltes atroces, menées par des chefs de secte, de tribus, tous plus ou moins rabbins, de 66 à 70, et en 132. Là, religion, guerre et politique sont associées.

La découverte des manuscrits de Quram propose peut-être  un relais entre la violence nationaliste des Maccabées et celle du jihad. Souvent, on met en cause  ces manuscrits, mais bien peu sont ceux qui les consultent. Il faudrait savoir, par exemple que le premier document publié, de cette secte pourtant obscure, est le Livre de la Guerre, et que l’on y propose un bellicisme forcené, et qu’on y prépare avec minutie des opérations militaires qui paraissent prodigieuses : la violence est là , acceptée, glorifiée.

Est-ce une surprise de voir encore une fois une influence juive dans le tout début de la doctrine islamique ? Non, il y en a bien d’autres.

Le phénomène, tel qu’il est présenté, est brutal dans la rapidité, et celle-ci doit aussi susciter des interrogations. D’ordinaire, un changement complet de comportement nécessite du temps, quoique les usages et techniques militaires évoluent vite dans l’Histoire. Dans le cas présent, la transformation n’est pas une réaction directe à une autres transformation. Elle est un initiative, une innovation singulière. La façon dont elle  est présentée, comme une nouveauté radicale, unique et complète, laisse encore perplexe. Une fois de plus, cela sent l’artifice, et la rhétorique.[…]

Le sabre et le roseau


[
…] Muhammad n’aime ni lapoésie , ni les critiques , ni les insultes , ni les oppositions. Rire de lui est une offense et un crime, le SABB. Ceci le conduit à une très efficace politique d’élimination des opposants. La technique est celle du commando , petit groupe fanatisé attaquant par surprise et de nuit. Les victimes sont des personnages importants: en voici trois exemples , qui donnent lieu à des récits haletants. Au-delà de la simple élimination , l’objectif recherché de ces actions spectaculaires est la terreur des ennemis , ce qui est clairement mentionné dans les sources.[…], les idées ou le talent font ombrage au dictateur de Yathrib, qu’on appelle Muhammad. Celui-ci, qui est un mauvais orateur, et un analphabète, à ce que l’on dit, n’a d’autres moyens de lutter contre les poètes que la violence qui conduit à leur élimination. Le contraste est grande avec la période précédente, où les idées qui s’exprimaient étaient à la fois acceptées, comme un jeu normal, et combattues, par les armes du talent et de l’inspiration.

A.Dashti a dressé un petit bilan de ces assassinats ordonnés par Muhammad en personne, sans penser qu’il serait bien plus tard victime du même type de terreur:

1-Kab ibn Ashraf ,

2-Sallam ibn Abu Huqyaq ,

3-Khalid ibn Sufyan ,

4-Rifaa ibn Qays ,

5-Abu Sufyan (tentative) ,

6-Abu Afak.

Il ajoute les deux rescapés de Badr, qui sont finalement décapités après Ohod: Muawiya ibn Moghira et Abu Azza. Divers chefs de tribus bédouines sont aussi assassinés, dont une vieille femme, de façon atroce.Il y a eu aussi des meurtres à l’extérieur de Médine, et des tentatives de meurtres, et la liste s’allonge encore: Abu Suyfan, Rifa ibn Qays, Yusayr ibn Razam, Khalid abu Sufyan.

Ce sujet a été particulièrement peu étudié dans la littérature de vulgarisation, trop soucieuse de ménager la réputation du personnage. Cela peut paraître extraordinaire, mais c’est un courageux Iranien qui a voulu insister sur cet aspect de la légende noire de Muhammad.  Nous présentons donc la manière dont il a présenté les épisodes.

« Salam ibn abu Huqyaq (était) un autre juif influent, et un ami influent de Aws. Des Khazraj demandèrent au prophète la permission d’aller le tuer, ce chef des juifs ami des Aws. Le prophète donna la permission et nomma Abdullah ibn Atik pour diriger le commando. Ils accomplirent leur mission, et au retour, ils l’annoncèrent au prophète, en criant joyeusement: « Allah est grand ».

« Après l’élimination de Kab et de Sallam, un commando sous la direction de Abdallah ibn Rawaha fut envoyé pour assassiner Yusayr ibn Razam, un autre juif de Médine qui était parti pour Khaybar, et incitait les Banu Ghafatan, une grande tribu, à combattre Muhammad.»

A Nakhla, Khalid abu Sufyan, un chef de la tribu Hudhayl, avait fait preuve d’hostilité à Muhammad devant son peuple. Le prophète nomma Abdallah ibn Unays pour aller s’occuper de lui. Lui aussi fut éliminé avec succès.

Quand Rifa ibn Qays commença son agitation anti-musulmane dans sa tribu, le prophète ordonna à Abdallah ibn abu Hadrad de partir pour lui couper la tête. Le tueur remplit sa mission, en se mettant d’abord en embuscade, puis en lui décochant une flèche, enfin, en le frappant avec une hache,  lui coupant la tête, qu’il montra au prophète.

« Amir ibn Umayya fut mandaté pour tuer Abu Sufyan, mais Abu Sufyan en eut vent, et lui échappa. A la place, Amir tua un Quraysh sans défense et un autre homme, sur le chemin du retour vers Médine.Abu Afak, un homme d’un grand âge (on disait 120 ans) a été tué parce qu’il avait tourné Muhammad en ridicule. L’acte a été commis par Salam ibn Umayr, sur la demande du prophète, qui avait demandé:

-Qui me débarrassera de cette crapule?

Le meurtre d’un vieillard poussa une poétesse, Asma bint Marwan, à écrire des vers irrespectueux envers Muhammad, et elle fut elle aussi assassinée.».

(Ali Dasthi, Vingt trois années, p.100).

Sources :

http://islam-documents.org/index.php?sid=13&cid=123

http://www.islam-documents.org/index.php?sid=18


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9 Commentaires
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Lapa
Administrateur
Lapa
3 octobre 2011 16 h 04 min

mais vous passez sous silence le fait que Jesus a été d’une violence inouïe aussi en chassant les marchands du temple! AHAHA!

Léon
Léon
3 octobre 2011 17 h 40 min

En plus avec un fouet, non ?

Causette
Causette
3 octobre 2011 19 h 01 min
Reply to  D. Furtif

Il en a de ces lectures Furtif :mrgreen: (je croyais qu’il y en avait plusieurs d’évangiles?)

Au fait, vous saviez que Jésus avait un frère jumeau. A partir de là, on comprend mieux ses tours de passe-passe, hein! il est mouru mais il réapparaît etc…

Léon
Léon
3 octobre 2011 18 h 13 min

Pour Bouddha j’ai cherché, mais y a même pas de marchands chassés d’un temple… Pfff, y a pas à dire, toutes les cultures et toutes les religions se valent !

Causette
Causette
3 octobre 2011 22 h 13 min

Quelle est la place du religieux dans les relations internationales ?

Bin! Joseph Maïla répond. ICI
J’apprends que Kouchner a créer un pôle religion au Quai d’Orsay 🙄

Marco
Marco
5 octobre 2011 9 h 31 min

http://fr.wikipedia.org/wiki/%C3%8Es%C3%A2

Bref tout le monde ( de ceux qui croit en un dieux, un messie, un prophète ) parlent de la même chose mais avec des mots différent et ce battent depuis plus de 2000 ans pour imposer aux autres son point de vue !!

Qui de l’œuf ou de la poule??

Causette
Causette
5 octobre 2011 13 h 30 min
Reply to  Marco

Bonjour Marco

A l’époque, n’importe quel illuminé avait des chances d’être suivi par une ribambelle de mabouls. Doit y avoir des cycles puisque les voilà revenus de nos jours gobant le premier allumé venu.

En suivant votre lien, je lis:
Même sur la base d’une documentation trop partielle, Simon Claude Mimouni a perçu la postérité du judéo-nazaréisme jusque dans la naissance de l’islam, où « il joua un tel rôle qu’on peut se demander s’il n’en est pas en grande partie à l’origine ».

En effet, nous avons Waraqa, prêcheur judéo-nazaréen à la Mecque, cousin de Khadija, qui préside et bénit le mariage avec Muhammed (on ne le présente plus). Effectivement, l’islam reprendra à sa façon le projet et le mot d’ordre des judéo-nazaréens, communauté issue de Jérusalem et rassemblée autour de Jacques-le-juste, frère de Jésus eh oui! : -la conquête mondiale car la Terre appartient aux pieux parce qu’ils obéissent à Dieu et qu’ils doivent réaliser le salut du monde tel que Dieu le veut. Intéressante cette histoire des Nazôréens.

Je n’ai pas encore pris le temps de voir tous les épisodes de Corpus Christ de Mordillat et Prieur, en plus pas facile de trouver tous les épisodes. Et puis des mêmes auteurs il y a l’origine du christianisme en 12 épisodes ouch! 🙄
super-intéressants tout de même.